La ménopause apparaît à un tournant de la vie de toutes les femmes. C’est une période physiologique de la vie de la femme où les ovaires cessent de produire les hormones de la reproduction (progestérone et oestrogènes). Conséquemment, les règles disparaissent, et la femme perd sa fertilité.
La ménopause apparaît aux alentours de 50 ans. Une femme est considérée comme étant ménopausée après au moins 12 mois d’arrêt des règles.
En France, 7 % des femmes de 40-44 ans, et 83 % des femmes de 50-54 ans sont ménopausées. Quand la ménopause survient avant 40 ans, on parle de ménopause précoce.
Lorsqu’on parle de la ménopause, il est important de distinguer plusieurs phases :
- Préménopause : période de transition hormonale, qui correspond à la disparition graduelle de l’ovulation et un début du ralentissement du fonctionnement des ovaires. Elle s’étend sur une période de 2 à 7 ans avant la ménopause, et peut commencer vers le début de la quarantaine.
- Ménopause : arrêt définitif du fonctionnement des ovaires, donc par l’arrêt des menstruations. Elle survient en moyenne à l’âge de 51 ans.
- Postménopause ou ménopause confirmée : la période qui suit la ménopause, c’est-à-dire l’arrêt définitif des menstruations.
- Périménopause : période débutant environ 2 ans avant et se terminant environ 2 ans après la ménopause (en général entre 49 et 53 ans environ).
Présentation schématique des différentes phases :
Des signes avant coureurs peuvent apparaître plusieurs années avant la ménopause, c’est la préménopause. Les symptômes, dont l’intensité varie d’une femme à une autre, peuvent être assez gênants.
Voici les symptômes typiques :
- une humeur changeante,
- des cycles menstruels irréguliers,
- quelques bouffées de chaleur,
- une moindre libido,
- des rapports sexuels douloureux, etc.
Certaines femmes ont la chance de ne souffrir d’aucun symptôme. Mais pour toutes les femmes ménopausées, la privation d’oestrogènes favorise certaines pathologies, dont l’ostéoporose et les maladies cardio-vasculaires.
Cependant, ces pathologies peuvent être évitées la plupart du temps en diminuant les facteurs de risques : en mangeant moins, mieux, en faisant un peu d’exercice physique.
Ménopause : les causes
Quand on évoque les causes de la ménopause, il faut distinguer les causes de la ménopause naturelle des causes de la ménopause précoce.
1- Les causes de la ménopause naturelle
La ménopause naturelle est une conséquence du vieillissement cellulaire de l’organisme. Ce dernier induit un épuisement du stock de follicules ovariens, et donc un l’arrêt de l’ovulation.
St s’ensuit l’arrêt de la production d’hormones ovariennes (oestrogène et progestérone) en cause dans l’apparition des symptômes de la ménopause. Le plus évident étant l’arrêt des règles (ou menstruations).
La ménopause naturelle survient le plus souvent aux alentours de 50 ans. En France, 83 % des femmes de 50-54 ans sont ménopausées.
Lorsque la ménopause survient avant 40 ans, on parle de ménopause précoce. Celle-ci nécessite une prise en charge spécifique par un médecin pour éviter en particulier de souffrir d’une ostéoporose.
Les taux hormonaux après la ménopause (valeurs moyennes) :
Hormone | Concentration dans le sang |
---|---|
Hormone folliculostimulante (FSH) | > 50 mUI/ml |
Hormone lutéinisante (LH) | 20 à 100 mUI/ml |
Oestradiol | 5 à 20 pg/ml |
Estrone | < 40 pg/ml |
Progestérone | < 1 ng/ml |
Testostérone | < 0,8 ng/ml |
Légende :
UI = Unité internationale : unité de mesure utilisée en pharmacologie pour la quantité d’une substance (hormones, médicaments, …).
ng = nanogramme : 10-9 gramme, 1 milliardième de gramme)
pg = pictogramme : 10-12 gramme, 1 millième de milliardième de gramme.
2- Les causes de la ménopause précoce
La ménopause précoce concerne 1% des la population féminine. Elle peut-être de cause chirurgicale (en cas d’ovariectomie, autrement dit de l’ablation des deux ovaires), de cause génétique (le syndrome de Turner), ou de cause multifactorielle. Dans ces deux dernier cas, les follicules ovariens s’épuisent de manière précoce et stoppent la production d’oestrogènes.
C’est ce qu’on appelle une insuffisance ovarienne. Des mutations génétiques ont été mises en cause dans certaines études scientifiques. Aussi, des agents toxiques, comme les pesticides ou les perturbateurs endocriniens, pourraient potentiellement favoriser l’apparition d’une ménopause précoce.
Ménopause : les symptômes
Les symptômes de la ménopause ne sont pas systématiques, et certaines femmes se trouvent en ménopause sans ressentir le moindre symptôme (ou presque). Cependant, chez certaines femmes, des symptômes peuvent être très incommodants.
Les symptômes climatériques
La ménopause se manifeste chez un certain nombre de femmes par des symptômes climatériques (le climatère est la ménopause), à savoir : des bouffées de chaleur plus ou moins importantes, accompagnées de sueurs et de rougeurs du visage quelquefois déplaisantes.
Ces bouffées de chaleur peuvent être intenses au point de réveiller la femme la nuit ou d’entraîner une certaine gêne quand elles apparaissent le jour devant tout le monde.
L’impact “psychologique”
Une instabilité de l’humeur peut apparaître aux alentours de la ménopause comme :
- une certaine irritabilité,
- une anxiété,
- des troubles de l’attention et de la mémoire,
- une fatigue,
- une insomnie,
- une baisse de libido,
- etc.
