Les conjonctivites

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La conjonctivite correspond à l’inflammation de la conjonctive. On parle de kératoconjonctivite (kérato = cornée) quand la cornée et la conjonctive de l’oeil sont touchées.

La conjonctive se trouve à la surface de l’oeil. Quand on regarde un oeil de face, on devine une membrane très fine et transparente qui recouvre la surface de l’oeil et l’intérieur des paupières. Au milieu de la partie visible de l’oeil, il existe un tissu plus épais : la cornée qui se trouve devant la pupille et l’iris. De profil, cette cornée est un peu bombée, elle est transparente, c’est à travers elle que l’oeil voit.

Quand la conjonctive et la cornée sont le siège d’une irritation, d’une inflammation, on dit que c’est une kératoconjonctivite. Il est important de connaître la cause d’une conjonctivite ou d’une kératoconjonctivite pour bien sûr traiter la maladie et ne pas laisser le trouble s’installer. En effet, il ne faut pas que la cornée perde sa transparence à cause d’une inflammation chronique, ou de la mauvaise cicatrisation d’une plaie.

Le symptôme principal d’une conjonctivite est l’oeil rouge ; cependant, un oeil ou des yeux rouges ne correspondent pas forcément toujours à une conjonctivite. Le médecin généraliste, ou mieux l’ophtalmologiste fera le diagnostic. Il existe un grand nombre des raisons pouvant expliquer la survenue d’une conjonctivite…

Conjonctivites : Les causes

Plusieurs causes peuvent être à l’origine d’une conjonctivite. Les conjonctivites sont le plus souvent dues à des virus, une infection bactérienne ou une allergie. Les lentilles, le soleil peuvent aussi être la cause d’inflammation de la conjonctivite et parfois même de la cornée.

Voici quelques exemples de causes de conjonctivites…

> Les conjonctivites virales correspondent à l’infection la plus courante de la conjonctive.
> Les conjonctivites bactériennes peuvent être la complication d’une infection virale ou liées à la présence d’un corps étranger.
> Les conjonctivites allergiques ne sont pas contagieuses. De nombreux produits peuvent provoquer une allergie de la conjonctive. Les allergènes de l’environnement : poussières, pollens, chats, des produits de maquillage, des produits d’entretien, des lentilles, des collyres contenant des conservateurs, ou autres additifs. Ce type de conjonctivite survient plus souvent sur un “terrain atopique” (c’est-à-dire chez une personne souffrant de problèmes allergiques : rhume des foins, eczéma, asthme…).
> L’ophtalmie des neiges est une kérato-conjonctivite. Elle est due à la très forte réverbération des UV en altitude et sur la neige. Au final la conjonctive et la cornée sont altérées. L’ophtalmie peut être grave et entraîner des troubles de la vue par la suite. Il faut penser à tout prix à l’éviter en mettant de bonnes lunettes de soleil quand on fait du ski ou de la randonnée en montagne dans la neige.

Attention, des conjonctivites peuvent avoir une autre origine spécifique qui demande un traitement et un suivi particulier (comme une infection par le virus de l’ herpès).

Conjonctivites : Les symptômes

Les symptômes des conjonctivites sont généralement faciles à reconnaître. Quand on souffre d’une conjonctivite, on a la sensation d’avoir du sable dans les yeux, ceux-ci sont plus ou moins rouges, paraissent plus ou moins gonflés, la lumière peut être gênante, une douleur peut exister. Quand on se réveille au matin, les paupières sont parfois collées par des sécrétions (plutôt en cas d’infection bactérienne).

Il ne faut pas se gratter, même si cela démange, cela ne fait qu’augmenter l’irritation, la rougeur et le risque de blesser la conjonctive ainsi que de propager l’éventuel germe d’un oeil à l’autre, ou encore de le propager vers son entourage.

> Les conjonctivites virales touchent en général les 2 yeux (car très contagieuses). Ces conjonctivites sont souvent associées à un ” rhume”. Le médecin examine les yeux et vérifie que la cornée et la conjonctive ne sont pas le siège d’une plaie, qu’il n’y a pas de corps étranger. A l’examen, le médecin peut regarder sous les paupières pour rechercher la présence de follicules (des petites vésicules transparentes parfois très nombreuses et confluentes) ; c’est facile pour la paupière inférieure, parfois il retourne la paupière supérieure pour les rechercher à ce niveau, ce n’est pas douloureux.

