Maladie de Basedow

maladie de BasedowPin

La maladie de Basedow est une maladie auto-immune de la thyroïde qui se caractérise par une hyperproduction d’hormones thyroïdiennes (hyperthyroïdie).

La maladie de Basedow peut avoir des conséquences graves, notamment provoquer des problèmes oculaires et cardiaques. Elle engendre souvent un goitre (augmentation de volume de la glande thyroïde) ou une exophtalmie (saillie du globe oculaire en dehors de l’orbite).

L’exophtalmie survient plus souvent chez les femmes que chez les hommes (3 fois plus). Heureusement, elle se manifeste le plus souvent sous une forme légère et se résorbe lorsque la maladie de Basedow est traitée de manière adéquate. Mais chez une personne sur trois, elle se manifeste sous une forme sévère pouvant fortement affecter l’aspect physique : les globules peuvent s’avancer au point de gêner, voire empêcher la fermeture des yeux. Les conséquences peuvent être des yeux rouges ou secs, ainsi qu’une sensation de corps étranger. Comme l’affectation des yeux est bien visible pour tous, ces symptômes peuvent être difficile à porter psychologiquement.

La maladie de Basedow est la forme d’hyperthyroïdie la plus fréquente : elle est responsable de plus de 60 % des hyperthyroïdies et touche essentiellement les femmes (6 fois plus que les hommes). Le plus souvent, elle est diagnostiquée à l’âge adulte, mais la maladie peut également toucher les enfants ou les personnes âgées.

Le but principal du traitement de la maladie de Basedow consiste à supprimer la surproduction d’hormones thyroïdiennes et de soulager les symptômes, par exemple grâce à des médicaments inhibant la thyroïde.

Lorsque le traitement médicamenteux ne se montre pas efficace, ou en cas de rechute, il peut être nécessaire d’enlever la thyroïde (totalement ou partiellement) par une intervention chirurgicale, ou de la détruire par un traitement à l’iode radioactif. Dans les deux cas, afin de maintenir une concentration hormonale normale, le patient devra compenser l’absence de la thyroïde – et substituer les hormones thyroïdiennes – en prenant des comprimés.

Maladie de Basedow : les causes

La maladie de Basedow est une maladie auto-immune, cela signifie que la cause réside dans une mauvaise réaction de défense du système immunitaire : ce dernier agresse « sans raison » les tissus de sa propre thyroïde.

Normalement le système immunitaire combat des agents pathogènes comme des bactéries et des virus, ou d’autres substances étrangères au corps. En réaction à la présence de ces intrus, il produit des anticorps qui marquent ces agents pathogènes ou particules étrangères. Dans le cas de la maladie de Basedow, le système immunitaire identifie faussement comme corps étrangers des protéines de son propre organisme : il produit des anticorps contre ces protéines fixées à la thyroïde (récepteurs de la TSH) et cause ainsi des réactions inflammatoires. A ce jour, il n’a pas pu être déterminé pourquoi le système immunitaire produit ces anticorps chez les personnes souffrant de la maladie de Basedow.

La thyroïde se situe au niveau du cou, en-dessous du larynx, juste devant la trachée. La glande thyroïde produit différentes hormones qui ont une grande influence sur de nombreuses fonctions et parties du corps, par exemple : le métabolisme, le système cardiovasculaire, la température corporelle, les muscles, chez la femme : le cycle menstruel.

Une petite glande dans le cerveau, l’hypophyse, contrôle la production des hormones de la thyroïde. En cas de maladie de Basedow, la structure des anticorps produits par le système immunitaire ressemble à celle des hormones sécrétées par l’hypophyse pour réguler la thyroïde : les anticorps ont donc également le même effet que ces hormones, incitant ainsi la thyroïde en permanence à produire des hormones thyroïdiennes, ce qui cause une hyperproduction.

