Médicaments pour panne d’érection

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Médicaments pour panne d’érection : il y a du nouveau !

Une érection qui défaille au mauvais moment. Des rapports qui s’espacent par peur de l’échec. Une verge moins rigide qu’avant. Un « ce n’est pas grave » de trop… Quand ces situations de galère ont tendance à se répéter, on se dit qu’un traitement est peut-être la solution.

On pense aux « médicaments de l’érection »… plus précisément aux traitements contre la panne d’érection. Aujourd’hui, il en existe quatre principaux (sous la forme de comprimés à prendre par la bouche). Et depuis 2013, leur prix a considérablement diminué (avec l’arrivée de génériques). Alors aujourd’hui, les hommes concernés n’ont que l’embarras du choix…

Les facilitateurs d’érection type Viagra®, Lévitra®, Cialis®, Spedra® (IPDE 5 – Inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5, dans le jargon médical), sont des médicaments utilisés dans le cadre d’une dysfonction érectile. C’est-à-dire lorsque l’homme constate une incapacité à obtenir ou à maintenir une érection suffisante lors des rapports.

Depuis juin 2015, un nouveau médicament est sur le marché : alprostadil, sous la forme de crème. Son nom commercial : Vitaros®. Il s’utilise en déposant une goutte du médicament au bout de l’orifice du pénis (le méat).

Dans ce dossier, découvrez quand et comment prendre un médicament facilitateur de l’érection et avec quels résultats. Apprenez à faire attention aux contre-indications aussi, grâce aux conseils du docteur Sylvain Mimoun, andrologue.

Lisez aussi le témoignage de Jean qui a testé différents médicaments (véridique !).

Auteurs : Hélène Hodac et Dr Nicolas Evrard.
Consultant expert : Dr Sylvain Mimoun, andrologue, gynécologue, psychosomaticien.
Dernière mise à jour : juin 2015.

Médicaments pour panne d’érection : qui est concerné ?

Si les “petites pannes” se répètent plusieurs fois sur une période de 3 mois, il mieux vaut consulter son médecin traitant rapidement pour faire le point avant de s’enfoncer dans la spirale de l’échec sexuel.

Dès lors qu’il n’y a pas de contre-indication majeure, la prescription de la petite pilule bleue (Viagra®), jaune (Cialis®) ou orange (Levitra®), ou le dernier médicament sorti : le Spédra®, est simple et très souvent efficace.

Il n’y a pas de profil type, ni d’âge particulier pour y recourir : un homme jeune, émotif ou anxieux peut y avoir recours au même titre qu’un homme de 50 ans qui a de la tension ou du cholestérol.

Mais pour ne pas être déçu, il faut savoir que ces médicaments n’ont pas d’effet s’il n’y a pas un minimum de désir et d’excitationEn gros, il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils agissent « tout seul » !

A noter que le Cialis® est aussi officiellement indiqué en plus de la dysfonction érectile, pour les symptômes liés à une hypertrophie bénigne de la prostate (un problème fréquent au-delà de 50-60 ans).

En France, ces médicaments sont disponibles sur ordonnance… bien que l’on puisse les acheter sur internet. Ils ne sont pas remboursés par l’ assurance maladie.

Les résultats

Si les spécialistes s’accordent à dire que les facilitateurs de l’érection sont une réelle révolution sexuelle sur le plan thérapeutique, c’est qu’ils marchent dans la plupart des cas.

Concrètement, que peut-on en attendre ? Tout dépend de l’âge et surtout des éventuelles maladies associées (connues… mais pas toujours). Si vous avez moins de 40 ans et que vous n’êtes pas malade, vous pouvez tabler sur 90 % de réussite. Si vous avez plus de 60 ans (toujours sans pathologie associée), sur 70-75 %. Si vous avez plus de 60 ans et une pathologie avérée, sur 50-60 %.

Tous ces chiffres sont – bien sûr – à moduler en fonction du contexte psychologique dans lequel s’inscrit la relation amoureuse. Car moins il y a de complicité et de tendresse conjugales, plus l’efficacité du médicament risque d’être réduite !

