La pré-éclampsie est un problème de santé qui peut survenir lors de la grossesse. Chez une femme sur vingt environ, en fin du deuxième trimestre/début du troisième trimestre, se développe une hausse de la tension artérielle associée à une augmentation des protéines dans les urines.
Une pré-éclampsie, non traitée, elle peut évoluer vers l’éclampsie, ou vers le Hellp Syndrome dont les conséquences peuvent être extrêmement graves (lire plus loin).
La pré-éclampsie (que l’on nomme aussi parfois toxémine gravidique) correspond donc à l’association chez la femme enceinte, d’une hypertension artérielle et de la présence de protéines dans les urines à raison de 0,5 g/24 heures.
Cette pré-éclampsie peut être plus ou sévère en fonction des symptômes qui s’ajoutent éventuellement aux signes précédents. La pré-éclampsie peut être précoce si elle survient avant 32 semaines d’aménorrhée (SA).
En fonction des symptômes, du terme de la grossesse et de la gravité du problème, les options thérapeutiques diffèrent. Très souvent une hospitalisation est nécessaire pour faire un bilan, ou prendre en charge la patiente si l’atteinte est sévère. En effet, il existe des formes graves de pré-éclampsie, avec en particulier une baisse des plaquettes dans le sang (nécessaires pour une bonne coagulation), un risque de convulsions chez la femme (éclampsie).
Parfois, il est impératif d’arrêter la grossesse, ce qui pose de graves problèmes bien sûr si le bébé est très prématuré.
Pré-éclampsie : les causes
On ne connaît pas encore véritablement les causes qui déclenchent une pré-éclampsie chez la femme enceinte. La pré-éclampsie n’est en réalité que le symptôme d’une anomalie concernant le placenta appelée : l’insuffisance placentaire.
La pré-éclampsie concerne le plus souvent les femmes qui sont enceintes pour une première fois.
Bien qu’elle ne soit pas forcément récidivante pour les grossesses suivantes (moins de 10 %), les prochaines grossesses seront étroitement surveillées par la sage-femme ou le gynécologue quand la femme a souffert d’une pré-éclampsie lors d’une précédente grossesse.
Il faut également savoir qu’une femme souffrant d’hypertension artérielle (HTA) ne développera pas forcément une pré-éclampsie. Bien qu’il existe quelques facteurs prédisposants, elle peut survenir chez une femme sans aucun facteur de risque connu.
Il s’agit d’une complication majeure de certaines grossesse pour lesquelles les médecins réalisent des travaux pour mieux en connaître les causes.
Car les problèmes qu’une pré-éclampsie engendre peuvent être majeures pour la mère (troubles de la coagulation sanguine, insuffisance rénale, difficultés respiratoires liées à un oedème aigu du poumon), comme pour l’enfant (foetus pas assez développé, anomalie du rythme cardiaque).
Chez la maman, la complication majeure est représentée par le Hellp syndrome : destruction des globules rouges, atteinte du fonctionnement du foie…
Pré-éclampsie : les symptômes
Une pré-éclampsie se définit par une hypertension artérielle associée à la présence de protéines dans les urines. Ces troubles qui ne s’observent qu’à l’occasion d’une consultation médicale, ou auprès d’une sage-femme, peuvent être associés à d’autres symptômes…
Les femmes enceintes sont parfois sujettes à des gonflements (oedèmes) le plus souvent sans gravité et inhérents à la rétention d’eau. Toutefois, doit pousser à consulter un médecin ou une sage-femme immédiatement tout signe comme :
- un visage très gonflé associé à …
- des maux de tête,
- des vomissements,
- des troubles de la vision.
La pré-éclampsie peut entraîner une insuffisance rénale. Non ou mal traitée, elle peut également évoluer vers l’éclampsie (il se produit alors des convulsions).
Dans de rares cas, il peut apparaître une complication appelée Hellp syndrome (association de plusieurs problèmes : baisse des plaquettes avec hémolyse – destruction des globules rouges). Un risque de décollement placentaire est alors plus fréquent. En cas de pré-éclampsie mal ou non traitée, il y a un grand risque d’accouchement prématuré.
Les examens :
Quand le gynécologue constate les premiers symptômes qui pourraient être liés à une pré-éclampsie, il débute son examen par une prise de la tension artérielle. S’il celle-ci est au-dessus de la tension normale (14/9), il demande une analyse d’urines. Il s’agit de mesurer le taux de protéines (protéinurie) présent dans les urines. En cas de protéinurie élevée, le diagnostic de pré-éclampsie est confirmé et la grossesse sera contrôlée de façon très rapprochée.
Pré-éclampsie : les traitements
Les traitements d’une pré-éclampsie dépendent du terme de la grossesse et une hospitalisation est systématique. Ne serait-ce que pour faire un bilan.
> Si la pré-éclampsie apparaît proche de la date prévue d’accouchement (DPA), il est proposé de déclencher l’accouchement. Parfois, c’est une césarienne qui est proposée, car la pré-éclampsie peut s’aggraver en éclampsie au cours du travail de l’accouchement.
> Si la date prévue d’accouchement est encore loin, et si les états de santé de la mère et de l’enfant le permettent, le médecin prescrira des médicaments antihypertenseurs. Le médecin préconisera un repos complet, avec une surveillance stricte de la tension artérielle, du taux de protéines dans les urines et de différentes constantes biologiques.
La surveillance de la tension artérielle (TA) et du bien-être foetal (monitoring), sera réalisée plusieurs fois par jour. La patiente sera aussi pesée tous les jours.
A noter que si l’accouchement est la seule issue pour sauver la mère et l’enfant, et si la date prévue d’accouchement est loin, une injection de corticoïde est faite pour amener les poumons du foetus à maturation.
Il arrive que le gynécologue obstétricien prescrive de l’aspirine à faible dose pour prévenir une pré-éclampsie chez les femmes considérées comme à risque. Attention cependant de ne jamais prendre d’aspirine quand on est enceinte (sans l’avis d’un médecin) !
Pré-éclampsie : sources et notes
> Le Grand Livre de la Grossesse, Collège national des gynécologues obstétriciens français, Eyrolles, 2014.
> Prise en charge multidisciplinaire des formes graves de prééclampsie. SFAR/CNGOF/SFMP/SFNN, 27 janvier 2009.