Mon enfant a la grippe

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Le virus de la grippe est une infection des voies respiratoires. Chaque année, en France, environ 2 à 7 millions de personnes sont touchées par la grippe. Et un enfant sur trois serait affecté.

En pleine période épidémique, le virus de la grippe se transmet facilement. Les plus exposés et les plus souvent touchés sont les enfants chez qui les conséquences sont quelquefois graves. Le virus se transmet par des éternuements, une toux, des postillons d’une personne contaminée. La grippe peut aussi s’attraper par contact direct, par les mains notamment.

Une personne infectée peut être contagieuse environ deux jours avant l’apparition des symptômes et jusqu’à cinq jours après. Les milieux scolaires, les crèches sont particulièrement propices à la propagation du virus.

Il est important de faire un diagnostic précoce chez les plus petits, pour entreprendre ce qu’il faut. Ceci est d’autant plus nécessite que l’enfant souffre de problèmes particuliers chroniques (respiratoires, métaboliques…).

Lorsqu’il s’agit d’un très jeune enfant, mieux vaut consulter un médecin dès que des symptômes grippaux apparaissent. On peut consulter un médecin généraliste ou un pédiatre. En plus du diagnostic, il prescrira le meilleur traitement à prendre pour soigner la grippe de votre enfant. Dans certains cas, une hospitalisation est indispensable.

L’idéal serait d’éviter la transmission du virus de la grippe chez l’enfant, mais cet objectif est difficile à atteindre en période d’épidémie. Le mieux – mais impossible à faire, serait d’isoler l’enfant. On peut cependant essayer d’éviter les lieux publics. A lire cet article rédigé avec un pédiatre.

Grippe chez l’enfant : les causes

Les enfants sont particulièrement concernés par la grippe. En France, en période épidémique – c’est-à-dire quand des cas de grippe se multiplient, on estime qu’en moyenne un enfant sur trois est touché (contre seulement un adulte sur dix).

La cause principale de la grippe chez l’enfant est liée à leur mode de vie. La garderie, la crèche, l’école favorisent la propagation du virus de la grippe. Un enfant grippé peut être contagieux sept jours après le début des symptômes. Autre raison : les enfants sont rarement vaccinés (sauf ceux souffrant d’une affection particulière).

La cause de la grippe est la contraction d’un virus – virus influenza de type A, B ou plus rarement C – qui se propage et se multiplie dans les voies respiratoires. C’est par des petites gouttelettes de salive, le contact avec des mains infectées… que se fait la contamination.

Chaque année ce virus mute. Pour cette raison, un nouveau vaccin est mis au point. Dans le passé, ce virus s’est montré parfois très virulent. C’est pourquoi des réseaux de surveillance ont été mis en place dans de nombreux pays. Ces réseaux permettent de suivre attentivement chaque année l’évolution des vagues épidémiques et d’analyser le ou les virus en cause pour fabriquer le vaccin le plus adéquat.

Grippe chez l’enfant : les symptômes

Les principaux symptômes de la grippe chez l’enfant sont : une forte fièvre, une toux, des courbatures, une fatigue, des maux de tête, des douleurs musculaires. Mais il arrive que les manifestations soient moins franches, surtout chez le jeune nourrisson, avec – en particulier – la survenue de troubles digestifs. Le principal problème de la grippe chez le jeune est lié aux complications.

Les symptômes diffèrent souvent en fonction de l’âge de l’enfant.

Avant l’âge de cinq ans : le nourrisson peut déclarer une forte fièvre, sans qu’il y ait obligatoirement une toux ou des sécrétions nasales. L’enfant peut souffrir de troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhées…) avec de la fièvre, évoquant une contamination par un autre type de virus que celui de la grippe. Les symptômes peuvent être trompeurs, et pour le médecin, le diagnostic est parfois difficile à poser. Chez les tout-petits, en raison de signes cliniques majeurs (forte fièvre prolongée, perte de poids correspondant à une déshydratation) une hospitalisation peut être nécessaire.

Au-delà de cinq ans : les signes ressemblent généralement à ceux de l’adulte, avec une forte fièvre, une baisse de la température, puis une remontée soudaine (on dit que la fièvre décrit un V). Les autres symptômes sont des frissons, des maux de tête, une grande fatigue, une toux, des courbatures.

L’état général de l’enfant compte beaucoup pour envisager à consulter. N’hésitez pas à prendre l’avis d’un médecin si votre enfant demeure fatigué, sans entrain, même après avoir pris un médicament visant à faire baisser la fièvre. Bien entendu d’autres symptômes doivent être pris en compte : maux de tête, troubles digestifs…

Comment faire la différence entre un simple rhume et une grippe chez l’enfant ?

Un rhume correspond à une rhinite (atteinte inflammatoire du nez et arrière-nez) ou à une rhinopharyngite (avec en plus atteinte de la gorge). Très souvent l’origine est infectieuse, surtout l’hiver. C’est généralement un virus (rhinovirus, coronavirus…) qui est responsable. Ces virus saisonniers sont différents de celui de la grippe, et les troubles qu’ils engendrent sont souvent moins sévères. Une fièvre (un à quatre jours), des maux de gorge (en avalant), une toux, un nez qui coule… sont les symptômes les plus classiques qui durent une huitaine de jours.

