Plus de 3 millions de personnes sont concernées en France par l’incontinence urinaire. Les 3/4 des personnes souffrant d’incontinence sont des femmes, principalement du fait des accouchements et de la ménopause qui sont des facteurs aggravant des risques d’incontinence.
A l’encontre des idées reçues, l’incontinence n’est pas une pathologie du 3ème âge. Cependant, la prévalence de l’incontinence urinaire augmente avec l’âge comme nous le montre une étude norvégienne qui a permis de la quantifier par classe d’âge à partir de milliers de questionnaires (étude EPICONT). Il est ainsi ressorti que :
- 12% des femmes de 20 à 29 ans souffrent d’incontinence,
- 25 % des femmes de 60 à 69 ans souffrent d’incontinence,
- 32% des femmes de plus de 80 ans souffrent d’incontinence.
Au sein des patientes incontinentes, tous âges confondus : - près de la moitié présente une incontinence urinaire d’effort,
- 10 à 20% seulement une incontinence urinaire par impériosité,
- le reste de la population présentant une incontinence urinaire mixte.
En analysant le type d’incontinence en fonction de l’âge, il apparaît que l’incontinence urinaire d’effort prédomine chez la femme jeune (moins de 50 ans), tandis que l’incontinence urinaire par impériosité et l’incontinence mixte prédominent chez la femme plus âgée (plus de 50 ans).
Les chiffres cités ci-dessus démontrent que l’incontinence urinaire chez la femme est loing d’être un problème isolé. Et pourtant, le sujet reste tabou. Une raison de plus pour nous d’en parler !
Incontinence urinaire d’effort, par impériosité et mixte… Quelles sont les différentes formes d’incontinence urinaire ? Quelles sont leurs causes ? Et surtout : comment les traiter, voire les prévenir ? Nous faisons le point sur l’incontinence urinare chez la femme !
Incontinence urinaire chez la femme : les causes
L’incontinence urinaire se définit par une perte accidentelle ou involontaire d’urine. On distingue 3 grands types d’incontinence, qui ont des causes différentes.
Parmi les causes ou les facteurs favorisants on trouve :
- une prédisposition anatomique : l’urètre (de la sortie de la vessie à la vulve) est un conduit très court chez la femme ;
- la ménopause,
- les accouchements,
- certaines activités sportives comme le tennis ou le course à pied pratiquées de façon intensive.
Voici les 3 types d’incontinence :
L’incontinence urinaire d’effort
L’incontinence urinaire d’effort est caractérisée par une fuite involontaire d’urine, par l’urètre (canal par lequel les urines sont évacuées), survenant à l’occasion d’un effort physique mais également à la toux ou aux éternuements.
Il s’agit d’une fuite en jet, peu abondante, de survenue brutale au moment d’un effort, le plus souvent en position debout et sans sensation de besoin préalable.
L’incontinence urinaire par urgences mictionnelles
L’incontinence urinaire par urgences mictionnelles est une fuite involontaire d’urine, accompagnée ou immédiatement précédée d’un besoin urgent et irrépressible d’uriner, aboutissant à une miction ne pouvant être différée et retenue (on parlera également d’incontinence par impériosités ou incontinence par hyperactivité vésicale).
L’incontinence urinaire mixte
L’incontinence urinaire mixte combine les deux types d’incontinence définis ci-dessus.
Incontinence urinaire : que faire ?
La première étape de votre prise en charge est d’aller consulter votre médecin, généraliste ou spécialiste (urologue ou gynécologue).
Après vous avoir interrogée sur les symptômes et origines associés à vos fuites (fréquence, moments, antécédents, statut hormonal…), le médecin effectuera un examen clinique permettant de mieux déterminer votre type d’incontinence et d’identifier l’origine des fuites urinaires.
A l’issue de cette consultation celui-ci vous fera réaliser un Examen Cytobactériologique des Urines (ECBU) afin d’éliminer toute infection urinaire qui puisse expliquer les troubles urinaires.
En règle générale, le médecin vous demandera ensuite de pratiquer un bilan urodynamique, toujours dans le but de mieux cerner vos troubles urinaires et de vous proposer le traitement le mieux adapté à votre pathologie.
Incontinence urinaire chez la femme : les traitements
Les traitements de l’incontinence se sont multipliés ces dernières années, ils deviennent plus performants. On pourra vous proposer une, voire plusieurs solutions bien adaptées à votre cas.
Une fois réalisés les différents examens pour diagnostiquer la cause de l’incontinence urinaire chez la femme, le médecin déterminera en fonction des résultats le traitement adéquat :
Le traitement de l’incontinence urinaire d’effort
En cas d’incontinence urinaire d’effort, le premier traitement est la rééducation périnéale.
En cas d’échec, plusieurs opérations dites “peu invasives” pourront vous être proposées comme la “pose de bandelette” ou les injections péri-urétrales. Ces opérations permettent de supprimer les fuites urinaires à l’effort dans 80 % des cas.
Le traitement de l’incontinence par impériosité
Dans le cas de l’incontinence par impériosité, il vous sera généralement proposé un traitement médicamenteux.
Les médicaments les plus prescrits sont les “anticholinergiques”, qui ont pour but de réduire les contractions anarchiques de la vessie et donc de limiter les pertes urinaires.
Certaines mesures préventives permettent de prévenir les problèmes d’incontinence urinaire :
- Chercher à renforcer les muscles du périnée avec des exercices.
- Garder la ligne, en ayant une alimentation équilibrée pour éviter une pression excessive sur la vessie.
- Eviter la constipation, qui pourrait aussi provoquer une pression excessive sur la vessie.
- Ne pas fumer, pour éviter des problèmes de toux, qui favorise de fuites d’urine.
Incontinence urinaire chez la femme : sources et notes
> Etude EPICONT (2000), étude INSTANT (2006), rapport ministériel sur l’incontinence urinaire (avril 2007).
> Incontinence urinaire de l’adulte – Prolapsus et Incontinence Urinaire d’Effort (IUE), Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF), 2010-2011.
> Fatton B, Nadeau C. : Incontinence urinaire et prolapsus génital. Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction. 2009 Dec;38(8S1):239-251.
>Ragni E, Lousquy R, Costa P, Delmas V, Haab F. : Facteurs de risque et prévention des prolapsus génito-urinaires. Progrès en Urologie. 2009 Dec;19(13):932-938.