Les seins sont notre premier “sex symbol” visible. Les jeunes ados qui glissent du coton dans leur premier soutien-gorge le savent bien ! Les marchands de Wonderbra aussi !
En cas de seins jugés trop petits, de seins qui tombent, ou de trop grosses poitrines… certaines n’hésitent pas à se tourner vers la chirurgie esthétique.
Trois types d’opérations sont possibles : pour augmenter le volume des seins, le diminuer ou remonter la poitrine. Les solutions opératoires seront bein entendu très différentes.
Il est parfois proposé de mettre une ou des prothèses mammaires. Là de nombreuses questions se posent, au sujet de la nature des prothèses utilisées, des risques de fuites, de la constitution d’une coque fibreuse autour de la prothèse, ou encore du risque de cancer ( lymphome) dont on ne connaît pas encore vraiment les origines, ni les causes…
Ce dossier apporte plein d’infos pratique sur la chirurgie esthétique des seins, sur les suites opératoires, etc. A lire aussi les conseils d’un chirurgien esthétique et le témoignage de Sabrina qui se plaignait de sa poitrine… trop petite. Détail important : dans les pages qui suivent, on vous recommande de vous assurer auprès du Conseil National de l’Ordre que le chirurgien consulté abien les compétences requises…
Auteur : Sylvie Charbonnier.
Consultant expert : Docteur Patrick Baraf, chirurgien esthétique.
Juillet 2010.
L’opération des seins… réussie ! : Trois cas de figure
Une opération chirurgicale d’ordre esthétique peut être envisagée dans trois cas : des seins trop petits, des seins qui tombent ou des seins trop gros.
Pour savoir si l’on a des seins vraiment trop petits ou s’ils tombent, il faut se poser la question : le volume est-il satisfaisant dans le soutien gorge ? Si oui, il n’est pas nécessaire de poser un implant, mais simplement de remonter la poitrine.
Et attention : mettre un implant dans un sein tombant ne le fera pas remonter. Pour avoir une poitrine plus haute, c’est de la peau qu’il faut enlever.
Des seins qui tombent
Les chirurgiens appellent ça la ” ptôse”. Il peut s’agir de seins trop lourds dont il faudra atténuer le volume puis qu’il faudra remonter. Il peut s’agir à l’inverse de seins trop petits, dégonflés, abîmés par les grossesses ou une forte perte de poids et qu’il faudra remplir puis remonter. Dans tous les cas, le praticien devra enlever de la peau.
Et c’est bien ça le problème : personne n’aime les cicatrices, ni la patiente, ni le mari, ni le chirurgien ! Or, la taille des cicatrices est fonction de l’importance de la ptôse. Et même avec le meilleur chirurgien du monde, les cicatrices seront visibles. Des cicatrices en forme d’ancre de bateau : un anneau autour de l’aréole et une branche horizontale dans le pli du sein, reliés par une couture verticale sous le sein.
Même si les chirurgiens français sont très performants et ont perfectionné leur technique depuis de nombreuses années, il y aura toujours une cicatrice visible. Il faut y penser avant l’intervention et être bien sûre de son choix pour ne pas le regretter.
Des seins trop petits
On appelle ça l’hypotrophie mammaire. Dans le cas de seins trop petits, ou vécus comme trop petits, la pose d’un implant mammaire sera suffisante.
Pour savoir si vos seins sont vraiment trop petits, posez-vous la question : le volume est-il suffisant dans le soutien gorge ? Si la réponse est non et que vous le vivez mal, alors vous pouvez envisager le recours à la chirurgie. Le résultat est immédiat. Cela fait plus de 40 ans que cette opération est pratiquée : les techniques sont performantes.
L’intervention consiste à placer une prothèse en arrière de la glande mammaire, sur le muscle pectoral ou derrière lui. La glande mammaire se retrouve donc, devant la prothèse. La cicatrice est située dans le creux axillaire (sous l’aisselle). Elle est peu visible.
Des seins trop gros
Lorsque les seins sont trop gros et trop lourds, on appelle ça une hypertrophie mammaire. Un excès de volume et donc de poids qui altère l’élasticité des tissus et finit par entraîner une ptôse des seins. Cette surcharge peut provoquer des pathologies, notamment au niveau du dos. C’est la raison pour laquelle cette intervention peut être prise en charge par la sécurité sociale.