En plus de cette cause directe, certains facteurs de risque augmentent la probabilité d’apparition de la maladie de Basedow, tels que :



  • Prédisposition héréditaire : certaines familles recensent plusieurs cas de la maladie de Basedow. Pour cette raison on soupçonne que des influences génétiques contribuent à la survenue de la maladie
. En particulier les personnes du groupe HLA B8-DR3.
  • Sexe : les femmes sont plus touchées que les hommes par la maladie de Basedow
.
  • Maladies auto-immunitaires : la présence d’autres maladies auto-immunitaires (par exemple diabète de type I, rhumatisme inflammatoire) peut augmenter le risque de développer la maladie de Basedow.
  • Stress : un stress permanent ou provoqué par un événement traumatisant peut, en présence d’une prédisposition héréditaire, augmenter le risque de développer la maladie de Basedow.
  • Grossesse : en présence d’une prédisposition héréditaire, les changements hormonaux pendant ou après une grossesse peuvent augmenter le risque de développer la maladie
 de Basedow.
  • Tabac : fumer influe sur le système immunitaire et peut augmenter le risque d’apparition de la maladie de Basedow. Plus une personne fume, plus le risque augmente. Chez les fumeurs déjà touchés par la maladie de Basedow, le risque de développer une exophtalmie est par ailleurs 8 fois plus élevé que chez les non-fumeurs.

Maladie de Basedow : les symptômes

La maladie de Basedow peut se manifester par de nombreux symptômes, par exemple :

  • une agitation,
  • des troubles de sommeil,
  • une fatigue,
  • des palpitations et/ou des troubles du rythme cardiaque,
  • des tremblements des doigts ou des mains,
  • des épisodes de sueurs,
  • le patient se plaint d’avoir souvent chaud,
  • une perte de poids malgré des habitudes alimentaires similaires, voire un appétit accru,
  • un goitre (gonflement de la thyroïde),
  • des troubles du cycle menstruel côté féminin,
  • des problèmes d’érection côté masculin,
  • une baisse de la libido,
  • une peau plus épaisse et rougie notamment au niveau du tibia ou du dos du pied (myxoedème),
  • une exophtalmie.

..

Les symptômes de l’exophtalmie

Dans 50% des cas, la maladie de Basedow a un impact plus ou moins important sur les yeux. Les médecins parlent alors d’exophtalmie : les globes oculaires s’avancent au cours de la maladie de Basedow et peuvent même „sortir“ en dehors de l’orbite, ce qui donne une impression d’écarquillement des yeux. Résultat : les yeux paraissent plus grands, le patient a l’air effrayé en permanence et peut par ailleurs avoir du mal à fermer les yeux.

L’exophtalmie peut être unilatérale ou bilatérale : chez un patient sur dix, seulement un seul œil s’avance. Par ailleurs, le niveau d’avancement du globule oculaire peut différer entre les deux yeux.

Une personne sur trois développe une forme plus ou moins sévère d’exophtalmie affectant l’aspect physique. Le plus souvent, elle se manifeste sous une forme plus légère qui ne présente presque pas de symptômes visibles.

Une femme souffrant d’exophtalmiquePin

L’exophtalmie : le syndrome des yeux exorbités chez une patiente de la maladie de Basedow (© Biophoto Associates/Science Source/OKAPIA)

L’exophtalmie se manifeste généralement entre 6 à 12 mois avant l’hyperthyroïdie ou quelques mois après le début de l’hyperthyroïdie.

Elle est provoquée par les mêmes anticorps qui se dirigent contre la thyroïde : les anticorps se fixent aux récepteurs de la TSH qui se trouvent sur les cellules de la thyroïde, mais aussi sur les tissus dans le globe oculaire. Ils provoquent ainsi des processus inflammatoires et d’autres réactions immunitaires susceptibles d’entraîner un gonflement dans le globe oculaire. Ce sont ces gonflements qui provoquent par la suite la déformation de l’œil, des douleurs et autres troubles ou gênes oculaires.

Voici les symptômes typiques de l’exophtalmie :

  • Saillie des globes oculaires,
  • Gonflements derrière l’œil,
  • Difficulté de fermer l’œil,
  • Larmoiement fréquent,
  • Yeux secs et irrités,
  • Pression ou douleurs derrière l’œil,
  • Paupières gonflées,
  • Yeux rouges ou enflammés,
  • Sensibilité à la lumière,
  • Vision double,
  • Rarement : vue trouble, baisse de la vue.

