Le choc anaphylactique est la manifestation de réaction allergique la plus grave, pouvant engager un pronostic vital, puisqu’elle peut présenter un risque de décès par arrêt cardiaque ou asphyxie.
Le choc anaphylactique représente une urgence médicale nécessitant une prise en charge rapide et appropriée. Il est donc vital que les personnes à risque apprennent à reconnaître les signes précoces de cette crise allergique aiguë, de façon à agir au plus tôt et à en éviter les conséquences les plus graves.
Pour commencer, il faut identifier le facteur qui a déclenché le choc, lors d’une consultation chez un médecin allergologue. Une fois l’allergène identifié, la première forme de protection contre le choc anaphylactique, consiste à éviter le plus possible d’entrer en contact avec cette substance allergène.
Il est conseillé aux personnes ayant vécu l’expérience d’un choc anaphylactique, ou ayant identifié une allergie à une des substances pouvant le provoquer, d’avoir toujours à portée de main une trousse d’urgence contenant un stylo injecteur d’adrénaline.
Quand il s’agit d’enfants, il faut informer les personnes qui s’en occupent (personnel de l’école ou de la crèche, personnes gardant l’enfant) et leur remettre un kit d’injection. Il faut informer la famille, les proches, les collègues de travail de l’allergie et du lieu de rangement de la trousse, et bien sûr informer son médecin et dentiste d’une éventuelle allergie médicamenteuse ou au latex. Une carte d’allergique doit être gardée sur soi.
En cas d’allergies alimentaires, il faut toujours bien lire les étiquettes des aliments que l’on achète et s’assurer que les repas que l’on mange à l’extérieur ne contiennent pas l’aliment pour lequel on est allergique.
Auteur : Elide Achille
Consultant expert : Dr Sophie Silcret-Grieu, médecin allergologue.
Choc anaphylactique : les causes
Le choc anaphylactique est une réaction d’hypersensibilité extrême que l’organisme déclenche pour se défendre d’un allergène qu’il perçoit comme dangereux. Quand cette substance est détectée par le système immunitaire, ce dernier déclenche une sécrétion immédiate d’histamine, une substance chimique libérée par notre organisme et impliquée dans les phénomènes inflammatoires responsables de l’allergie.
Lors d’un choc anaphylactique, la libération d’histamine dans le corps est vraiment massive, et se déclenche parce que l’organisme est tellement sensible à l’allergène, que toutes les cellules contenant de l’histamine vont en libérer. Cela va entraîner une forte perturbation de la circulation sanguine : une importante chute de la pression artérielle qui perturbe le fonctionnement des organes vitaux, notamment du cerveau et du coeur.
Heureusement, toutes les allergies ne sont pas susceptibles d’être la cause qui déclenche un choc anaphylactique.
Voici les allergies qui peuvent évoluer vers un choc :
- allergie aux venins de guêpe et d’abeille (attention : les piqûres de moustiques ne peuvent pas provoquer de choc anaphylactique, même quand elles déclenchent des réactions très fortes) ;
- allergie à certains médicaments (anesthésies, certains produits utilisés en radiologie, certains médicaments contre la douleur, certains antibiotiques) ;
- allergie à certains aliments (arachide, noix, noisettes, amandes, poissons et fruits de mer, lait de vache ou de chèvre).
- allergie au latex.
Choc anaphylactique : les symptômes
Classiquement, le choc anaphylactique commence rapidement (moins d’une heure) après le contact avec le facteur déclenchant et évolue très rapidement, en quelques minutes. Il est donc très important d’en reconnaître les symptômes, pour agir rapidement.
Le choc anaphylactique démarre en général par les symptômes suivants :
- des rougeurs apparaissant sur la peau,
- une urticaire généralisée qui apparaît très rapidement après l’exposition à l’allergène.
L’urticaire évolue en un oedème, accompagné par un malaise, des nausées, des frissons, une pâleur, une transpiration abondante.
Les tissus gonflent très vite : l’oedème commence généralement au visage et peut se généraliser aux mains, aux pieds et aux voies respiratoires, en engendrant des gênes respiratoires. Ces dernières se manifestent au début par une voix rauque et de la toux, et peuvent arriver jusqu’à l’ étouffement.
Enfin, les vaisseaux sanguins se dilatent, en provoquant une chute de la pression artérielle : le cerveau n’est plus irrigué et cela entraîne une perte de connaissance. Si on n’intervient pas très rapidement, il risque de se produire un arrêt cardiaque.
En cas de contact avec un allergène, il est normal que la peau gonfle. Ce qui fait la différence entre une réaction normale du corps au contact avec un facteur allergisant, et le début d’un choc anaphylactique est que dans ce dernier cas, la réaction va vite se généraliser.
En cas de piqûres de guêpes ou d’abeilles, per exemple, si la zone de l’épiderme à côté de la piqûre gonfle, c’est normal. Si on commence à avoir de l’urticaire partout, il faut s’inquiéter et agir très vite, parce qu’il existe un risque d’évolution vers un choc anaphylactique.
En général, à partir du moment où il y a de l’urticaire, un gros oedème du visage (oedème de Quincke), un gène respiratoire et un sentiment de malaise, il faut considérer qu’un choc anaphylactique survient.
Choc anaphylactique : les traitements
Il y a un seul traitement d’urgence possible pour le choc anaphylactique : l’injection intramusculaire d’adrénaline. Cette substance est présente naturellement dans nos glandes surrénales, et est libérée en cas de stress.
La piqûre d’adrénaline est capable d’arrêter les effets de la libération massive d’histamine, en provoquant un resserrement des vaisseaux sanguins, une accélération du rythme cardiaque et une stimulation du coeur.
On prescrit de l’adrénaline aux patients à risque de déclencher un choc anaphylactique sous forme de stylo auto-injectable. L’utilisation est très simple : on enlève le bouchon et on peut injecter l’adrénaline directement dans la peau de la cuisse, même à travers le tissu des pantalons en cas d’urgence extrême.
On peut utiliser de l’adrénaline chez les bébé, à partir de 15 kilos.
En cas de doutes sur la gravité de la crise allergique, il est conseillé de faire quand même la piqûre d’adrénaline, parce qu’elle n’est pas véritablement dangereuse comparée aux risques d’un choc anaphylactique.
Si on n’a pas de stylo d’adrénaline, lors des premiers signes d’un choc anaphylactique, il faut faire allonger la personne sur le côté, et appeler le service d’urgence, le 15.
Si on agit rapidement, généralement, l’évolution de la crise est favorable. Même si, après la piqûre d’adrénaline, le patient se remet rapidement, il faut quand même appeler le 15 ou un médecin.
Après un choc anaphylactique, en effet, le patient doit toujours être hospitalisé et gardé en service de réanimation pour au moins 24 heures, de façon à surveiller l’éventuelle survenue d’une phase secondaire de choc anaphylactique.
Choc anaphylactique : sources et notes
Auteur : Elide Achille
Consultant expert : Dr Sophie Silcret-Grieu, médecin allergologue.
Sources :
> Revue française d’allergologie et d’immunologie clinique 44, 2004, 336–341.
> Lieberman P, Kemp SF, Oppenheimer J et al. (editors). « The diagnosis and management of anaphylaxis: an updated practice parameter » [archive] J Allergy Clin Immunol. 2005.