Poux : comment s’en débarrasser ?
Tous ceux qui ont connu une invasion de poux – de près ou de loin – ne le savent que trop bien. Face à ces petits parasites envahissants, une seule question nous hante : comment se débarrasser des poux au plus vite ?
On les reconnaît au petit mot dans le cahier de texte : « désolé de vous informer que notre établissement est touché par une épidémie de poux, veuillez traiter votre enfant ». Et chaque année, c’est la même corvée : inspection des cheveux. Et angoisse, dégoût, voire affolement à la moindre pellicule suspecte…
Les poux passent d’une tête à l’autre. La pédiculose est extrêmement contagieuse. Les enfants, en particulier dans la classe d’âge 5-8 ans, sont très souvent confrontés aux poux du cuir chevelu.
Cela n’a rien à voir avec l’hygiène. Cette affection est totalement bénigne et peut toucher tous les enfants sans exception.
A savoir que les jeunes enfants sont plus enclins à attraper des poux uniquement parce qu’ils vivent souvent en groupe.
A noter : les poux… ce n’est pas une question d’hygiène ! Enfant ou adulte, quel que soit l’âge de la personne infestée : il ne faut surtout pas être gêné et le cacher. Au contraire : il faut en parler pour éviter une épidémie !
Il existe plusieurs sortes de poux :
- les poux de tête qui se logent dans les cheveux ;
- les poux du pubis (ou morpions) qui se mettent dans les poils pubiens ;
- les poux du corps.
Les poux du pubis passent, en général, d’un individu à un autre, à la suite de contacts sexuels.
Mais que faire pour prévenir l’arrivée des poux sur nos chères têtes blondes, et que faire pour s’en débarrasser une fois que le malheur s’est installé dans la chevelure tant aimée ? Plein de conseils sur les traitements anti-poux
Poux : les causes
La cause de la pédiculose est la présence de poux sur les cheveux ou la peau humaine. Les poux sont des parasites hématophages (qui se nourrissent de sang) des mammifères, dont l’Homme.
Ce sont de minuscules insectes de couleur foncée de 2 à 3 mm de long. Il existe plusieurs sortes de poux : les poux de tête qui se logent dans les cheveux ; les poux du pubis (ou morpions) qui se mettent dans les poils pubiens ; et les poux du corps. Les poux du pubis passent, en général, d’un individu à un autre, à cause de contacts sexuels.
Les poux se transmettent directement de tête à tête (les poux ne sautent pas !), mais aussi par les bonnets, les écharpes, par les tapis également, par les brosses à cheveux et les peignes. Les poux meurent assez rapidement en dehors du cuir chevelu, à cause de la faim ou de la déshydratation.
A la différence des puces, les poux ne sautent pas. Ils ne volent pas non plus. Les parasites du cuir chevelu ne se déplacent qu’en rampant, et pour coloniser d’avantage de têtes blondes, ils passent de crâne en crâne, par contact direct.
Malgré leur petite taille (entre 2 et 4 mm), ils ont une forte capacité de nuisance, et adorent la chaleur, où ils se reproduisent. C’est pourquoi ils se complaisent dans les cheveux, car tout leur convient : une température de 37° C, de la nourriture (ils “se gavent ” de sang) et un environnement paisible puisque les grattages ou peignages ne les dérangent guère durant leur existence (environ six à huit semaines).
Les femelles poux sont très fertiles : elles pondent entre quatre et dix oeufs par jour. Les lentes sont ovales, brunes et brillantes quand elles sont vivantes, blanchâtres après leur éclosion. C’est à ce stade qu’on peut les confondre avec des pellicules.
Au bout d’une petite dizaine de jours, le bébé pou sort de sa lente. Il reste alors sous forme de larve pendant une quinzaine de jours, avant de devenir, à son tour, un adulte reproducteur. Transparent lorsqu’il est à jeun, gris lorsqu’il est gavé de sang, le pou est difficile à repérer car, un peu comme le caméléon, il prend la couleur du milieu qu’il habite. A jeun, le pou est transparent chez le sujet blond, mais noir chez le sujet brun.
Non contents d’être laids, ces parasites du cuir chevelu mordent. Il y a quand même une bonne nouvelle : en dehors du cuir chevelu (sur les vêtements par exemple), les poux meurent rapidement de faim et de déshydratation.
Poux : les symptômes
La présence des poux se manifeste par des symptômes tels que des démangeaisons, le plus souvent derrière les oreilles. Quand un enfant se gratte souvent les cheveux, le premier réflexe est de bien examiner son cuir chevelu.
