La méningite est une inflammation des méninges d’origine infectieuse. L’infection peut être due à une bactérie, un virus, et beaucoup plus rarement à un parasite ou un champignon.
Les méninges constituent une sorte d’enveloppes protectrices du système nerveux central représenté par le cerveau et la moelle épinière. Elles évitent qu’il soit en contact direct avec les os (vertèbres et os du crâne).
Les méninges contiennent le liquide céphalo-rachidien (LCR) dans lequel baignent les structures nerveuses.
Les méningites virales, les plus fréquentes, sont très souvent bénignes. À l’opposé, les méningites bactériennes sont gravissimes, d’autant plus que le diagnostic et la mise sous antibiotiques est tardive. La symptomatologie et la ponction lombaire (effectuée en urgence) permettent de faire le diagnostic précis.
Les méningites touchent préférentiellement l’enfant, l’adolescent et l’adulte jeune. Heureusement, les méningites bactériennes sont rares en France.
Des vaccins contre la méningite existent. Ils ne sont pas obligatoires, mais fortement conseillés. C’est le cas du vaccin contre le pneumocoque et contre l’haemophilus influenzae (2 injections à 2 et 4 mois et un rappel à 11 mois), ainsi que le vaccin contre le méningocoque C, et celui contre le méningocoque A recommandé notamment lors de voyages en pays endémique. D’autres existent, comme le vaccin contre le méningocoque B.
La zone d’endémie des méningites bactériennes s’étend en Afrique sub-saharienne du Sénégal à l’ouest jusqu’à l’Éthiopie à l’est. C’est là que l’on enregistre les taux les plus élevés de prévalence de cette maladie.
C’est pourquoi, lors des déplacements dans les pays d’Afrique, il est indispensable de se protéger.
Auteurs : Dr MC Bonduelle, Dr Nicolas Evrard et Dr Ada Picard.
Méningite : les causes
Les principales causes des méningites sont des agents infectieux : en grande majorité des bactéries ou des virus.
1 – Les méningites bactériennes.
Dans les méningites bactériennes, plusieurs microbes peuvent être mis en cause : le méningocoque dit aussi Neisseria meningitidis, le pneumocoque, l’haemophilus influenzae ainsi que le Bacille de Koch (responsable de la tuberculose). D’autres bactéries, plus courantes, telles que le streptocoque ou le staphylocoque peuvent également être responsables de méningites.
Le méningocoque ou Neisseria meningitidis est le plus susceptible de provoquer des épidémies importantes. Il en existe plusieurs types, dont les plus connus sont les méningocoques A, B ou C.
La contamination des méninges par la bactérie peut provenir d’une infection de proximité, ORL le plus souvent (par exemple, une sinusite ou une angine). Voire d’une septicémie, lorsqu’une infection bactérienne à distance se propage dans le sang et véhicule la bactérie jusqu’au système nerveux central.
Enfin, dans le cas de l’infection à méningocoque, la transmission se fait de manière inter-humaine, par les gouttelettes de sécrétions respiratoires ou buccales. Un contact étroit et prolongé (baiser, éternuement et toux rapprochée), ou la proximité physique avec une personne infectée (séjour en dortoir, partage de couverts, etc.) favorise la propagation de la maladie. La période d’incubation est en moyenne de 4 jours, mais elle peut être comprise entre 2 et 10 jours.
Les virus mis en cause dans les méningites virales sont principalement les ente´rovirus, voire les virus de l’herpès (HSV-1 et HSV-2), de la varicelle, des oreillons, ou du SIDA (VIH).
La méningite est rarement la première manifestation de ces infections, mais peut apparaître comme une complication. La cause de la contamination varie en fonction du virus concerné.
Méningite : les symptômes
Les symptômes de la méningite les plus évocateurs sont les violents maux de tête associés à de la fièvre.
Ce mal de tête peut être associé à un symptôme assez spécifique de la méningite : la raideur de la nuque (douleur dans le dos lors de la flexion du cou).
Le plus souvent, le sujet souffre également de :
- de vomissements
- de nausées.
- d’une sensibilité accrue face à la lumière et au bruit.
À l’extrême, des symptômes neurologiques peuvent être observés :
- prostration,
- confusion,
- crise d’épilepsie,
- voire des signes d’atteinte cérébrale localisée (troubles de la vision, paralysie, etc.).
Ces symptômes doivent notamment faire suspecter une diffusion de l’infection au niveau de l’encéphale, appelée méningo-encéphalite.
