La scarlatine appelée aussi fièvre écarlate fut une des maladies infantiles les plus redoutées jusqu’au début du XXème siècle. Devenue rare en France, elle affecte surtout les enfants de cinq à dix ans lors des périodes hivernales.
La scarlatine survient le plus souvent par épidémies dans les écoles et autres collectivités. La fréquence de la scarlatine en France n’est pas connue.
La scarlatine se manifeste brutalement par une angine rouge, puis – 12 à 24 heures plus tard – par une éruption cutanée rouge, en nappes, sur tout le corps, épargnant les paumes et les plantes. La langue est également atteinte, et prend un aspect framboisé du 4ème au 6ème jour. Les rougeurs corporelles finissent par se desquamer entre le 10ème et le 30ème jour.
La scarlatine est due essentiellement au Streptococcus pyogenes ou streptocoque du groupe A. Cette maladie est une toxi-infection pharyngée, c’est-à-dire une infection localisée dans la gorge qui engendre la production de toxines. Celle-ci sont produites par la bactérie et diffusent dans la circulation sanguine jusqu’à atteindre le système nerveux végétatif. Ces toxines génèrent une immunité spécifique. Toute personne contaminée est ainsi immunisée contre la toxine concernée.
Les infections à streptocoques du groupe A peuvent se manifester sous plusieurs formes : infections cutanées, infections ORL (dont l’angine rouge ou érythémateuse), la scarlatine, etc.
Scarlatine : les causes
La scarlatine est une maladie de cause infectieuse. Elle se présente sous la forme d’une angine associée à une éruption cutanée. La scarlatine a plus exactement pour cause un germe commun, le streptocoque ß hémolytique du groupe A.
Elle atteint principalement les enfants de 5 à 10 ans mais les adultes peuvent, rarement, être affectés.
La diffusion de l’infection d’une personne contaminée vers un sujet sain se fait par l’intermédiaire des gouttelettes de salive (contenant les germes en cause), autrement dit des sécrétions orales et respiratoires. Le plus souvent lors d’un contact rapproché avec un malade ou un porteur sain. À cause de sa contagiosité importante, la scarlatine survient le plus souvent sous forme d’épidémie dans les collectivités, comme dans les écoles par exemple.
Le streptocoque du groupe A se loge dans la gorge, puis se met à produire des toxines, appelées endotoxines. Celles-ci diffusent dans la circulation sanguine jusqu’à atteindre le système nerveux végétatif.
Ce sont précisément ces endotoxines qui sont en cause dans l’éruption caractéristique de la scarlatine. C’est pourquoi on définit la scarlatine comme une toxi-infection. Comme ces toxines génèrent une immunité spécifique, toute personne contaminée est immunisée contre la toxine concernée.
Aucun examen biologique n’est nécessaire pour faire le diagnostic de scarlatine. Les seuls symptômes sont suffisamment caractéristiques pour diagnostiquer la maladie.
Scarlatine : les symptômes
Les symptômes de la scarlatine surviennent de manière brutale.
Après une période d’incubation de deux à cinq jours, la scarlatine se déclare par des symptômes caractéristiques : une angine accompagnée d’une forte fièvre atteignant souvent 40°C. Autre symptôme : l’examen de la bouche révèle une arrière gorge rouge et une langue enduite d’un enduit blanchâtre. 24 à 48 heures après, apparaît l’éruption cutanée causée par la toxine secrétée par le streptocoque, qui se répand dans tout l’organisme.
Cette éruption est un symptôme caractéristique de la scarlatine est appelée exanthème. Elle débute aux racines des membres, puis gagne le thorax et enfin tout le corps n’épargnant que la paume des mains, la plante des pieds et le tour de la bouche. Il n’y a pas de boutons à proprement parler, mais des taches rouges écarlates diffuses, ne laissant pas d’intervalles de peau saine. Il est possible que cette éruption s’associe à une démangeaison. Les muqueuses sont elles aussi atteintes, c’est ce qu’on appelle l’énanthème.
La langue présente un aspect « framboisé » entre le 4ème et le 6ème jour, et lisse vers le 9ème jour de l’infection.
Au bout d’une semaine à 10 jours, l’exanthème commence à disparaître. C’est la phase de desquamation. La peau se met à peler en grands lambeaux, particulièrement sur les mains et les pieds.
Le diagnostic de la scarlatine repose sur l’examen clinique. Aucun examen biologique n’est nécessaire. Les symptômes sont facilement interprétables. En cas de forme frustre ou atténuée (avec peu de symptômes), un prélèvement de gorge permet d’identifier la bactérie.
Scarlatine : les traitements
Le traitement de la scarlatine repose sur les antibiotiques actifs sur les streptocoques du groupe A. Ce traitement dure six jours maximum. Il est efficace. C’est le même traitement que celui d’une angine streptococcique.
Le traitement de la scarlatine est indispensable. Sans quoi elle peut entraîner des complications graves, comme toutes les infections à streptocoques. Entre autres, la scarlatine peut se compliquer d’une otite, de l’inflammation d’un ganglion, de l’inflammation d’un rein (néphrite), voire d’un rhumatisme scarlatin (atteinte articulaire). Plus tardivement – dans les 15 à 20 jours qui suivent l’infection – peuvent apparaître des complications tardives, comme un rhumatisme articulaire aigu, un érythème noueux, une glomérulonéphrite aiguë, etc. D’où la nécessité du traitement par antibiotiques, indispensable pour éviter ces complications.
La maladie étant contagieuse, l’éviction scolaire est nécessaire dans un premier temps. On garde l’enfant à la maison les deux premiers jours de traitement. Puis un certificat médical, attestant la mise en place d’une antibiothérapie, doit être présenté à l’école pour la réintégrer. L’entourage proche de l’enfant (famille, voisins de classe, etc.) doit aussi être traité par un traitement antibiotique préventif.
En plus du traitement antibiotique, il est important de surveiller la fièvre de l’enfant, et de s’assurer de sa bonne hydratation. Un traitement à base de paracétamol peut être prescrit si besoin.
Dans certains cas, rares mais graves, la scarlatine peut provoquer une fièvre très élevée et une baisse de tension artérielle. Une hospitalisation est alors nécessaire en urgence.
Scarlatine : sources et notes
– Item n° 94 : Maladies e´ruptives de l’enfant, Pilly – Pre´paration ECN – Item 94 – Collège des Universitaires des Maladies Infectieuses et Tropicales.
– Maladies e´ruptives de l’enfant – Annales de Dermatologie et de Ve´ne´re´ologie, Volume 135, Issue 11, Supplement 1, November 2008, Pages F54-F58.