Avec le stress ou un changement d’alimentation ou sans raison apparente, la digestion fait souvent des siennes… Le ventre se trouve ballonné, gonflé, avec parfois des tiraillements ou des douleurs abdominales.
D’autres symptômes peuvent survenir, comme une constipation ou au contraire une diarrhée plus ou moins épisodique.
Avoir le ventre gonflé, ballonné peut être à l’origine d’un important désagrément. Si ce problème ne dure que quelques heures, cela est généralement sans conséquence majeure. Mais il arrive que ce problème se renouvelle souvent, ou s’accompagne d’autres symptômes, comme des douleurs, des nausées, voire des vomissements, etc.
Ballonnement, ventre ballonné, ventre gonflé… dans le jargon médical, on parle d’aérophagie et d’aérocolie.
Un ventre peut “gonfler” de façon plus ou moins rapide. Il convient d’analyser ses circonstances d’apparition. Il peut apparaître de façon assez soudaine, d’autres fois, le ventre gonfle de manière très progressive.
Si l’abdomen s’est gonflé assez rapidement, généralement après un repas, il faut savoir ce que l’on a mangé. Quand le ventre est devenu gonflé en plusieurs mois, il faut aussi rechercher d’éventuels autres signes associés : fatigue, douleur, fièvre, manque d’appétit, ventre dur…
En général, quand l’abdomen se distend de façon assez soudaine après un repas, sans que surviennent d’autres signes spécifiques, le problème n’est généralement pas très grave, et s’arrange très vite.
Lorsqu’on souffre de ballonement, c’est le plus souvent après les repas, on se sent comprimé au niveau de la ceinture ! Mais on peut aussi être en but à des éructations et à des gaz (malodorants ou non) qui ont lieu bien après les repas.
Presque toujours, il y a un retentissement sur le transit intestinal avec des selles molles, et parfois de la constipation. L’alternance diarrhée/constipation est fréquente.
Mais un ventre gonflé peut aussi révéler d’autres problèmes parfois plus graves. En fait cela dépend beaucoup des éventuels autres symptômes.
Comment agir pour limiter les désagréments d’un ventre ballonné ? Comment lutter contre ? Dans quels cas est-ce plus grave ? Les réponses dans notre article.
Ventre gonflé : les causes
En fonction des manifestations plus ou moins importantes, on peut s’interroger sur les causes de ces problèmes digestifs et en particulier de ce ventre distendu.
Ventre ballonné ou ventre gonflé… dans le jargon médical, on parle d’aérophagie et d’aérocolie.
Les deux termes recouvrent un excès de gaz à des niveaux différents du tube digestif, au niveau de l’estomac, ou plus bas au niveau de l’intestin ou du côlon. Les deux peuvent être liés et concomitants, mais avoir des causes différentes.
Ils peuvent provenir :
- d’une nourriture qui contient de l’air (excès de boissons gazeuses, mousses…),
- de la fermentation des aliments (ils « fabriquent » de l’air… mais pas de mauvaise odeur),
- d’un développement anormal de la flore qui dégage des gaz malodorants.
Bref, les causes d’un ventre ballonné peuvent être nombreuses. Mais en amont, on retrouve souvent des spasmes intestinaux qui gênent la progression du bol alimentaire et favorisent à la fois les fermentations et les gaz.
Il est parfois difficile de déterminer un diagnostic précis en cas de ventre gonflé, et la présence d’éventuels autres symptômes sera déterminante pour en connaître la cause. Côlon irritable, intolérance au gluten… peuvent être des causes évoquées par le médecin, mais bien d’autres raisons sont possibles.
Survenue assez rapide d’un ventre gonflé
Un ventre qui devient assez rapidement gonflé, sans qu’il n’y ait beaucoup d’autres signes associés est généralement lié à un problème digestif bénin en rapport avec une aérocolie.
Des phénomènes de distensions coliques avec des flatulences ressenties par le patient, proviennent de la digestion. Ces symptômes se dissipent assez vite. Quand ils se répètent, on conseille bien sûr de consulter.
Il s’agit d’un phénomène assez courant, qui peut avoir tendance à se reproduire de manière épisodique. Le médecin commencera par préconiser des conseils diététiques.
Si ce problème se renouvelle trop souvent, et en fonction des symptômes l’accompagnant, le médecin pourra prescrire des examens complémentaires. Le spécialiste qui peut être consulté pour ce type de problème est un gastro-entérologue.
Enfin, si le ventre est tendu, douloureux, dur et si le patient souffre de nausées, de vomissements, parfois même d’une fièvre… bien entendu, il est à ce moment urgent de consulter. Le problème peut être grave et nécessiter parfois l’intervention d’un chirurgien.