La présence d’un purpura sur le corps (petites taches violacées) doit faire suspecter une méningite à méningocoque. Si les taches s’étendent très rapidement, elles constituent une urgence thérapeutique.
À l’examen, en cas de violents maux de tête accompagnés de fièvre, le médecin doit rechercher une raideur de la nuque et la présence d’un purpura.
En cas de doute, il est impératif d’hospitaliser le patient, au moins pour faire une ponction lombaire qui confirmera ou infirmera le diagnostic.
Chez le nourrisson
Chez le nourrisson, le diagnostic est particulièrement difficile à faire. Il faut y penser si un bébé a un comportement inhabituel, qu’il a de la fièvre, est agité ou somnolent.
Chez le nourrisson, c’est l’hypotonie axiale (bébé mou), plus que la raideur de nuque, qui doit être recherchée. Parfois, la fontanelle est bombée. Mais ce symptôme est évocateur lorsque le bébé est calme, et en dehors des cris. Au moindre doute, il faut hospitaliser le bébé pour faire une ponction lombaire.
Méningite: Les traitements
Avant de mettre en place le traitement, la ponction lombaire doit être réalisée en urgence. La ponction lombaire est un geste simple, normalement non douloureux. Elle permet de recueillir du liquide céphalo-rachidien. Une petite anesthésie locale peut être faite avant l’introduction du trocart. Cet examen consiste à recueillir un peu de liquide céphalo-rachidien qui sera analysé en laboratoire (et rechercher l’agent infectieux en cause).
Si le liquide céphalo-rachidien est trouble, voire purulent, cela signe une infection bactérienne. Dans ce cas, il faut instaurer en urgence un traitement antibiotique qui sera adapté à la bactérie dès que les résultats de laboratoire seront connus. Un traitement par cortisone pourra être associé.
Si le liquide est clair et les signes cliniques non alarmants, la méningite est probablement d’origine virale. Dans ce cas, le traitement est seulement symptomatique, et les antibiotiques n’ont aucun intérêt.
En général, devant une suspicion de méningite, les laboratoires de l’hôpital sont véloces et les résultats des examens sont rapidement connus.
La méningite bactérienne à méningocoque est une maladie très contagieuse, à déclaration obligatoire.
Lorsqu’une méningite à méningocoque est diagnostiquée, des précautions sont à prendre auprès de l’entourage du malade. Il faut instaurer un traitement préventif chez les personnes qui ont été en contact direct avec le malade durant les 10 jours précédent la déclaration de la maladie. Un traitement antibiotique de courte durée est suffisant. Parfois une vaccination à plus grande échelle de l’entourage (école) est préconisée.
Méningite: Les vaccins
Les méningites sont devenues assez rares en France depuis qu’il existe des vaccins fortement conseillés : contre les méningocoques A et C, contre le pneumocoque, contre l’haemophilus influenzae, et bien sûr le BCG contre la tuberculose.
Les vaccins recommandés en France dès l’enfance sont ceux contre le méningocoque C (une dose dès 1 an) et contre le pneumocoque, et l’haemophilus influenzae (2 injections à 2 et 4 mois et un rappel à 11 mois). On dispose aujourd’hui d’un vaccin contre le méningocoque B. Il peut être utilisé de façon épisodique quand un ou des cas de méningite B ont été détectés, et ce vaccin peut être utilisé pour protéger dans une région des personnes qui pourraient être en contact avec la bactérie.
Les méningites à méningocoque sont beaucoup plus courantes en Afrique. Il est fortement conseillé de vacciner les jeunes enfants et adolescents qui se rendent dans ces pays. Demandez conseil à votre médecin, s’il ne peut pas vous répondre, il vous orientera vers le service de maladies infectieuses le plus proche.
Sources et notes
– Item n° 96 : Me´ningites infectieuses et me´ningo-ence´phalites chez l’enfant et chez l’adulte, Pilly – Pre´paration ECN – Item 96, Collège des Universitaires des Maladies Infectieuses et Tropicales.
– Calendrier? des vaccinations ?et recommandations vaccinales 2014, Ministère des Affaires Sociales et de la Santé.
– Méningite à méningocoques, Aide- mémoire N°141,Novembre 2012, Organisation Mondiale de la Santé.
Auteurs : Dr MC Bonduelle, Dr Nicolas Evrard et Dr Ada Picard.