Les coliques néphrétiques sont définies littéralement comme des douleurs des reins. Ces douleurs apparaissent quand un calcul (caillou) se coince dans une des voies excrétrices d’un rein, en provoquant une crise de douleur violente et soudaine, qui oblige le patient à consulter d’urgence.
Les reins sont situés dans le dos sous les côtes. Leur rôle est d’épurer l’organisme :
- des déchets qu’il produit, tels que l’acide urique, l’ammoniac, les médicaments … et
- des produits en excès, tels que des éléments minéraux (calcium, le sodium, le potassium…).
Certains de ces produits peuvent donner des précipités et former des petits cailloux ou calculs.
Les reins évacuent ces éléments dans les urines qui sont récoltées dans voies urinaires : les uretères, tuyaux qui sortent de chaque rein, jusque dans la vessie.
Les urines sont stockées dans la vessie ; elles pourront être éliminées grâce au relâchement volontaire du sphincter vésical, par un autre tuyau, l’urètre, qui part de la vessie et va à l’extérieur.
La colique néphrétique est généralement provoquée par le déplacement de ces « cailloux » du rein vers l’urètre. Il faut qu’ils soient évacués car dès lors qu’ils constituent un obstacle dans les voies urinaires, ils peuvent provoquer à long terme des complications rénales irréversibles.
Coliques néphrétiques : les causes
La cause de la colique néphrétique est le déplacement des calculs urinaires dans les voies excrétrices d’un rein. Quelquefois, les reins « fabriquent » des calculs ; parfois ils sont trop gros pour être évacués et se coincent dans les voies urinaires.
Les calculs rénaux se forment quand certains éléments sont très concentrés dans les urines, et plus facilement chez des personnes prédisposées. Ils peuvent être le résultat de plusieurs causes et facteurs.
Mais comment et dans quelles circonstances se forment ces calculs ? Voici quelques facteurs souvent impliqués dans la formation de calculs rénaux :
La déshydratation
Une consommation trop faible d’eau et une mauvaise hydratation sont souvent à l’origine de la formation des calculs rénaux.
Il est donc important de beaucoup boire, en particulier dans les situations où la déshydratation est possible : quand la température extérieure est élevée, pendant les longs voyages, quand on a de la fièvre…
Les voyages en voiture
En particulier, sachez que les voyages en voiture favorisent le déplacement de calculs existants et peuvent provoquer une crise de colique néphrétique.
L’alimentation en cause
Une alimentation déséquilibrée, trop riche en sucres, charcuteries et viandes fortes (tels que les gibiers, les abats) peut favoriser la formation de ces cristallisations chez des personnes prédisposées.
Il faut également éviter de consommer trop d’oseille, d’épinards ou de betteraves… En fait, tous les aliments qui contiennent beaucoup d’oxalates doivent être consommés modérément.
Le mieux est de pouvoir récupérer un calcul urinaire pour l’analyser et connaître la cause ou les causes des calculs.
Coliques néphrétiques : les symptômes
Le principal symptôme de la colique néphrétique est la douleur.
Cette douleur est intense et soudaine. Elle se situe dans le dos et peut irradier dans les jambes, dans le ventre.
Le patient ne tient pas en place, il ne trouve aucune position pour soulager cette douleur.
Les autres symptômes sont :
- un malaise,
- des vomissements,
- un arrêt du transit intestinal et
- le malade sera ballonné.
Les coliques néphrétiques peuvent être accompagnées de fièvre.
Il arrive également que la colique néphrétique soit associée à une infection urinaire.
Le calcul est parfois expulsé avec les urines lors d’une miction après des heures de douleur ; l’expulsion peut s’accompagner de sang dans les urines.
Les examens
Il est intéressant de connaître la nature des calculs pour éviter qu’un autre calcul ne se forme.
Une radiographie de l’abdomen visualise des calculs contenant du calcium.
On peut aussi réaliser une échographie ou un scanner. Les calculs d’acide urique, eux, sont transparents aux rayons X et ne seront donc pas visibles sur ces radios. C’est l’urographie intraveineuse (UIV), opacifiant les voies excrétrices urinaires qui permet de visualiser un calcul sur leur trajet.
La gêne à l’écoulement des urines sera d’autant plus importante que le calcul peut provoquer une inflammation de la paroi de l’uretère, la gonfler et diminuer encore le passage urinaire. Si l’obstacle persiste, le rein en amont souffrira, il pourrait être détruit et le patient n’aurait plus qu’un seul rein fonctionnel.
Coliques néphrétiques : les traitements
Lors d’une colique néphrétique, des traitements contre la douleur peuvent aider à soulager le patient. Parfois, il faut avoir recours à la prise de médicaments antalgiques puissants tels que la morphine.
Au cours de la crise, il ne faut pas boire, contrairement à certaines idées reçues. Et ce pour diminuer l’excrétion d’urine évitant ainsi d’augmenter la pression.
Parfois, il est nécessaire d’ôter le calcul. Véritable obstacle sur les voies excrétrices urinaires, il gêne l’écoulement normal de l’urine vers la vessie et provoque une augmentation de la pression en amont et sur le rein lui-même.
Le calcul peut être enlevé par voie externe par un autre traitement : la lithothrypsie, c’est-à-dire que le calcul est pulvérisé à travers la peau par des ondes. Les petits morceaux pourront alors être évacués plus facilement par les voies naturelles.
Le chirurgien urologue peut aussi envisager un traitement par voie endoscopique en passant par l’urètre puis la vessie, et en remontant dans l’uretère jusqu’au calcul qui pourra être déplacé.
Quelquefois encore, il faudra pratiquer une intervention chirurgicale classique, ouvrir l’uretère à l’endroit où se trouve le caillou et l’enlever.
Une colique néphrétique est souvent récidivante. En dehors des crises, il est nécessaire d’avoir une bonne hygiène de vie pour éviter qu’un calcul ne se reforme : éviter les déshydratations en buvant bien.
Coliques néphrétiques : sources et notes
– Savatovsky I., Les calculs urinaires : comment les soigner, comment les prévenir, éd. Odile Jacob, 2012.
– Teichman J. Acute renal colic from ureteral calculus. New Engl J Med 2004 ; 350:684-93.