La scoliose est due à une torsion pathologique progressive de la colonne vertébrale ; elle concerne plusieurs vertèbres : vertèbres lombaires, vertèbres dorsales… La scoliose entraîne un préjudice esthétique : une gibbosité.
La colonne vertébrale est formée de vertèbres parfaitement empilées les unes sur les autres, elle est en principe parfaitement droite dans le plan frontal (de face), ses courbures dans le plan sagittal (d’avant en arrière) sont harmonieuses et ont des angles précis : une lordose (convexité, cambrure) au niveau des vertèbres cervicales, une cyphose (concavité) au niveau des vertèbres thoraciques, une lordose au niveau des vertèbres lombaires.
Définition : la scoliose est une déformation permanente de la colonne vertébrale, due à une torsion des vertèbres
La recherche d’une scoliose est systématique chez les enfants. Les scolioses peuvent apparaître très tôt dans l’enfance, dès la naissance parfois, elles ont tendance à s’aggraver si elles ne sont pas surveillées et prises en charge rapidement. Certaines scolioses sont légères et stables, elles ne posent pas de problème particulier.
D’autres sont évolutives c’est-à-dire qu’elles s’aggravent avec le temps et en particulier au moment des poussées de croissance au moment de l’ adolescence entre 11 et 13 ans chez les filles et entre 13 et 15 ans chez les garçons. Une scoliose peut aussi s’aggraver plus tard à l’âge adulte, et en particulier à un âge avancé.
Scoliose : les causes
Les causes de la scoliose sont souvent idiopathiques, c’est-à-dire qu’aucune cause n’est retrouvée.
Il y a parfois une prédisposition familiale. Autrement, elles peuvent être dues à des maladies neuromusculaires comme des myopathies, des hypotonies dans une paralysie, par exemple…
Ces scolioses survenant dans un contexte pathologique spécifique nécessitent une prise en charge particulière souvent multidisciplinaire (avec différents médecins spécialistes).
Il faut distinguer les scolioses vraies des attitudes scoliotiques.
Les scolioses vraies sont une torsion d’une ou de plusieurs vertèbres dans les trois plans de l’espace : une torsion par rapport à l’axe de la colonne vertébrale, une inclinaison dans le plan frontal et dans le plan sagittal.
Selon l’endroit de la déformation, la scoliose peut entraîner une augmentation de la cyphose thoracique (dos voûté), si la pathologie touche les vertèbres thoraciques, une augmentation de la lordose lombaire (dos creux) si elle touche les vertèbres lombaires.
Les attitudes scoliotiques sont une inclinaison d’une ou plusieurs vertèbres mais uniquement dans le plan frontal vers la droite ou vers la gauche. Ce sont des enfants qui se tiennent mal à table à qui on dit souvent « tiens-toi droit ! »… elles sont plus faciles à traiter que les vraies scolioses.
Une scoliose qui apparaît tôt dans l’enfance aura tendance à augmenter et à devenir importante, il faut intervenir avant que les dégâts ne soient irréversibles et le traitement trop lourd.
Scoliose : les symptômes
La scoliose entraîne des déformations de la colonne vertébrales qui varient selon les individus. Les symptômes de la présence d’une scoliose sont une inégalité de hauteur des épaules, des hanches ou de la cage thoracique, le bassin décentré par rapport à l’axe principal de la colonne vertébrale, des courbures de la taille différentes à droite et à gauche. C’est souvent l’été, quand l’enfant ou l’adolescent est en maillot de bain qu’une anomalie morphologique peut attirer l’attention. En cas de doute, il ne faut pas hésiter à consulter.
Les médecins vérifient systématiquement le dos des enfants et tendent à repérer les scolioses le plus tôt possible : ils regardent une inflexion du dos sur un côté par rapport au pli fessier après avoir vérifié que les 2 jambes sont de même taille, ou après avoir corrigé une inégalité de longueur avec des calles sous les pieds.
Ils évaluent l’angle pathologique que fait la colonne vertébrale par rapport à une ligne droite. Ils recherchent comme symptôme une gibbosité et la mesurent en faisant pencher l’enfant en avant, jambes tendues : si une scoliose existe, l’asymétrie devient évidente, un côté est plus haut que l’autre.
Un examen radiologique confirme le diagnostic, permet de faire des mesures précises de la déformation et elles sont un support objectif pour la surveillance ultérieure de l’évolution de la scoliose.
Il permet aussi de mesurer la maturité osseuse de l’enfant et de déterminer si la croissance se termine, ce qui marquerait la fin de l’évolution de la scoliose (sauf pour les grandes scolioses).
Une scoliose qui apparaît tôt dans l’enfance, importante ou évoluant rapidement a plus de chances de s’aggraver qu’une scoliose légère qui est décelée à l’adolescence et qui évolue peu.
En cas de scoliose sévère, les vertèbres scoliotiques se déforment de plus en plus avec le temps et peuvent entraîner à terme des problèmes de douleurs, d’arthrose, respiratoires ou cardiaques, à cause de la déformation du thorax qui peut être importante.
Scoliose : les traitements
Quand le diagnostic d’une scoliose sévère est décelé ou quand une scoliose surveillée entre en poussée évolutive, il faut la traiter pour éviter une aggravation plus importante. Plusieurs traitements sont possibles selon le degré de gravité et d’évolution de cette maladie.
Si elle est légère, ou si c’est une attitude scoliotique, de la kinésithérapie est prescrite pour muscler le dos.
Si elle est plus importante et évolutive, il faut envisager un traitement orthopédique avec la prescription d’un corset à porter plusieurs mois. Selon la gravité de l’atteinte de la scoliose, ce corset doit être porté plusieurs heures par jour, ou seulement la nuit. Parfois presque toute la journée. Le port du corset peut être gênant. Il peut également devenir la source de stress et d’inquiétudes chez les adolescents qui doivent le porter même à l’école.Toutefois, il est nécessaire de suivre ce traitement de façon sérieuse, pour éviter que la scoliose ne s’aggrave.
Des séances de kinésithérapie associées au port du corset sont nécessaires.
La natation est préconisée, ainsi que les sports en particulier. Il est donc inutile et même déconseillé de se faire dispenser de sport à l’école quand on a une scoliose.
Parfois le recours à la chirurgie est nécessaire pour redresser une colonne vertébrale scoliotique : alors la correction de la déformation est effectuée dans les trois plans de l’espace. Cette intervention chirurgicale est pratiquée chez un jeune dès la fin de sa croissance, elle peut être aussi pratiquée chez des adultes quand la scoliose continue d’évoluer.
Scoliose : Sources et notes
– Bernard Biot,Patricia Ribinik, Scoliose idiopathique : variations autour du pronostic, Ed. Springer, 2003.
– Ponset, Friedmann, Prognosis in idiopathic scoliosis, J Bone Joint Sung (Arn), 1995.