Panaris

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Vous avez l’habitude de vous ronger les ongles, ou de vous arracher les petites peaux et cuticules qui les entourent ? Afin de prévenir la survenue d’un panaris, vous devriez arrêter de le faire.

Le panaris est une infection cutanée superficielle qui concerne en général les doigts et en particulier le pourtour des ongles. Généralement, un panaris peut survenir au niveau des mains, mais peut plus rarement toucher également les orteils, à partir d’un ongle incarné par exemple.

La plupart du temps, cette infection survient suite à un traumatisme local, à une micro-blessure… raison pour laquelle les personnes qui ont l’habitude de se ronger les ongles sont exposées à ce type d’infection.

Les blessures superficielles autour des ongles peuvent en effet être une porte d’entrée pour les germes qui sont à l’origine de la survenue du panaris. Ce dernier peut être causé par des bactéries qui peuvent se trouver dans la flore cutanée ou buccale de l’homme, ou des animaux.

Il s’agit d’une affection d’une apparente banalité initiale, qu’il est cependant important de ne pas négliger. Le panaris est une urgence médico-chirurgicale, sur laquelle il faut intervenir dans les 48 heures. Si on agit rapidement avec un traitement adapté, par des soins adéquats de la plaie qui en favorisent la cicatrisation, on peut éviter tout risque de complication et de séquelle.

Panaris : Les causes

Le panaris est une infection superficielle qui touche les parties molles des doigts.
La cause de la survenue d’un panaris est l’inoculation d’une bactérie dans la peau, par une porte d’entrée cutanée : une plaie, une blessure, une piqûre d’insecte, une ampoule… La plupart du temps, le germe responsable du panaris est le staphylocoque doré, ou plus rarement un streptocoque. Dans ces cas, on parle de panaris bactérien.

Le fait d’avoir en permanence des petites plaies sur les doigts peut être un facteur de risque, il faut donc éviter de se ronger les ongles et d’arracher les peaux et les cuticules autour des ongles, parce que ces micro-blessures constituent des possibilités d’entrée pour les germes.

Certaines personnes sont plus exposées que d’autres au risque de développer ce type d’infections : les travailleurs manuels, les toxicomanes…
De même, les personnes souffrant de certains déficits immunitaires (SIDA), ou de maladies chroniques (diabète) sont également à risque. Dans ces cas, la prévention du panaris fait partie de l’éducation thérapeutique de sa propre maladie.

D’autres patients ayant des atteintes neurologiques peuvent être concernés par une perte de la sensibilité cutanée, et peuvent ne pas ressentir la douleur et les symptômes liés au développement du panaris. S’ils n’inspectent pas régulièrement leurs doigts et leurs orteils, ils risquent de découvrir leur panaris trop tardivement.

Plus rarement, le panaris peut être dû au virus de l’herpès. Ce type de panaris, dit panaris herpétique, se manifeste généralement pour la première fois chez l’enfant par une stomatite qui se manifeste par des petites ulcérations buccales semblables aux aphtes. Quand une personne a cette primo-infection, le fait de porter ses doigts à la bouche expose au risque de contamination.
Une fois contracté, ce virus peut se manifester de façon récurrente, toujours dans le même région des doigts, tout comme pour l’ herpès labial ou génital.

Panaris : Les symptômes

Le panaris se manifeste d’habitude par des symptômes facilement reconnaissables.
Le panaris bactérien, la variété la plus fréquente de panaris, concerne généralement les régions qui se trouvent tout autour de l’ongle. Mais ce type d’infection peut toucher également la pulpe des doigts.

Au premier stade de l’infection (dit stade d’inoculation), on perçoit une légère douleur liée à la blessure, qui se calme rapidement. Les signes de l’infection apparaissent ensuite : la peau devient rouge, chaude et gonflée. En présence de ces symptômes, il est recommandé de consulter rapidement un médecin, quand l’inflammation est encore modérée.