> Les conjonctivites bactériennes, les paupières ont tendance à être collées le matin, avec parfois comme autre symptôme : des sécrétions ou des croûtes.

> Les conjonctivites allergiques touchent les deux yeux se présentent sous la forme de larmoiements, de démangeaisons, de rougeurs des yeux, et même d’un oedème des paupières, associés parfois à une rhinite (rhume des foins). Ces conjonctivites peuvent être plus ou moins graves. Parfois persistantes sans guérison complète entre les poussées. A l’examen, l’ophtalmologiste retourne les paupières et constate la présence de follicules plus moins importants (faisant comme de petits “pavés”).

Conjonctivites : Les traitements

Le traitement des conjonctivites dépend du diagnostic (atteinte bactérienne, virale, allergique…).

1 – En cas de conjonctivites virales, l’ophtalmologiste peut mettre des gouttes de fluorescéine sur l’oeil pour évaluer l’état de la conjonctive et de la cornée. Un collyre (c’est-à-dire des gouttes pour les yeux) sera prescrit. Le médecin peut choisir un simple collyre avec des gouttes décongestives antiseptiques.

2 – En cas de conjonctivite bactérienne, il faut commencer éventuellement par enlever le corps étranger présent dans l’oeil. Un traitement antibiotique local est prescrit.

3 – Le meilleur traitement des conjonctivites allergiques est d’éviter l’allergène : c’est facile pour les produits de maquillage et les collyres, beaucoup plus compliqué pour les pollens, acariens… Le médecin prescrit un collyre anti-allergique, voire aussi des larmes artificielles. Des médicaments anti-histaminiques (anti-allergiques) par voie orale peuvent être également prescrits. Des collyres puissants contenant par exemple des corticoïdes (“cortisone”) peuvent être prescrits par l’ophtalmologiste si la conjonctivite est sévère.

Conseil pour utiliser le collyre, pour mettre les gouttes dans les yeux : le mieux est de se faire aider, en s’allongeant, les yeux fermés. L’aide met une goutte de collyre dans le coin interne de l’oeil, le plus près du nez et puis demande d’ouvrir l’oeil, la goutte se répand dans l’oeil, tout simplement. On peut ensuite traiter l’autre oeil. Il faut toujours commencer par l’oeil le moins atteint.

Certaines gouttes piquent un petit moment après leur instillation. Il faut en mettre généralement plusieurs fois par jour. Avec l’habitude, on parvient vite à mettre ses gouttes tout seul. Sauf les enfants. Ne pas oublier de se laver les mains avant et après avoir touché les yeux malades. Ou après s’être traité soi-même.

Conjonctivites : Nos conseils

> En plus des signes de conjonctivite, si un oeil ou les deux yeux sont douloureux, si vous êtes très gênés par la lumière, avec un fort larmoiement et une baisse d’acuité visuelle, il s’agit vraisemblablement d’une atteinte plus profonde – de la cornée (une kératite). Les personnes qui sont victimes d’une ophtalmie des neiges, par exemple, connaissent bien ces signes ! L’avis d’un ophtalmologiste est impératif.

> Attention, un oeil rouge peut avoir de nombreuses autres origines qu’une conjonctivite, et l’avis d’un médecin ou mieux d’un ophtalmologiste est donc indispensable.

Sources et notes

– Rigal D. Jacobs DS. Conjunctivitis and evaluation of the red eye. Uptodate.com. Sommer-Bülher et al. L’oeil rouge, développement professionnel continu, PrimaryCare 2004; 4, nr 37.
– M.R. ALLANSMITH, « Immunology of the external ocular tissues », J. Am. Optom. Assoc., 1990.
-D.J. Jobin, « Exploration immunologique au cours de la pathologie oculaire », Editions Techniques, Encycl. Méd. Chir., Paris, France, Ophtalmologie, 21210B, 1991, 8 p.

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