Les poux présentent des pattes crochetées qui leur permettent de s’accrocher ou de se déplacer avec agilité sur le cuir chevelu. Il faut parfois observer patiemment le cuir chevelu pour pouvoir détecter leur présence, surtout dans les cheveux bruns ou châtains. Le pou peut être difficile à identifier, car il prend souvent la couleur de la chevelure dans laquelle il évolue.
Les lentes qui sont les oeufs des poux, se présentent sous la forme de petites vésicules de couleur pâle (beige ou blanc) faciles à voir sur des cheveux foncés, elles ressemblent un peu à des pellicules, elles sont près de la racine du cheveu, et sont très difficiles à détacher quand elles sont vivantes. Les lentes vivantes sont brillantes, elles adhérent à la racine du cheveu. Il faut parfois les chercher attentivement dans les cheveux blonds.
Les poux de tête ne transmettent aucune maladie, la seule complication peut être une surinfection due à des lésions de grattage, voire l’apparition d’un impétigo (infection cutanée).
Poux : comment les éviter ?
Les idées fausses circulent malheureusement aussi vite que les poux eux-mêmes.
Comme souvent, mieux vaut prévenir que guérir, même si cela reste ici difficile. Une chose est sûre cependant : plus les cheveux sont courts, moins on a de chance d’attraper de parasites. Cela dit, raser les cheveux des petites filles n’est peut-être pas la bonne solution.
L’idéal serait d’éviter les contacts directs avec une personne infestée, même si, lorsque l’on a 10 ans et que l’on se confie ses petits secrets entre copines, cette consigne est difficile à respecter…
La seule bonne prévention, à l’arrivée, est d’ordre collectif. Le pou doit être envisagé comme un colonisateur, et dès qu’il contamine un individu, on peut être certain qu’il va chercher à étendre son territoire sur d’autres. Il faut donc lui barrer la route avant qu’il ne se reproduise.
Les poux adorent les collectivités. Les écoles et les colonies de vacances sont donc leurs terrains de jeux favoris. C’est pourquoi il faut surveiller attentivement et régulièrement la tête de ses enfants, et traiter jusqu’à l’élimination totale des parasites dès que l’on a connaissance de la présence de poux. C’est en traitant tôt et rapidement que l’on pourra éviter les épidémies.
La première chose est d’éviter les pesticides sous forme de lotion, de spray… Car le pou, non content d’être vilain, est malin. Le parasite s’est en effet habitué aux pesticides et y est même devenu résistant, en particulier ceux de la famille des pyréthrines. Ce type de produits est donc inefficace, voire dangereux, et les utiliser pourrait renforcer encore la résistance des poux à ce genre de traitement.
Il est également inutile de laver les cheveux de son enfant tous les jours. Cela ne sert à rien car le pou aime autant les cheveux sales que les cheveux propres. Le shampoing ne le délogera pas. En revanche, l’usage trop répété de détergent perturbe le pH du cuir chevelu et risque de provoquer une irritation.
Poux : Les traitements
Pour se débarrasser des poux, on faut utiliser des traitements locaux, mais cela n’est pas assez. Lutter contre les poux, cela signifie trois choses : éliminer les poux adultes, éliminer les lentes, mais aussi limiter leur transmission à une autre personne.
Parmi les méthodes traditionnelles, on trouve :
- Le rasage total du crâne. C’est radical ! De cette manière, on élimine les poux, les lentes et les cheveux qui les soutiennent. Mais si la méthode est efficace, elle peut être difficile à vivre du point de vue esthétique, en particulier chez les petites filles.
- L’épouillage par le peigne. Des peignes anti-poux, on en trouvait déjà chez nos ancêtres les Gaulois. Autant dire que si la méthode était vraiment radicale, depuis le temps, ça se saurait !
Cela dit, la méthode est très appréciée outre-Manche, chez nos amis britanniques, qui la recommandent pour les enfants de moins de six mois (qui n’ont pas encore beaucoup de cheveux), chez la femme enceinte et les asthmatiques. Mais pour que le peigne soit efficace, il faut le passer dans les cheveux au moins 30 minutes et cela deux à trois fois par jour. Un travail à temps plein…
Dans tous les cas, un contrôle après deux jours, et après douze jours est nécessaire pour vérifier qu’il n’y a pas de réinfestation. Et le traitement est à renouveler de toute façon une semaine plus tard pour court-circuiter le cycle de reproduction des poux.
Puisque les traitements traditionnellement utilisés ne sont plus actifs, et que les poux sont devenus résistants aux insecticides (neurotoxiques), on utilise désormais des produits plus ingénieux.
Ces nouveaux traitements anti-poux agissent de manière mécanique pour détruire la bête par étouffement ou par noyade.