Symptôme du myxœdème (dermatopathie)

Il arrive (rarement) que certains patients souffrant d’une maladie de Basedow développent un myxœdème. Il s’agit alors d’une infiltration dermique – à l’aspect d’une peau d’orange, dure et éventuellement brune ou rougeâtre – le plus souvent au niveau du tibia (myxoedème prétibial) ou sur le dos du pied. Plus rarement, des symptômes similaires peuvent se développer au niveau des avant-bras ou des épaules.

Symptôme de l’acropachie

L’acropachie – aussi appelée acropachydermie thyroïdienne – est un autre symptôme rare de la maladie de Basedow : il s’agit d’une affection des extrémités qui se manifeste sous forme d’épaississement des bouts des doigts et des orteils qui paraissent gonflés et déformés. Au niveau des mains, on parle notamment des doigts en forme de « baguette de tambour », généralement ce phénomène est accompagné par un bombement des ongles.

Maladie de Basedow : le diagnostic

Le diagnostic de la maladie de Basedow est évoqué par le médecin par la présence simultanée de trois symptômes :

  • Exophtalmie (globes oculaires saillants),
  • Goitre (glande thyroïde gonflée),
  • Tachycardie (palpitations).

Cependant, seulement environ 50 % des patients présentent l’ensemble de ces 3 symptômes. Afin de confirmer son diagnostic, le médecin procède à différents examens :

Pour évaluer la taille de la thyroïde, le médecin palpe tout d’abord le cou.

Une échographie peut aider à confirmer une augmentation du volume de la thyroïde et donc mettre en évidence un goitre ou des nodules thyroïdiens.

Pour établir le diagnotic de maladie de Basedow, une analyse sanguine permet de vérifier si le patient souffre d’une hyperthyroïdie en mesurant la quantité d’hormones thyroïdiennes dans le sang. Cette prise de sang est importante, étant donné que la maladie de Basedow est la cause la plus fréquente de l’hyperthyroïdie !

L’hyperthyroïdie est confirmée lorsque le taux de TSH est bas : cette hormone est sécrétée par l’hypophyse (dans le cerveau) et stimule la thyroïde à produire ses hormones. En cas de maladie de Basedow, le taux de TSH dans le sang est moins élevé parce que les hormones thyroïdiennes (T3 et T4), produites en trop grandes quantités, inhibent la production de la TSH.

L’analyse sanguine permet également de confirmer ou non la présence de différents anticorps :


  • Anticorps anti-récepteur de la THS (aussi appelée TRAK). Ces anticorps se lient au récepteur de la TSH et l’activent, stimulant ainsi la synthèse hormonale (hyperthyroïdie), la prolifération cellulaire (goitre) et la captation iodée.
  • Anticorps anti-thyropéroxydase (anti-TPO). Ils sont présents chez 90% des patients de la maladie de Basedow. Ces anticorps anti-thyroïdiens s’attaquent à la thyroglobuline (une protéine composée d’iode et produite par la glande tyroïde, ayant pour fonction de transporter les hormones thyroïdiennes).

D’autres examens peuvent aider à poser le diagnostic de la maladie de Basedow :

  • Scintigraphie de la thyroïde : la thyroïde a besoin d’iode afin de produire les hormones thyroïdiennes. La scintigraphie de la thyroïde permet de déterminer la quantité d’iode qui est métabolisée par la thyroïde. Pour ce, on injecte au patient une substance légèrement radioactive (mais sans danger) dont la structure ressemble à celle de l’iode et qui est donc captée par la thyroïde. Une petite caméra (gamma caméra) peut alors mettre en évidence les zones de la thyroïde qui ont fixé l’iode.
    La scintigraphie permet également de vérifier s’il y a des nodules.
  • Ponction à l’aiguille fine : plus rarement, une ponction de la thyroïde est nécessaire pour confirmer le  diagnostic de la maladie de Basedow.

Maladie de Basedow : les traitements

Le but premier du traitement de la maladie de Basedow consiste à soulager les symptômes et à améliorer la qualité de vie du patient en réduisant la surproduction des hormones thyroïdiennes et en inhibant leur effet.

