L’occlusion intestinale se définit comme une interruption du transit intestinal. Elle peut se produire à tous les niveaux de l’intestin. Elle est généralement causée par un obstacle sur le tube digestif ou par une paralysie de l’intestin.
Elle se manifeste par ce que les médecins appelle un “arrêt total des matières et des gaz” et peut s’accompagner de douleurs abdominales parfois très intenses, de vomissements, d’un arrêt des selles, et d’un ventre plus ou moins ballonné. L’association de ces symptômes définit le syndrome occlusif. En fait ces symptômes différent en fonction du niveau de l’occlusion (intestin grêle ou gros intestin). En cas de problème sur l’intestin grêle, les manifestations sont généralement plus importantes et surviennent brutalement.
Dans tous les cas, les symptômes que provoque une occlusion intestinale doivent être pris au sérieux. Car l’occlusion intestinale est la plus souvent un mode de révélation, brutal ou progressif, d’un état pathologique sous-jacent qui en est la cause. Elle doit être considérée comme une urgence thérapeutique. L’hospitalisation est nécessaire.
La prise en charge du retentissement général, le diagnostic de la cause (sa nature, son siège, son extension), et le traitement chirurgical sont les différentes étapes de la prise en charge d’une occlusion intestinale. Ces étapes intègrent le scanner, comme examen de référence.
Occlusion intestinale : Les causes
Trois mécanismes peuvent être en cause dans l’occlusion intestinale.
> L’occlusion intestinale par obstruction
L’intestin peut être « bouché », par exemple, par un gros polype ou une tumeur. Chez les enfants on redoute l’invagination (retournement d’un segment de l’intestin dans le segment précédent). Chez les très jeunes enfants, par exemple, une occlusion peut survenir dans le cadre d’une invagination sur le diverticule de Meckel. Chez les personnes âgées grabataires, le fécalome (selles bloquées dans le rectum) est une cause fréquemment retrouvée.
> L’occlusion intestinale par étranglement
L’obstruction peut survenir à cause d’un obstacle situé à l’extérieur du tube digestif. Par exemple, l’intestin peut être “coincé” dans une bride (sorte de tissu fibreux cicatriciel d’une précédente intervention abdominale) ou dans une hernie, voire lors d’une éventration de la paroi abdominale (l’intestin sort et se bloque dans la hernie). Parfois l’intestin se tord sur lui-même : c’est un volvulus.
> L’occlusion intestinale réflexe
Les médecins parlent d’iléus ou d’occlusion fonctionnelle. Il s’agit d’une paralysie réflexe consécutive à un syndrome abdominal douloureux. Cela peut se produire lors d’une colique néphrétique, une pancréatite, une péritonite…
Assez “classique” est aussi l’iléus biliaire, avec un passage d’un calcul provenant de la vésicule biliaire dans l’intestin.
A noter qu’une occlusion peut survenir juste après une intervention chirurgicale abdominale. C’est d’ailleurs une cause assez fréquente d’occlusion aiguë. Après toute intervention de ce type, le chirurgien sera d’ailleurs attentif à ce que l’opéré ait “fait des gaz”, signifiant la reprise du transit normal.
Occlusion intestinale : Les symptômes
L’occlusion intestinale se manifeste de manière brutale et spectaculaire, ou progressive et insidieuse. Les symptômes par lesquels elle se manifeste sont triples : douleur abdominale, vomissements, et arrêt des selles et des gaz. L’intensité et les caractéristiques de ces symptômes dépendent de la localisation de l’obstacle occlusif.
La douleur abdominale est intense dans la moitié des cas.
Les nausées et les vomissements sont des symptômes habituels, surtout lorsque l’obstacle siège au niveau de l’intestin grêle.
L’arrêt du transit intestinal n’est pas constant. Il est d’autant plus fréquent que l’obstacle siège au niveau du colon.
Une suspicion d’occlusion intestinale nécessite un avis médical urgent. En effet, certaines occlusions doivent être traitées chirurgicalement dans les plus brefs délais. En pratique le médecin généraliste oriente le patient vers un service d’accueil des urgences ou de chirurgie abdominale. A l’hôpital, outre les premiers soins, le malade bénéficiera de toute une série d’examens complémentaires permettant de déterminer l’origine de l’occlusion et de réaliser un bilan préopératoire, le cas échéant.
On pratique une radio de l’abdomen sans préparation (ASP) et une prise de sang. Sur le cliché radiographique, on observe des « niveaux » liquides en amont de l’occlusion. Par la suite, pour affiner le diagnostic ou réaliser le bilan pré-opératoire le médecin réalise d’autres examens. Toutes les techniques d’exploration abdominales : scanner, échographie, lavement, coloscopie… peuvent être employées en fonction des symptômes du patient.
Occlusion intestinale : Les traitements
Le traitement de l’occlusion intestinale doit être mis en place en urgence, et dans le cadre d’une hospitalisation. Il associe un traitement médical et chirurgical.
> Le traitement médical
Elle est possible en cas d’iléus paralytique ou en attente de l’intervention chirurgicale. L’hospitalisation est nécessaire, le plus souvent dans un service spécialisé (de gastro-entérologie). Le patient est laissé à jeun avec une perfusion pour l’hydratation et l’alimentation. Afin de vider l’estomac et pour laisser l’intestin au repos, on met généralement en place une sonde naso-gastrique. Une fine sonde est passée par le nez jusque dans l’estomac, et le contenu de l’estomac remonte dans la sonde vers l’extérieur. En fonction du diagnostic, un traitement par antibiotiques est prescrit.
> Le traitement chirurgical
La nature de l’intervention chirurgicale dépend de la cause de l’occlusion. Les occlusions par strangulation nécessitent une opération urgente, car il y a un risque de nécrose intestinale. Les occlusions par obstacles mécaniques doivent faire l’objet d’une ablation de l’obstacle en question (une tumeur par exemple). Dans tous les cas, les opérations digestives sont des interventions importantes. Les suites opératoires demandent une surveillance attentive et des soins minutieux. Le malade reste à jeun jusqu’à ce que les intestins se remettent à fonctionner normalement. La reprise alimentaire est progressive.
Sans traitement, l’occlusion intestinale risque d’évoluer vers une perforation intestinale et une péritonite (inflammation du péritoine, la membrane qui tapisse l’abdomen).
Occlusion intestinale : Sources et notes
– Société Nationale Française de Gastroentérologie. Henry MM, Thompson JN, Chirurgie clinique, technique et pratique, Sciences médicales, série Laennec, De Boeck, 2004.
– F. Borie, F. Guillon, S. Aufort, Occlusions intestinales aiguës de l’adulte : diagnostic, EMC Gastro-entérologie.