Poliomyélite

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La poliomyélite est une maladie infectieuse virale due au virus polio sauvage (par opposition au virus polio vaccinal utilisé dans les vaccins oraux).

C’est une maladie très contagieuse qui peut être fatale. Le virus se propage d’une personne à une autre principalement par la voie fécale-orale ou moins fréquemment par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés.

La fièvre, la fatigue, les maux de tête, les vomissements, la raideur de la nuque et les douleurs dans les membres en sont les premiers symptômes.

Le virus de la polio envahit le système nerveux et provoque des paralysies des muscles, en atteignant une partie majeure de la moelle épinière (les cordons antérieurs de la moelle épinière), là où passent les racines motrices des nerfs. Entre 5 et 10% des malades paralysés décèdent lorsque leurs muscles respiratoires cessent de fonctionner.

La poliomyélite est en voie d’éradication aujourd’hui grâce aux larges campagnes de vaccinations menées dans le monde entier depuis des dizaines d’années, que ce soit dans les pays industrialisés ou dans les pays en voie de développement.

La poliomyélite se rencontre aujourd’hui dans seulement une dizaine de pays et surtout en Inde, Pakistan, Afghanistan, au Niger et Nigéria. Quelques cas persistent dans d’autres pays d’Afrique.

La poliomyélite touche principalement les enfants de moins de cinq ans.

Comme il n’existe pas de traitement, la prévention est la seule option. Le vaccin, ainsi que ses rappels, confère à l’enfant une protection à vie.

Poliomyélite : les causes

La cause de la poliomyélite est la contamination par le virus de la polio.

Le réservoir du virus étant humain, la transmission se fait d’un individu contaminé à un autre, lors de contacts cutanés. Une simple poignée de main peut, par exemple, être mise en cause. Moins fréquemment la contamination a lieu de manière indirecte, en ingérant de l’eau ou des aliments contaminés par le virus.

Certaines personnes contractent le virus, sans pour autant tomber malade. Dans ce cas, on parle de porteurs sains. Ceux-ci étant porteurs du virus, ils sont tout autant susceptibles de contaminer un autre individu.

Ce sont les enfants de 3 mois à 5 ans qui sont les plus touchés par la poliomyélite.

Dans le monde, le nombre des cas de poliomyélite a baissé de plus de 99% depuis 1988, passant de 350 000 selon les estimations dans plus de 125 pays d’endémie, à 37 cas notifiés en 2016, selon l’OMS.

En 2014, la maladie ne sévit plus de manière endémique que dans certaines parties de 3 pays (Afghanistan, Nigéria et Pakistan). Cette baisse s’explique par la politique d’éradication mondiale de cette maladie, permise en grande partie grâce au vaccin contre la poliomyélite, dont l’efficacité n’est plus à prouver.

De nos jours, les personnes susceptibles d’être contaminées et de tomber malade, le sont à cause d’une vaccination incomplète ou de l’absence de vaccination.

Poliomyélite : les symptômes

Les symptômes de la poliomyélite font la gravité de cette pathologie.

Les premiers symptômes de la poliomyélite sont d’allure grippale. Ils associent :

  • la fièvre,
  • la fatigue,
  • les maux de tête,
  • les vomissements,
  • la raideur de la nuque et
  • les douleurs dans les membres.

Les symptômes caractéristiques de la maladie sont des paralysies flasques aiguës d’évolution rapide, et accompagnées de fièvre. Une infection sur 200 entraîne une paralysie irréversible. 

Ces paralysies peuvent toucher n’importe quel muscle. La gravité est au maximum lorsque le virus atteint les muscles respiratoires.
Entre 5 et 10 % des patients paralysés meurent lorsque leurs muscles respiratoires sont paralysés.

Chez les patients qui survivent, on peut observer des paralysies résiduelles parfois invalidantes. Celles-ci vont de paralysies mineures laissant une indépendance complète à des paralysies extrêmement handicapantes nécessitant une assistance respiratoire.

Les formes inapparentes de la poliomyélite, c’est-à-dire sans symptômes, sont fréquentes. Il existe aussi des formes de paralysie partielle comme la paralysie faciale.

Des examens complémentaires sont nécessaires pour confirmer le diagnostic.

Un examen virologique des selles permet de rechercher le virus en laboratoire. Cet examen permet de différencier le virus polio sauvage du virus polio vaccinal.

Une prise de sang (sérologie) permet également de diagnostiquer une poliomyélite, et de connaître ainsi le virus responsable.

Poliomyélite : les traitements

Il n’y a pas de traitement curatif de la poliomyélite. Le seul traitement est préventif, et il consiste en une vaccination.

La vaccination orale avec un vaccin vivant atténué (VPO) est très protectrice et très pratique pour les pays en voie de développement. Elle permet de faire une vaccination non seulement individuelle, mais aussi élargie.

En effet, les personnes vaccinées peuvent à leur tour « contaminer » des personnes non vaccinées, en transmettant par voie féco-orale, ce virus atténué. C’est ainsi que des personnes qui n’auraient pas eu de vaccination, peuvent se trouver indirectement vaccinées.

Le problème de cette vaccination, est qu’il apparaît dans de très rares cas une mutation du génome de ce virus atténué en virus virulent. Ce qui peut donner alors une poliomyélite maladie aussi grave que la poliomyélite contractée par le virus polio sauvage.

Autre traitement préventif : la vaccination par injection sous-cutanée, la plus ancienne, paraît être celle qui protège contre toutes les souches de virus, qu’elles soient sauvages ou d’un virus vaccinal mutant. C’est le meilleur traitement préventif qui soit.

La primo-vaccination consiste en trois injections sous-cutanées : une dose à l’âge de 2 mois (8 semaines) et 4 mois, suivie d’une dose de rappel à 11 mois. Puis les rappels doivent avoir lieu à 6 ans, entre 11 et 13 ans, à 25 ans, puis tous les 20 ans.

La poliomyélite est une maladie à déclaration obligatoire.

La surveillance épidémiologique à l’échelon international est très importante, tant qu’il existera des virus polio en circulation dans le monde, il faudra continuer les campagnes de vaccination à l’échelle planétaire.

Poliomyélite : sources et notes

– Bulletin épidémiologique hebdomadaire. InVs. 10 avril 2012/n° 14-15. Le Calendrier des vaccinations et les recommandations vaccinales 2012 selon l’avis relatif du Haut Conseil de la santé publique.

– Poliomyélite, Aide-mémoire N° 114, Juin 2014, Organisation Mondiale de la santé.

– Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2014, Ministère des Affaires Sociales et de la Santé.

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