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Salle de shoot : Savez-vous tout sur les salles de consommation à moindre risque ?

Depuis plusieurs mois, on entend souvent parler de salle de shoot ou de salle de consommation à moindre risque. Mais savez-vous vraiment quels sont ces lieux où la consommation de drogue est tolérée ? Savez-vous quels sont leurs objectifs, leurs avantages et leurs inconvénients ?

Alors que la première salle de shoot a ouvert ses portes il y a quelques mois à Paris, près de la Gare du Nord, faisons le point sur les salles de shoot.

Qu’est-ce qu’une salle de shoot ?

La première salle de shoot a ouvert ses portes à Berne, en Suisse, en 1986. Aujourd’hui, on en dénombre près de 90 dans le monde. Ces salles de consommation à moindre risque (SCMR) permettent aux toxicomanes de consommer des drogues dans un cadre médicalisé. Héroïne, crack, morphine : les substances consommées ne leur sont pas fournies. Toutefois, un matériel d’injection propre et stérile est mis à leur disposition.

Par ailleurs, les consommateurs de drogues pourront, dans ces salles de shoot, rencontrer de façon informelle des travailleurs sociaux, des médecins ou des infirmiers pouvant leur fournir des conseils, les aider ou plus simplement les écouter.

Où se trouvent les salles de shoot en France ?

En France, la première salle de consommation à moindre risque a ouvert ses portes en 1994 à Montpellier, mais elle a fermé un an plus tard. Aujourd’hui, c’est surtout celle de Paris, située près de la Gare du Nord qui fait parler d’elle, bien qu’une autre structure expérimentale ait aussi ouvert ses portes à Strasbourg.

La salle de consommation à moindre risque de Paris

Après des années de débats et de controverses, la salle de shoot de Paris a ouvert ses portes le 14 octobre 2016. S’étendant sur 400 m2, elle est accolée à l’hôpital Lariboisière et dispose d’une entrée indépendante donnant sur la rue. Elle est gérée par l’association Gaïa, spécialisée dans la toxicomanie et le traitement de la dépendance aux drogues.

Concrètement, les consommateurs de drogue peuvent se rendre de façon libre et anonyme dans la salle de shoot de Paris. Une fois sur place, ils doivent prendre un ticket, comme à la sécurité sociale, et attendre que leur numéro s’affiche sur un écran.

Ensuite, ils devront présenter le produit qu’ils vont consommer à un membre du personnel avant de se diriger vers le box qui leur a été attribué. Là, ils auront trente minutes pour préparer et consommer leur drogue.

Ils pourront ensuite rejoindre la salle de repos avant de repartir.

Salle de shoot : les avantages

Quels sont les avantages des salles de consommation à moindre risque ?

Limitation des risques sanitaires

Aujourd’hui, dans le monde, la toxicomanie et la consommation de drogue posent un vrai problème sanitaire et social. Le matériel utilisé par les consommateurs de drogues étant rarement stérile et propre, des maladies telles que le Sida peuvent être transmises.

En fournissant le matériel adéquat, les salles de shoot limitent ces risques de transmission et évitent également que des seringues utilisées se retrouvent dans la rue.

Encadrement de la consommation de drogue

En proposant un cadre médicalisé pour la consommation de drogue, on limite le risque d’overdoses. En effet, des infirmiers et des médecins étant présents sur place, les malaises et overdoses peuvent rapidement être pris en charge.

Par ailleurs, l’équipe médicale qui a interdiction d’aider physiquement à l’injection, peut également conseiller le consommateur sur le produit qu’il va utiliser, principalement s’il s’avère qu’une drogue frelatée est en circulation à ce moment-là.

Un premier pas vers le sevrage

En consommant leurs substances dans une salle de shoot, les toxicomanes peuvent rencontrer des travailleurs sociaux de façon informelle et ainsi discuter des éléments qui les ont poussé vers la drogue, de leurs parcours ainsi que de leurs situations. Ces derniers peuvent les conseiller et les aider à s’en sortir et à se sevrer.

Limitation des troubles à l’ordre public et de la délinquance

En permettant aux personnes accros à la drogue de se “reposer” après leur consommation plutôt que de ressortir directement dans l’agitation de la ville, les salles de shoot peuvent permettre de limiter les troubles à l’ordre public ainsi que la délinquance.

Salle de shoot : les inconvénients

Quels sont les inconvénients des salles de consommation à moindre risque ?

Une augmentation du nombre de dealers

Un lieu de consommation de drogues où de nombreux toxicomanes se rendent va inévitablement attirer les dealers, désireux de vendre leurs substances. S’il est certain que le quartier en lui-même risque de devenir une plaque tournante de la drogue, de nombreuses
personnes s’interrogent sur la salle de shoot en elle-même : des dealers ne vont-ils pas s’y introduire pour y vendre leurs produits ?

Une atteinte aux efforts des travailleurs sociaux

Cette augmentation du nombre de dealers va également porter atteinte aux effort de prévention des travailleurs sociaux. Comment aider ces toxicomanes désireux de se sevrer si, à peine sortis, la tentation se trouve sous leurs yeux ? La volonté est primordiale, mais les premiers temps sans drogues sont difficiles et les rechutes nombreuses.

Une sécurité mise à mal ?

Forcément, les habitants des quartiers où sont situés les salles de shoot ont très mal réagit à leurs ouvertures. Ils craignent une affluence de toxicomanes près des écoles de leurs enfants, de leur domicile et donc un risque pour leur sécurité.

A cela, il faut ajouter la présence accrue des dealers qui risque de renforcer le climat d’insécurité. Les riverains n’ont d’ailleurs pas tardé à demander publiquement un renforcement des effectifs policiers présents dans le quartier.

Davantage de tolérance ?

Le travail de prévention auprès des jeunes est colossal, Pour beaucoup, l’ouverture d’une salle de shoot envoie un message fort et négatif en apportant un certain confort à la consommation de drogue. Pire, le fait d’offrir un cadre où ces substances illicites peuvent être consommées en toute impunité semble dédramatiser les drogues.

Quel bilan pour les salles de shoot de Paris et Strasbourg ?

Après quelques mois d’existence, les associations supervisant les salles de shoot de Paris et Strasbourg ont dressé un bilan plutôt positif. Grâce à ces salles de consommation à moindre risque, elles ont pu rencontrer et aider des personnes qui n’avaient plus aucun contact avec des structures médicales.

A Paris, près de 175 personnes s’y rendraient chaque jour, contre 20 à 25 à Strasbourg. Expérimentales, ces deux salles devraient rester ouvertes pendant six ans. Si à Strasbourg, le Maire se montre optimiste, à Paris, la question continue de faire débat.

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