Le lymphome non hodgkinien est un cancer des cellules du système lymphatique. On distingue deux grands types de cancers du système lymphatique, c’est-à-dire deux grands types de lymphome : le lymphome hodgkinien (appelé aussi maladie de Hodgkin) et le lymphome non hodgkinien.
C’est un cancer qui touche les lymphocytes. Ces derniers sont une catégorie de globules blancs fortement impliqués dans notre système de défense immunitaire. Selon le type de lymphocytes touchés par le cancer, on distingue le lymphome non hodgkinien à cellules B (les lymphocytes B sont malades) ; ou le lymphome non hodgkinien à cellules T (les lymphocytes T sont malades).
C’est un cancer qui se développe donc plus souvent dans les ganglions, mais qui peut toucher d’autres organes, comme l’ estomac, l’ intestin, la peau ou le cerveau, par le biais des circulations lymphatique et sanguine.
Les lymphomes non hodgkiniens se situent au 5ème rang des cancers les plus fréquents. Ils touchent un peu plus souvent les hommes (54 %) et s’observent à tout âge, y compris chez l’enfant et l’adolescent, mais avec une fréquence accrue après 60-65 ans.
En fonction du grade du lymphome, on distingue notamment deux groupes de lymphomes non hodgkiniens : les lymphomes d’évolution lente et les lymphomes agressifs qui évoluent rapidement.
Lymphome non hodgkinien : Les causes
Les causes d’un lymphome non hodgkinien ne sont pas connues. Divers facteurs de risque environnementaux ont été cependant identifiés. Ainsi, des personnes qui ont été exposées à certains toxiques, comme les pesticides, les solvants ou les engrais, auraient plus de risques de développer un lymphome non hodgkinien. Celui-ci peut ainsi être assimilé à une maladie professionnelle, lorsqu’elle survient dans des professions exposées, comme les agriculteurs par exemple. Aussi, certaines chimiothérapies contenant des « agents alkylants », peuvent également être mises en cause dans la survenue d’un lymphome non hodgkinien.
Ce lymphome a également plus de risques de survenir quand la personne présente un déficit prolongé de son système de défense immunitaire (maladie auto-immune, médicaments immunosuppresseurs, SIDA, etc.).
Des causes familiales au lymphome non hodgkinien ont également été identifiées. De ce fait, l’existence d’un antécédent de lymphome non hodgkinien dans la famille peut constituer un facteur de risque à la survenue d’un lymphome.
Par ailleurs, des infections chroniques virales, comme le virus Epstein-Barr (EBV), le SIDA, ou encore l’hépatite C peuvent être mises en cause dans le développement de certaines formes du lymphome non hodgkinien. Idem pour certaines infections bactériennes, en particulier, la contamination chronique par le germe Helicobacter pylori dans l’estomac, qui peut favoriser un lymphome non hodgkinien de l’estomac, autrement nommé lymphome gastrique de type MALT.
Lymphome non hodgkinien : Les symptômes
Les symptômes sont variables en fonction de la localisation du lymphome et de son grade.
On retrouve souvent un ou plusieurs ganglions plus volumineux (cou, sous les bras, mais aussi ailleurs). Ils peuvent être douloureux ou pas. Des ganglions de différentes parties de l’organisme peuvent être touchés engendrant alors des lourdeurs dans les jambes, des troubles digestifs, des douleurs abdominales, etc.
Dans de rares cas, on ne retrouve pas chez le patient souffrant d’un lymphome non hodgkinien de ganglion enflé (pas d’adénopathie).
Les autres symptômes sont une perte de poids inexpliquée, des accès de fièvre, des démangeaisons, une fatigue…
Si ces symptômes surviennent ou ne disparaissent pas rapidement, il est important de consulter. En plus d’examiner attentivement le patient, le médecin prescrit des examens complémentaires, et en premier lieu une prise de sang (où on peut identifier la présence d’éventuelles cellules anormales et d’autres paramètres spécifiques de la maladie).
La personne souffrant d’un lymphome non hodgkinien pourra être adressé à un service hospitalier d’hématologie ou d’oncologie.
En cas de suspicion de lymphome non hodgkinien, différents examens complémentaires peuvent être prescrits pour établir un diagnostic précis.
> Ponction du ganglion ou biopsie du ganglion. Avec une fine aiguille le médecin prélève des cellules du ganglion augmenté de volume. Mais le plus souvent, on préfère réaliser une biopsie ganglionnaire, c’est-à-dire prélever l’ensemble du ganglion pour qu’il soit analysé en laboratoire. Ce prélèvement est généralement effectué avec une anesthésie locale.
> Opération chirurgicale de prélèvement. Au cas où le ou les ganglions lymphatiques à analyser, se trouvent dans le bassin ou l’abdomen, une intervention chirurgicale pour prélever ces ganglions peut être nécessaire (laparoscopie).
