Le spotting

Vos règles sont terminées ou ne sont pas encore arrivées, et vous avez de légers saignements ? C’est ce que l’on appelle le spotting.
 D'où viennent ces légers saignements et faut-il s’en inquiéter ? On fait le point sur le spotting.Pin
Vos règles sont terminées ou ne sont pas encore arrivées, et vous avez de légers saignements ? C’est ce que l’on appelle le spotting.
D’où viennent ces légers saignements et faut-il s’en inquiéter ? On fait le point sur le spotting.


Qu’est-ce que le spotting ?
Derrière ce terme anglais qui signifie tâche se cache un évènement qui touche de très nombreuses femmes : de légers saignements intervenant en dehors de la période des règles. Moins abondants qu’au cours de votre cycle menstruel, ces saignements sont indolores et généralement de couleur plus foncée.
Si les saignements sont fréquents et abondants, on parle de métrorragie, et il convient de consulter un médecin.

Le spotting : les causes du spotting

De prime abord, le spotting peut inquiéter. Pourtant, il est sans risques et principalement lié à un dérèglement hormonal.


Au quotidien, nos taux d’oestrogènes et de progestérone varient. Si en règle générale, ces hormones parviennent à s’accorder l’une avec l’autre, ce n’est pas tout le temps le cas. Pourquoi ? Tout simplement parce que de nombreux facteurs influent sur les taux de progestérone et d’oestrogènes, constituant différentes causes au spotting.

La contraception

  • La pilule contraceptive

De nombreuses femmes pensent souvent que la pilule contraceptive va leur permettre d’obtenir un cycle menstruel aussi réglé que du papier à musique. Faux !

On a beau parler de la pilule contraceptive au singulier il en existe pourtant pléthore. Certaines contiennent plus d’oestrogènes, d’autres plus de progestérone, d’autres un équilibre des deux, etc. : chaque femme doit trouver la pilule contraceptive avec le dosage en oestrogènes et/ou progestérone adapté à son corps. Un mauvais dosage peut entrainer des dérèglements hormonaux, bouleverser le cycle menstruel et ainsi causer du spotting.

À savoir, le phénomène est plus courant chez les femmes prenant la pilule en continu.

Si vous prenez une contraception orale et que vous avez du spotting, n’arrêtez pas votre pilule car cela risquerait de déclencher une nouvelle ovulation et vous pourriez tomber enceinte.

Si le spotting persiste après les premières semaines de contraception, prenez rdv avec votre gynécologue. Expliquez-lui que vous avez de légers saignements en dehors de votre période de règles. Il fera le point avec vous, et vous prescrira, sans doute, une nouvelle pilule voire une autre méthode de contraception.

  • Le stérilet au cuivre

Bien que fonctionnant sans hormones, le stérilet au cuivre peut lui aussi entrainer du spotting, surtout si vous l’utilisez après une contraception hormonale. Encore une fois, votre corps a besoin de temps pour retrouver son équilibre et, surtout, votre cycle “naturel”.

Dans la mesure où il a tendance à allonger la durée du cycle menstruel et à rendre vos règles plus abondantes, il est inutile de s’alarmer au premier spotting avec un stérilet au cuivre.

  • Les autres moyens de contraception

A l’instar de la pilule contraceptive, d’autres méthodes de contraception comme le patch, l’implant, le stérilet hormonal et l’anneau vaginal contiennent des hormones. Leur dosage peut ne pas vous convenir et entrainer de légers saignements en dehors de vos règles.

Après la pose d’un patch, d’un implant contraceptif ou d’un stérilet hormonal, il est normal d’observer de légers saignements en dehors de vos règles : votre corps a subi une perturbation hormonale et cherche son nouvel équilibre. Dans le cas du stérilet hormonal, ces saignements, plus gênants que dangereux, ont tendance à diminuer au cours de la première année d’utilisation. Il faut donc prendre son mal en patience !

En revanche, si le spotting perdure, il est conseillé de revoir son gynécologue. Il se pourrait que le dosage ne vous convienne pas et qu’il faille se pencher sur de nouvelles options.

Le stress

Nuits agitées, fébrilité, ou encore noeuds à l’estomac : le stress a un impact considérable sur notre corps… mais aussi sur nos hormones ! On l’oublie souvent mais le stress entraine également un déséquilibre hormonal pouvant provoquer un allongement des règles ou une aménorrhée et ainsi perturber votre cycle biologique.

Le jet-lag

Changer drastiquement de fuseau horaire ne perturbe pas uniquement votre sommeil. Vos hormones aussi sont sensibles aux changements de rythme. De telles modifications peuvent entrainer du spotting, d’autant plus si le décalage horaire ne vous permet plus de prendre votre pilule contraceptive à heures régulières.

Rassurez-vous, une fois l’équilibre retrouvé, vos hormones arrêteront de faire des siennes et votre cycle retrouvera son rythme.

