Les acouphènes

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Si vous entendez des bourdonnements, sifflements, bruits d’ eau, vent, cocotte-minute, moteur… vous avez probablement des problèmes d’acouphènes. Les personnes qui en sont atteintes entendent des bruits dans les oreilles qui peuvent survenir de façon régulière, en devenant une source de gêne, voire un vrai handicap.

Les acouphènes sont une affection de l’oreille se traduisant par un bruit de fond incessant entendu par le patient. Ils sont plus ou moins bien supportés selon leur intensité, selon qu’ils sont ressentis la nuit, en position allongée, ou la journée, pendant les heures de travail…

Les acouphènes peuvent être parfois pulsatiles, synchrones du pouls. Ils peuvent être chroniques, permanents ou intermittents et variables dans le temps. Ils sont bilatéraux ou unilatéraux et sont parfois accompagnés de vertiges, de maux de tête : les signes associés sont variables selon leur origine.

L’oreille est composée de 3 compartiments : l’oreille externe qui correspond au conduit auditif externe, l’oreille moyenne séparée du précédent par le tympan et qui contient les osselets, en communication avec le nez par la trompe d’Eustache ; le troisième compartiment est l’oreille interne, située dans l’ os temporal, elle comprend le vestibule et la cochlée et participe à l’équilibre du corps.

La persistance des acouphènes entraîne une gêne plus ou moins importante amenant le patient à consulter.

Acouphènes : Les causes

L’apparition d’acouphènes peut avoir des différentes causes.
> Elle peut être secondaire à une pathologie de l’oreille externe, moyenne ou interne (otite externe, catarrhe tubaire, otite séreuse, cholestéatome, …), pathologie infectieuse, inflammatoire, tumorale, vasculaire.

> Les traumatismes sonores tels qu’une explosion, un coup de feu, de la musique écoutée trop fort lors d’un concert ou dans une discothèque sont générateurs d’acouphènes.

> Des médicaments ototoxiques (toxiques pour les oreilles) peuvent provoquer des acouphènes.

> Le vieillissement avec l’apparition d’une presbyacousie (surdité liée à l’âge) peut aussi être associé à des acouphènes.

> Ils peuvent aussi être le signe d’une pathologie tumorale cérébrale ou située sur le nerf auditif (neurinome) ou vasculaire.

> La maladie (ou le vertige) de Ménière peut être à l’origine d’acouphène. Cette maladie est dominée par les vertiges, associés à des troubles de l’équilibre et une baisse de l’audition ; ces signes sont tous du même côté. Il est nécessaire de vérifier qu’il n’y a aucune cause neurologique des symptômes et confirmer leur origine cochléo-vestibulaire. La maladie évolue vers la surdité au bout de plusieurs années.

> Les acouphènes pulsatiles, synchrone du pouls orientent plutôt vers une pathologie vasculaire. L’ hypertension artérielle, une anémie ou au contraire une hyperviscosité peuvent provoquer des acouphènes pulsatiles. Ils sont bilatéraux. Mais les acouphènes pulsatiles unilatéraux sont finalement fréquents et il est rare de trouver une cause vasculaire ; un doppler des vaisseaux du cou voire une angio- IRM (c’est-à-dire une IRM des vaisseaux cérébraux qui seront visibles grâce à l’injection d’un produit de contraste dans le sang) permettra de voir s’il existe une malformation vasculaire.

Acouphènes : Les examens

A l’occasion de la consultation médicale, le médecin tente d’objectiver les acouphènes, la gêne occasionnée, de connaître leur fréquence (aigu, grave…) et leur intensité. En plus du médecin généraliste, on pourra être amené à consulter un spécialiste : un médecin ORL.

Un examen de l’oreille avec un otoscope permet de visualiser une éventuelle pathologie du conduit auditif externe (un bouchon de cérumen, une otite externe, …) ; il permet aussi de voir l’état du tympan et de diagnostiquer une éventuelle dysfonction de la trompe d’Eustache due par exemple à une otite moyenne (ou otite séreuse ou catarrhe tubaire) en voyant un tympan anormal, terne ou lésionnel.

Une tympanométrie peut être faite pour objectiver la compliance du tympan, c’est-à-dire sa capacité à vibrer sous le coup de variations de pressions. Cet examen recherche un dysfonctionnement tubaire : en effet si la pression est élevée derrière le tympan (à cause d’une inflammation par exemple), celui-ci aura tendance à bomber dans le conduit auditif externe, si la pression s’élève dans le conduit auditif externe, il sera alors peu mobile ce qui n’est pas normal.
Une audiométrie est souvent effectuée pour mesurer une surdité éventuelle associée aux acouphènes, mesurer la fréquence qui est atteinte, quantifier sa gravité ainsi que déterminer son origine : surdité de transmission où les structures en cause sont l’oreille externe et moyenne, ou surdité de perception si les structures atteintes appartiennent à l’oreille interne, le nerf auditif ou l’aire auditive.

D’autres tests très spécialisés peuvent être demandés pour avoir une corrélation entre l’intensité des acouphènes et l’importance de la perte auditive.

Des potentiels évoqués auditifs sont faits quand le médecin soupçonne une atteinte neurologique en particulier une tumeur du nerf auditif (neurinome de l’acoustique) par exemple ou une atteinte de l’oreille interne.

Si les résultats sont positifs, une IRM sera demandée pour confirmer le diagnostic.
Malgré une consultation auprès d’un médecin spécialiste, et différents examens, il arrive qu’aucune cause ne soit retrouvée.

Acouphènes : Les traitements

Les acouphènes sont une affection fréquente qui peut perturber la qualité de vie des patients qui en sont atteints. Ils ne sont pas graves en soi mais peuvent être révélateurs d’une pathologie sous-jacente de l’oreille, infectieuse, inflammatoire vasculaire ou tumorale.

Bien sûr, quand une cause responsable de l’apparition des acouphènes est retrouvée, il faut la traiter quand c’est possible : enlever un bouchon de cérumen, traiter une otite par des antibiotiques ou un catarrhe tubaire par des inhalations, aérosols… Si un neurinome est découvert, il faudra si c’est possible, l’enlever chirurgicalement. Les acouphènes devraient alors disparaître.
Les médecins prescrivent souvent des vasodilatateurs qui sont des médicaments qui dilatent les vaisseaux, mais ce traitement n’est pas spécifique et s’avère peu efficace.

Des médicaments neurotropes semblent avoir quelquefois un effet sur cette affection mais on ne connaît pas leur mode d’action sur les acouphènes.

En dehors du traitement d’une cause retrouvée, les acouphènes n’ont pas de traitement spécifique donnant un résultat garanti. Souvent on n’arrive pas à identifier la cause qui est à l’origine de ces bourdonnements ou sifflement dans les oreilles.

Les thérapies acoustiques d’habituation (TAH) peuvent alors être utiles pour apprendre au patient à vivre avec ces bruits.

Les thérapies cognitivo-comportementales peuvent également améliorer la qualité de vie des patients atteints d’acouphènes, en leur enseignant des techniques de relaxation.

Acouphènes : Sources et notes

> Acouphènes : conseils pratiques, solutions, témoignages, réseau de soutien, Paris, Association France Acouphènes, 2006.
> Martine Ohresser, Bourdonnements et sifflements d’oreille, Poches Odile Jacob, 2004.
> Jean-Baptiste Mechernane, Les oreilles cassées, Luc Pire, 2008.
> Philippe Peignard, Bien vivre avec des acouphènes, Odile Jacob, 2008.

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