La presbyacousie est une altération de l’audition liée à l’âge. Elle est la cause la plus fréquente de la baisse de l’acuité auditive (parfois majeure).
On peut même dire qu’elle nous concernera tous à partir d’un certain âge, et plus précisément à partir de 60/65 ans ! Il arrive cependant que des personnes soient gênées à un âge plus jeune par une presbyacousie. Malgré son immense fréquence, cette pathologie reste mal connue.
La presbyacousie est à l’audition ce que la presbytie est à la vue. Elle désigne l’usure naturelle et irréversible de l’audition. Cette baisse de l’audition progressive, généralement bilatérale, constitue la forme la plus fréquente de la perte auditive (90% des cas).
Le vieillissement de l’appareil auditif, et plus particulièrement de l’oreille interne, est variable selon les personnes. Cette variabilité est liée à un terrain génétique et à des facteurs d’aggravation locaux (otite chronique, etc.), généraux (vasculaires, etc.) ou environnementaux (traumatismes sonores, solvants, etc.).
Le vieillissement cellulaire, et par conséquent la perte d’audition, s’amorce dès l’âge de 25 ans, mais commence – heureusement ! – à être perceptible qu’aux environs de 60 ans.
Attention à ne pas mélanger surdité et presbyacousie ! En effet, si l’on dénombre environ 300 000 sourds en France, plus de 5,5 millions de personnes seraient concernées par une presbyacousie.
Presbyacousie : les causes
La baisse d’audition progressive est une évolution naturelle dont la cause n’est autre que le vieillissement cellulaire. Elle débute dès l’âge de 25 ans, mais ne devient gênante que vers la soixantaine. La cause de ce phénomène est simple.
De manière progressive, les cellules sensorielles de l’oreille interne s’éteignent et dégénérèrent. Les premières concernées, à être en cause, sont les cellules ciliées dites externes, qui ont pour but d’améliorer la sélectivité sensorielle, c’est-à-dire de distinguer différents sons entre eux.
Ce qui cause des troubles dans la différenciation des sons et des difficultés de compréhension, aggravées par une moindre amplification des fréquences aiguës.
On peut donc aisément comprendre qu’une simple conversation téléphonique s’effectue non sans problème… Car la discrimination des sons est mise en défaut. Ce que dit le plus souvent le sujet est « j’entends mais je ne comprend pas ».
Peut-on éviter la presbyacousie ?
Une chose est sûre, on ne peut pas échapper à une presbyacousie. Seniors, nous serons tous concernés ! On peut toutefois la retarder grâce à une vie saine, en diminuant les expositions sonores excessives et répétées.
Il est en effet démontré qu’une exposition sonore excessive durant la jeune existence de tout individu accélère le vieillissement des cellules de l’oreille interne.
Parmi les autres causes aggravantes, certains auteurs se sont même penchés sur l’impact potentiel de certains solvants utilisés dans le domaine professionnel
Presbyacousie : les symptômes
La presbyacousie débute dès 30 ans, mais c’est généralement après 50 ans que l’on peut rencontrer les premiers symptômes. Avant, on parle de presbyacousie précoce.
Les premiers symptômes qui doivent alerter apparaissent dans les ambiances sonores : on entend mal, on fait répéter et on parle souvent un peu plus fort que les autres. C’est d’ailleurs parfois l’entourage qui fait remarquer cette baisse d’audition.
Ceci explique pourquoi la gêne sociale est parfois le premier symptôme de la presbyacousie. La baisse d’audition est bilatérale et symétrique, et prédomine sur les sons aigus.
Les conséquences sociales sont presque inévitables et constituent parfois le premier symptôme, avant même la reconnaissance de la perte d’audition. On interprète souvent mal une conversation et de fil en aiguille, on peut devenir irascible, ou s’isoler. En effet, à l’extrême, les personnes les plus atteintes ne vont plus faire d’effort pour comprendre, ne vont plus écouter et vont finir par s’isoler socialement.
D’où l’importance de consulter un ORL dès que vous ressentez une gêne sociale. Les patients viennent consulter tardivement en cas de presbyacousie, bien souvent quand ils se sont déjà habitués à une baisse de leur audition. Ce qui est dommage, car pour se faire appareiller, il est préférable de commencer assez tôt, quand la presbyacousie n’est pas trop évoluée.
Presbyacousie : les traitements
Contrairement à certaines pathologies de l’oreille, la presbyacousie ne peut être corrigée par des médicaments, ou une opération chirurgicale, mais par des aides auditives.
Ces appareils auditifs véhiculent parfois une mauvaise image assez erronée – trop voyants, inefficaces, qui sifflent et stigmatisent les personnes âgées. Ce type de problème peut parfois survenir, mais être aussi solutionné en retournant chez son audioprothésiste pour régler l’appareil, mieux l’adapter, etc.
Il faut savoir que les progrès dans le domaine du traitement de l’audition ont été ces dernières années importants. Aujourd’hui, les appareillages se font discrets et performants. Résultat : les utilisateurs peuvent entendre dans des ambiances différentes et se sentir à l’aise en milieux bruyants.
Pour diagnostiquer une presbyacousie, l’ORL est la seule personne habilitée à définir la perte auditive de chaque oreille. Comme pour les yeux, le vieillissement ne concerne pas forcément les deux oreilles de la même façon. Seul un bilan auditif permet de définir avec précision la perte auditive de chaque oreille.
Si nécessaire, le médecin fera une prescription d’aide auditive. Le choix du traitement, et plus particulièrement du type de prothèse, relève ensuite de la compétence de l’audioprothésiste. Une phase d’adaptation avec l’appareillage est nécessaire avec 4 ou 5 rendez-vous chez l’audioprothésiste. Puis suivront différents contrôles.
Pour autant, en France, on estime que sur 5 millions de personnes malentendantes, seules 10 à 15 % sont équipées de ce traitement. Le principal frein à l’appareillage ? Le coût de l’équipement et le manque de prise en charge (130 euros environ par l’ Assurance maladie, et 300/500 euros selon les mutuelles) pour un budget entre 1 600 et 4 000 euros pour un équipement appelé binaural.