Grippe chez l’enfant : les complications

Les complications de la grippe chez l’enfant peuvent être nombreuses. A commencer par des risques de convulsions chez de petits enfants souffrant d’une forte fièvre.

L’otite est aussi une complication survenant fréquemment, soit due au virus grippal lui-même, soit par une surinfection bactérienne. D’autres fois : une surinfection pulmonaire surtout chez les enfants déjà gênés par des problèmes respiratoires, ou encore une méningite. Une grippe aggrave l’asthme.

Dans de très rares cas, il peut se produire une encéphalite ou des problèmes neurologiques ou musculaires (myosite aiguë bénigne). Il arrive que ces complications soient graves, comme une pneumonie par surinfection.

Elles sont malheureusement fréquentes chez les nourrissons et les jeunes enfants. Elles peuvent être majeures, entraînant chaque année de nombreuses hospitalisations, et parfois même quelques décès.

Le diagnostic

L’examen de l’enfant et la connaissance d’une période épidémique peuvent suffire à poser un diagnostic. Mais parfois les symptômes sont trompeurs. Pour être certain du diagnostic, le médecin pourrait utiliser un test simple, le TDR (Test de diagnostic rapide). Il s’agit de prélever des sécrétions dans le nez ou dans la gorge avec un petit écouvillon et grâce à un réactif, le virus de la grippe est identifié… ou pas. Malheureusement pour des raisons avant tout économiques, ce test est très rarement utilisé en cabinet et même à l’hôpital dans les services de pédiatrie.

Une fois l’examen terminé, le médecin prescrit un traitement. Si l’enfant est très affecté par sa maladie et en particulier par la fièvre (déshydratation, grande fatigue…), ou s’il existe des symptômes de surinfection grave, le médecin préférera hospitaliser l’enfant, surtout s’il s’agit d’un nourrisson. Chaque année, plusieurs milliers d’enfants ayant attrapé la grippe se font hospitaliser.

Grippe chez l’enfant : les traitements

En cas de fièvre chez l’enfant, voilà les premières mesures à prendre :

> On recommande de ne pas trop couvrir l’enfant et d’éviter de surchauffer la pièce. Les bains dans une eau tiède ne sont plus tellement recommandés, assez peu efficaces et pas très confortables pour l’enfant.

> On peut donner des médicaments pour faire baisser la température. La plupart des pédiatres préfèrent le paracétamol à une posologie adaptée au poids de l’enfant (généralement 60 mg/kg/24 heures, réparti en quatre prises à intervalle régulier). Il faut aussi souvent donner à boire à l’enfant pour éviter qu’il se déshydrate, de préférence des petites quantités (1 cuillère à soupe) mais fréquemment (toutes les 10 mn) et surtout sans forcer l’enfant.

Le médecin commence par donner des conseils pour traiter la grippe et éviter que l’enfant ait trop chaud, pour le faire boire, et des recommandations de surveillance (en particulier son poids si l’enfant est très petit).

En plus de prescrire un traitement contre la fièvre, si le médecin est certain qu’il s’agit d’une grippe et que les symptômes ont démarré il y a moins de 48 heures, un médicament antiviral peut être prescrit. Il est indiqué pour les enfants de plus d’un an, à prendre par voie orale durant cinq jours. Dans les faits, ce traitement antiviral est très rarement prescrit, sauf parfois chez des enfants fragilisés par une maladie chronique (asthme, diabète…).

A titre prophylactique, le médecin peut aussi prescrire ce traitement en action préventive. Si par exemple, des proches de l’enfant sont grippés, ou même en période épidémique, ce traitement à prendre par voie orale sera prescrit durant plusieurs jours.

En cas de surinfection (otite, infection broncho-pulmonaire), un antibiotique peut être prescrit.

Grippe chez l’enfant : et le vaccin ?

En France, la vaccination antigrippale infantile n’est pas conseillée de manière systématique et n’est pas indiquée de manière collective à tous les enfants. En revanche, il est recommandé en cas de fragilité liée à une maladie particulière (asthme, diabète, mucoviscidose…).

Avant six mois, la vaccination contre la grippe est contre-indiquée chez l’enfant. A partir de ce moment, elle n’est recommandée que chez les enfants atteints de certaines pathologies (souffrant de problèmes respiratoires, d’asthme, d’un diabète, d’une maladie cardiaque, d’une insuffisance rénale, etc.).

Un vaccin par voie nasale est également disponible pour les enfants souffrant d’une de ces maladies et âgés de 2 à 17 ans.

Participez vous-même à la surveillance de la grippe en France !

Il suffit de vous inscrire à GrippeNet.fr (participation anonyme), chacun peut jouer un rôle dans la surveillance de la grippe afin d’aider les chercheurs à mieux comprendre cette épidémie hivernale ! Pas besoin d’être malade pour participer. GrippeNet.fr est mis en place par le réseau Sentinelles (Inserm – Université Pierre et Marie Curie) et l’Institut de Veille Sanitaire.

