Un saignement de l’anus peut avoir différentes origines. Ce saignement peut être plus ou moins important et s’accompagner d’autres symptômes. Ce qui permettra d’orienter le diagnostic. Ce problème est généralement découvert par le patient lui-même.
On découvre généralement un saignement de l’anus en allant à la selle : en s’essuyant, ou en découvrant du sang dans les selles. Autre possibilité : découvrir un saignement de l’anus en enlevant ses sous-vêtements.
Il peut s’agir d’un saignement plus ou moins important, et d’autres symptômes peuvent se manifester : douleurs anales, démangeaisons, problèmes de digestion, perte de poids… voire de la fièvre.
En cas de saignement de l’anus, il est important d’en parler rapidement à son médecin généraliste. Après vous avoir posé des questions sur la découverte de ce saignement, le médecin vous posera aussi des questions sur votre état de santé général, sur vos antécédents médicaux, etc.
Il examinera la région anale, effectuera un toucher rectal, palpera votre abdomen, etc. Si vous souffrez d’une poussée d’hémorroïdes ou d’une fissure anale, le médecin généraliste vous prescrira le traitement adéquat. Si les symptômes liés à ces affections sont majeurs, l’avis d’un gastro-entérologue ou d’un proctologue peut être nécessaire.
Le médecin peut vous prescrire des examens complémentaires si le saignement de l’anus n’est pas vraiment identifié. Le principal examen est une coloscopie ou une rectoscopie. Dans ce cas, il est nécessaire de consulter un gastro-entérologue. A l’aide d’une fine sonde munie d’une mini-caméra, le gastro-entérologue visualise l’intérieur du rectum et du côlon.
En dehors de ce saignement de l’anus, rappelons qu’à partir de 50 ans, il est important d’effectuer un dépistage du cancer du côlon. Il s’agit en fait de détecter un éventuel saignement intestinal invisible à l’oeil nu. On recommande d’effectuer un test de dépistage de sang dans les selles tous les deux ans. L’objectif est de dépister un éventuel polype ou un cancer colorectal à un stade précoce.
Dans cet article, découvrez les causes, mais aussi les traitements quand survient des saignements de l’anus.
Auteur : Docteur Nicolas Evrard.
Saignement de l’anus : Les causes
Les causes d’un saignement anal sont nombreuses.
A commencer par un problème de fissure anale. En plus du saignement, il existe des douleurs locales, surtout au passage des selles. Si cette fissure anale tend à persister, un examen devra être effectué, avec éventuellement l’avis d’un médecin gastro-entérologue ou d’un médecin proctologue.
Une autre cause courante d’un saignement de l’anus est liée à une poussée des hémorroïdes. Il existe une dilatation locale des vaisseaux et une inflammation. Cette poussée hémorroïdaire souvent douloureuse, dure généralement une dizaine de jours, sauf si des complications surviennent. Des traitements locaux peuvent être appliqués (antalgiques, anti-inflammatoires, phlébotoniques).
Parmi les complications d’une crise hémorroïdaire, risquent de survenir des saignements importants, une thrombose hémorroïdaire, etc.
Mais un saignement de l’anus peut avoir d’autres origines. Il peut s’agir d’un polype ou d’une tumeur du rectum ou du côlon. D’où la nécessité de consulter un médecin en cas de saignement. Il est important de diagnostiquer le plus tôt possible ce type de lésion pour la traiter rapidement.
D’autres affections peuvent être à l’origine d’un saignement de l’anus, comme une rectocolite hémorragique. En plus de ce symptôme, le patient souffre généralement de diarrhées, de pertes de glaires, de douleurs intestinales, etc. Dans ce cas, une prise en charge spécifique par un médecin spécialiste est indispensable.
Attention de ne pas banaliser un saignement de l’anus, de se dire : “cela n’est rien, c’est encore mon problème d’hémorroïdes”, et de ne pas se faire examiner sérieusement par un médecin. Car il peut s’agir d’un problème plus grave.
Il est communément accepté que des saignements de l’anus sont automatiquement source d’inquiétude pour celui en souffre. Il est primordial d’en déterminer la cause avec votre médecin traitant ou un spécialiste car celle-ci peut être de différentes natures.
Saignement de l’anus : Les traitements
Les traitements d’un saignement de l’anus dépendent bien sûr de sa cause. Le médecin traitera la poussée d’hémorroïdes, un traitement spécifique (avec des conseils alimentaires) sera prescrit par le gastro-entérologue en cas de rectocolite hémorragique.
Le traitement des hémorroïdes et des fissures anales associe des soins locaux (hygiène rigoureuse, des bains de siège) aux crèmes à base de corticoïdes. Un régime riche en eau et en fibres est conseillé afin de ramollir les selles et en favoriser l’élimination ; si cela ne suffit pas, un laxatif peut être administré. Dans certains cas, si ces traitements ne suffisent pas, une intervention chirurgicale peut être nécessaire (ce qui est rare).
Si une maladie de Crohn est à l’origine des saignements de l’anus, le médecin spécialiste propose un traitement spécifique qui agit et modère sur le système immunitaire (on dispose d’ailleurs aujourd’hui de nouveaux médicaments efficaces contre les formes sévères de cette maladie). Les patients souffrant de cette pathologie doivent avoir une alimentation spécifique. Les gastro-entérologues donnent toutes les consignes adaptées au patient pour éviter de souffrir de poussées inflammatoires.
Une intervention chirurgicale est parfois nécessaire en cas de complications telles qu’une occlusion intestinale, un abcès, une infection. L’opération consiste à enlever la partie de l’intestin atteinte, mais elle ne guérit pas la maladie de Crohn.
Si le saignement de l’anus est lié à la découverte d’un cancer, des traitements spécifiques (opération chirurgicale, chimiothérapie, médicaments anti-angiogéniques, anti-EGF récepteurs) peuvent être proposés.
Si une lésion cancéreuse au niveau de l’anus, du rectum, ou du côlon est découverte, des traitements spécifiques sont nécessaires dans un service d’oncologie. Le patient est pris en charge par une équipe multidisciplinaire.
Saignement de l’anus : Sources et notes
> Sahmoud T, Hoctin-Boes G, Modigliani R, Bitoun A, Colombel JF, Soulé JC, et al. On behalf of the GETAID group. Identifying patients with a high risk of relapse in quiescent Crohn’s disease. Gut 1995 ; 37 : 811-8.
> Rutgeerts P, Hiele M, Geboes K, Peeters M, Penninckx F, Aerts E, et al. Controlled trial of metronidazole for prevention of Crohn’s disease recurrence after ileal resection. Gastroenterology 1995 ; 108 : 1617-21.
> Buisson A, Chevaux JB, Bommelaer G, et al. Diagnostic prevention and treatment of postoperative Crohn’s disease recurrence. Dig Liver Dis 2012; 44:453-460