On parle d’ éjaculation précoce (ou prématurée) lorsque l’éjaculation arrive trop vite.
Idéalement, lors d’un rapport sexuel (bi), le plaisir masculin et l’éjaculation devraient survenir au même moment que l’orgasme féminin. Cela participe à une bonne harmonie sexuelle (même si chaque couple peut vivre sa sexualité à sa façon).
Il s’agit moins d’une question de temps qu’un problème de contrôle : l’homme ne parvient pas à décider volontairement du moment de son éjaculation.
On distingue 2 types d’éjaculation précoce :
– “primaire”, lorsqu’elle a lieu systématiquement à chaque rapport sexuel.
– “secondaire” lorsqu’elle intervient alors que l’homme n’avait auparavant aucun problème.
L’éjaculation précoce touche de nombreux hommes, en particulier jeunes, qui n’ont pas encore une grande expérience dans le domaine de la sexualité. Mais ce problème peut aussi concerner des hommes moins jeunes…
Depuis quelques années, un médicament est disponible pour aider ces hommes souffrant de ce problème. Mais si un traitement pharmaceutique peut être d’un bon secours, d’autres solutions sont possibles pour contrôler son éjaculation.
En pratique, quand un problème d’éjaculation précoce perturbe la sexualité masculine (et celle du couple), l’avis d’un médecin est recommandé. A commencer par son médecin traitant, ou mieux un spécialiste : un urologue ou un uro-andrologue.
Ejaculation précoce : les causes
L’éjaculation précoce est rarement due à un problème physique, organique ; les causes sont essentiellement d’origine psycho-comportementale. Beaucoup d’hommes ont tendance à éjaculer rapidement lors de leurs premiers rapports. Certaines situations (manque de temps, peur d’être surpris, manque d’expérience personnelle ou avec la partenaire, trop forte émotivité) créent une tension et empêchent l’homme de contrôler le moment de son éjaculation qui survient trop rapidement. Au fil des expériences, l’homme peut apprendre en principe à contrôler son éjaculation. Un conflit relationnel avec la ou le partenaire peut également être la cause de ce trouble.
Le plus classique est l’éjaculation précoce survenant lors des premiers rapports avec une nouvelle partenaire ; il s’agit alors d’un phénomène passager dû au stress de la première fois ; ce problème disparaît généralement spontanément au fur et à mesure que la complicité naît au sein du couple.
On estime qu’entre 5 et 40% des hommes souffriraient d’éjaculation prématurée. Ce trouble est donc fréquent, et cependant les causes exactes ont mal été explorées jusqu’à présent et demeurent peu connues. On sait cependant que dans le cerveau des neuromédiateurs sont impliqués dans l’éjaculation, et en particulier la sérotonine qui agit comme suppresseur du réflexe éjaculatoire. D’ailleurs le seul médicament qui est indiqué dans ce trouble empêche la recapture de la sérotonine par les cellules cérébrales.
En cas d’éjaculation précoce “secondaire” (qui n’existait pas auparavant), un bilan médical peut être effectué pour savoir s’il n’existe pas de problème organique, comme par exemple une prostatite chronique qui pourrait être la cause de ce trouble.
Ejaculation précoce : les traitements
Il ne faut pas attendre pour consulter son médecin généraliste, un médecin uro-andrologue, ou un sexologue, car le traitement risque d’être plus difficile lorsque le problème d’éjaculation précoce dure et est ancien.
Un médicament est désormais disponible en cas d’éjaculation précoce : le Priligy® (dapoxétine). Ce médicament multiplierait par trois à quatre le délai avant d’éjaculer. Il est disponible avec une ordonnance et n’est pas remboursé. Il ne peut être pris que par des hommes adultes (pas indiqué chez l’adolescent).
Il peut engendrer certains effets secondaires, comme des nausées, des sensations vertigineuses…
A coté de ce médicament, d’autres solutions peuvent être envisagées.
L’homme doit avant tout apprendre à contrôler son éjaculation.
Cela signifie, entre autres, réussir à diffuser l’excitation à l’ensemble de son corps et non uniquement sur le sexe, à repérer les sensations qui annoncent la venue de l’orgasme et savoir faire baisser l’excitation. L’homme peut « l’apprendre » lui-même, avec de l’expérience…
Cet « apprentissage » de l’éjaculation pourra se faire seul, ou mieux, en couple. Il s’agit d’une sorte de rééducation comportementale à mettre en place. Concrètement, il s’agit pour l’homme de se masturber – ou de se faire masturber par sa partenaire – et de « stopper tout » à l’approche de l’éjaculation.
Lors des préliminaires, la femme devra stimuler toutes les parties du corps de l’homme, sauf le sexe, afin de diffuser l’excitation dans tout le corps. Pendant l’acte sexuel, cet apprentissage consiste à arrêter tout mouvement avant la venue de l’orgasme, puis à diminuer l’excitation avant de reprendre l’acte.
Par ailleurs, l’éjaculation précoce étant avant tout un problème de contrôle, l’erreur est de laisser les rapports sexuels s’espacer ; faire l’amour souvent est le meilleur moyen pour l’homme d’apprendre à “apprivoiser” son excitation sexuelle.
Ejaculation précoce : Sources et notes
– Guillonneau B., Vallancien G., Urologie. Collection Inter Med, Doin ed., Paris, 1999.
– Waldinger M.D. Premature ejaculation: state of the art. Urol Clin North Am 2007.
– Renshaw D.C. Women’s reactions to partner’s ejaculation problems. Compr Ther 2007.