« J’ai pas sommeil » vous répète votre petit de 5 ans en vous observant par le cadrant de la porte semi-ouverte, doudou à la main. Il est 21 heures et comme chaque soir, le coucher se transforme en bataille entre vous, épuisé et à bout d’arguments, et votre enfant, plein de ressources et d’énergies.
Comment venir à bout de cette boule d’énergie prête à tout pour retarder un maximum l’heure de son coucher ?
Il existe plusieurs solutions, mais avant de les mettre en pratique, il est important d’apprendre à reconnaître les causes de ce comportement chez les plus petits quand votre enfant ne veut jamais aller se coucher.
On peut commencer par expliquer à son enfant les bienfaits que le sommeil peut lui apporter pour sa croissance et son développement. N’hésitez pas à instaurer un rituel de coucher qui mettra l’enfant en condition pour aller au lit.
Lisez les conseils d’un pédopsychiatre pour lutter contre les troubles du sommeil chez l’enfant. Sachez comment, le plus souvent, ce problème s’installe et quel est son impact pour l’enfant, mais aussi pour les parents.
Pour venir à bout des objections de votre adorable chéri, voici différentes solutions. Enfin, profitez du témoignage d’une maman qui a retrouvé le sommeil en même temps que ses enfants.
Enfant ne voulant jamais aller se coucher : Les causes
Il y a encore quelques années, l’heure du coucher chez l’enfant était autour de 20 h 30. A ce moment, les enfants avaient dîné et étaient prêts à aller se coucher. Aujourd’hui le travail s’est intensifié et il n’est pas rare de finir sa journée de boulot à 19 h 30 ou 20 h. L’horaire des programmes s’est, comme nous, décalé : le film du soir démarre à 21 h.
Mais comment envoyer son petit au lit à cette heure si on ne l’a vu que 20 mn ? Et que faire s’il réclame un câlin ? Beaucoup de parents préfèrent accorder à l’enfant une demi-heure (ou plus) de rabe plutôt que de le gronder à peine rentrés.
Les principaux responsables sont donc notre environnement, notre vie familiale et nous, les parents, si on imprime dès le départ de mauvais plis…
Impression de perdre son temps ?
Dans notre société toujours en mouvement, dormir n’a pas très bonne presse. Au lieu d’être vue comme un temps de pause nécessaire et agréable, la nuit apparaît comme un temps dont on ne fait rien. Pendant ce temps, le métro s’arrête de plus en plus tard ; on peut regarder la télé 24 heures sur 24 : tout se passe comme si on ne s’arrêtait jamais…
Mais le hic, c’est que petits ou grands se lèvent à la même heure qu’avant, autour de 7 heures. En 50 ans, nous avons ainsi perdu 1 h 30 de sommeil par nuit. Pour un enfant de 6 ans qui a besoin d’une dizaine d’heures de sommeil par nuit, se lever aussi tôt exigerait qu’il ferme ses volets et ses yeux vers 21 heures. Or, c’est en général l’heure où il bataille pour regarder la télé ou rester avec ses parents.
Besoin de sommeil
L’enfant perçoit bien le mouvement quasi perpétuel de la vie et de son environnement. Il comprend qu’il « rate » quelque chose en allant au lit. D’où son envie de revenir faire un tour dans le salon, pour un bisou, ou pour « 10 minutes du match, et je m’en vais à la mi-temps »…
Quant à l’enfant anxieux, sa crainte est qu’il pourrait lui arriver pendant la nuit quelque chose qu’il ne pourra pas contrôler puisqu’il dort. Dans son cas, dormir est donc associé à une menace : on comprend qu’il ait du mal à fermer l’œil !
Enfant ne voulant jamais aller se coucher : le témoignage d’une maman
Éliane, 40 ans, est maman de deux filles de 7 et 3 ans. Elle détaille son expérience dans ce témoignage…
À 12 mois, ma fille aînée se réveillait encore 5-6 fois par nuit. Son père, qui culpabilisait de la voir peu, se levait pour donner un bib’ ou changer sa couche. Puis la seconde est née… et nous partions sur les mêmes bases ! Mais la fatigue s’était accumulée ; j’ai fait une grosse déprime. Le médecin m’a expliqué que le manque de sommeil y était pour beaucoup.
Les filles devaient comprendre que la nuit, ce n’était pas fait pour réclamer papa, maman, ou le bib’. Ça a été le déclic : nous avons changé d’attitude.
On s’assure qu’elles n’ont rien de grave mais on ne les sort plus de leur lit… et on ne bouge plus du nôtre ! Elles ont pleuré pendant quelques nuits. Mais ça s’est vite tassé quand elles ont vu qu’on tenait bon. Ça fait six mois qu’on redort bien.
Enfant ne voulant jamais aller se coucher : sources et notes
– ” Maintenant, tu restes dans ton lit “, Dr Stéphane Clerget et Anne Lamy, éditions Albin Michel, janvier 2008.
– Institut du sommeil et de la vigilance. Passeport pour le sommeil, Isv et Sfrs.