Les symptômes “physiques”
La sécheresse de la peau et des muqueuses s’accélèrent au moment de la ménopause : peau qui tire et se ride, muqueuse vaginale sèche, inconfort ou douleurs lors des rapports sexuels.
Il peut aussi apparaître des symptômes urinaires, comme des fuites urinaires à l’effort (éternuement, toux, fou rire), secondaires à une perte de tonicité du périnée.
D’autres symptômes, comme des raideurs articulaires, une fonte musculaire peuvent apparaître à l’âge de la ménopause.
De même, au grand dam des dames, une prise de poids peut survenir, avec un dépôt de graisse privilégié au niveau de la taille et des hanches.
Quelles sont les causes de la sécheresse vaginale ?
Les causes de la sécheresse vaginale peuvent être multiples, la ménopause peut être l’une d’elles. Il est éssentiel de les déterminer pour pouvoir trouver un traitement adapté.
Ménopause : nos conseils
La ménopause signe concrètement la porte d’entrée vers la vieillesse, avec son cortège de maladies plus ou moins évitables.
Il est en tout cas évident que les femmes ménopausées, ou sur le point de l’être, doivent prendre soin d’elles.
La cinquantaine est une période de vie qui peut être critique. L’organisme vieillit dans son ensemble, les performances s’atténuent, les enfants quittent ou ont quitté le cocon familial, etc. Les questions sur la vie, le passé, l’avenir, le couple sont à l’ordre du jour.
Des soucis avec ses enfants ou ses propres parents, des difficultés professionnelles, l’apparition de rides, une moindre performance physique et intellectuelle (etc.) font que le vieillissement, à l’ère du tout « jeune », peut être difficile à accepter. Les maladies qui apparaissent dans cette tranche d’âge (cancer, accidents cardiaques, etc.) sont une rude épreuve pour certaines.
Pour prévenir ces maladies, il importe de prendre soin de soi et de son alimentation : manger moins mais manger mieux, avoir une activité physique régulière. C’est-à-dire au minimum marcher plusieurs dizaines de minutes par jour, monter les escaliers à pied, faire des balades, etc.
Cela permet également de réduire le risque cardio-vasculaire, accru lors de la ménopause. En effet, dès lors que la sécrétion d’oestrogènes cesse, le risque de maladie cardio-vasculaire rejoint celui de l’homme. Avec une fréquence accrue de troubles cardio-vasculaires, à savoir :
Mais la ménopause n’est pas le seul facteur de risque. Il peut être potentialisé par d’autres facteurs comme le tabac, l’alcool, le diabète, l’obésité, les troubles du métabolisme des lipides, la sédentarité, voire les antécédents familiaux de maladies cardio-vasculaires. D’où la nécessité de retrouver une bonne hygiène de vie !
Ménopause : les traitements
Le Traitement Hormonal Substitutif (THS) de la ménopause est un traitement hormonal qui se substitue aux hormones normalement sécrétées par les ovaires avant la ménopause. On parle également de THM (traitement hormonal de la ménopause).
Il est constitué de l’association de deux hormones : les oestrogènes et la progestérone. Les oestrogènes diminuent les symptômes climatériques dont les bouffées de chaleur et le risque d’ostéoporose, tandis que la progestérone contrebalance l’action des oestrogènes et diminue le risque de développer un cancer du corps de l’utérus.
Si la patiente a subi une hystérectomie, c’est-à-dire l’ablation de l’utérus, elle n’aura pas besoin de prendre de la progestérone.
Le Traitement Hormonal substitutif se présente de différentes manières : timbres, sprays, comprimés, crème. Il est indiqué pour des symptômes climatériques gênants, ou dans le cas d’une ménopause précoce. Il a aussi un intérêt dans la diminution du risque d’ostéoporose.
Le Traitement Hormonal substitutif peut être prescrit seulement en l’absence de contre-indications, comme des antécédents de cancer du sein, de maladie thrombo-embolique, de maladie cardio-vasculaire, etc.
La patiente et son médecin doivent discuter ensemble des bénéfices attendus et des risques encourus avec ce traitement. Comme pour tout traitement médical, ce traitement doit être prescrit si le bénéfice est net par rapport au risque encouru. C’est une discussion que les femmes en période de ménopause auront avec leur médecin traitant ou leur gynécologue. La décision finale revient à la patiente. Le Traitement Hormonal substitutif est alors prescrit pendant quelques années en continu à doses optimales.
Le médecin doit revoir sa patiente régulièrement pour évaluer l’efficacité du traitement, pour revoir si nécessaire les posologies ou envisager son arrêt au bout de 3 ou 5 ans.
La surveillance gynécologique est indispensable.
Un grand débat international a eu lieu en 2003 sur l’intérêt du traitement hormonal substitutif de la ménopause. L’AFSSAPS (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé) a écrit un document daté du 19 Décembre 2003 sur la « Mise au point sur le traitement hormonal substitutif (THS) de la ménopause ».
Ménopause : sources et notes
– Traitements hormonaux substitutifs de la ménopause, douze messages clés à destination des femmes, Anaes, Afssaps, 2004.
– Intérêts des dosages hormonaux femmes de FSH et de LH chez les femmes à partir de 45 ans, HAS, 2005.
– La ménopause, www.inserm.fr, Octobre 2012
– Information sur le traitement hormonal substitutif de la ménopause – Questions/réponses, http://ansm.sante.fr/, juillet 2007