Survenue très progressive d’un ventre gonflé
Si le ventre prend du volume de façon progressive, plusieurs origines sont possibles… en particulier un simple embonpoint. Mais si l’abdomen a véritablement un aspect gonflé et tendu, il est important de se faire examiner par un médecin. Un des “signes classiques” est l’obligation de changer de cran sur sa ceinture.
Il faut absolument établir un diagnostic précis sur l’origine de ce problème. En effet, une des causes peut être la survenue d’une ascite, c’est-à-dire la présence de liquide dans le péritoine. C’est à l’examen clinique et par des examens complémentaires que l’on diagnostique une ascite et surtout son origine. Bien entendu, le liquide présent dans le péritoine est ponctionné et ensuite analysé. Cette ascite révèle souvent une pathologie sous-jacente d’origine abdominale.
Ventre gonflé : quand consulter ?
Il est important de consulter si des troubles digestifs anormaux surviennent et persistent de façon anormale. Il est important d’éventuellement diagnostiquer une cause organique (inflammation, diverticule, polype ou autre tumeur…).
On peut consulter en premier lieu un médecin généraliste ou éventuellement un gastro-entérologue, si le problème de ventre gonflé récidive ou si en plus de l’abdomen dilaté, d’autres symptômes inquétants surviennent.
En cas de fièvre, de douleur, ou même de vomissements, il faudra consulter sans attendre.
Bien entendu, dans certains cas, des investigations particulières doivent être réalisées, surtout si le ventre tend à rester gonflé.
Le médecin vous posera de nombreuses questions sur les circonstances d’apparition, vos symptômes associés. Il vous examinera, surtout le ventre, le palpera, appréciera sa souplesse, etc. Car bien sûr, toutes les causes peuvent être évoquées… même une éventuelle grossesse en fonction des symptômes !
Dans des cas très rares, il peut être amené à réaliser un toucher rectal, ou un toucher vaginal chez la femme. Selon les symptômes observés, le médecin pourra prescrire des examens complémentaires (examen sanguin, radiographies…).
Si le problème s’avère bénin, que le ventre gonflé est simplement lié à une colopathie fonctionnelle avec de l’aérocolie par exemple, les solutions proposées commenceront par des conseils alimentaires, une modification ou une adaptation de la diététique.
Ventre gonflé : manger quoi ?
En période de crise de ventre ballonné, ou de ventre gonflé, il est impératif de passer en mode « d’épargne digestive », c’est-à-dire d’adopter des aliments (et des modes de cuisson) qui se digèrent facilement, ne fermentent pas. Alors en pratique, il faut manger quoi ?
Dans le cas assez courant de côlon irritable, si le ventre est tendu après un repas avec de légères douleurs, des conseils diététiques seront prodigués.
Il faut limiter :
- les aliments irritants (contenant des fibres),
- le lait entier, les légumes secs,
- les aliments gras,
- les boissons glacés,
- les boissons gazeuses,
- les boissons alcoolisés.
L’hydratation est également importante : il faut boire au moins un litre et demi d’eau par jour.
Il est conseillé d’avoir une alimentation variée et équilibrée, mais quand on souffre d’un abdomen ballonné, il est recommandé de freiner un temps sa consommation de fruits, légumes, d’aliments riches en fibre.
Voici quelques règles simples alimentaires anti-ballonnement :
- Du cuit plutôt que du cru.
Pas de crudité ! Mieux vaut opter pour des soupes, des légumes à la vapeur ou juste poêlés très vite dans un wok.
- Eviter les aliments glacés.
Exit les glaces, mais aussi les glaçons dans les boissons. L’idéal est de boire à température ou légèrement chaud (autour de 35-40° C).
- Manger léger.
Plutôt cuisson vapeur que sauce béchamel (ou pire friture) ! Les graisses (surtout cuites) ralentissent la digestion et favorisent la stagnation du bol alimentaire que justement il convient d’éviter.
- Privilégier des aliments avec peu de fibres
Car oui, les fibres peuvent favoriser l’irritation digestive et des ballonnements (pain blanc, riz…). On parle de régime blanc.
- Pas de sucrerie, ni de grignotage.
Le sucre favorise les fermentations. Abandonner les sodas et passer à la tisane.
- Mâcher longuement chaque bouchée.
La mastication est l’étape incontournable d’une bonne digestion, elle permet de profiter au maximum des enzymes salivaires et réduit le travail des intestins. Elle permet aussi d’envoyer des messages au cerveau, puis à l’intestin pour que la digestion se fasse au mieux… Manger lentement en prenant son temps est primordial.
Si les changements de l’alimentation ne sont pas assez efficaces contre les ballonnements du ventre, des traitements spécifiques peuvent être envisagés.
Ventre gonflé : les traitements
Si ces épisodes de ventre tendu et de ballonnements se répètent régulièrement, l’avis d’un médecin est nécessaire.
