NASH

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NASH : la maladie du soda ou du foie gras

C’est en 1980 que la NASH, stéato-hépatite non alcoolique, a été décrite pour la première fois par Ludwig et son équipe. Ils ont décrit la présence de lésions hépatiques similaires à des lésions présentes en cas de maladie du foie liée à l’alcool chez des patients ne buvant pas d’alcool.

La NASH fait partie d’une entité plus large correspondant à la NAFLD, « non alcoolic fatty liver disease ». La NAFLD regroupe : la stéatose, la NASH et la cirrhose d’origine métabolique.

La maladie de NASH est aussi connue sous les noms de “maladie du foie gras humain” ou “maladie du soda“.

La NASH a une définition histologique (microscopique). Elle correspond à l’association de lésions de stéatose et d’une inflammation du foie :

  • La stéatose est définie par l’accumulation de graisses, triglycérides, dans les hépatocytes (cellules du foie).
  • L’inflammation est causée par la toxicité de ces acides gras et son évolution est marquée par la destruction des hépatocytes (cellules du foie).

Dans un tiers des cas, la NASH évolue vers la cirrhose du foie et le risque de carcinome hépato-cellulaire (cancer du foie).

La NAFLD serait la première cause d’anomalies hépatiques. En France, 10 à 20 % des adultes auraient de la stéatose. La NASH expliquerait 60 à 70 % des perturbations inexpliquées du bilan hépatique et 80 % des cirrhoses cryptogéniques (dont l’origine est inconnue).

Il s’agit d’une pathologie en émergence du fait de la proportion de plus en plus importante d’adultes obèses et/ou diabétiques.

On considère que la NASH est la complication hépatique du syndrome métabolique qui comprend les maladies liées à :

  • un diabète de type 2,
  • la résistance à l’insuline,
  • l’obésité tronculaire,
  • une hyperlipidémie,
  • une hypertriglycéridémie, et
  • une hypertension artérielle.

NASH : les causes

Le principal facteur de risque identifié dans le développement de NASH est l’insulinorésistance.

Le surpoids (définit par un indice de masse corporel supérieur à 25 kg/m2) et la répartition abdominale du tissu adipeux (tour de taille supérieur à 94 cm pour l’homme et 80 cm pour la femme) ont un rôle majeur dans ce mécanisme.

L’insuline est une hormone secrétée par le pancréas et qui permet le stockage des glucides. Chez les sujets obèses et/ou sédentaires, il existe une diminution de la sensibilité des cellules à l’insuline. S’en suit l’accumulation de glucides dans le sang et donc une sécrétion d’insuline. Au bout d’un certain temps le pancréas s’épuise et ne secrète plus d’insuline de façon adéquate. Ce mécanisme définit l’insulinorésistance.

Les autres facteurs de risques métaboliques impliqués dans le développement d’une NASH sont l’existence :

  • d’une obésité,
  • d’une dyslipidémie (hypertriglycéridémie, hypo-HDL cholestérol),
  • d’une hypertension arterielle,
  • d’un diabète de type 2.

Il existe d’autres causes responsables d’une NASH. Il s’agit de la prise de

  • certains médicaments dont l’imputabilité à été démontrée,
  • l’exposition à certains toxiques,
  • une chirurgie digestive comme les chirurgies d’obésité,
  • une dénutrition prolongée,
  • une nutrition parentérale totale (par voie intra veineuse)…

Parfois aucune cause n’est retrouvée et une NASH peut se développer chez un homme mince sans aucun facteur de risque.

NASH : les symptômes

Le problème lié à cette maladie est qu’il s’agit le plus fréquemment d’une découverte fortuite. La stéatose et la NASH non compliquée de cirrhose sont le plus souvent asymptomatiques.

En effet, le diagnostic se fait souvent à l’occasion d’une prise de sang. Elle montre des perturbations du bilan hépatique avec une cytolyse hépatique et/ou une augmentation des Gamma GT et une augmentation de la ferritinémie.

Parfois il existe d’emblée un diabète avec un taux de glycémie à jeûn élevé ou une hypercholestérolémie.

Il peut exister une lourdeur en hypochondre droit (partie supérieure droite située sous les côtes) liée à une hépatomégalie (une augmentation de la taille du foie). Cette hépatomégalie est palpable par le médecin et doit être confirmée par une échographie hépatique qui visualisera également l’existence d’une stéatose (infiltration graisseuse du foie).

En cas de forme évoluée de NASH avec cirrhose, les symptômes sont ceux de la cirrhose et sont aspécifiques : il peut s’agir uniquement d’une fatigue et/ou d’une perte d’appétit.

En cas de forme plus avancée, un ictère (jaunisse) avec les yeux jaunes et les urines foncées peut apparaitre et témoigne d’un dysfonctionnement hépatique.

Il existe des biomarqueurs de fibrose ainsi que des score pronostics afin d’identifier les patients à faible risque de fibrose avancée/cirrhose.

L’élastométrie est également un bon outil pour évaluer ces patients. En cas de risque important, il est important de confirmer l’existence d’une NASH et le degré de fibrose par la réalisation d’une ponction biopsie hépatique.

NASH : les traitements

L’hygiène de vie

En présence d’une NASH, il est important d’adapter le régime alimentaire et d’avoir comme objectif une perte de poids et une activité physique.

Le régime alimentaire doit comprendre une diminution des apports énergétiques mais également une exclusion des aliments à risques d’induire une NAFLD.

L’activité sportive doit être adapté à chacun afin qu’elle puisse perdurer dans le temps.

Une perte de poids permet le plus souvent une amélioration des tests hépatiques et de l’histologie.
L’ensemble de ces mesures permet de lutter contre l’insulinorésistance.

Le traitement médicamenteux

Un traitement médical peut être utilisé pour les patients ayant une NASH au stade de cirrhose ou fibrose avancée. Il existe quelques molécules à disposition mais leur utilisation est très spécifique et nécessite l’avis d’un hépatologue spécialiste et se discute au cas par cas.

Nous disposons par contre de traitement afin de lutter contre les facteurs de risques de NASH. Les statines ont une indication pour faire diminuer le taux de LDL cholestérol et prévenir le risque cardiovasculaire.

La chirurgie

La chirurgie bariatrique permet une perte de poids chez les patients obèses et permet parfois une amélioration du diabète.

Dans les cas de cirrhose avancée, décompensée, une transplantation hépatique est nécessaire permettant d’améliorer la survie sur le plan hépatique mais ne corrige pas la mortalité liée au risque cardiovasculaire.

NASH : notes et sources

Auteur : Dr Julia ROUX, gastro-entérologue, spécialisée en hépatologie

Sources :

http://www.fmcgastro.org/postu-main/archives/postu-2008-paris/foie-gras-non-alcoolique-prise-en-charge/

http://www.centre-hepato-biliaire.org/maladies-foie/nash.html

http://www.angh.org/nash/hepatite-steatosique-non-alcoolique.html

http://www.fmcgastro.org/textes-postus/postu-2016-paris/le-traitement-de-la-nash/

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