Méthode contraceptive ultime, la ligature des trompes est une opération chirurgicale qui vise à obturer les trompes de Fallope, conduits situés entre les ovaires et le corps de l’utérus. Elle entraîne une stérilisation a priori définitive.
On parle de ligature des trompes car l’opération courante consiste à effectuer une petite intervention chirurgicale pour obstruer par l’extérieur, les trompes de Fallope en les ligaturant.
Mais il existe aussi une autre méthode qui consiste à obturer les trompes en insérant un implant, une sorte de minuscule ressort à l’entrée des trompes (cette intervention ne nécessite pas d’ anesthésie générale, ni d’hospitalisation).
Pourquoi choisir la ligature des trompes ?
Cette méthode de contraception permanente convient aux femmes que ne désirent plus avoir d’enfants, et ne veulent pas prendre de risque avec les autres types de contraception (risque d’effets secondaires liés au patch, à la pilule… ou risque de manque d’efficacité de la contraception).
Cette décision ne doit et ne peut pas être prise à la légère. Il est préférable de réfléchir aux raisons qui vous poussent à effectuer cette stérilisation qui sera irréversible.
Cette importante décision peut également se prendre à deux, avec votre partenaire, assurez-vous tous les deux de ne plus vouloir d’enfant.
Si vous doutez de votre choix, cette solution ne vous convient pas. A la place de la ligature des trompes, privilégiez les méthodes de contraception réversible comme la pilule, le patch, le stérilet, le préservatif… Le choix doit venir de vous.
Il est important aussi de savoir que la ligature des trompes ne protège pas des maladies sexuellement transmissibles (mst) ou infections sexuellement transmissibles (ist).
La ligature des trompes : Savoir si c’est le bon choix
Afin d’avoir le plus d’informations possibles au sujet de la ligature des trompes, consultez votre gynécologue ou votre médecin traitant. Il saura vous aider en pesant avec vous, le pour et le contre de votre décision selon plusieurs facteurs comme votre âge, le nombre d’enfants, vos motivations…
La femme type qui pourrait procéder à une ligature des trompes, est âgée d’environ 40 ans, a déjà eu des enfants au sein d’une situation conjugale stable. Elle ne souhaite donc plus avoir d’enfants. Afin de lancer la procédure chirurgicale, la femme devra signer un formulaire de consentement. Il sera aussi nécessaire de procéder des examens pré-opératoires et une visite médicale.
L’opération
La ligature des trompes est une opération simple qui ne dure que quelques minutes. Avant de réaliser l’opération, il faut être à jeun depuis la veille de plus, un examen d’urine sera réalisé. Sous anesthésie générale, l’opération ne dure pas plus de 20 minutes.
Aujourd’hui, les médecins ont plus tendance à faire appel à la technique de la laparoscopie. Cette méthode consiste à utiliser un laparoscope permettant de visualiser les organes génitaux de la femme c’est-à-dire : les ovaires, les trompes et l’utérus.
Après l’opération, la femme ne subit aucun dérèglement hormonal et continue à ovuler et à avoir ses règles. Le taux d’efficacité de cette opération est très important !
La ligature des trompes : Après l’opération
Après l’opération, la femme peut ressentir des douleurs de l’abdomen. La sortie de l’hôpital peut être envisagée le même jour de l’opération.
Certains symptômes peuvent apparaître après l’opération : des douleurs abdominales, musculaires, des nausées, des saignements vaginaux… Si les symptômes sont importants ou continuent 48 heures après l’opération, il faut consulter le médecin traitant ou le gynécologue qui a effectué l’intervention.
Mais généralement, la convalescence est rapide.
Les activités sexuelles ne seront pas perturber par cette opération.
Une solution sans chirurgie, ni anesthésie
Une méthode mise au point dans les années deux-mille, consiste à placer un minuscule implant à l’intérieur des trompes utérines. Cela est réalisé par les voies naturelles, par hystéroscopie. Le gynécologue introduit une fine sonde munie d’une mini-caméra dans le vagin et est montée dans l’utérus. Le gynécologue visualise à l’intérieur de l’utérus les 2 orifices correspondant au début des trompes. Le médecin insère ensuite un petit implant (en forme de ressort). L’intervention dure une trentaine de minutes, et n’est pas très douloureuse.
Ensuite, la femme peut rentrer chez elle, et reprendre ses activités quotidiennes dès le lendemain. Par cette méthode qui est une alternative à la classique ligature des trompes, la femme ne reste que quelques heures à l’hôpital.
La stérilisation n’est effective que trois mois plus tard. Le gynécologue réalisera un contrôle par une radiographie pour être certain que l’implant est toujours à sa place. Les complications sont rares : perte de l’implant par les voies naturelles ou dans la cavité de l’abdomen. Il arrive que le gynécologue ne parvienne pas à mettre en place l’implant, la femme devra alors revenir une autre fois pour une nouvelle tentative.
La ligature des trompes : Et si on change d’avis ?
La ligature des trompes est une méthode contraceptive permanente et définitive. Si vous désirez avoir d’autres enfants à l’avenir il est préférable de privilégier une contraception réversible.
Si vous avez subi une ligature des trompes et que vous souhaitez de nouveau retomber enceinte, la technique appropriée serait la déligature. Mais attention, le résultat est quasi nul. On pourra vous proposer une technique de procréation médicalement assistée (PMA), comme une FIV… mais cette solution est loin d’être idéale, d’où cette nécessité de réflexion avant une ligature des trompes !
Le cadre légal
Depuis 2001, la ligature des trompes est reconnue comme un mode de contraception comme les autres. Auparavant, cette solution n’était autorisée qu’en cas de risque pour la mère.
Aujourd’hui, selon la loi “la ligature des trompes ou des canaux déférents (chez les hommes) à visée contraceptive ne peut être pratiquée sur une personne mineure”. Elle ne peut être pratiquée que si la personne majeure a reçu préalablement une information claire et complète sur ses conséquences. Un délai de réflexion de quatre mois, dû au caractère irréversible de l’intervention, est obligatoire.
Auteurs : Margaret François et Dr Nicolas Evrard.
Source et nots : Le grand livre de la gynécologie, Collège national des gynécologues obstétriciens français, Eyrolles, 2015.