Les solutions et traitements seront spécifiques à chaque cas, en fonction de l’origine du problème. Et avant d’envisager un traitement, un diagnostic précis doit être effectué par le médecin, puique les traitements dépendront de la cause bien sûr.
Ici nous détaillons les solutions liées à l’origine la plus commune d’un ventre ballonné, et gonflé, à savoir un colon irritable. A côté d’un changement de certaines règles diététiques – première solution à mettre en oeuvre, on peut envisager d’autres solutions, surtout si ces modifications d’ordre alimentaire ne suffisent pas.
Les probiotiques
Il faut rétablir une flore intestinale, en réensemençant des bonnes bactéries. On peut conseiller de prendre des gélules ou sachets de probiotiques (Bion 3 transit®, Ergyphilus Confort® de Nutergia, lactibiane® de Pileje…), 15 minutes avant le petit-déjeuner.
La tisane à adopter : AFCCC (Anis + fenouil + carvi + coriandre + cumin)
Ce mélange de plantes est actif en cas de ventre balloné. Plutôt que de prendre des gélules, on peut recourir à cette infusion au goût très agréable.
Il suffit de faire une préparation à part égale des 5 ingrédients (ou de demander au pharmacien), et de faire infuser 10 minutes dans ½ litre d’eau bouillante 1 cuillère à soupe du mélange. À boire après les repas.
L’astuce plus : ajouter 1 à 2 cuillères à café du mélange dans les plats (riz, poissons…).
Les antispasmodiques musculotropes
Il s’agit de médicaments, comme la trimébutine, l’alvérine : ils ont une action locale sur les spasmes directement sur les muscles dont ils favorisent le relâchement. Ces traitements comportent moins d’effet secondaire que les antispasmodiques anticholinergiques.
Des pansements gastriques peuvent être proposés. Il s’agit de médicaments qui se prennent par voie orale et qui visent à protéger la muqueuse digestive et à limiter la formation de gaz dans le tube digestif, et donc à agir contre un ventre gonflé.
Un absorbeur de gaz : le charbon
Le charbon est le produit de référence en cas de ventre gonflé. Il agit localement en absorbant l’émission des gaz intestinaux.
A savoir : efficace, ce traitement peut néanmoins favoriser une constipation. Pour éviter cet effet secondaire, on peut l’associer à du sorbitol.
Conseil : laisser tremper 10 pruneaux dans un verre d’eau pendant une nuit, et boire l’eau au moment de la prise du charbon.
Charbon Belloc®, Carbolevure®, Elusanes®, Fleurance Nature…
Traiter le stress
Le stress favorise le dérèglement des sécrétions digestives et hormonales (bile, insuline). La digestion risque d’être perturbée en cas de nervosité ou d’anxiété permanente. En raison du nombre très important de fibres nerveuses au niveau de l’intestin (ne dit-on pas d’ailleurs que l’intestin est notre 2ème creveau), le stress peut nettement influencer la digestion.
Pour lutter contre ces effets, on peut recourir à la phytothérapie (SIPF d’aubépine, de passiflore ou spasmine Jolly…), ou encore faire des cures régulières de glycérophosphate de magnésium, ou même envisager des traitements plus lourds à base d’anxiolytiques, si nécessaire contre un ventre gonflé. Ou enfin envisager l’aide d’un psychologue.
Ventre gonflé : l’homéopathie
L’homéopathie peut être retenue pour lutter contre le ventre gonflé ou ballonné. En fonction des symptômes, différents traitements peuvent être proposés :
> Les médicaments homéopathiques symptomatiques des ballonnements :
CARBO VEGETALIS 5 CH : médicament homéopathique de la flatulence, à topographie essentiellement sus-ombilicale. La personne est aggravée par la chaleur, l’alcool, l’absorption de lait et des graisses. Prendre 5 granules avant chaque repas.
LYCOPODIUM 9 CH : distension abdominale, surtout sous-ombilicale (le malade dégrafe sa ceinture, accompagnée de lenteur digestive et de somnolence post-prandiale). Prendre 5 granules par jour.
ASA FOETIDA 5 CH : médicament d’aérophagie, associant éructations avec flatulences et contractions spasmodiques de l’oesophage (impression de boule qui monte de bas en haut). Prendre 5 granules 2 à 3 fois par jour.
CHINA RUBRA 9 CH : la personne présente un ventre ballonné, un abdomen tendu, avec des borborygmes et une diarrhée fréquente. Prendre 5 granules 2 à 3 fois par jour.
NUX MOSCHATA 5 CH : médicament de flatulence importante accompagnée de hoquet, de sècheresse de la bouche, de difficultés respiratoires. Prendre 5 granules 2 à 3 fois par jour.
> Les médicaments d’homéopathie symptomatiques de douleurs abdominales :
COLOCYNTHIS 9 CH : douleurs spasmodiques, améliorées par la position « en chien de fusil », par la chaleur (la bouillotte), la pression forte sur la zone douloureuse. Prendre 5 granules toutes les ½ heures et à espacer selon l’amélioration des douleurs.
