Syndrome des éoliennes : souffrance physique ou détresse psychologique ?

Syndrome des éoliennesPin

Considérées comme un élément incontournable de l’énergie renouvelable, les éoliennes sont loin de faire l’unanimité, en particulier auprès des riverains de ces moulins à vent modernes.

Maux de tête, nausée, saignement de nez ou encore troubles du sommeil : la liste des symptômes associés, selon les riverains, aux éoliennes est longue.

Baptisé syndrome des éoliennes, ce mal toucherait de plus en plus de personnes vivant à proximité d’éoliennes.

Après un premier rapport rédigé en 2006, l’Académie de Médecine a décidé de se pencher à nouveau sur les conséquences sanitaires des éoliennes. Son but était de répondre à la question qui fait tant débat : Les éoliennes rendent-elles malades ?

Qu’est-ce que le syndrome des éoliennes et d’où vient-il ?

Maladie non reconnue comme telle, le syndrome des éoliennes est un trouble touchant les personnes vivants à proximité de ces moulins à vent modernes. En France, la distance entre habitations et éoliennes est fixée à 500 mètres.

Si on entend parler de syndrome des éoliennes depuis peu de temps, il est fort probable que les troubles associés ne soient pas récents.

En effet, ce nom et cette notoriété sont le résultat du travail de plusieurs riverains en souffrant qui se sont regroupés pour former des associations afin de demander la reconnaissance de leur maladie et des troubles associés aux éoliennes ainsi que le déplacement de ces dernières loin de leurs habitations.

Ce nom de “syndrome éolien” ou “syndrome des éoliennes” est né des travaux de recherche du Docteur Nina Pierpont qui a étudié et regroupé les symptômes liés aux moulins à vent modernes en ce terme.

Syndrome des éoliennes : les causes

Quelles sont les causes des symptômes liés au syndrome des éoliennes ?

Les symptômes associés au syndrome des éoliennes sont nombreux mais dus à deux éléments particuliers : les nuisances visuelles et la pollution sonore.

Les nuisances sonores

En tournant, les pales des éoliennes génèrent un bruit composé en partie d’infrasons. Inaudibles par l’homme, ces infrasons provoquent des phénomènes de résonance dans les cavités thoraciques ou de pulsations ressenties. Pour les riverains exposés, cela peut se traduire par des vibrations constantes et entêtantes.

Les nuisances visuelles

A cette pollution sonore, il faut également ajouter une nuisance visuelle. Stimulation visuelle fractionnée (sorte d’effet stroboscopique), clignotement des feux de signalisation : plus que l’aspect esthétique des éoliennes qui a longtemps fait débat, c’est l’effet des pales rotatives sur la lumière qui serait mis en cause car il viendrait perturber le confort visuel, notamment des personnes fragiles.

Un effet nocebo ?

Le groupe de travail réuni autour du professeur Patrice Tran Ba Huy a qualifié les symptômes des personnes souffrant du syndrome des éoliennes d’ “intolérances environnementales idiopathiques”, c’est-à-dire sans lien direct avec les éoliennes.

Dans son rapport, l’Académie de Médecine a également mis en exergue l’effet nocebo du syndrome des éoliennes tout en soulignant que les symptômes étaient “plutôt de type subjectif et fonctionnel”.

Le syndrome des éoliennes n’étant pas propre à la France, des études ont donc été menées à travers le monde.

En Australie, des chercheurs de l’Université de Sydney ont révélé que les riverains souffrant le plus du syndrome des éoliennes étaient ceux qui avaient été le plus exposés aux campagnes anti-éoliennes.

Dernièrement, une étude publiée dans la revue médicale Health Psychology a révélé que les troubles associés aux éoliennes seraient en réalité des effets nocebo, c’est-à-dire des symptômes néfastes provoqués par des informations négatives et pouvant être accentués par un effet de groupe et un “facteur angoisse”.

Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs avaient exposé 60 participants à des infrasons, des vibrations d’intensité tellement faibles qu’elles sont inaudibles par l’homme, et à de faux infrasons, c’est-à-dire au silence.

Avant cette exposition, la moitié des participants avait visionné les interviews de riverains touchés par le syndrome des éoliennes et expliquant leurs maux. Les chercheurs avaient alors mesuré leur niveau d’anxiété. Qu’ils soient exposés aux infrasons ou au silence, ce panel-là a évoqué les mêmes symptômes que les riverains.

Toutefois, si l’Académie de Médecine est loin d’avoir confirmé l’existence d’un véritable syndrome lié aux éoliennes, elle a toutefois reconnu l’existence de nuisances visuelles et sonores et formulé des recommandations afin de protéger les riverains.

Syndrome des éoliennes : les traitements

Quels sont les traitements possibles du syndrome des éoliennes ?

Agir sur la pollution sonore

Vivre au quotidien avec des bouchons d’oreilles n’est pas viable. Il est donc important d’agir à la source. C’est d’ailleurs ce que recommande l’Académie de Médecine en recommandant la systématisation des contrôles acoustiques et l’encouragement des innovations pouvant réduire la pollution sonore.

Proposer un accompagnement psychologique

Si l’on en croit les nombreuses études menées sur le syndrome des éoliennes, la plupart des symptômes serait d’origine psychosomatique. Un accompagnement psychologique pourrait donc être bénéfique pour les riverains.

Eloigner les éoliennes des habitations

C’est ce que demandent à corps et à cris les riverains. Actuellement, la législation impose une distance minimale de 500 mètres entre une éolienne et une habitation. Eloigner les éoliennes des habitations pourrait être une solution. Toutefois, le parc éolien français va continuer de s’étoffer au cours des prochaines années.

Déménager

C’est la solution de facilité mais c’est également la plus efficace pour les riverains souffrant du syndrome des éoliennes. S’éloigner de ces dernières pourrait être bénéfique pour leur santé.

Etudier plus profondément le syndrome des éoliennes

Le groupe de travail réuni autour du professeur Patrice Tran Ba Huy recommande la réalisation d’une étude épidémiologique prospective sur les nuisances associées aux éoliennes. Cela est essentiel pour mieux appréhender les souffrances des riverains et proposer un traitement adéquat au syndrome des éoliennes.

Yorum yapın