Pour cela, on dispose notamment des 3 formes de traitement :

  • Traitement médicamenteux
  • Traitement chirurgical (opération)
  • Traitement à l’iode radioactif

Puis s’ajoutent le :

  • Traitement de l’exophtalmie
  • Traitement du myxœdème

Le traitement chirurgical ou à l’iode radioactif ne sont envisagés qu’en cas d’inefficacité du traitement par médicaments ou en cas de rechute.

L’opération vise à retirer une partie ou la totalité de la thyroïde afin de soulager les symptômes. La règle générale étant : plus le volume de tissus thyroïdiens retiré (ou détruit par l’iode radioactif) est important, plus le risque de rechute baisse. Mais même une petite quantité de tissus thyroïdiens restante est encore susceptible de produire trop d’hormones thyroïdiennes et de provoquer de nouveaux des symptômes…

Le traitement par médicaments

Des médicaments inhibant le fonctionnement de la thyroïde (les thyréostatiques) peuvent atténuer les symptômes de la maladie de Basedow. Car ces substances empêchent la thyroïde de capter l’iode et donc de produire des hormones thyroïdiennes. Parmi les thyréostatiques : le carbimazole ou le propylthiouracile.

Si des rechutes sont possibles en début de prise de médicaments antithyroïdiens, les résultats du traitement médicamenteux de la maladie de Basedow sont plutôt bons à long terme. Après concertation avec le médecin, il est donc important de prendre ces médicaments antithyroïdiens sans interruption et sur une période d’au moins un an, afin de pouvoir évaluer l’efficacité du traitement. En cas de nouvelles rechutes, d’autres méthodes de traitement doivent être envisagées, par exemple une opération ou un traitement à l’iode radioactif.

Le traitement chirurgical

Si la prise de médicaments antithyroïdiens n’est pas efficace, une ablation de la thyroïde (thyroïdectomie) peut être nécessaire. Lors de cette opération, le chirurgien retire une partie ou la totalité de la thyroïde (ablation partielle ou totale). Afin de substituer les hormones thyroïdiennes que l’organisme ne peut plus produire suite à la thyroïdectomie, le patient devra prendre quotidiennement des hormones sous forme de médicaments (par exemple la L-Thyroxine).

Les risques de l’opération

Comme toute intervention chirurgicale, l’ablation de la thyroïde comporte certains risques. 
Il peut par exemple arriver que le nerf des cordes vocales soit accidentellement sectionné. Ceci peut éventuellement provoquer une paralysie uni- ou bilatérale des cordes vocales ayant pour effet un enrouement, voire, dans des cas rares, une aphonie (perte de la voix). Lorsque le nerf n’est pas sectionné mais seulement endommagé, la paralysie des cordes vocales peut se résorber après quelques mois.

Dans des cas très rares, il peut arriver que le chirurgien retire accidentellement, en plus de la thyroïde, les parathyroïdes (petite glandes situées derrière la thyroïde) qui sont difficiles à identifier. Dans ce cas, le patient devra prendre à vie :

  • de la vitamine D et du calcium sous forme de compléments alimentaires ou, alternativement, 

  • de la parathormone : elle est normalement produite par les parathyroïdes et régule le taux de calcium dans le sang.

Le traitement par l’iode radioactif

Tout comme l’opération, le traitement par l’iode radioactif n’est envisagé que lorsque le traitement médicamenteux ne s’est pas montré efficace. Lors du traitement par l’iode radioactif, on administre de l’iode (iode 131) au patient, généralement sous forme de capsule. La thyroïde, qui a besoin d’iode pour produire les hormones thyroïdiennes, lie le iode radioactif et endommage ainsi ses propres cellules thyroïdiennes. Au fur et à mesure, de plus en plus de cellules thyroïdiennes sont détruites, ce qui entraîne une baisse de la production des hormones thyroïdiennes. Résultat : les symptômes provoqués par la maladie de Basedow s’atténuent.

