Saignement de nez (épistaxis)

Saignement de nezPin

Une épistaxis est un écoulement de sang provenant du nez. En clair, c’est le nom médical pour dire que l’on saigne du nez.

La plupart des personnes ont une épistaxis au moins une fois dans leur vie. Les sujets les plus touchés sont les enfants de moins de 10 ans, et les personnes âgées de plus de 70 ans.
Dans le service des urgences ORL de l’hôpital Lariboisière à Paris, les épistaxis représentent 15 % à 20 % des consultations, et 150 à 200 hospitalisations par an.

Banale dans 90 % des cas, l’épistaxis – ou saignement de nez – elle doit néanmoins être prise au sérieux, car elle peut avoir des conséquences sévères chez des patients fragiles ou révéler une maladie grave.

Lorsqu’une épistaxis survient de manière inattendue, il est important de connaître le moyen d’arrêter le saignement. Le premier geste pour stopper l’écoulement : asseyez-vous et calmez-vous pour ne pas aggraver le saignement. Penchez la tête en avant et pincez fermement le nez pendant dix minutes.

Si vous ne tenez pas les dix minutes, ou si vous relâchez la pression, le saignement peut persister. Dans ce cas, recommencez la compression, après vous être mouché pour évacuer d’éventuels caillots. Si le saignement ne s’arrête toujours pas, consultez un médecin ou rendez-vous aux urgences.

Les signes qui doivent alerter… et vous faire consulter un médecin ORL : des saignements de nez, excrétés par la même narine, survenant chez certains sujets âgés (> 70 ans), des patients traités par anticoagulants ou avec antécédent d’infarctus ; pour ces derniers, des saignements de nez répétés et non traités peuvent conduire à une anémie, avec éventuellement un nouvel accident cardiaque.

Saignement de nez (épistaxis) : Les causes

Plusieurs causes peuvent être à l’origine d’une épistaxis ou d’un saignement de nez.

Parfois, on peut saigner à cause d’un rhume (par inflammation de la muqueuse nasale) : l’épistaxis a pour cause une inflammation des fosses nasales à cause d’une rhinite.
Un saignement de nez peut aussi survenir parce qu’on se gratte le nez un peu fort ou, tout simplement parce qu’on a un « terrain », une fragilité vasculaire, une zone est particulièrement fragile : c’est la tache vasculaire dans le nez. Une cause peut être aussi la présence d’une petite varice dans le nez… qui peut provoquer une épistaxis.

Il y a aussi des causes dues à des traumatismes comme des accidents, des coups que l’on prend, ou surtout quand ils touchent les os du nez. La chirurgie esthétique et la fibroscopie nasale peuvent également constituer un traumatisme, créant des saignements de nez. Il faut rester vigilant aux conséquences de ces traumatismes, et bien sûr consulter rapidement si l’épistaxis est très abondante et impressionnante.

Dans d’autres cas, elle peut révéler une maladie : hypertension artérielle, trouble de la coagulation… Autres causes encore d’épistaxis : les médicaments. Les patients traités aux anticoagulants (anti-vitamine K…) ou antiagrégants (aspirine…) sont fréquemment sujets aux épistaxis. A noter aussi qu’un médicament facilitateur de l’érection, comme le sildenafil, provoque souvent une inflammation de la muqueuse nasale (avec une sensation de nez bouché), et parfois une épistaxis.

Autre cause : beaucoup plus rarement, le saignement peut révéler un syndrome de Rendu-Osler (une malformation vasculaire qui occasionne des saignements importants) ou une tumeur des fosses nasales, comme un fibrome nasopharyngien chez les garçons à la puberté.

Saignement de nez (épistaxis) : Les traitements

Différents traitements peuvent être prescrits en cas d’épistaxis. Le premier traitement consiste à comprimer le nez, en penchant la tête vers l’avant. Il faut au moins appuyer 10 minutes. Si cela ne passe pas, on peut conseiller de se moucher pour évacuer les caillots dans le nez qui risquent d’entretenir le saignement. Si le saignement de nez ne passe pas, il faut envisager l’intervention d’un médecin pour faire un méchage (parfois un méchage postérieur est nécessaire).

Chez le médecin ou aux urgences :

En cas d’échec du méchage, on traite par sonde à double ballonnets, que l’on gonfle au sérum physiologique afin de comprimer le saignement.

En dernier recours, on peut traiter par chirurgie pour ligaturer les vaisseaux responsables des saignements, ou par embolisation pour les obturer.

En cas d’épistaxis localisée, et après anesthésie locale, on cautérisera le vaisseau responsable du saignement.

Si l’épistaxis est diffuse et importante, ou chez les patients sous anticoagulants, on pratiquera un « méchage hémostatique » : on introduit une mèche non résorbable dans le nez. Cette mèche devra être conservée pendant 48 heures avant d’être retirée sous contrôle d’un médecin ORL.

Chez les patients souffrant de troubles de la coagulation, on préfère utiliser une mèche résorbable pour éviter le risque de saignement au moment du retrait. Mais le traitement est plus long (une semaine avant délitement complet) et gêne la respiration. Une antibiothérapie est systématiquement associée afin de limiter le risque de surinfection.

Saignement de nez (épistaxis) : Sources et notes

– Kucik CJ. Management of epistaxis. Am Fam Physician. 2005.
– Pollice PA, Yoder MG. Epistaxis: a retrospective review of hospitalizedpatients. Otolaryngol Head Neck Surg, 1997.
– Soyka MB, Nikolaou G, Rufibach K et coll. On the effectiveness of treatment options in epistaxis: an analysis of 678 interventions. Rhinology 2011.
– Viehweg TL, Roberson JB, Hudson JW. Epistaxis: diagnosis and treatment. J Oral Maxillofac Surg. 2006.

Auteur : Nathalie Mathieu.
Consultant expert : Dr Benjamin Vérillaud, chef de clinique-assistant, service ORL du Pr Herman, Hôpital Lariboisière, Paris.

Yorum yapın