> Examens d’imagerie médicale : scanner, IRM, radiographie, scintigraphie, PET-scan. Ces examens aident à établir le diagnostic de lymphome non hodgkinien et surtout à connaître exactement quels ganglions et organes sont éventuellement touchés par le LNH.
> Ponction lombaire : l’examen du liquide céphalo-rachidien est indispensable. Car il arrive que le lymphome non hodgkinien touche le système nerveux. Il faut vérifier si le liquide céphalo-rachidien contient des cellules malades ou pas.
> Biopsie de la moelle osseuse : il est indispensable d’obtenir un prélèvement de la moelle osseuse qui contient les cellules souches sanguines, les cellules qui vont fabriquer les globules rouges, mais aussi les globules blancs, dont les futurs lymphocytes. Cette biopsie se fait généralement dans l’os de la hanche.
Lymphome non hodgkinien : Les stades du lymphome non hodgkinien
Ces examens permettent d’établir avec précision le diagnostic lymphome non hodgkinien, et de définir l’avancée de ce cancer. Il sera aussi possible de définir le type de lymphome, son grade et son stade, en fonction des caractéristiques des cellules malades.
Cette classification permet de définir le traitement du patient, pour une prise en charge optimale.
Ainsi, il existe différentes formes de lymphomes non hodgkiniens. Certains sont peu sévères ou de faible malignité : lymphome folliculaire, lymphome lymphocytique (LL), leucémie lymphoïde chronique (LLC), lymphomes de la zone marginale, lymphome cutané à cellule T… Pour certains de ces lymphomes, un traitement n’est pas obligatoire, n’étant pas très sévères. Ils devront en revanche faire l’objet d’une surveillance régulière.
D’autres lymphomes non hodgkiniens sont plus sévères, comme le lymphome diffus à grandes cellules B, lymphomes à cellules du manteau, lymphome de Burkitt, lymphomes T périphériques.
Les différents stades du lymphome non hodgkinien, sont :
> Stade 1 : le cancer est débutant, des cellules cancéreuses ne sont retrouvées que dans un seul groupe ganglionnaire, ou dans un organe.
> Stade 2 : des cellules malades ont été identifiés dans plusieurs groupes ganglionnaires situés du même côté par rapport au diaphragme (muscle séparant l’abdomen du thorax).
> Stade 3 : le cancer touche différents groupes ganglionnaires situés de part et d’autre du diaphragme.
> Stade 4 : différents organes sont touchés par le lymphome non hodgkinien, cela peut être le foie, la peau, les os…
Lymphome non hodgkinien : Les traitements
En fonction du grade, du stade et du type de lymphome non hodgkinien, différents traitements peuvent être mis en place.
L’équipe soignante devra prendre aussi en compte l’état de santé du patient, son âge…
A noter que pour certains lymphomes à faible malignité, le traitement n’est pas toujours nécessaire. En revanche, ces patients devront continuer à être surveillés.
Mais dans la majorité des cas, des traitements doivent être mis en place en cas de lymphome non hodgkinien : chimiothérapie, radiothérapie, immunothérapie, greffe de moelle osseuse.
> La chimiothérapie
La chimiothérapie correspond à l’association de différents médicaments capables de lutter contre les cellules cancéreuse du lymphome non hodgkinien. Il existe différents types d’associations de médicaments, on parle de protocoles. Ce traitement peut se faire sur trois ou douze semaines, voire plus. Il s’effectue par des cures qui durent généralement une semaine.
> L’immunothérapie
Ce traitement peut être indiqué en cas d’un lymphome non hodgkinien. Il agit un peu comme les défenses immunitaires naturelles de l’organisme. Différents médicaments d’immunothérapie peuvent être prescrits : anticorps monoclonaux, interférons, radio-immunothérapie. Ces traitements peuvent être associés à la chimiothérapie ou à la radiothérapie.
> La radiothérapie
La radiothérapie est indiquée pour lutter contre les cellules cancéreuses du lymphome non hodgkinien localisés à des endroits spécifiques.
> La greffe de moelle osseuse
Ce traitement peut être nécessaire pour certains patients souffrant d’un lymphome non hodgkinien. Il peut s’agir d’une greffe de moelle allogénique (la moelle osseuse provient d’une tierce personne compatible, souvent un parent), ou d’une greffe autologue (le malade reçoit ses propres cellules souches). Cette greffe de moelle osseuse est un traitement assez lourd qui nécessite en particulier, une hospitalisation en chambre stérile.
Si tous ces traitements sont efficaces, ils présentent des effets secondaires parfois sévères. Heureusement, il existe des solutions pour lutter contre ces effets.