Afin de déterminer la quantité d’iode radioactif à administrer et la quantité d’iode qui est capté par la thyroïde, le médecin procède à un test d’absorption d’iode radioactif. Le but étant d’éviter une irradiation inutile.

Dans certains cas, le traitement à l’iode radioactif peut provoquer ou aggraver une exophtalmie. Mais en règle générale, cet effet n’est que provisoire. En présence d’une exophtalmie déjà existante et très prononcée, il peut être préférable de privilégier d’autres formes de traitement.

Chez la femme enceinte ou allaitante, le traitement par l’iode radioactif n’est pas indiqué. De même, il est conseillé d’attendre au moins 6 mois après le traitement à l’iode radioactif avant d’envisager une grossesse.

Effets secondaires et risques du traitement par l’iode radioactif

Le traitement à l’iode radioactif peut avoir des effets secondaires, tels que des douleurs au niveau de la gorge et, provisoirement, une augmentation du taux des hormones thyroïdiennes. Chez les hommes, ce traitement peut provoquer une baisse temporaire de la concentration de testostérone dans le sang.

L’organisme ne métabolise pas la totalité de l’iode radioactif administré lors du traitement : l’iode “superflu” est évacué dans les selles, et les urines et dans la salive. Le patient doit donc rester hospitalisé pendant quelques jours après le traitement, car les excrétions doivent être récupérées et stockées le temps que la radioactivité baisse en-dessous des valeurs limites autorisées.

Le traitement à l’iode radioactif provoque une baisse de la production d’hormones thyroïdiennes. Et donc ren règle générale, le patient devra prendre des hormones thyroïdiennes sous forme de médicaments suite au traitement par l’iode radioactif afin de maintenir la concentration d’hormones nécessaire au bon fonctionnement de l’organisme (et d’avoir alors la bonne concentration d’hormones thyéroïdiennes dans le sang).

Traitement de l’exophtalmie

Afin de traiter une exophtalmie provoquée par la maladie de Basedow, il faut tout d’abord normaliser la production des hormones thyroïdiennes. Mais parallèlement, il existe également des méthodes pour atténuer les symptômes, qu’il s’agisse d’une forme légère ou sévère d’exophtalmie :


1) En cas de symptômes légers, avec par exemple des yeux secs : des larmes artificielles ou des gels hydratants (pour la nuit) peuvent apporter un certain soulagement.



2) En cas d’exophtalmie sévère, les traitements suivants sont envisageables :

  • Traitement à la cortisone (glucocorticoïdes
).
  • Décompression chirurgicale du nerf optique (décompression orbitaire),
  • Opération des paupières,
  • 
Opération des muscles oculaires,
  • 
Radiothérapie orbitale (irradiation des cavités oculaires, plutôt rare aujourd’hui)

.

La cortisone


En cas de maladie de Basedow, l’exophtalmie (saillie des globes oculaires) résulte de réactions immunitaires inflammatoires qui provoquent un gonflement des tissus dans la cavité oculaire ce qui fait avancer les globes oculaires. 
Des anti-inflammatoires du groupe des glucocorticoïdes (par exemple la prednisolone) peuvent réduire l’oedème et par conséquent le syndrome des yeux exorbités.

La décompression chirurgicale du nerf optique

Il arrive que l’oedème des tissus dans l’orbite oculaire ne provoque pas seulement une exophtalmie, mais comprime également le nerf optique. Cela peut endommager le nerf optique et impacter la vue. Afin de soulager le nerf optique, il est possible d’effectuer une opération chirirgicale. Cette opération peut aussi être indiquée lorsque l’exophtalmie est très prononcée, au point d’empêcher la fermeture des paupières, endommageant ainsi la cornée de l’œil.

Opération des paupières

Sous l’effet des symptômes de l’exophtalmie, la paupière peut être déformée ou trop courte pour se fermer correctement. Et un éventuel oedème d’une ou des deux paupières peut rendre la fermeture encore plus difficile. Dans ces cas, il est possible de corriger le problème grâce à une petite opération chirurgicale. De telles interventions chirurgicales sont possibles dès lorsqu’il n’y a plus de réactions inflammatoires aiguës. 