La ménopause

A l’approche de la ménopause, votre corps se prépare à un véritable bouleversement hormonal. Alors qu’il se préparait tous les mois à accueillir un ovule fécondé, il devra désormais se déshabituer à le faire. De fait, il arrive que de légers saignements apparaissent. Rassurez-vous, ces derniers vont cesser. Il faut simplement que votre corps retrouve son équilibre.

Le spotting : le spotting pendant la grossesse

C’est généralement grâce à un retard des règles que de nombreuses femmes réalisent qu’elles sont enceintes. Pourtant, de légers saignements en dehors des règles peuvent également annoncer une grossesse.

Cela arrive lorsque, malgré la nidation de l’ovule fécondé, le corps continue son cycle normalement. On parle alors de règles anniversaire. Ce “spotting de grossesse” concerne une femme sur quatre et ne dure généralement que durant le premier trimestre de grossesse.

Celles-ci doivent confirmées comme telles par un gynécologue. En effet, des saignements lors d’une grossesse peuvent également réfléter une complication de cette dernière. À savoir : 

Une grossesse extra-utérine, c’est-à-dire lorsque l’ovule fécondé s’implante dans la trompe de Fallope au lieu de l’utérus, peut provoquer des saignements à ne pas confondre avec le spotting.

Une fausse couche peut également se manifester par des saignements lors de la grossesse.

Le spotting : d’autres maladies en cause

Si le spotting est le plus souvent bénin, il peut également être le symptômes d’autres maladies gynécologiques, telles que le fibrome utérin, l’endométrite ou encore l’endométriose.

Les Polypes utérins ou fibromes

Parfois, le spotting peut traduire la présence d’un polype utérin, c’est-à-dire d’une tumeur non cancéreuse, installée sur le col de l’utérus ou dans la cavité utérine.

Fibreux ou muqueux, les polypes utérins, souvent appelés fibromes, se manifestent par des saignements plus ou moins importants en dehors des règles ainsi que des douleurs dans le bas ventre. De la fatigue, de la fièvre et des règles plus abondantes que d’habitude peuvent compléter ces symptômes.

L’endométrite ou infection

Dans certains cas, le spotting peut être le résultat d’une endométrite, c’est-à-dire d’une inflammation de l’endomètre, la muqueuse qui tapisse la cavité de l’utérus. D’origine infectieuse, l’endométrite peut être causée par une maladie sexuellement transmissible (MST), mais aussi par plusieurs autres facteurs comme un stérilet changé trop tardivement, un avortement si des débris placentaires sont restés dans le corps, ou encore un accouchement.

En plus du spotting, l’endométrite se manifeste par des douleurs importantes dans le bas ventre, des pertes vaginales malodorantes et un état fiévreux.

L’endométriose

Liée à la présence de tissu semblable à la muqueuse utérine en dehors de l’utérus, l’endométriose concerne une femme sur dix.

Douleur pelvienne récurrente et aiguë, douleur lors de rapports sexuels, règles particulièrement douloureuses, douleurs lombaires et abdominales pouvant irradier jusque dans les jambes : le symptôme principal de l’endométriose est la douleur. Mais il n’est pas le seul. L’endométriose peut également se manifester par une difficulté à uriner (dysurie), ou par des saignements en dehors des règles, autrement dit, du spotting.

Le spotting : les traitements du spotting

Il est normal de s’inquiéter de la présence de ces petits saignements irréguliers. Rassurez-vous : de manière générale, le spotting est bénin et les saignements sont légers et indolores.

Plus gênant que douloureux, le spotting bénin est très facile à gérer au quotidien :

> On évite les toilettes intimes agressives. Une toilette vaginale ne fera pas disparaitre ces petits saignements, et surtout, vous risquez d’assécher votre vagin et de favoriser le développement de mycoses vaginales.

> On évite les tampons. Attention à ne pas confondre spotting et règles !
 Les saignements du spotting sont très légers et ne se prêtent pas aux tampons.
 En utilisant ces derniers en dehors de vos règles, vous allez assécher votre vagin. Les tampons vont absorber le biofilm contenant les bactéries bénéfiques pour votre vagin. Votre paroi sera donc fragilisée et propice au développement de mycose.

> On protège ses sous-vêtements. Bénin pour votre santé, le spotting peut toutefois abimer votre lingerie. Pour éviter de voir ses sous-vêtements abimés par le spotting, mieux vaut miser sur des protège- slips qui vont absorber les saignements et ainsi éviter les tâches.

Que vous soyez culotte, string, shorty ou encore tanga : sachez qu’il existe de très nombreuses formes de protège-slips. Vous trouverez forcément celui qui vous convient.

Si le spotting persiste malgré ces conseils, si les pertes changent d’apparence, sont odorantes, deviennent récurrentes ou s’accompagnent d’autres symptômes, mieux vaut consulter un médecin car le spotting peut traduire un problème de santé plus grave.

Le spotting : Sources et notes

Sources :
Hémorragie génitale chez la femme, ITEM 243
Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF)

Auteur : Dounia Malki

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