A savoir : La sécurité sociale prend en charge la chirurgie d’une réduction mammaire, lorsque 300 grammes par sein doivent être retirés. En dessous, l’intervention est considérée comme une opération esthétique et la patiente en assume les frais.
L’intervention a pour but de retirer de la glande mammaire, de la graisse et de la peau, et de replacer le mamelon vers le haut. Là encore, il faut savoir que si les résultats sont appréciables, il y aura toujours des cicatrices visibles.
L’opération des seins… réussie ! : Les prothèses
Pendant des années, du début des années 90 à 2006, la silicone a été interdite. On lui imputait toutes sortes de pathologies. Pendant des années, c’est le sérum physiologique qui a été employé dans les prothèses mammaires. Avec plusieurs problèmes : les prothèses pouvaient se vider et il fallait alors réopérer. Les prothèses pouvaient produire un effet « matelas à eau » : avec bruits d’ eau, au cours des mouvements et toucher désagréable. Aujourd’hui, on sait que la silicone ne présente pas d’effets secondaires et n’entraîne pas de pathologies. Les prothèses sont donc, toutes ou presque, en silicone.
De véritables crash-tests sont effectués par les fabricants pour vérifier la solidité des poches. Même si un accident peut toujours arriver, il est tellement rare qu’on peut considérer le risque comme négligeable. Aujourd’hui, les prothèses sont garanties à vie. Attention, seulement les prothèses ! Il se peut que la poitrine s’affaisse à nouveau et qu’il faille réopérer.
Mammographie autorisée
Si on a des prothèses aux seins, on peut, et même on doit effectuer un dépistage mammographique (radiographie des seins) régulier généralement à partir de 40-50 ans.
Notre conseil :
> Quelques cas de rupture de prothèse au cours de mammographies ont été signalés. Prévenez donc impérativement votre radiologue avant tout examen.
Par ailleurs, on peut allaiter lorsque l’on est porteuse d’une prothèse mammaire
Durée de vie et coût
Votre nouvelle poitrine aura une “durée de vie” différente en fonction de votre mode de vie. Si vous êtes enceinte après la pose, ou si vous fumez, ou si vous prenez ou perdez du poids, le résultat de l’opération risque de “s’altérer” plus vite. On estime généralement qu’une nouvelle intervention est possible ou souhaitable 10 à 15 ans après.
Une opération de la poitrine vous coûtera entre 3.000 et 4.000 euros, la réduction mammaire pouvant être prise en charge par la sécurité sociale.
Le chirurgien doit vous remettre un devis détaillé avant l’opération et un délai de 15 jours minimum est obligatoire avant de vous décider.
L’opération des seins… réussie ! : Les suites opératoires
Une intervention sur les seins dure environ deux à trois heures en fonction de l’opération à effectuer. Les suites ne sont généralement pas douloureuses (à noter : quand on interroge des patientes… toutes ne sont pas d’accord). Ces douleurs (qui sont légères) durent à peu près huit jours. Le pansement est conservé quelques jours.
A partir de la troisième semaine, vous porterez un soutien-gorge sans armature, et vous garderez seulement une compresse sur la cicatrice. Les risques d’hématome, de déplacement de l’ implant ou d’infection sont rares.
Après plusieurs mois, voire quelques années, une coque risque de se former autour des prothèses. Aujourd’hui, le problème de la formation de coques concernerait environ 5 % des femmes opérées.
Et le risque de cancer ?
Il existe en effet un léger risque de cancer après la mise en place de certaines prothèses du sein. En France, environ 400 000 femmes ont une prothèse du sein (plus de 80% d’entre elles, pour des raisons purement esthétiques). Même si ce sur-risque est réel, il ne faut pas paniquer pour autant, car cette augmentation de risque est faible : ce cancer est un lymphome anaplasique à petites cellules (LAGC) se développant au contact de la prothèse.
Les autorités sanitaires se veulent rassurantes : “une à deux femmes pour 10 000 porteuses d’implant(s) mammaire(s) pendant 10 ans présenteraient un LAGC”, précise l’Institut national du cancer. Il est donc inutile de se faire enlever les ou la prothèse mammaire que l’on porte, mais il convient de se faire surveiller régulièrement. A noter que des traitements contre ce lymphome. A l’heure actuelle, on ne connaît pas vraiment la cause de cette augmentation du risque à ce cancer…
L’opération des seins… réussie ! : Les conseils d’un chirurgien esthétique
Entretien avec le docteur Patrick Baraf*.