DIOSCOREA VILLOSA 9 CH : douleurs du ventre à type de crampes ou de torsion, améliorées en hyperextension. Prendre 5 granules toutes les ½ heures et à espacer selon l’amélioration des douleurs.
CUPRUM METALLICUM 9 CH : en cas de douleurs à type de crampes. Prendre 5 granules toutes les ½ heures et à espacer selon l’amélioration des douleurs. Il est recommandé de prendre ces traitements après avoir pris l’avis d’un médecin.
Ventre gonflé : les conseils du médecin spécialiste
Interview du Dr Eric Ménat, médecin, phytothérapeute et spécialisé en nutrition. Il donne de nombreux conseils pratiques…
Existe-t-il des risques à avoir un ventre ballonné ?
Dr Eric Ménart : Non, le fait d’avoir des gaz ou des flatulences n’est pas une pathologie grave en soi, mais ce peut être très invalidant. Il ne faut pas hésiter à consulter, surtout si la gêne quotidienne est importante, si le trouble perdure ou est particulièrement douloureux.
Il ne faut surtout pas laisser le fonctionnement intestinal se dégrader. Les intestins fabriquent une grande partie de nos anticorps, produisent des neurotransmetteurs, des hormones… Bref, ils jouent un rôle essentiel dans la santé en général.
Faut-il faire attention à certains aliments en particulier ?
Dr E. M. : Il y a quelques « mauvaises » associations qui tendent à favoriser, à perturber l’écologie intestinale, et qui vont freiner la digestion et favoriser la fermentation ou la putréfaction.
Lorsqu’on est sensible à ce genre de trouble, je déconseille par exemple les fruits crus en fin de repas. Ils seront consommés avec modération, en dehors des repas, bien mûrs et toujours pelés.
Il y a aussi le cas des légumes secs comme les lentilles et les légumes qui contiennent de l’inuline (dans les salsifis, le topinambour, l’artichaut), une fibre qui favorise le développement des bactéries, donc des gaz, et qu’il vaut mieux alors consommer avec modération.
Est-ce une bonne idée d’utiliser des épices au quotidien ?
Dr E. M. : Oui, presque toutes ont une action « assainissante » et digestive. C’est donc judicieux de saupoudrer ses plats de curcuma, de carvi, de coriandre, de badiane, ou d’ajouter encore du gingembre frais, de l’estragon, du basilic, du thym… dans la cuisine.
Quels conseils pratiques donneriez-vous ?
Dr E. M. : Le massage pour faire « avancer » la digestion dans le bon sens : on pratique dans le sens des aiguilles d’une montre, tout doucement avec le plat de la main. Et en appuyant un peu plus fort en descendant. Et aussi la bouillotte chaude pour soulager la douleur, détendre les muscles.
Y a-t-il une relation avec le syndrome du côlon irritable ?
Dr E. M. : Oui, un côlon irritable va favoriser les ballonnements. Et de l’autre côté, lorsque la digestion génère des fermentations, ces dernières aggravent à terme les symptômes d’un côlon irritable.
Y a-t-il un profil type de personnes victimes de ballonnements ?
Dr E. M. : Oui, les stressées ! D’où l’importance de mettre en place une stratégie antistress.
Ventre gonflé : le témoignage d’un patient
Le témoignage de Pauline, 25 ans, étudiante en médecine. Elle souffre souvent d’avoir le ventre ballonné…
Cela fait longtemps que vous vous plaignez d’avoir parfois le ventre ballonné ?
Je suis une ballonnée chronique ! Les émotions, le stress, la fatigue, chez moi tout se répercute au niveau du ventre : la réflexion qu’on ne digère pas, le coup bas qui ne passe pas, l’examen qui plie en deux…
Que ressentez-vous ?
Je ressens tout ça comme un coup-de-poing, tout se bloque.
Quel traitement utilisez-vous ?
Pour moi l’acupuncture en relançant les énergies bloquées, s’avère très efficace. C’est presque immédiat après la séance, j’entends mon ventre qui se remet à fonctionner. Sinon, j’ai commencé un travail de fond en sophrologie pour apprendre à gérer mes émotions, à prendre de la distance… Mais c’est un travail au long cours.
Ventre gonflé : sources et notes
Auteur : Dr Nicolas Evrard
Expert consulté : Dr Eric Ménat, médecin, phytothérapeute et spécialisé en nutrition
Sources :
– Institute for Clinical Systems Improvement, Diet programs for weight loss in adults, Bloomington: ICSI; 2004.
– Harrington M, Gibson S, Cottrell RC. A review and meta-analysis of the effect of weight loss on all-cause mortality risk, Nutr Res Rev, 2009.