Phlébite

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La phlébite est une inflammation de la paroi des veines. Si l’atteinte concerne une veine superficielle, celle qui est visible sous la peau, on parle de paraphlébite. C’est une pathologie bénigne. Si l’atteine concerne une veine profonde, on parle de thrombophlébite.

La thrombophlébite est une phlébite du réseau veineux profond, elle est due à la présence d’un thrombus (caillot) de sang à l’intérieur de la veine, associée à une inflammation de la paroi veineuse. Elle est potentiellement dangereuse parce que le caillot peut se déplacer, et alors engendrer des complications très graves. Elle peut toucher toutes les veines du corps, mais ce sont les veines des membres inférieurs qui sont le plus souvent atteintes.

C’est une affection relativement fréquente, avec une incidence annuelle supérieure à 1 cas pour 1000. Les risques de survenue d’une phlébite augmente avec l’âge.

Les signes d’une phlébite ne sont pas toujours évidents à repérer. Cependant, si vous avez mal dans le mollet – sans qu’il n’y ait de traumatisme particulier, allez vite consulter, pour réaliser un écho-doppler. L’écho-doppler est un examen qui permet de diagnostiquer une phlébite. On dispose de médicaments efficaces pour la traiter (avec une surveillance médicale stricte), et de solutions de prévention.

Phlébite : les causes

Les causes de phlébite sont causés par un ralentissement de la circulation du sang.

La phlébite peut donc être causée par : une immobilisation (comme l’alitement), un membre immobilisé dans un plâtre, une paralysie, un voyage prolongé en avion, un traumatisme ou une infection… ou d’autres maladies, comme un cancer.

Une phlébite peut aussi apparaître dans les suites d’une opération chirurgicale récente. Des antécédents personnels ou familiaux d’insuffisance veineuse avec des varices et l’obésité favorisent également l’apparition de phlébites.

Une attention particulière est accordée aux femmes enceintes. En effet, leur état favorise le ralentissement de la circulation du sang dans la partie inférieure du corps et l’éventuelle apparition de thromboses veineuses des membres inférieurs.

Il en est de même pour les suites de couches, les femmes qui viennent d’accoucher ne doivent pas rester couchées. Il faut qu’elles se lèvent dès que leur état le leur permet, soit en général quelques heures seulement après l’accouchement.

Des traitements peuvent intervenir sur la coagulation sanguine, et favoriser d’éventuelles phlébites : des chimiothérapies pour traiter un cancer, l’EPO – médicament utilisé par des patients souffrant de cancers, mais aussi… par certains sportifs pour augmenter leurs performances (c’est un dopant qui augmente le nombre de globules rouges, épaissit le sang et favorise la formation de caillots). A noter que la pilule contraceptive oestroprogestative augmente le risque de thrombophlébite.

Phlébite : les symptômes

Les symptômes de la paraphlébite sont différents des symptômes de la thrombophlébite profonde.

La phlébite superficielle des veines superficielles des membres inférieurs(para-phlébite) provoque l’apparition d’un cordon veineux ou variqueux induré sous la peau. Ce cordon est sensible, rouge et chaud.

Cette affection n’est pas grave comparée à la thrombophlébite profonde du réseau veineux profond. Les symptômes de la thrombophlébite sont : une légère fièvre, une accélération du pouls, une douleur du mollet qui est chaud et la jambe est plus ou moins gonflée par un oedème.

Une douleur au mollet qui ne passe pas nécessite d’aller rapidement consulter une médecin. Ce dernier décidera s’il faut faire un examen par écho-doppler pour vérifier s’il s’agit d’une phlébite… ou pas.

L’écho-doppler est l’examen obligatoire pour faire le diagnostic de thrombophlébite du membre inférieur. Il arrive qu’un autre examen soit nécessaire : la phlébographie. Elle consiste à injecter un produit de contraste dans la veine pour la visualiser avec son caillot (surtout selon la localisation de la thrombo-phlébite). Un scanner ou une IRM peuvent être faits pour diagnostiquer une thrombophlébite située sur une veine du bas ventre (bassin). Une prise de sang est quelquefois réalisée (dosage des D-dimères).

La thrombophlébite profonde est grave par sa complication potentielle majeure qui est l’embolie pulmonaire : le thrombus risque de se détacher de la paroi veineuse, remonter le long de la circulation veineuse, arriver dans le coeur droit, et repartir dans les artères pulmonaires où le thrombus se bloque dans des vaisseaux trop petits.

L’embolie pulmonaire peut provoquer une insuffisance cardiaque majeure. Le patient devra séjourner en service de soins intensifs pour être soigné.

Phlébite : les traitements

La prise en charge d’un patient souffrant d’une phlébite peut être effectuée par un médecin phlébologue, médecin ou chirurgien vasculaire ou un médecin généraliste.

En cas de thrombophlébite profonde, un traitement par anti-coagulant est indispensable : dans un premier temps par voie sous-cutanée : ce sera de l’héparine. Des piqûres sont effectuées dans le ventre quotidiennement durant une dizaine de jours généralement. Un traitement anticoagulant d’antivitamines K par voie orale, sera également nécessaire. Il sera poursuivi généralement durant quelques mois.

A noter que l’on utilise désormais parfois des anticoagulants oraux non antivitamine K (AONV, on les appelle aussi les NACO ou les OAD). Ils ne sont pas prescrits en première intention.

La surveillance de la coagulation sera nécessaire tout au long du traitement par les anti-coagulants.

Des chaussettes ou bas de contention de classe III sont aussi recommandées. Et il est important d’arrêter de fumer.

Par la suite, une consultation auprès d’un médecin spécialiste est nécessaire pour bien évaluer l’état de santé des veines du patient, mais aussi analyser les facteurs de coagulation du sang. Le but est d’identifier – si cela est possible, la cause de la phlébite et d’empêcher une éventuelle récidive.

Phlébite : la prévention

Que l’on ait subi une phlébite ou que l’on soit à risque d’en subir, la prévention est nécessaire.

Voici quelques consignes de prévention à retenir :

  • Éviter les immobilisations excessives
  • Surélever les jambes le plus souvent possible : en regardant la télévision, au lit, etc.
  • Demander conseil à votre médecin ou à un médecin du sport, concernant la reprise d’une activité sportive
  • Éviter les sports à risque traumatique (car risque d’hémorragie !)
  • Favoriser les activités douces et endurantes, comme la marche qui stimule le retour veineux.
  • Mettre des bas de contention, lors d’immobilisations, comme les voyages en avion, en train ou en voiture. Une injection d’héparine peut être prescrite avant un long voyage immobilisé, en cas de risque important de phlébite.

Par ailleurs, la prévention des thrombophlébites par des anti-coagulants est quasi systématique dans les suites d’une intervention chirurgicale, ou si une jambe est dans le plâtre.

Sources et notes

– Turpie A., et al., ABC of antithrombotic therapy : venous thromboembolism : treatment strategies, British Medical Journal, 2002.
– Hirsh J. et al, How we diagnose and treat deep vein thrombosis, Blood, 2002.
– Armand-Perroux A, Barrelier M-T. La thrombose veineuse : quoi de neuf ? Réanimation, 2008. 17, 736-744.

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