L’incontinence urinaire

L’incontinence urinaire est un véritable problème pour de très nombreuses personnes, dont on parle peu et que l’on n’ose aborder même chez un médecin…
L’ urine est produite par les reins, elle chemine dans les uretères pour ensuite arriver dans la vessie qui en est le réservoir situé dans le petit bassin ; sous la vessie, il y a un sphincter : c’est un muscle circulaire qui ferme la vessie ; quand la vessie est pleine, celui-ci est stimulé et l’envie d’uriner se fait sentir, c’est la volonté qui fait s’ouvrir le sphincter et s’écouler l’urine par l’urètre et enfin à l’extérieur.

Quelquefois, le sphincter ne fonctionne pas bien et les urines peuvent fuir involontairement, spontanément, ou à l’occasion d’un effort comme à la toux ou lors d’ éternuement : ces symptômes traduisent l’ incontinence urinaire. Les raisons de cette dernière varient selon le sexe et l’âge de la personne. L’incontinence urinaire peut donc survenir à tout âge (mais surtout quand on est âgé), elle n’est pas incurable mais peut s’avérer être très gênante au quotidien, osez en parler à votre médecin.

On distingue trois grands types d’incontinence urinaire :
> L’incontinence urinaire d’effort survenant lors d’un effort physique, en toussant, en éternuant ;
> L’incontinence urinaire par impériosités qui correspond à un besoin urgent d’uriner ne pouvant être retenu (on parle aussi d’incontinence par urgences mictionnelles ou par hyperactivité vésicale) ; > L’incontinence urinaire mixte associant les deux types d’incontinence.

Incontinence urinaire : Les causes

Les causes urinaires sont très nombreuses. Voici les principales en fonction de l’âge, car il est bien difficile de toutes les énumérer.
Chez l’enfant, la plupart du temps, l’incontinence urinaire est nocturne et s’appelle l’ énurésie, c’est le pipi au lit. Elle est fréquente ; elle est souvent retrouvée dans la fratrie ou les collatéraux (oncles, cousins). Plus fréquente chez le garçon, elle peut avoir différentes causes (défaut de maturation du sphincter, causes hormonales, psychologiques…).

Chez l’homme, à partir d’un certain âge, la glande prostatique située juste sous la vessie et qui entoure le sphincter vésical, peut grossir (adénome prostatique ou hypertrophie bénigne de la prostate) et gêner la miction au point que la vessie se remplit trop, il apparaît alors une incontinence urinaire par regorgement. L’autre cause des fuites urinaires, chez l’homme, est liée à un cancer de la prostate. Une opération ou un traitement par radiothérapie risquent d’engendrer certains problèmes urinaires.

Chez la femme, c’est encore différent car l’incontinence urinaire est souvent due à une faiblesse du périnée. Le périnée est constitué par des muscles situés autour du vagin, du rectum et de l’urètre et forment « un plancher ». Si ces muscles se relâchent, une incontinence urinaire peut survenir. Quand le relâchement est important, il peut s’associer à l’incontinence urinaire, mais aussi une incontinence anale ainsi qu’un prolapsus : le prolapsus est représenté par la descente des organes du petit bassin et alors la vessie, le rectum, le vagin et l’ utérus ne sont plus soutenus et peuvent s’extérioriser.

L’incontinence urinaire est au début latente, elle n’apparaît qu’à l’effort, à l’occasion d’une toux ou lors d’un éternuement ; puis, avec l’âge, elle devient permanente et oblige la femme à porter des garnitures. Les grossesses et les accouchements peuvent être – en partie – incriminés : un accouchement étire les muscles du périnée et des complications sont possibles en particulier des incontinences.
Des maladies neurologiques peuvent également être responsables d’incontinence urinaire si les nerfs du sphincter vésical ne le commandent plus.

En dehors de ces trois causes, il existe des malformations qui entraînent une incontinence urinaire : par exemple, un uretère qui s’abouche dans l’urètre sans passer par la vessie et alors il existe une fuite urinaire entre les mictions.

Incontinence urinaire : Les traitements

Chez les enfants les incontinences urinaires sont fréquentes, elles sont dues à un problème de maturation du sphincter de la vessie. Il faut prendre son mal en patience et employer des petits moyens tels que ne pas faire boire l’enfant le soir et lui faire faire pipi avant d’aller se coucher. En général, tout rentre dans l’ordre, mais parfois tardivement. Les parents sont souvent démunis face à ce problème (ne pas harceler l’enfant, sans être non plus trop laxiste). Il faut se faire aider par un médecin généraliste ou un pédiatre.

Chez les hommes d’un certain âge, c’est souvent la prostate qui leur joue des tours. Il faut en parler à son médecin qui pourra proposer un traitement. Si le problème vient d’une hypertrophie de la prostate, il faudra traiter. Il existe des traitements médicamenteux, mais parfois cela ne suffit pas et il faut alors une opération de la prostate est nécessaire.

Chez la femme, c’est souvent les muscles qui soutiennent les organes du petit bassin qui sont trop faibles. Il est utile de faire une rééducation des muscles du petit bassin après les accouchements pour les renforcer et diminuer le risque d’incontinence urinaire et de prolapsus.

Aujourd’hui, les femmes qui viennent d’ accoucher, peuvent suivre une rééducation du périnée chez un kinésithérapeute, l’objectif est de renforcer les muscles du périnée pour éviter l’apparition d’une incontinence urinaire. Il est parfois nécessaire d’avoir recours à la chirurgie pour traiter cette incontinence urinaire ; le principe du traitement consiste en la pose de bandelettes qui remplaceront le plancher du périnée déficient.

Mais attention, les traitements sont différents entre le type d’incontinence dont on souffre. S’il s’agit d’une incontinence par impériosités, ou liée à des efforts physiques… les choix thérapeutiques diffèrent.

Incontinence urinaire : Sources et notes

> Rapport sut le thème de l’incontinence urinaire, Ministère de la Santé et des Solidarités, Pr F. Haab, avril 2007.
> Incontinence urinaire de l’enfance au 3ème âge, Nguyen Van Nhan, FRISON-ROCHE, 1995.
> Prise en charge de l’incontinence urinaire de l’adulte en médecine générale, Agence nationale pour le développement de l’évaluation médicale, Paris, 1996.

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