Opération des muscles oculaires

Les réactions inflammatoires provoquées par une exophtalmie peuvent avoir aussi un impact négatif sur les muscles oculaires. Le patient risque par exemple d’avoir des difficultés à orienter les yeux correctement, ce qui peut provoquer une vision double. Dans ce cas, les muscles oculaires peuvent être corrigés chirurgicalement une fois que la phase initiale inflammatoire aura disparu.

Autres conseils pour le patient

Parallèlement au traitement médical, vous pouvez vous-même contribuer à atténuer les symptômes de la maladie de Basedow en appliquant quelques conseils :

– Alimentation et activité physique

Le traitement par médicamens de la maladie de Basedow peut favoriser la prise de poids. Une alimentation saine et équilibrée associée à une activité physique suffisante a des effets positifs sur la maladie, sur votre poids et sur votre bien-être en général.

– Détente

Le stress a un impact négatif sur le système immunitaire et peut, chez les personnes présentant des prédispositions héréditaires, favoriser le développement de la maladie de Basedow ou aggraver cette dernière. Il est donc important de prendre des contre-mesures à un stade précoce et de veiller à se détendre suffisamment. Essayez d’éviter le stress, accordez-vous des moments rien que pour vous, et apprenez à dire « non ». Des techniques de relaxation peuvent aider à diminuer le niveau de stress général.

Conseils pour atténuer l’exophtalmie

Voici quelques mesures qui permettent de soulager les symptômes de l’exophtalmie :

  • Stop à la cigarette : la consommation de tabac a une influence négative sur l’exophtalmie et peut aggraver les symptômes (notamment les processus inflammatoires). Chez les personnes présentant des prédispositions génétiques, le fait de fumer peut déclencher la maladie de Basedow ou une exophtalmie. Le risque de développer une exophtalmie est 8 fois plus élevé chez les patients fumeurs de la maladie de Basedow. Il est donc fortement conseillé de renoncer au tabac !
  • Les larmes artificielles : lorsque l’exophtalmie est si prononcée qu’elle entrave la fermeture des paupières, cela peut entraîner un asséchement des yeux très gênant. Dans ce cas, des larmes artificielles peuvent aider à maintenir l’œil affecté humide. Pendant la nuit, un gel hydratant (par exemple à base de dexpanthénol) peut être une bonne option.
  • Lunettes de soleil : l’exophtalmie rend les yeux plus sensibles à la lumière et au vent. Il est conseillé de porter des lunettes de soleil ou des lunettes aux verres teintés, idéalement des lunettes protégeant également sur les côtés.
  • Surélever la tête : dans votre lit, installez-vous de manière à ce que votre tête soit plus élevée que le reste du corps. Cela permet d’éviter que trop de liquide s’accumule dans les paupières et derrière les yeux, et peut limiter la pression exercée sur le globe oculaire.
  • Des compresses pour les yeux : de nombreuses personnes souffrant d’exophtalmie trouvent un soulagement dans les compresses fraîches sur les yeux : elles atténuent notamment l’oedème des paupières.
  • Feuilles de prisme : l’exophtalmie peut impacter les muscles oculaires et provoquer des images doubles. Dans ces cas, les feuilles de prisme (à coller sur les verres des lunettes) peuvent constituer une solution provisoire. Si la vision double persiste, il faut éventuellement envisager une intervention chirurgicale.

Traitement du myxœdème

Certains patients de la maladie de Basedow développent un myxœdème, notamment au niveau du tibia (myxœdème prétibial). Parallèlement au traitement initial, des crèmes ou pommades contenant la substance à base de sortisone peuvent aider à atténuer ces oedèmes et rougeurs.

Maladie de Basedow : l’évolution de la maladie et les complications

Dans les formes légères de la maladie de Basedow, il peut arriver que la maladie spontanément régresse sans traitement particulier. A long terme, le risque de rechute est néanmoins important en l’absence d’un traitement adapté.

Dans les formes sévères de la maladie de Basedow, une régression « naturelle » et spontanée de la maladie est peu probable. Dans des cas graves, la maladie peut même entraîner des complications mettant la vie du patient en danger en absence d’un traitement adapté.
Un traitement est donc fortement conseillé, quel que soit le degré de sévérité de la maladie de Basedow.

