Avoir un petit pénis – voire un micropénis – est une vraie crainte chez un certain nombre d’hommes… une crainte qui, d’ailleurs, ne correspond pas forcément à la réalité.
La dysmorphophobie est un trouble lié à une représentation mentale erronée de la taille de son sexe. Cette fausse idée peut devenir particulièrement obsédante pour certains hommes et engendrer parfois un véritable complexe rendant difficile, voire impossible, toute relation sexuelle.
Un médecin, ou un urologue est la première personne à consulter.
Mais quand effectivement, cet organe génital n’est pas très développé, les hommes concernés vivent souvent assez mal cette situation. Un micropénis est un pénis adulte qui mesure moins de 8 centimètres en érection. Un micropénis est un problème réel, mais pas très fréquent.
Cependant, on a constaté que le nombre de bébés nés avec un micropénis est en augmentation (un phénomène que l’on n’explique pas encore très bien). Les toxiques environnementaux seraient incriminés : pesticides, insecticides… pourraient avoir une incidence sur la taille du sexe des petits garçons.
Diagnostic à la naissance
Il est important de pouvoir intervenir vite lorsqu’un garçon naît avec un micropénis. Le dépistage est en effet fondamental. On doit agir avant la puberté pour pouvoir donner un traitement hormonal.
La taille moyenne d’une verge de nouveau-né est de 4 cm. Jusqu’à 12 ans, la verge mesure en moyenne 6 cm. C’est après la puberté, sous l’action de la testostérone que la verge s’allonge pour atteindre sa taille adulte de 14 cm en moyenne, en érection.
Lorsqu’un petit garçon vient au monde avec un pénis trop petit, on peut en parler au médecin, si le praticien ne l’a pas remarqué lui-même. Il faudra bien sûr consulter un pédiatre. Un traitement peut être prescrit : l’injection d’hormones (de testostérone) jusqu’à la puberté. Après ce traitement, la verge aura augmenté de taille.
Après la puberté, ce traitement par testostérone n’est pas efficace, et donc inutile. Ce traitement doit être bien entendu conduit sous surveillance médicale stricte.
Micropénis – petit pénis : Les causes et les traitements
Les causes sont assez nombreuses et pas vraiment connues avec certitude. Elles peuvent être liées à :
> une certaine insensibilité aux androgènes (hormones mâles).
> une malformation, avec ou sans anomalie, des chromosomes.
> une cause environnementale. C’est la raison la plus suspectée actuellement. De plus en plus de médecins et biologistes estiment que les insecticides pourraient provoquer un défaut de développement des organes génitaux masculins in utero chez le foetus.
Les traitements
Si l’homme souffre d’une dysmorphobie, le chirurgien ne peut et ne doit rien faire. L’homme a une image mentale erronée. Le sexe n’est pas réellement trop petit, c’est sa représentation mentale qui est altérée. La solution est d’aller consulter un psychologue. Attention aussi à certains sites internet où des marchands d’illusion n’apporteront pas la véritable solution au problème…
L’opération
Si une indication chirurgicale est retenue, là encore attention aux propositions miraculeuses et mensongères. Intervenir à mauvais escient sur une verge, peut avoir des conséquences graves. En fait, les possibilités chirurgicales ne sont pas très nombreuses
> La section du ligament suspenseur de la verge. C’est la technique la plus simple. La verge est attachée à l’os du pubis par un ligament. La section de ce ligament peut permettre à la verge de sortir du corps de deux à trois centimètres (au grand maximum). Généralement moins…
> La lipo-aspiration des graisses du bas ventre. Un micro-pénis est parfois associé à un embonpoint du ventre. Cette opération peut donc permettre de faire ressortir le pénis…
Pour des verges très fines, des techniques de greffes existent pour gagner en circonférence. Cela joue sur l’apparence de la verge qui sera plus large au repos, mais pas sur sa longueur en érection. Le chirurgien incise la verge sur toute sa longueur et élargit l’enveloppe interne, avec un patch biologique sur toute la longueur.
Une autre technique pour augmenter la circonférence est l’injection de graisse Cette dernière est prélevée des cuisses et elle est injectée sous la peau de la verge. Le risque est la survenue de nodules.
Auteur : Sylvie Charbonnier.
Consultant expert : Pr Pierre Costa, urologue andrologue au CHU de Nîmes.