> Les produits siliconés comme le diméticone.
Il se présente sous forme de lotion. Le produit, au contact de l’air, sèche rapidement et forme une sorte de film plastique qui entre dans les voies respiratoires du pou et l’étouffe, aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur, en l’enveloppant et en le bridant.
Inconvénient : si le produit, sur le principe, est parfaitement actif, il n’est pas totalement au point. Son taux d’efficacité est évalué à 60 % seulement. En cause, son mode d’application. Pour qu’il soit actif, il faut en verser beaucoup sur la chevelure et ne pas s’arrêter à l’aspect « mouillé ».
Autre piste : la formulation. Certains produits à base de silicone ne sont pas stables. Mais ils sont vendus quand même, car à l’heure actuelle aucune réglementation dans ce domaine, n’oblige les laboratoires à valider leurs produits en évaluant réellement leur efficacité.
> Les produits huileux.
Ce sont toutes les lotions à base d’huile de noix de coco ou d’anis. Les premières observations montrent que les poux meurent « noyés ». Si les poux ne meurent pas dans l’eau (leurs orifices respiratoires se ferment et les protègent de la noyade pendant plusieurs minutes, le temps d’un shampoing par exemple), les huiles et les produits gras les asphyxient rapidement.
Dans certains pays où les shampoings et les traitements sont trop chers, on utilise de l’huile ou du beurre de karité. Et ça marche. Non seulement de manière mécanique, mais il est probable qu’une toxicité chimique de ces huiles existe, ce qui n’est pas encore démontrée.
Au total, ces nouveaux traitements anti-poux (« étouffeurs ») sont plus efficaces que les anciens qui étaient neuro-toxiques. D’ailleurs, on trouve aujourd’hui en pharmacie, des produits qui revendiquent une efficacité après une seule application. Surtout, appliquez bien les conseils indiqués sur la notice du médicament.
Autre avantage : ces nouveaux traitements sentent beaucoup moins mauvais que les anciens…
Poux : traquer les poux du cuir chevelu
Quand on trouve un pou… il y a de fortes chances pour qu’il y en ait d’autres. Il faut traiter rapidement avant qu’ils ne pondent des lentes et se multiplient, c’est le meilleur moyen de s’en débarrasser rapidement.
Les enfants qui ont des cheveux longs, épais et frisés doivent être examinés soigneusement, les poux étant plus difficilement repérables.
A noter qu’il existe un produit permettant de repérer les lentes sur les cheveux, c’est un produit que l’on applique sur les cheveux et qui colore les lentes en bleu (après un shampoing pour enlever ce produit), les lentes restent bleu et se voient bien.
A la maison
Quand un membre de la famille a des poux, il faut vérifier que les autres membres n’en ont pas, même les adultes.
A l’école
Il en est de même à l’école, quand il y a une « épidémie » de pédiculose, il faudrait inspecter toutes les têtes.
En pratique, quand un enfant a des poux, les parents doivent avertir l’école, pour que chaque famille puisse prendre rapidement les dispositions nécessaires (vérifier la chevelure de ses enfants, et éventuellement commencer le traitement sans tarder).
Pour évier de contracter des poux, on conseille :
- d’attacher les cheveux longs,
- d’éviter les échanges de peignes, brosses et divers accessoires de cheveux,
- d’éviter les échanges de vêtements, bonnets,
Poux : les conseils du médecin spécialiste
Interview du Dr Arezki Izri qui est un médecin spécialiste, parasitologue, maître de conférences des universités et praticien hospitalier à l’AP-HP (Assistance Publique – Hôpitaux de Paris).
Si vous aviez un conseil, un seul, à donner, ce serait lequel ?
Ne pas être égoïste ! Les poux, ce n’est pas une affaire individuelle, c’est une affaire collective. Les poux adorent les collectivités, on le sait. On les retrouve dans les populations à forte promiscuité. C’est donc collectivement qu’il faut les combattre. Lorsqu’un enfant est infesté, il ne faut surtout pas le cacher. Je sais que certains parents ont parfois une gêne à dire que leur enfant a des poux, comme si leur hygiène était mise en question.
Et concernant l’hygiène, quels conseils donnez-vous pour lutter contre les poux ?
L’hygiène n’a rien à voir avec la transmission des poux. On peut laver les cheveux de son enfant tous les jours, lui donner tous les bains du monde, dans les salles de bain les plus rutilantes, ça ne changera rien. Il suffit que l’enfant approche sa tête d’un autre enfant infesté pour que l’épidémie démarre.