Des complications lors de la grossesse

Chez les femmes enceintes, la maladie de Basedow comporte un certain risque de complications liées à la grossesse, et même si la maladie est traitée, voire guérie : des anticorps antithyroïdiens peuvent en effet circuler dans le sang et atteindre le placenta. Ces anticorps peuvent ainsi stimuler la production hormonale de la thyroïde de l’enfant à naître et provoquer un hyperfonctionnement de la glande thyroïde chez le fœtus (hyperthyroïdie fœtale). Ceci risque d’entraîner d’autres complications chez le fœtus ou chez le nouveau-né, par exemple : naissance prématurée, faible poids de naissance, risque de mortalité plus élevé durant la première semaine de vie, ou hyperthyroïdie temporaire chez le nouveau-né.

Des problèmes cardiaques

Si la maladie de Basedow n’est pas traitée, elle peut à provoquer des complications, comme des battements du coeur anormaux (arythmie cardiaque) ou une insuffisance cardiaque.

La crise thyréotoxique

La crise thyréotoxique constitue une urgence médicale qui peut avoir des conséquences dramatiques, voire fatales. C’est une forme extrême de l’hyperthyroïdie où les signes de la thyrotoxicose (hyperthyroïdie) sont exacerbés, suite à une sorte d’« intoxication » aux hormones thyroïdiennes.

La crise thyréotoxique peut être causée par :

  • une hyperthyroïdie mal ou non traitée,
  • 
une prise excessive de médicaments à base d’hormones thyroïdiennes,
  • 
un traumatisme, une infection, un diabète non équilibré, une grossesse…

En réaction à un de ces déclencheurs, la thyroïde produit en très peu de temps de grosses quantités d’hormones thyroïdiennes. Ce dérèglement métabolique peut provoquer de nombreux symptômes comme : forte fièvre, transpiration, anxiété et tremblements, défaillance cardio-vasculaire et coma.

L’ostéoporose

Sans traitement, la maladie de Basedow inhibe le stockage de calcium dans les os, et risque aisni de favoriser une ostéoporose (déminéralisation osseuse) sur le long terme.

Maladie de Basedow : la prévention

Il n’est pas possible de prévenir la maladie de Basedow. Mais si dans votre famille il y a déjà eu des cas de maladies thyroïdiennes, vous pouvez tenter de baisser votre propre risque de développer cette maladie par ces mesures de prévention :

  • Evitez le stress : chez les personnes présentant des prédispositions génétiques, le stress peut augmenter le risque de développer une maladie de Basedow, voire déclencher cette dernière. Essayez donc de ne pas vous exposer à des situations de stress inutilement, accordez-vous des moments de repos lorsque vous en ressentez le besoin, et bénéficiez des bienfaits de différentes techniques de relaxation.
  • Arrêtez de fumer – ou restez non-fumeur : chez les personnes présentant des prédispositions génétiques, la consommation de tabac augmente de manière considérable le risque de développer la maladie de Basedow. Car le tabac a un impact négatif sur le système immunitaire. Aussi, les fumeurs touchés de la maladie de Basedow souffrent le plus souvent également d’une exophtalmie.
  • D’autres mesures de prévention contre la maladie de Basedow sont le renforcement du système immunitaire et l’amélioration du bien-être physique en général : veillez à une alimentation équilibrée, à dormir suffisamment et à exercer une activité physique régulièrement !

Maladie de Basedow : Sources et notes

Brakebusch, L., Heufelder, A. : Morbus Basedow. www.morbusbasedow.de (date de consultation : 21/7/2014)

Herold, G. : Innere Medizin. Selbstverlag, Cologne 2014

Graves’ disease. Informations en ligne de la U.S. National Library of Medicine: www.ncbi.nlm.nih.gov (dernière MAJ : 31/5/2013)

Bartalena, L. : The Dilemma of How to Manage Graves’ Hyperthyroidism in Patients with Associated Orbitopathy. The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism. Vol. 96, Nr. 3 pp. 592-599 (1/3/2011)

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