Le lumbago, ou lombalgie aiguë, est un mal de dos au-dessus des fesses, situé dans la région lombaire, avec éventuellement des irradiations dans les fesses, vers la cuisse, ou en avant au niveau du pli de l’aine.
Le lumbago est généralement dû à une pathologie de la colonne vertébrale ou de son environnement (muscles, tendons…). La douleur tend parfois à devenir chronique, avec des périodes de rémissions plus ou moins totales. Ce problème est extrêmement fréquent et les traitements ne sont pas toujours à la hauteur des espérances.
La colonne vertébrale est formée de 33 vertèbres dont 5 vertèbres lombaires (L1, L2, L3…) suivies par les vertèbres sacrées (S1, S2, …) et le coccyx. Un disque cartilagineux intervertébral est intercalé entre chaque vertèbre, il est composé d’un noyau central, le nucleus pulposus, entouré d’anneaux fibreux. Il sert d’amortisseur, permet la mobilité des vertèbres entre elles, et donne une certaine souplesse à la colonne vertébrale.
Les vertèbres, elles, protègent la moelle épinière, structure nerveuse stratégique de communication par l’intermédiaire des nerfs entre les organes, les muscles, la peau et le cerveau.
Qui consulter ?
Lorsque le lumbago persiste, un rhumatologue et un médecin de rééducation fonctionnelle peuvent être consultés. Mais dans un premier temps, c’est le plus souvent un médecin généraliste qui s’en occupe. D’autres professionnels sont souvent sollicités : des kinésithérapeutes, des ostéopathes, acupuncteurs, homéopathes…
Lumbago : les causes et facteurs de risque
En cas de lumbago, le nucleus pulposus est la cause principale de la douleur : les disques intervertébraux peuvent être mis à mal lors de mouvements contrariés et se déchirer, le nucleus pulposus se déplace alors et entraîne une inflammation importante de la région. L’inflammation provoque un oedème des tissus qui irrite les nerfs de la région et provoque la douleur.
Il arrive que le nucleus pulposus sorte en partie du disque créant une hernie discale ; elle peut alors irriter une racine nerveuse par exemple entre L4 et L5 ; ou entre L5 et S1 et donner, outre le lumbago, une sciatique : c’est la lombo-sciatique. Ou encore une cruralgie, en fonction des racines nerveuses touchées.
De nombreux facteurs de risque existent :
- La position debout de l’Homme fait que le poids de son corps porte sur les vertèbres surtout les lombaires et les sacrées. Même si la colonne vertébrale est soutenue par des tendons et des muscles puissants, il n’empêche que ce ne sont jamais que des boîtes empilées et pressées les unes sur les autres ; elles peuvent se décaler pour de multiples raisons, provoquer un déséquilibre, des douleurs et une fragilisation chronique de la région.
- Une malformation vertébrale comme une scoliose par exemple, une rotation pathologique d’une vertèbre, une mauvaise courbure de la colonne vertébrale : les forces seront mal réparties et le mal de dos sera fréquent.
- Un traumatisme antérieur peut être à l’origine d’un lumbago, mais le rapport de cause à effet est parfois difficile à mettre en évidence.
Des microtraumatismes, des vibrations répétés, mettent en permanence les disques vertébraux à contribution et les fragilisent : la voiture, la moto… - La sédentarité, le manque d’exercices physiques, diminuent le tonus des muscles de la colonne vertébrale et entraîne un risque accru d’avoir mal au dos.
- La position assise avec le dos rond est aussi un facteur favorisant les douleurs lombaires si elle est permanente sans exercices physiques compensatoires.
- Des kilos en trop augmentent d’autant plus la pression sur les disques vertébraux et les fragilisent, l’embonpoint abdominal projette le ventre en avant et accentue l’hyperlordose, les points d’appuis sont déplacés et les douleurs lombaires sont légitimes.
- La grossesse est un facteur de risque évident de lumbago, et il est fréquent à ce moment.
- Le stress provoque des contractures musculaires et des mouvements inappropriés en particulier lors du soulèvement de charges avec le risque d’avoir un lumbago pour un mouvement minime.Sans que le stress ne soit forcément la cause du lumbago, il peut l’aggraver favoriser un cercle vicieux. En effet, en cas de stress, les muscles sont contracturés en particulier ceux du dos, de la nuque et des épaules.