Pour une réponse plus efficace

A noter que les laboratoires pharmaceutiques ont fait preuve d’ingéniosité pour proposer de nouvelles formes galéniques pour pouvoir offrir une plus grande offre aux besoins masculins. Ainsi aujourd’hui, un de ces médicaments se dissout dès qu’on le met dans la bouche ; un autre laboratoire propose une prise quotidienne (moins dosée) du médicament permettant aux hommes de se sentir toujours “disponibles”.

A noter encore que l’avanafil, le dernier né mis sur le marché en avril dernier, entre rapidement en action, en moins de 15 minutes indique le laboratoire qui le commercialise.

En acheter sur internet ?

Le seul lieu sûr si vous souhaitez des pilules avec le bon dosage et la bonne molécule, c’est la pharmacie. Sur internet, les prix sont attractifs (jusqu’à 10 fois moins chers), sauf qu’entre “faux” génériques et “vraies” contrefaçons, il est difficile de savoir ce qu’on avale.

Ainsi, vous risquez de tomber sur un “médicament” avec 0 % de principes actifs (dans ce cas comptez uniquement sur l’effet placebo pour un résultat), ou au pire sur un médicament contrefait nocif pour la santé.

Rappelons que l’achat de ce type de médicaments en ligne est interdit en France, et que tout contrevenant risque la confiscation des produits et une amende.

Le laboratoire pharmaceutique Lilly qui commercialise un de ces médicaments et que nous avons contacté, nous a précisé leur opposition à la vente en ligne. “Pour plusieurs raisons :

  1. Notre médicament (comme les autres, ndlr) doit faire l’objet d’une prescription médicale et d’un suivi médical.
  2. La législation française autorise la vente de ce médicament uniquement en pharmacie.
  3. Les produits vendus sur Internet sont, dans la plupart des cas, des contrefaçons et sont dangereux pour la santé des patients. Aucun médicament contrefait n’est de bonne qualité, toutes les contrefaçons engendrent un risque de santé publique”.
    Et Lilly précise qu’il “collabore avec des organisations gouvernementales et non gouvernementales ainsi qu’avec les syndicats professionnels pour renforcer, promulguer et appliquer les lois anti-contrefaçon afin de susciter une prise de conscience”.

A noter que selon le dernier rapport de l’EAASM (Alliance européenne pour un accès à des médicaments sûrs), 60 % des médicaments vendus en ligne sont des contrefaçons.

Notre conseil :

Pour payer moins cher, le mieux est de comparer les prix pratiqués dans différentes pharmacies. Cela en vaut la peine, car la différence peut aller jusqu’à 18 € par comprimé.

A noter que depuis 2013, le sildénafil est désormais disponible sous la forme d’un générique. Ce qui diminue de façon importante son prix.

Médicaments pour panne d’érection : les contre-indications

Il y a globalement peu de contre-indications à ces médicaments facilitateurs de l’érection, sauf si vous prenez des dérivés nitrés. Mais si vous suivez un traitement particulier ou que vous avez un état de santé fragile, la prudence exige de demander l’avis d’un médecin.

Parmi les effets secondaires, à noter que ces médicaments facilitateurs de l’érection peuvent provoquer des bouffées vasomotrices (avec par exemple un nez qui se bouche), avec aussi pour conséquences des saignements de nez, une rougeur des oreilles…

Attention à certains médicaments

La contre-indication absolue est l’association : IPDE 5 + médicaments nitrés (des donneurs de NO, monoxyde d’azote), comme de la trinitrine. L’association de ces deux médicaments peut provoquer un collapsus et s’avérer fatale.

Les médicaments nitrés sont très souvent utilisés pour traiter les angines de poitrine et les affections cardiaques type infarctus du myocarde. Si vous êtes dans ce cas, et que vous envisagez de prendre du Viagra®, du Cialis® ou du Lévitra®, vérifiez préalablement avec votre cardiologue que le traitement que vous suivez ne contient donc pas de dérivés nitrés. Les cardiologues sont habitués à répondre cette demande de plus en plus fréquente et ils disposent de traitements de substitution compatibles avec les IPDE5.