Quels sont les problèmes liés à l’opération des seins ?
Pour ce qui concerne la réduction mammaire ou les interventions sur les ptôses, il y a trois problèmes : les cicatrices, les cicatrices et les cicatrices ! Avant toute intervention de ce type, il faut absolument que la patiente soit sûre de sa démarche, sûre que sa poitrine sera, même avec les cicatrices, plus jolie qu’avant l’opération. J’en parle longuement avec mes patientes. Leur motivation est déterminante. L’opération est décidée quand la femme me dit : de toute façon, quelque soient les cicatrices, je ne veux pas rester comme ça.
Est-ce qu’on peut savoir avant l’intervention s’il y aura des problèmes cicatriciels ?
On sait que certaines peaux cicatrisent plus mal que d’autres. C’est le cas des Africaines par exemple, des Asiatiques ou des Maghrébines. Les cicatrices n’auront pas la même couleur que le reste de la peau. C’est un problème pour lequel on n’a pas encore de solution.
Que pensez-vous des injections d’acide hyaluronique dans les seins ?
Beaucoup de mal ! C’est moche. Ça fait des boules et surtout, il n’y a aucun recul sur l’utilisation de cette technique qui vient du Japon. Cela ne fait que quelques mois que cela se pratique. Pour l’instant, je pense que ce n’est pas au point.
Et des injections de graisse ?
Oui, ça marche bien. Mais il faut savoir qu’il faut en prélever beaucoup pour en garder un peu. La graisse se résorbe vite.
* Auteur de : “Chirurgie esthétique : ce que je dois vous dire”, Plon, 2008.
L’opération des seins… réussie ! : Le témoignage de Sabrina
Sabrina, 35 ans, a été opérée. Elle trouvait ses seins bien trop petits. Elle nous livre son témoignage…
Quel était votre problème ?
Depuis l’ adolescence, je souffrais d’une trop petite poitrine. J’étais toujours limitée à un 85 B et vraiment, ça me posait problème. J’ai longtemps hésité. J’avais peur de passer entre les mains d’un chirurgien mais j’avais vraiment des complexes, vous savez, au moment de choisir un maillot de bain… c’est bête, mais à chaque fois, c’était un cauchemar ! Impossible de trouver le haut et le bas correspondant. Non pas que je rêvais d’une poitrine à la Pamela Anderson… mais quand même. J’avais l’impression de ne pas être une vraie femme. Je voulais avoir des allures de Mamma… Alors, pendant des années j’ai essayé de jouer avec ça. Je m’achetais des soutiens-gorge pigeonnants. Mais ça ne pigeonnait pas grand chose. J’ai tout fait, j’ai mis du coton ou des chaussettes, pour rembourrer mes soutiens-gorge. Bref, au bout de toutes ces années, j’en ai eu marre et je suis allée voir un chirurgien.
Êtes-vous contente de l’opération ?
Ça a changé ma vie. Dès que je me suis réveillée, à la clinique, j’ai eu l’impression que c’était magique. Bien sûr, au début, c’était un peu bizarre, les hématomes, l’inflammation, tout ça. Mais il y avait du volume. Tout de suite. Je n’arrêtais pas de pleurer, en regardant ça. J’avais enfin l’impression d’être une vraie femme. Il n’y a aucune démarcation. Rien. On ne voit pas que ce sont des prothèses.
Comment avez vous choisi la taille de l’implant ?
On en a beaucoup parlé avec mon chirurgien avant l’opération. Moi, en fait, j’avais très envie d’une très grosse poitrine. J’en voulais plus. Mais le chirurgien m’a conseillé de ne pas trop augmenter d’un coup. Il fallait que ça aille avec ma morphologie. Je ne suis pas très grande, 1, 60m. Je ne suis pas très grosse. C’est vrai, ça aurait fait bizarre. On a opté pour 200 cc. C’est déjà pas mal ! Et après, je peux vous dire que c’est avec un grand sourire que j’ai donné mes petits soutiens-gorge à ma nièce de 12 ans !