Oligoamnios

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Lorsque la quantité de liquide amniotique est anormalement faible par rapport au terme de la grossesse, on parle d’oligoamnios. A l’inverse, en présence d’une quantité trop importante de liquide amniotique, on parle d’hydramnios.

Pendant les deux derniers trimestres, une quantité de liquide amniotique inférieure à 200 ml évoque un oligoamnios. C’est par l’estimation à l’échographie du volume de liquide que ce diagnostic est posé.

L’oligoamnios survient dans 0,5 à 1% des grossesses et peut avoir différentes causes.

Tout au long de la grossesse, le foetus baigne dans une poche translucide qui se remplit peu à peu de liquide amniotique, jusqu’à la 35e semaine d’aménorrhée où la quantité de liquide est à son maximum avec environ 980 ml. Ensuite le liquide amniotique diminue jusqu’au terme pour atteindre un volume entre 600 et 800 ml environ.

Le liquide amniotique se trouve entre les membranes et le placenta. Les membranes de cette poche, ainsi que le cordon ombilical, assurent les liaisons avec l’organisme maternel, permettant à l’enfant de se nourrir, et de se développer correctement. Au fil des mois, la poche amniotique grandit jusqu’à occuper tout l’espace utérin.

Le liquide amniotique provient des échanges entre le foetus et la mère. Sa production et composition varie au cours de la grossesse :

Avant le 4ème mois de grossesse (20 SA), la peau du foetus n’est pas kératinisée (pas de “revêtement cornée”), c’est-à-dire qu’elle laisse passer librement l’eau, le sodium et le chlore. C’est ainsi que, jusqu’à 20 SA, la composition du liquide amniotique est celle du sérum foetal.

Après le 4ème mois (20 SA), la peau du foetus se kératinise, et la composition du liquide amniotique est proche de celle des urines du bébé. Le foetus avale du liquide amniotique et en rejette par la miction. C’est par l’échographie que la quantité de liquide amniotique est surveillée.

Le liquide amniotique, composé principalement d’eau et de sels minéraux, est riche en protéines indispensables au bon développement du foetus. Dans ce liquide baignent des cellules mortes de la peau du bébé qui ont été éliminées, ce sont elles que l’on analyse lors d’une amniocentèse.

De plus, la poche amniotique le protège du bruit en filtrant les sons. Les chocs aussi sont atténués. Le liquide amniotique a également des propriétés antibactériennes.

L’écoulement du liquide amniotique signale la rupture de la membrane, et le risque d’accouchement prématuré si le terme de la grossesse n’est pas atteint.

Oligoamnios : les causes

Il faut différencier l’oligoamnios vrai de la fissure ou de la rupture de la poche des eaux pouvant également aboutir à une diminution de la quantité de liquide amniotique. Si la poche des eaux est ouverte, il y a un risque d’infection du foetus.

Mais d’autres causes peuvent être à l’origine de cette diminution de liquide amniotique :

  • Une malformation rénale ou urinaire du foetus (détectable par examen échographique).
  • Une hypertension artérielle chez la mère ou pré-éclampsie (association d’hypertension artérielle, présence de protéines dans les urines souvent accompagnée d’oedèmes importants des jambes, des mains et du visage).
  • Une mauvaise vascularisation entre l’utérus et le placenta.
  • Un retard de croissance intra-utérin du foetus (détectable par examen échographique).
  • Un dépassement du terme (ou postmaturité).
  • Une prise de certains médicaments par la mère (anti-inflammatoires).
  • Un tabagisme maternel.

Bien entendu, dès qu’un oligoamnios est découvert, le médecin fait des investigations pour en connaître les causes. A la recherche d’une fissure des membranes ou de la rupture de la poche des eaux, les autres causes sont identifiées en reprenant les éléments du dossier médical obstétrical de la femme enceinte, ou en effectuant certains examens (échographie du foetus, écho-doppler…).

Oligoamnios : les symptômes

Lorsque la poche amniotique contient moins de 200 ml de liquide en fin de grossesse, on parle alors d’oligoamnios.

La sage-femme ou le médecin peut suspecter un oligoamnios en apercevant différents symptômes à l’examen clinique, lors de la palpation du ventre, et lorsque la hauteur de l’utérus est inférieure à la normale pour le terme de la grossesse. L’échographie est le moyen privilégié pour établir le diagnostic.

Lors de la découverte des ces symptômes, et quand le diagnostic est confirmé par l’échographie, le gynécologue cherchera l’origine de l’oligoamnios : cela peut être dû à une fissure ou une rupture prématurée des membranes, avec pour la mère un écoulement de liquide clair. Cela correspond en fait à la rupture à la poche des eaux. Attention, cet écoulement peut être confondu avec une fuite urinaire (un test diagnostic avec une petite bandelette permet de savoir s’il s’agit de liquide amniotique).

En cas d’oligoamnios, l’échographie permettra de diagnostiquer d’éventuels troubles du développement chez le bébé.

En effet, le liquide amniotique participe au développement du foetus. Si sa quantité est insuffisante précocement dans la grossesse, cela peut provoquer des complications pour le bébé : malformation des membres, immaturité des cellules pulmonaires…

Lors de l’accouchement, la présentation du bébé par le siège est plus fréquente si existe un oligoamnios.

L’anamnios signifie l’absence totale de liquide amniotique, il est de mauvais pronostic.

Oligoamnios : les traitements

Le médecin devra tout d’abord définir la cause de l’oligoamnios pour proposer à la femme enceinte une prise en charge adaptée.

Les traitements prendront en compte la cause de l’oligoamnios qui, comme on l’a vu, peut être très variée. En fonction de cette cause, de la période à laquelle survient ce problème au cours de la grossesse, de son importance… les traitements et solutions peuvent être très différents.

Ainsi, en fonction des situations, le traitement de l’oligoamnis pourra être plus ou moins offensive :

  •  En cas d’oligoamnios passager, il sera conseillé d’adopter un repos total et de rester allongée le plus possible.
  • Dans le cas d’un oligoamnios précoce et sévère avant 24 SA (5 mois de grossesse) dû à une rupture ou à une fissure de la poche des eaux, une interruption de la grossesse pourra être envisagée si le développement du foetus ne peut être assuré dans de bonnes conditions.
  • En cas de fissure de la poche des eaux un plus tard durant la grossesse, un traitement par antibiotiques ou un déclenchement de l’accouchement peuvent être envisagés.
  • Enfin, lorsque l’oligoamnios est constaté à terme ou lors d’un dépassement de terme, il existe un risque pour l’enfant, et l’accouchement sera alors généralement déclenché.

Oligoamnios : sources et notes

– Le Grand Livre de la Grossesse, Collège National des Gynécologues Obstétriciens Français, Eyrolles, 2014.

– Déclenchement artificiel du travail à partir de 37 semaines d’aménorrhée, recommandations professionnelles. HAS 2008.

– Caughey AB et al. Maternal and obstetric complications of pregnancy are associated with increasing gestational age at term. Am. J. Obstet. Gynecol 2007.

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