Une douleur vive à la poitrine, des difficultés à respirer ? Peut-être s’agit-il d’un pneumothorax.
Le pneumothorax survient lorsque de l’air entre dans la cavité pleurale, cet espace quasi virtuel situé entre les deux membranes qui entourent le poumon, la plèvre pariétale et la plèvre viscérale.
Lorsqu’il y a de l’air dans cette cavité, le poumon se décolle de la paroi thoracique et s’affaisse. Le pneumothorax peut être complet lorsque tout le poumon est décollé de la paroi, ou partiel si une partie seulement du poumon est décollée.
Les symptômes sont généralement très évocateurs pour le médecin : une difficulté soudaine pour respirer, une gêne ou une douleur thoracique.
Le pneumothorax est le plus souvent sans conséquence grave, mais il est important de consulter rapidement un médecin en cas de douleur thoracique et d’ essoufflement d’apparition brutale ! Un avis médical dans un service d’urgence est conseillé.
Si le pneumothorax est mineur, les choses peuvent s’arranger toutes seules, sans qu’un traitement particulier soit mis en place. En cas de pneumothorax plus important, le traitement consiste à éliminer, à faire partir l’air situé entre les deux feuillets de la plèvre, à l’aspirer. Un médecin urgentiste peut prendre en charge le patient, et un médecin pneumologue pour les cas compliqués ou les pneumothorax importants.
Pneumothorax : Les causes
Les causes d’un pneumothorax sont diverses. Mais dans la majorité des cas, un pneumothorax peut avoir une origine spontanée ou traumatique. Un traumatisme (comme une fracture de côte) peut entraîner une brèche dans le poumon qui va conduire à un pneumothorax.
Les personnes ayant une maladie pulmonaire obstructive, comme un emphysème ou une bronchite chronique obstructive (BPCO) ont un risque plus grand de développer un pneumothorax. Dans ces cas, la survenue du pneumothorax peut aggraver la maladie.
Il peut arriver, chez certaines personnes, qu’une petite malformation du poumon apparaisse au cours du développement des poumons. De petites bulles se forment alors au niveau de la cavité pleurale. En cas d’efforts physiques notamment, ces bulles peuvent éclater et laisser passer de l’air dans la cavité pleurale. En général, cela survient chez les personnes jeunes, grandes et longilignes.
Le tabac est également reconnu comme un facteur de risque de développer un pneumothorax.
Le risque de faire un pneumothorax est plus important chez les personnes ayant déjà fait un pneumothorax. Plus on en fait, plus le risque augmente. Et dans ce cas, une intervention chirurgicale visant à coller défénitivement les deux feuillets de la plèvre peut être envisagée…
Et alors en cas d’opération chirurgicale, le risque est extrêmement faible de refaire un pneumothorax du côté opéré.
Pneumothorax : Les symptômes
Un pneumothorax ne peut être prévenu, il n’existe aucun moyen de détecter des signes avant-coureurs.
Un pneumothorax se manifeste par une douleur dans la poitrine qui peut être violente, des difficultés respiratoires, une toux persistante… Un pneumothorax est plus ou moins grave selon les cas, et les symptômes plus ou moins importants.
Il est impératif de consulter un médecin, voire de se rendre aux urgences. Le médecin examine le patient et les symptômes sont généralement assez typiques pour évoquer un diagnostic de pneumothorax. Des examens complémentaires peuvent être demandés, à commencer par une radiographie des poumons. Cette radiographie du thorax est réalisée pour diagnostiquer un pneumothorax et évaluer sa gravité.
Le pneumothorax peut conduire à un emphysème sous-cutané. Cela peut être très impressionnant, mais c’est en général sans gravité. Il s ? agit d’un gonflement du visage, du thorax et parfois des membres supérieurs et de l’abdomen dû à la présence d’air sous la peau, l’air ayant diffusé à travers les tissus sous-cutanés. Un emphysème sous-cutané peut survenir de façon spontanée lors d’un pneumothorax, ou après l’avoir drainer, vider de son air.
En fonction de l’importance du pneumothorax, de l’état de santé général du patient, du caractère récidivant ou non du pneumothorax… différentes options thérapeutiques peuvent être envisagées.
Pneumothorax : Les traitements
Les traitements sont différents selon la gravité du pneumothorax. Lorsque le poumon est légèrement décollé, l’air fini par disparaître sans aucun traitement en une dizaine de jours. Seul un repos est alors recommandé, avec une surveillance médicale.
Si le poumon est décollé de la paroi thoracique de façon plus importante, une petite intervention est réalisée pour exsuffler l’air de la cavité pleurale. Cela consiste à aspirer l’air à l’aide d’une aiguille sous vide.
Une autre procédure médicale utilisée dans les formes plus graves consiste à drainer l’air, en réalisant avant une anesthésie locale. L’intervention dure une vingtaine de minutes et consiste également à aspirer l’air grâce à un fin tuyau creux, appelé drain. Ce drain est laissé en place et une hospitalisation de quelques jours est nécessaire avant son retrait et le retour à domicile.
Dans de très rares cas, une opération chirurgicale est indiquée, soit lorsque les autres techniques ont été inefficaces, soit lorsqu’il s’agit d’une situation à risque :
- les deux poumons sont touchés (pneumothorax bilatéral).
- un seul poumon est touché, mais l’autre a déjà eu un pneumothorax, il y a donc risque de bilatéralité.
- la pression de l’air dans la cavité pleurale augmente et comprime le coeur.
L’opération permet d’accoler les deux plèvres. Cette intervention se fait sous anesthésie générale. On parle d’avivement pleural. Dans ce cas aussi, une hospitalisation de quelques jours est requise.
Et pour finir, quelques conseils :
– Lorsqu’une personne a déjà fait un pneumothorax, la plongée sous-marine avec bouteilles est strictement interdite, à cause des différences de pression. Par contre, les personnes ayant eu une intervention chirurgicale pour fixer le poumon peuvent pratiquer la plongée sous-marine sans risque.
– Prendre l’avion n’est pas interdit, mais fortement déconseillé dans les semaines qui suivent la survenue du pneumothorax.
Pneumothorax : Sources et notes
– Tschopp JM, et al. Talcage by medical thoracoscopy for primary spontaneous pneumothorax is more cost-effective than drainage: a randomised study. Eur Respir J 2002;20:1003–9.
– Light RW. Manual aspiration: the preferred method for managing primary spontaneous pneumothorax ? Am J Respir Crit Care Med, 2002;165:1202–3.
Auteur : Charlène Catalifaud.
Consultant-expert : Pr Thierry Chinet, pneumologue à l’hôpital Ambroise-Paré, Paris.