Il faut savoir que cette contre-indication formelle concerne aussi les poppers. Ces petites bouteilles de liquide vaso-dilatateur que l’on trouvait en sex-shops contiennent aussi des dérivés nitrés. Or, bien qu’interdits à la vente en France, on les trouve toujours sur internet. Potentiellement dangereuse en soi, leur utilisation avec les IDPE5 présente un risque démultiplié d’effondrement de la pression sanguine.

Précautions selon les antécédents

Les patients avec des antécédents cardiovasculaires récents (AVC, infarctus, angor instable…) et/ou à qui l’effort physique modéré est déconseillé doivent demander l’avis de leur cardiologue avant de reprendre une activité sexuelle, indépendamment de la prise de ce type de médicaments. Faire l’amour est en effet considéré comme un effort correspondant à la montée de 2 étages. Si vous êtes concerné, posez clairement la question à votre médecin.

Et pour toutes les pathologies importantes (insuffisance rénale, atteinte hépatique, cancer, atteinte de la rétine…), il convient de demander l’avis de votre médecin spécialisé avant de prendre un facilitateur de l’érection. Afin de déterminer si oui ou non, il est compatible avec votre traitement en cours et votre état de santé.

Médicaments pour panne d’érection : le médicament appliqué au bout du pénis

Ce nouveau médicament disponible depuis juin 2015, qui s’appelle alprostadil (Vitaros® 300 microgrammes par unidose) se présente sous la forme d’une crème.

Il s’administre en déposant au bout du pénis, dans l’orifice de la verge (le méat urétral), une goutte de ce médicament. Chaque “dose” pour une goutte de crème, se délivre en utilisant une sorte de mini-seringue (ou piston). En terme médical, on parle d’un traitement topique (local).

L’alprostadil a une structure proche de la prostaglandine E1 qui engendre une vasodilatation, en particulier des corps caverneux qui, au niveau du pénis, provoque une érection. L’alprostadil fait effet au bout de 5 à 30 minutes. Ce médicament doit être conservé au froid (réfrigérateur : entre 2°C et 8°C). Même si les tubes non entamés peuvent être conservés durant trois jours avant utilisation à moins de 25° C.

Ce médicament est contre-indiqué chez les hommes qui ont été victimes d’un infarctus du myocarde, qui souffrent d’hypotension orthostatique, ou qui sont à risque de thrombose (caillot). Parmi les effets secondaires : de très rares épisodes de vertige, de syncope, de pesanteurs ou de douleurs dans la verge ou l’urètre, des picotements… On ne doit pas associer ce traitement à d’autres médicaments type IPDE5 pour la dysfonction érectile.

Il n’est disponible que sur prescription médicale. Et n’est pas remboursé par l’Assurance maladie. Son prix : environ 40 euros la boîte de 4 doses de produit.

Médicaments pour panne d’érection : les conseils du médecin spécialiste

Entretien avec le docteur Sylvain Mimoun, gynécologue, andrologue et psychosomaticien, directeur du centre d’andrologie à l’hôpital Cochin, Paris. Il donne quelques conseils utiles…

Viagra®, Cialis®, Levitra®, Spedra® est-ce aussi révolutionnaire qu’on le dit ?

Dans la prise en charge de beaucoup de patients, oui ! Le fait qu’on est maintenant plus que rassuré sur la non gravité de ces médicaments et qu’on leur reconnaît un champ d‘efficacité très large, permet d’utiliser ces molécules à la fois comme traitement d’épreuve et comme aide au diagnostic. Dans la pratique, lorsqu’un homme réagit positivement à ce médicament, qu’il se met à fonctionner (1 fois, 2 fois, 3 fois…) et qu’il comprend que ça va durer, il sort de sa problématique sexuelle. L’estime de soi remonte d’un coup, le moral aussi. La satisfaction sexuelle est meilleure… Et le désir de la femme qui s’est fragilisé en raison du dysfonctionnement érectile retrouve de la réassurance parallèlement à la fermeté de l’érection. Bref, au plan sexuel, le succès s’avère souvent une bonne thérapie, sinon la meilleure. N’oublions pas que c’est la fonction qui crée l’organe !

