Purpura

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Le purpura : ces taches rouges sur la peau

Le purpura correspond à l’apparition de taches rouges pourpres sur la peau liées à une sortie des globules rouges (ou hématies) des vaisseaux vers le derme (couche moyenne de la peau). Ce phénomène se nomme l’extravasation.

Le purpura peut également toucher les muqueuses buccales et génitales. On le reconnait car il ne s’efface pas à la vitropression, c’est à dire lorsque l’on appuie avec le doigt ou un verre de montre sur les lésions, elles ne disparaissent pas.

Le purpura débute en général au niveau des jambes mais peut survenir sur tout le corps. La taille et la disposition des lésions est variable : il peut s’agir de points millimétriques (purpura pétéchial) ou de plaques de plusieurs centimètres.

Le purpura peut être ecchymotique et évoluer de la même manière qu’un hématome. S’il se dispose de manière linéaire, on parle de vibices. Parfois il peut se compliquer d’ulcération de la peau et de nécrose.

Il s’agit d’un symptôme plutôt que d’une maladie car les origines peuvent être multiples.

Le purpura peut être causé par plusieurs maladies dont certaines très sérieuses qui constituent des urgences thérapeutiques et doivent être reconnues rapidement (méningite bactérienne, troubles de coagulation avec baisse des plaquettes). Il peut également témoigner de la présence d’une maladie interne touchant plusieurs organes.

Son traitement est essentiellement celui de la cause. Sa disparition peut prendre plusieurs semaines. Avant de disparaitre complètement, il évolue vers le brun puis le jaune à la manière d’un hématome, selon les teintes de la biligenèse.

Purpura : les causes

Quelles sont les éventuelles causes du purpura ? Deux grands mécanismes peuvent être responsables de la maladie :

1. Une anomalie de la coagulation sanguine.

Il s’agit d’un déficit en plaquettes (thrombopénie). Le taux de plaquette est alors abaissé en dessous de 50 Giga/L. En revanche en cas de malformation des plaquettes (thrombopathie) le taux de plaquette peut être normal et c’est alors le temps de saignement qui est allongé.

Les maladies responsables de ce type de purpura sont :

  • certaines maladies auto-immunes (purpura thrombopénique idiopathique, lupus …)
  • des anomalies des plaquettes ou des vaisseaux d’origines génétiques héréditaires
  • les maladies hématologiques (leucémies, lymphomes)
  • certains cancers
  • une consommation excessive des plaquettes liée à une infection (coagulation intravasculaire disséminée)
  • un médicament par mécanisme allergique

2. Une anomalie de la paroi des vaisseaux de la peau.

Le taux de plaquettes dans le sang est alors normal. Lorsque la paroi des vaisseaux est inflammée, on appelle cela de la vascularite.

Plusieurs affections peuvent être en cause :

  • une infection (virus, méningite ou bactérie sur une valve cardiaque (endocardite))
  • une maladie inflammatoire rhumatologue (purpura rhumatoïde)
  • un médicament par mécanisme inflammatoire
  • une fragilité de la peau liée au vieillissement (purpura sénile) ou à la prise de cortisone au long court par voie orale ou locale (purpura de Bateman). Un purpura apparait alors au moindre choc souvent sur les avants bras et les jambes.
  • une réaction secondaire à certains cancers

D’autres causes pouvant être à l’origine du purpura

D’autres causes comme un frottement d’un élastique des chaussettes ou une carence en vitamine C peuvent entrainer des lésions de purpura.

Une hyperpression thoracique ou abdominale comme les efforts de vomissements sont parfois également responsables.

L’insuffisance veineuse peut également entrainer des lésions purpuriques typiques appelées dermite ocre ou eczématide like-purpura.

Purpura : les symptômes

Le purpura se manifeste par des taches ou des points millimétriques rouges sur la peau, qui débutent en général aux membres inferieurs mais peuvent toucher tout le corps et peuvent s’accompagner d’œdèmes.

Il peut s’accompagner de saignement des muqueuses des gencives et un temps de coagulation anormal, c’est le cas des purpura causés par une baisse des plaquettes.

Le purpura est parfois douloureux et entraine des brûlures, des démangeaisons et peut se compliquer d’ulcération de la peau (nécrose) : c’est le cas des maladies de la paroi des vaisseaux ou vascularite.

Lorsque le purpura est causé par une infection méningée, il s’accompagne alors souvent d’une fièvre, de maux de tête, de troubles de conscience mais ces symptômes peuvent survenir de manière retardée ou être discrets chez le petit enfant.

Si le purpura est lié à une maladie inflammatoire, l’inflammation peut toucher d’autres organes comme le foie et le rein. On peut retrouver des anomalies biologiques du bilan rénal et hepatique, un saignement dans les urines et des œdèmes diffus sur tout le corps par perte des protéines dans les urines.

Les purpuras liés à des maladies inflammatoires ou à des maladies auto-immunes peuvent s’accompagner de douleurs articulaires mais aussi d’éruption cutanée et d’une sensibilité anormale au soleil.

Dans les leucémies et les lymphomes, l’envahissement de la moelle osseuse par des cellules anormales touche également les globules blancs et rouges. Il existe alors parfois une baisse des défenses immunitaires avec sensibilités accrues aux infections et une anémie importante. C’est ce qu’on appelle l’aplasie médullaire.

Le purpura se manifeste par des taches ou des points millimétriques rouges sur la peau, qui débutent en général aux membres inferieurs mais peuvent toucher tout le corps et peuvent s'accompagner d'œdèmes.Pin

Le purpura se manifeste par des taches rouges pourpres sur la peau. Il débute en général au niveau des jambes mais peut survenir sur tout le corps. La taille et la disposition des lésions est variable : il peut s’agir de points millimétriques ou de plaques de plusieurs centimètres.

Purpura : les traitements

Le traitement du purpura consiste à traiter la cause :

  • corticothérapie pour les maladie auto-immune,
  • antibiotique pour les infections bactériennes,
  • chimiothérapie pour les cancers,
  • transfusion de plaquettes…

Le purpura fulminans lié à la bactérie meningocoque est une urgence thérapeutique et nécessite une injection d’antibiotique (Ceftriaxone) dans les plus brefs délais. Ces patients sont ensuite transférés en réanimation pour administration d’antibiotiques par voie veineuse pendant plusieurs semaines. Il existe maintenant des vaccins préventifs efficaces contre la majorité des meningocoques. L’entourage du patient doit être examiné et vacciné également.

Les lésions disparaissent lentement en quelques semaines nécessaires à l’élimination des globules rouge dans la peau avec palissement progressif après passage par le bleu le brun et le jaune.

S’il y a des œdèmes des jambes on peut proposer des chaussettes de contention et si les lésions démangent, des crèmes hydratantes.

Dans les cas plus graves d’ulcération et des nécrose, il faudra réaliser une intervention chirurgicale pour retirer les tissus morts et réaliser des pansements.

En cas de purpura mécanique, on supprimera la cause traumatique favorisante.

Si l’insuffisance veineuse est responsable, il faudra mettre en place des bandes, chaussettes, bas ou collant de contention à poser dès le lever et à retirer au coucher.

Purpura : notes et sources

Auteur : Dr Anne ISVY-JOUBERT, dermatologue

Sources :

Dermatologie et infections sexuellement transmissibles, Jean-Hilaire Saurat, Elsevier-Masson

http://www.therapeutique-dermatologique.org

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