Pityriasis rosé de Gibert

pityriasis rosé de GibertPin

Le pityriasis rosé de Gibert est une maladie de peau. Elle se manifeste par une éruption cutanée de plaques ovalaires de couleur rose ou rouge pâle.

Les lésions apparaissent brutalement, ne sont pas douloureuses, ni prurigineuses (c’est-à-dire qu’elles ne démangent pas ou peu). Cette maladie est fréquente, bénigne et spontanément résolutive.

Sa fréquence est estimée à un peu plus de 1% de la population. Mais ces chiffres sont probablement sous-estimés. En effet, le pityriasis rosé de Gibert est très courant. Et la bénignité de cette affection et la rapide résolution des symptômes n’amènent pas toujours les gens à consulter.

Le pityriasis rosé de Gibert survient le plus souvent chez les enfants et les jeunes adultes, plutôt des jeunes femmes (75 % des cas surviennent entre 10 et 35 ans).

En France, il y a une recrudescence des cas à l’automne et au printemps, et une raréfaction en été. Il semblerait que la maladie ne soit pas, ou peu, contagieuse.

Sa cause précise n’est pas connue. Mais les spécialistes penchent en faveur d’une origine infectieuse. Plus précisément, le pityriasis rosé de Gibert serait dû à la réactivation de virus du groupe herpès : HHV7 et HHV6, de façon concomitante. Cette maladie a été décrite par M. Gibert en 1860 d’où son nom…

Pityriasis rosé de Gibert : les causes

Le pityriasis rosé de Gibert, du nom du dermatologue français qui fit la première description en 1860, est fréquent chez l’adolescent et l’adulte, mais exceptionnel chez le nourrisson.

La cause du pityriasis rosé de Gibert n’est pas connue. Cependant, des arguments plaident en faveur d’une cause virale. Plus précisément, l’apparition du pityriasis rosé de Gibert sous forme de petites épidémies, et l’absence d’efficacité du traitement contre les champignons, laisse penser que la cause puisse être virale.

Le virus en cause, sera de manière vraisemblable, un virus du groupe Herpes HHV6 (Herpes Virus 6) ou HHV7 (Herpes Virus 7).

C’est en tout cas ce que suppose, sans certitude, certains spécialistes. Mais, contrairement à ce que l’on pourrait penser, les lésions du pityriasis rosé de Gibert ne seraient pas dues à une infection directe des cellules de la peau, mais à une réaction de la multiplication du virus dans l’organisme.

Ce qui expliquerait l’absence de contagiosité des lésions du pityriasis rosé de Gibert. C’est pourquoi les personnes porteuses de cette maladie sont autorisées à fréquenter les femmes enceintes, les bébés, les piscines, etc.

Certains antibiotiques (en particulier la pristinamycine) peuvent provoquer une éruption cutanée très semblable au pityriasis rosé de Gibert. Mais cela reste très rare. L’arrêt du traitement permet à la fois de confirmer la cause médicamenteuse, et de soigner l’éruption cutanée.

Pityriasis rosé de Gibert : les symptômes

Dans 80% des cas, il n’y a pas de symptômes avant-coureurs du pityriasis rosé de Gibert.

Le premier symptôme est, en général, un médaillon, de diamètre variable (2 à 5 cm), avec une zone centrale claire, “chamois”, d’aspect fripé ou gaufré, entourée d’une zone rougeâtre bordée d’une fine peau blanchâtre. Ce “médaillon” se situe le plus souvent sur le tronc, ou parfois sur les membres… mais il peut aussi être absent.

Il ne doit pas être confondu avec un dermatophyte (éruption cutanée provoquée par un champignon).

Le pityriasis rosé de Gibert se différencie de ce dernier par ces caractéristiques :

  • son apparition brutale et non progressive,
  • la forme ovalaire et non arrondie,
  • l’absence d’évolution centrifuge (disparition progressive de la plaque à partir du centre),
  • l’absence ou la discrétion des démangeaisons,
  • l’absence de contagiosité.

Quelques jours après l’apparition du médaillon, survient une éruption qui ressemble à de l’eczéma : de nombreuses petites plaques rouges (de plusieurs millimètres à quelques centimètres), recouvertes de fines peaux blanches, avec peu ou pas de démangeaisons.

Ces plaques rouges apparaissent dur le dos, la poitrine, mais aussi sur les bras, les mains…

Le Pityriasis rosé de Gibert Pin

Le premier symptôme du Pityriasis rosé de Gibert est un médaillon, de diamètre variable (2 à 5 cm), avec une zone centrale claire, “chamois”, d’aspect fripé ou gaufré, entourée d’une zone rougeâtre bordée d’une fine peau blanchâtre.

L’évolution de ces symptômes se fait spontanément vers la guérison en trois à six semaines.

Il est conseillé d’aller consulter son médecin généraliste ou un spécialiste (dermatologue) pour effectuer un diagnostic.

Pityriasis rosé de Gibert : les traitements

Le diagnostic est clinique. Aucun examen complémentaire n’est nécessaire pour confirmer le diagnostic de pityriasis rosé de Gibert.

Aucun traitement n’est nécessaire dans les formes communes et asymptomatiques du pityriasis rosé de Gibert. Cependant, la confusion du pityriasis rosé de Gibert peut parfois amener le médecin, ou le patient lui-même, à prendre des traitements inappropriés. Un des réflexes, par exemple, face à ce type d’éruption, est de prendre un traitement contre les champignons.

Mais ce dernier reste inefficace, et fait pencher la balance du diagnostic en faveur du pityriasis rosé. Une autre erreur est de le considérer comme un psoriasis ou un eczéma, et de le soigner comme tel. On pourrait même croire à tort à une efficacité puisque la maladie disparaît d’elle-même spontanément !

Même si aucun traitement ne permet de faire disparaître le pityriasis rosé de Gibert plus rapidement, le médecin peut, dans des cas exceptionnels, envisager un traitement par des crèmes à base de cortisone (dermocorticoïdes).

Un traitement médicamenteux antihistaminique peut être aussi prescrit pour les formes importantes ou provoquant des démangeaisons.

Les lésions du pityriasis rosé de Gibert n’étant pas, ou peu, contagieuses, aucune mesure d’éviction n’est nécessaire. La personne peut donc tranquillement aller à l’école, à la piscine, et fréquenter des personnes fragiles (femmes enceintes, etc.).

Cette maladie de peau récidive très rarement.

Pityriasis rosé de Gibert : sources et notes

Auteur : Dr Ada Picard.
Consultant expert : Dr Nina Roos, dermatologue.

Sources :

– F. Prigent. Pityriasis rosé de Gibert, Archives de pédiatrie, 2002, numéro 9.
– F. Drago, F. Broccolo, A.Rebora. Pityriasis rosea : an update with a critical appraisal of its possible herpes viral etiology, Journal of the American Academy of Dermatology, Volume 61, Issue 2, August 2009, Pages 303–318.
– Site du syndicat national des dermatologues vénérologues.

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