Comment se fait le choix entre les 4 médicaments aujourd’hui disponibles ?

Le sildenafil (Viagra®) est la molécule la mieux étudiée et celle pour laquelle on a le plus de recul. Aujourd’hui, on trouve en pharmacie des génériques du sildenafil. Les différences entre les quatre sont assez minimes : on sait que le Viagra® donne de bonnes érections dans l’heure qui suit la prise (l’action pouvant durer plusieurs heures), que le Levitra® semble plus rapide à agir, et que le Cialis® a une durée d’action plus longue. Le plus récent est le Spédra® qui a l’avantage d’avoir une mise en action rapide (au bout de 10 à 15 minutes). Dans la pratique, les hommes essaient assez souvent les 4 pour trouver ce qui leur réussit le mieux.

Le prix de ces médicaments n’est plus un problème…

En effet, depuis que le sildenafil existe sous la forme de générique, l’accès à ces médicaments non remboursés par l’ Assurance maladie (mais vendus uniquement sur ordonnance), ne constitue plus un problème. Dans certaines pharmacies, on peut en acheter à un peu plus d’un euro le comprimé.

Et quand ça ne marche pas ?

Il faut tout d’abord s’assurer qu’il n’y a pas eu un sous-dosage : il est parfois nécessaire de prendre le dosage maximal pour obtenir un résultat. Les dosages ne sont pas les mêmes pour les différentes spécialités : à dose maximale, 100 mg de Viagra® sont équivalents à 20 mg de Cialis® ou de Lévitra®, et 100 mg de Spedra®. On considère qu’il faut essayer jusqu’à 8 fois (minimum 4) dans des conditions d’excitation fortes avant de parler d’échec. Dans ce cas, un bilan plus approfondi est nécessaire pour évaluer le taux de testostérone, la circulation sanguine dans cette région. On peut effectuer une injection d’un médicament spécifique dans la verge (dans les corps caverneux) et analyser par doppler la vascularisation de la verge.

Médicaments pour panne d’érection : le témoignage d’un homme

Témoignage de Jean, 46 ans, qui utilise un des trois médicaments en fonction des circonstances…

Comment en êtes-vous venu aux médicaments qui facilitent l’érection ?

Il y a 4 ou 5 ans, j’ai commencé à avoir des difficultés à maintenir une érection bien rigide durant un rapport complet. Au début, j’ai pensé que ça passerait et puis en lisant un article sur les problèmes d’érection liés au cholestérol et à l’hypertension dont je souffre depuis plusieurs années, j’ai compris que ça ne passerait pas. J’ai donc consulté mon médecin pour envisager une solution. Il m’a tout de suite prescrit du Viagra®.

Et aujourd’hui, prenez-vous toujours ce médicament ?

En fait, cela dépend des circonstances ! Lorsque j’ai un rapport impossible à programmer, comme lors d’un week-end en amoureux, je prends du Cialis® le samedi matin, et je sais que je serai opérationnel tout le week-end. En revanche, lorsqu’un rapport totalement impromptu se dessine, je prends du Levitra® car il commence à agir au bout de 20 minutes. Sinon, je reste fidèle au Viagra® : il agit en 1 H à jeun et plutôt en 2 H si l’on mange. Un timing parfait pour un rapprochement sexuel en fin de soirée.

Médicaments pour panne d’érection : il y a du nouveau ! : Sources et notes

– Jia-Yi Dong, Yong-Hong Zhang, Li-Qiang Qin, Erectile Dysfunction and Risk of Cardiovascular Disease: Meta-Analysis of Prospective Cohort Studies, J Am Coll Cardiol, 2011.

– McMahon CG, Treatment of erectile dysfunction with chronic dosing of tadalafil, Eur Urol, 2006.

– Tolebem G., Amer M., Arvis G. Impuissance sexuelle d’origine organique : diagnostic et traitement. Editions techniques.-Encycl. Med. Chir. (Paris, France), Reins-Organes génito-urinaires, 18395 A10, 5-1990.

– Kubin M. et al. Epidemiology of erectile dysfonction. Int. J. Impot. Res. 2003.

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