La pyélonéphrite aiguë est une infection d’un rein. Elle peut toucher un seul rein ou les deux. C’est une affection sévère qui nécessite une prise en charge spécifique et rapide.
Dans les cas graves de pyélonéphrite, une hospitalisation peut être nécessaire (surtout chez une femme enceinte, une personne qui a d’autres maladies…).
Il n’est pas toujours facile d’identifier les facteurs favorisant une pyélonéphrite. La cause de cette infection est une bactérie qui se développe dans les voies urinaires et ces bactéries gagnent un rein ou les deux.
C’est généralement le germe appelé Escherichia Coli qui est responsable. Plus rarement : un staphylocoque. Ce sont ces germes (provenant de la peau ou de la région anale) qui passent dans les voies urinaires puis remontent vers le rein, et prolifèrent.
Comme c’est souvent le cas lors d’infections, le patient a de la fièvre (généralement élevée). Dans ce cas, il se plaint aussi de douleurs dans la région lombaire. Il est fatigué.
Comme pour toute infection bactérienne, le traitement se fait par des antibiotiques pendant généralement 2 semaines, voire un peu plus.
Cet article rédigé avec un médecin spécialiste des reins fait le point sur les causes, les facteurs favorisants, les symptômes et les traitements d’une pyélonéphrite aiguë.
Pyélonéphrite : les causes
Les causes d’une pyélonéphrite ne sont pas toujours trouvées, car l’infection d’un rein peut se développer pour différentes raisons :
- un calcul qui crée un foyer autour duquel il peut y avoir une infection.
- un obstacle plus bas, en particulier sur la vessie.
- chez l’homme, une hypertrophie de la prostate (adénome de la prostate).
Une pyélonéphrite sous-entend en général une stase de l’urine dans les voies urinaires, c’est-à-dire que l’urine s’écoule mal. Des bactéries risquent alors de se multiplier, ce qui engendre une infection.
Il peut exister également une malformation appelée le reflux vésico-rénal, qui est une remontée des urines de la vessie vers les reins et qui apparaît dès la naissance. Ces reflux, s’ils ne sont pas traités, peuvent entraîner une pyélonéphrite et à la longue détruire les reins.
Les personnes les plus touchées par une pyélonéphrite sont :
- Les personnes diabétiques sont plus sujettes aux infections urinaires.
- Les femmes enceintes font également plus facilement des infections urinaires, car pendant la grossesse, l’enfant appuie sur les voies urinaires, ce qui peut gêner l’écoulement de l’urine, favoriser la stase urinaire et provoquer une infection urinaire. Attention, chez le femme enceinte, toute infection urinaire doit être rapidement prise en charge.
Pyélonéphrite : les symptômes
Les symptômes typiques de la pyélonéphrite sont :
- des douleurs lombaires uni ou bilatérales,
- des frissons,
- de la fièvre jusqu’à 40°C.
- de la fatigue.
Ces symptômes peuvent être plus ou moins importants, mais ils nécessitent d’être pris très au sérieux.
Parfois, la personne peut se plaindre de brûlures urinaires, mais ce symptôme présent dans une infection urinaire basse, n’est pas systématique.
Face à ces symptômes, l’avis d’un médecin est importante et il faut au minimum effectuer une échographie des reins pour trouver s’il y a un facteur favorisant la pyélonéphrite.
C’est un médecin généraliste qui souvent fait le diagnostic et assure la prise en charge du patient. Parfois – et surtout pour des cas complexes et sévères, un médecin urologue ou néphrologue peut intervenir.
Le médecin va aussi prescrire une analyse d’urine pour confirmer l’infection urinaire, pour déterminer le ou les germes qui sont en cause. En général, en laboratoire d’analyses, un antibiogramme est réalisé, c’est-à-dire que le germe est mis en test avec différents antibiotiques. L’objectif est d’identifier l’antibiotique le plus efficace contre les germes en cause et trouvés dans les urines.
Une prise de sang avec numération de la formule sanguine est aussi généralement réalisée.
Pyélonéphrite : les traitements
Le traitement de la pyélonéphrite aiguë nécessite la prise d’antibiotique. Il faut compter un traitement d’au moins 15 jours pour une pyélonéphrite grave. Ce traitement peut être pris par la bouche, ou éventuellement par voie injectable, pour les formes sévères.
Il faudra ensuite faire des contrôles réguliers d’urine pour vérifier qu’il n’y a pas de récidive.
Pour les femmes enceintes, on donne bien sûr un antibiotique sans danger pour le foetus.
En effet, une pyélonéphrite peut récidiver. Il est donc nécessaire de trouver la cause, l’obstacle ou l’anomalie des voies urinaires.
Il est également nécessaire de se faire soigner, car si un foyer infectieux est laissé en place sans être traité, le risque est de détruire le rein, et d’évoluer vers une insuffisance rénale aiguë.
Parfois, une hospitalisation peut être proposée en cas de symptômes de septicémie avec une température de 40 degrés C, par exemple. Ou si le patient est particulièrement faible. Ou si il a une autre pathologie associée.
Le médecin recommande généralement de boire suffisamment, au moins 1,5 litres d’eau par jour, pour bien éliminer les germes présents dans les urines.
Pyélonéphrite : Sources et notes
– Diagnostic et antibiothérapie des infections bactériennes communautaires chez l’adulte. Recommandations de bonne pratique. Agence française de protection sanitaire des produits de santé (Agence du médicament), 2008.
– Bruyère F. et al. Pyélonéphrites aiguës, Progrès en urologie (2008) 18 Supplément.