Non traité, le panaris évolue vers un troisième stade (dit stade de collection) : un abcès se forme sous la pulpe du doigt ou sous l’ongle, la plaie devient purulente, la peau est rouge et très tendue. Une légère fièvre peut parfois se manifester. L’abcès se remplit de pus et une espèce de poche jaunâtre devient visible sous la surface cutanée, sur laquelle il faut intervenir pour évacuer la production de pus.

A ce stade, le panaris est une urgence médico-chirurgicale, sur laquelle il faut intervenir rapidement afin d’éviter de graves complications. L’infection pourrait en effet atteindre les articulations (arthrite infectieuse), et les gaines tendineuses.

Panaris : Les traitements

En cas de panaris bactérien, on n’intervient chirurgicalement que lorsque l’infection est importante : on ne réalise pas de geste chirurgical en effet au premier stade inflammatoire où il y a seulement une rougeur, une chaleur locale, un léger oedème, une douleur au toucher. On passera à l’acte chirurgical seulement quand la collection purulente est présente et qu’il faut évacuer le pus.

Avant de consulter, quand on remarque les premiers signes de l’apparition d’un panaris, on peut prodiguer de simples soins locaux qui peuvent faire régresser l’infection.

On peut commencer par désinfecter la plaie avec une solution antiseptique cutanée (hexamidine, chlorexidine, povidone iodée, solution de Dakin). Avant d’avoir recours à l’opération chirurgicale, il est possible d’intervenir avec un traitement antibiotique par voie orale (antibiothérapie antistaphylococcique).

Toutefois, si on donne le traitement antibiotique avant qu’on ait pu identifier avec précision le germe qui a causé l’infection, on ne saura pas quel traitement est le plus adapté pour la combattre. Dans ce cas, il s’agira d’un traitement « probabiliste », en espérant qu’il corresponde effectivement au germe qu’on suspecte être responsable du panaris.

Quand il est nécessaire d’intervenir chirurgicalement, si le panaris est encore à une phase initiale, il s’agira d’un acte chirurgical extrêmement simple, effectué au cabinet du dermatologue ou du médecin généraliste. La chirurgie du panaris consiste en l’excision des tissus infectés qui se trouvent autour de l’ongle.

L’acte chirurgical devient plus technique et complexe quand le panaris est pris en charge plus tard et/ou s’il y a des complications (une infection qui remonte au niveau des gaines tendineuses, par exemple). Dans ce cas, il s’agit d’une chirurgie de bloc opératoire.

Le panaris herpétique peut être traité par des soins antiseptiques locaux, ou bien dans ses formes le plus importantes, par des traitements antiviraux par voie générale (aciclovir ou valaciclovir). Dans ce cas, on n’intervient pas chirurgicalement, on peut juste éventuellement percer légèrement les vésiculo-pustules.

Panaris : La prévention

Les récidives du panaris sont rares si des mesures d’hygiène simples sont respectées. La prévention consiste à : éviter de se ronger les ongles et les cuticules, bien soigner la moindre petite plaie présente sur les doigts en la désinfectant.

Il est également important de toujours veiller à ce que la vaccination contre le tétanos soit à jour. Bien que les cas de tétanos avérés restent heureusement très rares, leur pronostic peut être très sévère. Pour éviter tout risque vital, il est donc important de se faire vacciner (et d’effectuer les rappels).

Sources et notes

– Arnaud Colom, Infection de la main, Développement et Santé, n° 146, avril 2000.
– Infection aiguë des parties molles (abcès, panaris et phlegmon des parties molles, dermohypodermite et fasciite nécrosantes), Item 207. Infectiologie.com Collège des Universitaires de Maladies Infectieuses et Tropicales (CMIT). France 2008.

Auteur : Elide Achille
Consultant expert : Dr Patrick GUILLOT, Praticien hospitalier, Service de Dermatologie, Hôpital du Haut-Lévêque, CHU de Bordeaux et Président du Groupe thématique chirurgie dermatologique de la SFD.


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