La maladie d’Osgood Schlatter correspond à une douleur survenant sur le devant du genou.
La maladie d’Osgood Schlatter n’est pas une véritable maladie, mais un trouble de l’évolution du cartilage de croissance (encore appelé « ostéochondrose de croissance »), situé à la partie antérieure du genou, juste au-dessous de la rotule.
Les raisons de la survenue de ce problème sont liées à des lésions cartilagineuses. Un traumatisme est fréquemment invoqué, en réalité, il s’agit plutôt du surmenage ou de micro-traumatismes répétés d’une zone sensible, parfois d’origine sportive.
L’endroit concerné par la maladie d’Osgood Schlatter est appelé « tubérosité tibiale antérieure », au-dessous du genou, où le tibia est relié à l’appareil extenseur de la cuisse (quadriceps) par l’intermédiaire de la rotule et du tendon rotulien.
La maladie d’Osgood Schlatter peut concerner un ou deux genoux, simultanément ou pas.
Comme pour toute douleur qui persiste chez un enfant, une consultation médicale s’impose, auprès du médecin traitant ou du pédiatre habituel.
Le diagnostic de maladie d’Osgood Schlatter est le plus souvent facilement posé par le praticien, sur le simple examen clinique.
Cet article rédigé avec un rhumatologue fait le point sur la maladie d’Osgood Schlatter : ses causes, ses symptômes et ses traitements, en donnant plein d’infos pratiques…
Maladie d’Osgood Schlatter : Les causes
Les causes de la maladie d’Osgood Schlatter sont assez clairement identifiées. Cette affection est la conséquence d’une sollicitation excessive ou d’une fragilité excessive du cartilage de croissance situé sous la tubérosité antérieure du genou (en haut et sur le devant du tibia).
La maladie d’Osgood Schlatter concerne principalement les enfants vers 10 -12 ans et les jeunes adolescents jusqu’à 15 ans pratiquant un sport de façon intensive, mais pas toujours. Les garçons sont davantage concernés que les filles. Cela peut s’expliquer par des sports tels que le foot, pratiqués plus volontiers par les garçons que par les filles. Toutefois, d’autres sports tels que le volley-ball, le basket-ball, la gymnastique ou la danse, d’une manière générale les sports qui sollicitent beaucoup l’extension, peuvent être en cause.
Mais parfois les causes ne semblent pas si évidente, et la maladie d’Osgood Schlatter survient sans qu’aucune sollicitation excessive ne puisse être retrouvée.
Parce que les causes de la maladie d’Osgood Schlatter sont liées à des problèmes touchant un cartilage de croissance situé sur l’avant du genou, en plus du médecin généraliste, il est possible de consulter un rhumatologue, un spécialiste de la rééducation fonctionnelle ou un chirurgien orthopédique qui connaissent bien cette affection.
Maladie d’Osgood Schlatter : Les symptômes
En cas de maladie d’Osgood Schlatter, les symptômes sont assez significatifs. La douleur se situe au genou, à la face antérieure, sous la rotule. Elle peut aller de la simple gêne à une douleur sévère. La douleur est dite « mécanique », survenant à la marche, la montée et descente des escaliers, l’accroupissement, la course à pieds. Autre symptôme : la position à genoux est impossible, car cela entraîne un appui exactement sur la zone douloureuse. En général, il n’y a pas de douleur nocturne.
A l’examen clinique, le médecin retrouve le point douloureux sur cette zone de la tubérosité tibiale antérieure. Il y a souvent aussi une légère tuméfaction et rarement quelques signes d’inflammation, un oedème ou une légère rougeur.
Après examen clinique, le médecin demande souvent des radiographies, notamment s’il a un doute sur le diagnostic (douleur atypique, unilatérale, âge inhabituel…).
La radiographie permettant de comparer les deux genoux, est en général normale. Son intérêt est surtout de s’assurer qu’il n’y a un problème plus grave.
Dans les formes sévères d’Osgood Schlatter, on peut constater un arrachement ou un morcellement du noyau d’ossification de la tubérosité du tibia et son ascension vers le haut, parfois des calcifications dans le tendon rotulien. Ces formes de la maladie d’Osgood Schlatter sont exceptionnelles, dans les cas négligés ou à l’occasion de réels traumatismes sportifs.
Maladie d’Osgood Schlatter : Les traitements
La première recommandation est la mise au repos par arrêt immédiat du sport. Cette mesure suffit le plus souvent. Toutefois dans les cas où la douleur persiste, on propose comme traitement une attelle amovible ou non pendant quelques semaines pour immobiliser plus complètement le genou en extension.
La prescription d’antidouleurs ou d’AINS (Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens) est rarement nécessaire. Dans les cas d’atteintes très sévères, certains traitements chirurgicaux peuvent être proposés (fixation de la tubérosité tibiale), mais cela reste exceptionnel.
Par la suite, après les traitements, les processus de guérison sont souvent longs, mais bénins : l’enfant et les parents doivent être correctement informés sur la maladie d’Osgood Schlatter et ses suites.
Généralement, après un délai de 4-6 mois à une année, parfois de deux ans, de repos sportif, la récupération est totale.
La reprise d’un sport peut être envisagée progressivement lorsque l’enfant n’a plus mal, après consultation auprès du médecin qui aura suivi l’évolution, qui orientera aussi le choix du sport. Les sports « doux » (natation, gym douce…) pourront être repris en premier, puis la course et enfin les sports d’extension : athlétisme, volley, basket. Foot et tennis, sollicitant fortement l’appareil extenseur des genoux, sont souvent les derniers à pouvoir être repris.
Les professeurs d’EPS et les moniteurs sportifs doivent être prévenus et si possible associés à cette progression.
Rarement il persiste des séquelles : tuméfaction saillante et dure de la tubérosité tibiale antérieure, qui peut être gênante esthétiquement ou fonctionnellement pour certaines professions : carreleur, maçon etc.
Maladie d’Osgood Schlatter : Sources et notes
– Mason M, et al. The effect of taping, quadriceps strengthening, and stretching prescribed separately or combined on patellofemoral pain. Physiother. 2011.
– JC Léonard et al. Complications de la maladie d’Osgood-Schlatter : les pièges d’une maladie réputée banale.Science & Sports,Vol10, Issue 2,1995, pages 95-101.
Auteur : Ladane Azernour Bonnefoy
Consultant expert : docteur Michel Samson, rhumatologue.