Mais aussi : chez l’enfant, lors d’activités physiques mal dosées, trop intenses, lors de mouvements inadaptés ; chez les jeunes filles qui peuvent présenter une hyperlordose (le dos creux), … ; chez l’adulte où la fréquence des lumbagos est maximum entre 30 et 40 ans ; à l’occasion d’un faux mouvement parfois peu important, ou en soulevant une charge pas toujours très lourde mais toujours en mauvaise position, les jambes raides, le poids du corps en avant, ou la position assise tous les jours, plusieurs heures par jour ; chez les personnes plus âgées qui présentent de l’arthrose vertébrale voire une ostéoporose.
Mais attention, un lumbago peut avoir des causes bien différentes qu’une hernie discale. L’origine peut être musculaire, mais aussi parfois inflammatoire, infectieuse, tumorale… C’est pour cette raison que l’avis d’un médecin est indispensable pour établir un diagnostic précis.
Lumbago : les traitements
Pour faire le diagnostic de lumbago et ensuite bénéficier d’un traitement, le médecin doit connaître le quotidien du patient : sa profession, une période de surmenage, ses loisirs, sport, quel sport, bricolage…
Il faut connaître le facteur déclenchant : un effort musculaire, un traumatisme, rechercher un surpoids, une faiblesse musculaire, une mauvaise courbure vertébrale (scoliose, hyperlordose, …). Il faut aussi connaître l’impact de la douleur sur les activités du patient, c’est un signe assez objectif de la gêne occasionnée par la pathologie.
L’examen clinique recherche une raideur, une contracture musculaire, une attitude antalgique en avant ou penchée sur le côté, note le siège de la douleur au milieu ou plutôt latérale, ses irradiations, si la douleur est présente la nuit ou en fin de journée.
Souvent, des radiographies sont demandées, voire un scanner, ou une IRM, pour éliminer une pathologie particulière (une malformation d’une vertèbre, une tumeur, une discopathie, une maladie moins fréquente de la colonne vertébrale).
L’imagerie ne donnera pas tellement de renseignements : parfois une arthrose débutante avec peu de signes radiologiques malgré une symptomatologie clinique importante, parfois des signes radiologiques d’arthrose très avancée avec des disques détruits, une ostéophytose importante ou bec de perroquet (reconstruction osseuse autour de zones arthrosiques qui détruisent plus ou moins l’os), etc.
Il est possible, dès que la douleur a disparu, de faire quelques séances de massages chez le kinésithérapeute qui en profitera pour conseiller quelques mouvements de gymnastique à faire quotidiennement.
Pour prévenir la lombalgie, des écoles du dos ont été créées, elles mènent des actions de prévention en santé scolaire, sensibilisent les enfants à ménager leur dos dès l’enfance. Elles interviennent aussi dans les entreprises en particulier dans le bâtiment.
La médecine du travail est vigilante sur les postes de manutention, sur les postes de secrétariat où la position assise est une situation à risque pour le dos.
L’apprentissage du geste, l’adaptation des outils, la connaissance de l’ergonomie des postures et des mouvements est un gage de prévention du lumbago.
Les médicaments antalgiques (contre la douleur) plus ou moins puissants, et les médicaments anti-inflammatoires sont souvent la base du traitement d’un lumbago engendré par une hernie discale. La prescription de ces médicaments pendant quelques jours est en général suffisante.
Le repos est obligatoire pour faciliter la guérison. Pas systématiquement le repos au lit, mais il faut éviter impérativement de faire les mouvements qui blessent, le temps de la cicatrisation de la blessure. Parfois seule la position allongée soulage, parfois elle est insoutenable. Il faut éviter les voyages en voiture dans les périodes aiguës. Plus tard, quand la douleur aura disparu, lors de voyages longs en voiture, lors d’efforts de manutention, on peut conseiller de mettre une ceinture de contention.
Il peut être nécessaire de faire des infiltrations de cortisone dans les espaces intervertébraux. Il est rare que la chirurgie soit nécessaire pour traiter un lumbago simple sans composante neurologique.
la suite, la zone qui a été blessée reste fragile, il faut apprendre à ménager sa colonne, Avoir les bonnes positions, les bons gestes quand un poids doit être soulevé, plier les jambes et garder le dos droit. Faire des exercices physiques qui fortifient les muscles de la colonne vertébrale et les abdominaux. Éviter de prendre du poids.
Le lumbago : sources et notes
Guide pratique de rhumatologie – B Mazières – 2002 – p 739
Les Lombalgies : le point de vue de l’ostéopathie. Piedallu P. bulletin de la société d’acupuncture. 1957.
BENOIST M. Lombalgie et radiculalgie par dégénérescence discale -Mécanismes de la douleur et nouvelles perspectives thérapeutiques.