Donc, la première règle est une règle civique : quand son enfant est atteint, il faut le signaler à l’école. Il faut également le surveiller régulièrement, vérifier qu’il n’y a pas de lentes, et le traiter tout de suite. Et surtout, j’insiste là-dessus, le dire autour de soi. C’est ça la seule bonne prévention.
Les poux c’est gênant, mais pas dangereux. Est-ce qu’une pédiculose peut se compliquer ?
Rarement. Evidemment, les démangeaisons engendrées par les morsures des poux peuvent provoquer des lésions de grattage qui peuvent se surinfecter. Pour peu que le germe infectant soit un streptocoque, cela peut donner un rhumatisme articulaire. Mais c’est extrêmement rare !
Ce qui est plus fréquent, ce sont les troubles psychologiques. Les enfants infestés sont plus agités. Ils sont gênés par les démangeaisons, ils dorment mal et sont fatigués. Cela peut entraîner des problèmes scolaires.
Mais, là encore, il est rare qu’on en arrive à ce stade. En revanche, ce qui arrive souvent, c’est que l’enfant ou l’adulte infesté, le vive très mal.
Avoir des poux, c’est encore associé à « être sale ». Cela entraîne un sentiment de honte très mal vécu chez certaines personnes. D’où l’envie de cacher la pathologie à son entourage. Ce qui est la pire des choses à faire, car c’est de là que peut naître toute une épidémie.
Poux : le témoignage d’un patient
Témoignage de Céline, 16 ans, qui a découvert qu’elle avait des lentes de poux en allant chez le coiffeur. Elle nous livre son témoignage…
Vous avez eu des poux, il y a peu de temps. Comment l’avez-vous su ?
En allant chez le coiffeur. Cela a été la honte de ma vie ! Ma mère m’avait emmenée chez un coiffeur plutôt classe, à Paris. Je voulais faire des mèches. C’était la première fois de ma vie que je faisais ça, j’en rêvais depuis des années. J’ai les cheveux blonds, je les voulais plus clairs, avant l’été. Je m’installe sur le fauteuil, super contente, et dans le miroir, je vois la tête de la coiffeuse : elle avait l’air contrarié, je n’ai pas compris. Elle a pris ma mère à part. Je pensais qu’elle voulait choisir la couleur pour mes cheveux. Quand ma mère est revenue, elle m’a dit qu’on ne pourrait pas faire mes mèches aujourd’hui, que j’avais des poux et que la coiffeuse ne pouvait pas s’occuper de moi par peur de la contagion. L’horreur ! Ce n’était que des lentes, heureusement. Il n’y avait pas encore les bêtes, mais quand même. J’avais l’impression, tout à coup, d’avoir des aliens sur la tête.
Qu’avez-vous fait ?
Ma mère est allée à la pharmacie chercher des produits pour me soigner. Elle est revenue chez la coiffeuse où j’étais restée et la coiffeuse m’a fait le traitement tout de suite. C’était un shampoing et une lotion. La coiffeuse a fait ça très gentiment, comme si j’avais eu une maladie grave. Elle n’arrêtait pas de me demander comment ça allait, et essayait de dire que ce n’était pas grave. En fait, ça nous a fait rigoler, avec ma mère.
Cela a duré longtemps ?
Non. Le traitement a été très efficace. Pendant une semaine, j’ai fait des shampoings tous les jours. J’ai mis de la lotion et je n’ai jamais eu de poux. Je n’ai eu que des lentes. Heureusement. Vraiment, je trouve que l’idée d’avoir des bêtes, comme ça, sur la tête, c’est très désagréable. Je sais que ce n’est pas grave, mais psychologiquement, c’est difficile.
Vous l’avez dit, autour de vous, à vos amies ?
Non. Je sais que j’ai eu tort, mais, franchement, j’avais un peu honte. J’avais peur qu’on se moque de moi, ou qu’on ne veuille plus m’approcher. Pendant plusieurs jours, je me suis sentie mal, je regardais tout le temps mes cheveux pour voir s’il n’y avait pas de poux. Mes copines sont un peu snobs, et je ne me voyais pas leur dire ça. Par contre, quelques jours plus tard, quand j’ai fait faire mes mèches… chez un autre coiffeur, j’étais très contente. Mais maintenant, dès que la tête me gratte j’y pense.
Poux : Sources et notes
– Conduite à tenir devant un sujet atteint de pédiculose du cuir chevelu. Conseil Supérieur d’hygiène publique de France, section des maladies transmissibles, Séance du 17 janvier 2003. CSHPF, 2003.
– Pédiculose du cuir chevelu. Guide des conduites à tenir en cas de maladie transmissible dans une collectivité d’enfants. Ministère en charge de la santé, 2010.