Le coin de vos lèvres est irrité ou fissuré ? Vous avez mal quand vous parlez, souriez ou mangez pace que cela tire ou vous irrite à cet endroit ? Vous souffrez peut être de perlèche.
Une perlèche correspond à des rougeurs, ou à de petites fissures qui apparaissent aux coins de la bouche. Très fines, elles sont aussi très désagréables, car c’est un endroit qui est très sollicité, ne serait-ce que pour sourire, parler ou pour manger.
Elles peuvent aussi être très irritantes, voire douloureuses, car cette région du visage renferme beaucoup de terminaisons nerveuses. La perlèche peut se positionner d’un seul côté, ou être symétrique : vers les deux coins de la bouche. Elles peuvent s’étendre à l’intérieur de la bouche sur les muqueuses. Parfois les petites fissures saignent, puis forment des croûtes qui tombent d’elles-mêmes après plusieurs jours. Elles ne laissent aucune cicatrice et ces lésions ne sont pas contagieuses.
A peu près tout le monde peut avoir ce type de micro-blessures avec une prédominance chez les bébés, chez les personnes âgées et les personnes immunodéprimées, c’est-à-dire les personnes qui ont les défenses immunitaires affaiblies. Chez certains, la perlèche est récidivante, alors que d’autres peuvent avoir un ou deux épisodes sur toute une vie.
Auteur : Ladane Azernour Bonnefoy.
Consultant expert : Docteur Françoise Le Pallec, dermatologue.
Perlèche : Les causes
La peau des lèvres, et plus particulièrement aux coins et autour de la bouche est fragile et beaucoup de facteurs peuvent l‘irriter, et engendrer une perlèche.
La cause de la perlèche peut être infectieuse : ces petites blessures sont souvent dues à une prolifération de bactéries ou de champignons dont le plus courant est le candida albicans (mycose).
Ces champignons et ces bactéries sont naturellement présents à la surface des muqueuses de la bouche et la protègent des infections. Leur présence est équilibrée. Mais parfois l’équilibre microbien de la bouche peut s’altérer, provoquant une prolifération anormale de ces champignons.
Dans les cas de perlèches fréquentes, on recherche des causes plus sérieuses, comme une baisse de l’immunité, un diabète, ou encore des carences vitaminiques profondes (B2, B9), en fer ou en zinc.
Chez certaines personnes, comme celles sujettes au bruxisme (grincement de dents pendant la nuit), on peut voir une perte de l’alignement des dents ou de la fermeture verticale de la bouche, d’où des fuites de salive. Ce qui favorise une irritation locale…
Chez les personnes plus âgées, des prothèses dentaires usées ou des soinshospitaliers particulièrement invasifs au niveau de la bouche (avec des problèmes de sécheresse buccale) peuvent entraîner une perlèche.
D’autres facteurs peuvent favoriser l’apparition d’une perlèche : une peau sèche et fragilisée, la prise de médicaments à base de corticoïdes, le port d’un appareil dentaire…
Perlèche : Les symptômes
La perlèche se caractérise par certains symptômes comme l’apparition d’une inflammation au coin des lèvres, qui peut être suivie par la survenue de fissures. Elle peut se manifester d’un seul côté de la bouche ou sur les deux extrémités latérales des lèvres.
Les lésions peuvent être plus ou moins douloureuses, et difficiles à cicatriser puisqu’elles se trouvent à l’ouverture de la bouche. Dans les formes les plus sévères de la maladie, les lésions peuvent s’étendre à l’intérieur de la bouche ou à l’extérieur vers la peau de la joue. Parfois, elle est associée à une gingivite ou glossite.
Parfois, les lésions peuvent apparaître blanchâtres ou jaunâtres. Dans ces cas, il est possible qu’elles soient provoquées par une bactérie ou qu’elles se soient surinfectées.
La perlèche n’est pas une maladie grave, mais peut être assez handicapante d’un point de vue esthétique et relationnel, puisque les lésions sont bien visibles et lentes à guérir. Rire, parler, manger peuvent alors devenir douloureux.
En cas de perlèche, on peut consulter un médecin généraliste, ou un dermatologue ou encore un stomatologue, afin qu’il puisse proposer un traitement pour régler au mieux de problème et éviter qu’il récidive. Si l’on souffre de façon répétée d’épisodes de perlèche, le médecin recherchera un facteur favorisant, comme un diabète, une immunodéficience…
Perlèche : Les traitements
Si vous êtes un habitué de la perlèche, vous pouvez utiliser des traitements à base de crèmes ou des pommades assouplissantes homéopathiques. Attention toutefois à ne pas en abuser. Si la perlèche persiste, il faut absolument prendre rendez-vous chez un médecin pour en rechercher les causes.
Par ailleurs, n’utilisez jamais un médicament qui aurait été prescrit auparavant pour un autre épisode ou pour toute autre chose, même si vous trouvez que cela y ressemble fortement. En effet, certains traitements dermatologiques renferment des corticoïdes et feraient un cocktail explosif avec une potentielle mycose.
Seul votre médecin saura vous prescrire les pommades ou les crèmes antifongiques ou antibactériennes si cela est nécessaire pour soigner une perlèche.
A côté de ces traitements, voici quelques précautions et conseils à prendre…
Si vous êtes sujet à souffrir d’une perlèche… Pour commencer, brossez-vous régulièrement les dents et rincez bien le dentifrice.
Evitez le tic de léchage du pourtour de la bouche, effectué par beaucoup de personnes. Cela humidifie la peau créant un nid favorable au développement de certains champignons, ou de bactéries.
Si votre bébé est sujet à ce type de lésions et qu’il a tendance à s’endormir la bouche entrouverte, essuyez régulièrement le filet de salive qui s’en échappe. Nettoyez bien le pourtour de sa bouche après la tétée ou le repas.
Si votre peau est particulièrement fragile ou sèche, pensez à avoir avec vous un stick hydratant à lèvres pour l’assouplir. Appliquez une minuscule noisette de vaseline autour de la bouche avant de vous coucher.
Evitez de manger trop d’aliments (ou de boire trop de boissons) sucrés.
Si vous avez un traitement à base d’antibiotiques (favorisant les mycoses), prévenez votre médecin traitant que vous êtes sujet à la perlèche.
Perlèche : Sources et notes
– Feuilhadecuvinm. Les mycoses récidvantes. Gynec Obstet, 1997.
– Schenckéry J., Loriol M. Les mycoses superficielles. Le moniteur des pharmacies, 2001, 2396 (II) : 1-16.
– Crickx B., Géniaux M., Bonerandi J.-J. infections cutanéo-muqueuses à Candida albicans. Ann. Dermatol. Venereol., 2003, 13 : 3S53-3S58.