Grippe chez l’enfant : les conseils du médecin spécialiste

Interview du Dr Hervé Haas, médecin spécialiste, chef du service des urgences pédiatriques au CHU de Nice.

Chez l’enfant, la grippe peut-elle être grave ?

Dr Hervé Haas : Elle peut en effet avoir de graves conséquences. D’abord en raison du virus lui-même. Il risque en effet de se multiplier ailleurs que dans les poumons, dans d’autres organes comme le coeur. Il arrive aussi que la grippe favorise la survenue d’autres infections à pneumocoque ou à méningocoque, et peut alors engendrer une méningite, par exemple.

Pourquoi les tests de diagnostic rapide sont si peu utilisés par les médecins ?

Dr H. H. : La principale raison est d’ordre économique. Ces tests ne sont pas pris en charge par l’ Assurance maladie, et dans les cabinets privés comme dans les hôpitaux, ils sont trop peu utilisés. Pourtant, ils pourraient être très utiles puisque chez l’enfant le diagnostic clinique n’est pas toujours facile. Les prix de ces examens sont en train de baisser un peu pour atteindre environ trois euros par test. Cela sera-t-il suffisant pour envisager leur remboursement ?

Faut-il vacciner les enfants contre la grippe ?

Dr H. H. : En France, comme dans la plupart des autres pays européens, le vaccin contre la grippe n’est pas conseillé de manière systématique chez l’enfant. Il est par contre fortement recommandé pour certains enfants vulnérables à partir de six mois, chez ceux souffrant d’asthme, d’une mucoviscidose, de problèmes respiratoires liés à une prématurité, d’une insuffisance rénale, d’un diabète, d’une maladie cardiaque, d’une thalassémie, d’une drépanocytose, chez des enfants immunodéprimés (sous chimiothérapie, infectés par le VIH …), ou des enfants devant prendre au long cours un traitement par aspirine.

[NDLR : Un vaccin contre la grippe est désormais disponible par voie nasale pour les enfants âgés de 24 mois à 17 ans révolus, souffrant d’une pathologie sous-jascente].

Grippe chez l’enfant : les conseils du médecin homéopathe

Interview du Dr Dominique Jeulin, médecin homéopathe.

En cas de grippe, peut-on prescrire de l’homéopathie à un enfant ?

Dr Dominique Jeulin : On peut donner les mêmes médicaments homéopathiques chez l’enfant comme chez l’adulte. Ils sont choisis en fonction des symptômes (fièvre, maux de tête, courbature…). Chez les enfants qui sont habituellement rarement malades, un traitement de terrain n’est pas nécessaire. Dans tous les cas, en marge du traitement homéopathique, il faut bien sûr surveiller l’état général de l’enfant, et être très vigilant avec les nourrissons.

Que donne-t-on en homéopathie ?

Dr D. J. : Les médicaments homéopathiques indiqués dans la grippe sont nombreux. En voici quelques exemples :

  • Gelsemium 9 CH : 3 granules toutes les heures au début des manifestations, si en plus des symptômes de la grippe, l’enfant a des frissons, des tremblements, et n’a pas soif.
  • Eupatorium perfoliatum 9 CH : 3 granules toutes les heures au début, si en plus des frissons et des tremblements, l’enfant se plaint de fortes douleurs à la tête, aux yeux (à la pression des globes oculaires) et de douleurs osseuses.
  • Arnica 9 CH : 3 granules toutes les heures au début des symptômes, si l’enfant est très agité, se plaint de douleurs musculaires, de courbatures.
  • Oscillococcinum® : une dose toutes les six heures dès les premiers symptômes, en ne dépassant pas trois doses.

Peut-on utiliser l’homéopathie pour éviter d’attraper la grippe ?

Dr D. J. : Il existe un grand nombre de protocoles différents. On peut utiliser durant quatre mois, une dose tous les 15 jours d’Influenzinum 15 CH + Oscillococcinum®. Ou encore une dose tous les 15 jours d’Influenzinum 15 CH + sérum de Yersin 15 CH, si la personne est sujette à des infections pulmonaires. Chez les enfants souffrant d’infections respiratoires récidivantes, il est préférable de consulter un médecin homéopathe qui lui prescrira un traitement de terrain.

Grippe chez l’enfant : sources et notes

– Bégué P., Particularités cliniques de la grippe de l’enfant, Arch Pediatr 2000 ; 7 (3) : 475-478.
– Weil-Olivier C., La grippe de l’enfant, la lettre d’infectiologie 2000 ; tome XV : 110-116.
– Société française de pédiatrie (SFP).
– Calendrier vaccination et recommandations vaccinales de 2014, Ministère de la Santé.

Auteur : Dr Nicolas Evrard et Claire Lavarenne.
Consultant médical : Dr Hervé Haas, chef de service des urgences pédiatriques au CHU-Lenval de Nice.

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