La toxémie gravidique, appelée aussi hypertension artérielle gravidique, est une maladie spécifique de la femme enceinte qui survient généralement vers la 25eme semaine de grossesse (6ème mois de grossesse) ou plus tard.
Cette maladie se définit par une hausse de la tension artérielle ainsi qu’une élévation des protéines dans les urines. On parle alors aussi de pré-éclampsie.
La toxémie gravidique concerne 1 femme sur 20, pendant la grossesse.
Cette maladie peut être à l’origine d’une éclampsie ou encore du syndrome de Hellp (avec de graves conséquences). Cela souligne l’importance de détecter le plus tôt possible une éventuelle toxémie gravidique qui devra être correctement prise en charge. La toxémie gravidique peut nécessiter une hospitalisation, avec parfois une césarienne…
C’est pour détecter le plus tôt possible cette maladie, que les gynécologues ou les sages-femmes prennent régulièrement la tension artérielle chez les femmes enceintes, et en particulier lors des derniers mois de la grossesse, avec en plus la recherche de protéines dans les urines (avec une bandelette).
La toxémie gravidique se définit par la présence de protéines dans les urines (supérieure à 0,5 g/24 heures), et par une tension artérielle augmentée : supérieure à 14/9 au repos. Des oedèmes aux pieds, aux jambes, au visage peuvent survenir). Avec souvent aussi une prise de poids importante et soudaine.
Toxémie gravidique : les causes
Les causes précises d’une toxémie gravidique restent très mal connues. Les femmes primipares, c’est-à-dire ayant leur première grossesse, sont les plus affectées par ce trouble.
Parmi les causes, les raisons de la toxémie gravidique on compte l’insuffisance placentaire qui est une anomalie pouvant survenir dès le premier trimestre de grossesse, mais il n’existe aucun moyen précoce pour la détecter.
Le seul moyen de “prévention” est la surveillance de la tension artérielle, du poids et de la protéinurie (test d’urine par bandelette).
Moins de 10% des femmes ayant souffert d’une toxémie gravidique lors d’une précédente grossesse, en auront une autre lors d’une prochaine grossesse. Bien entendu, les femmes qui ont déjà souffert d’une toxémie gravidique devront être particulièrement surveillées lors des grossesses suivantes (même si le risque de souffrir de ce même problème est relativement faible).
Sachez également qu’une femme souffrant d’hypertension artérielle (HTA) ne souffrira pas obligatoirement d’une toxémie gravidique durant sa grossesse.
Risques et complications :
Les risques et les complications d’une toxémie gravidiques sont pour la maman :
- des crises d’éclampsie (crises convulsives généralisées),
- des troubles de la coagulation,
- une insuffisance rénale…
… et pour le foetus :
- un retard de croissance,
- des anomalies des battements cardiaques, avec parfois au final…
- un accouchement prématuré décidé par le gynécologue obstétricien.
Toxémie gravidique : les symptômes
Les principaux symptômes d’une toxémie gravidique sont :
- des oedèmes,
- un visage gonflé
- des maux de tête,
- des nausées ou
- des vomissements,
- des troubles de la vision,
- des sensations de vertige…
Ces symptômes doivent alerter la femme enceinte qui prendra rapidement l’avis de son médecin traitant, de son gynécologique ou d’une sage-femme.
Quand ces symptômes surviennent, des examens complémentaires peuvent être réalisés : ils débutent par la prise de la tension artérielle afin de vérifier si celle-ci est normale. Si elle est supérieure à 14/9, une analyse d’urine est effectuée.
Cette analyse d’urine concerne le taux de protéines (protéinurie) présent dans les urines. Le diagnostic de toxémie gravidique est confirmé en cas de protéinurie élevée. A partir de ce moment, la grossesse est beaucoup plus surveillée.
Mais d’autres fois, une toxémie gravidique peut être diagnostiquée à l’occasion d’une consultation de surveillance de grossesse. Le médecin ou la sage-femme détectera une tension élevée (supérieure à 14/9) ou la présence de protéines dans les urines, dépistée lors d’un test avec une bandelette, sans que la femme ne se plaigne du moindre trouble.
Si la toxémie gravidique n’est pas ou mal traitée, elle peut entraîner une complication rénale (insuffisance rénale) et finir par provoquer une éclampsie (convulsion éclamptique).
Dans certains cas, une autre complication, du nom de syndrome de Hellp peut survenir. Cette pathologie correspond à l’association de plusieurs problèmes dont la baisse des plaquettes avec la destruction de globules rouges. Le risque de décollement placentaire est augmenté.
Si la toxémie gravidique est mal ou non traitée, le risque d’accouchement prématuré augmente.
Toxémie gravidique : les traitements
Les traitements d’une toxémie gravidique varient selon le terme de la grossesse et les problèmes constatés.
Dans tous les cas, une hospitalisation de la patiente est systématique pour une parfaite prise en charge.
Le déclenchement de l’accouchement ou une césarienne peuvent être envisagés, afin d’éviter l’éclampsie au cours du travail de l’accouchement.
Si la date d’accouchement est encore loin, et que l’enfant et la mère se portent bien, des médicaments anti-hypertenseurs seront prescrits.
Un repos complet ainsi que la surveillance du taux de protéines dans les urines et des constantes biologiques sont indispensables. A côté de cela, un régime sans sel n’est pas nécessaire.
La tension artérielle, le bien-être foetal et le poids de la patiente sont surveillés continuellement.
Si l’accouchement est le seul moyen de sauver la mère et l’enfant, des corticoïdes seront administrés chez la future maman, afin d’éviter les risques de problèmes respiratoires graves du bébé.
A noter qu’en cas d’antécédent de pré-éclampsie, un traitement par aspirine à faible dose (75 à 160 mg/jour) peut être prescrit lors de la grossesse suivante.
Mais attention : l’administration d’aspirine ne peut se faire que sous contrôle médical, l’aspirine étant contre-indiquée en automédication lors de la grossesse.
Toxémie gravidique : sources et notes
> Le grand livre de ma grossesse, Collège national des gynécologues obstétriciens français, Eyrolles, 2014.
> Site du CNGOF, 2014.