Le cancer du testicule

cancer du testiculePin

Le cancer du testicule est une tumeur maligne, rare, qui touche habituellement un homme assez jeune. Il est parfois bilatéral. Les testicules étant des glandes palpables, la présence d’une tumeur peut théoriquement être détectée tôt dans l’évolution de la maladie.

Ce cancer peut métastaser, c’est-à-dire que les cellules cancéreuses peuvent migrer vers les ganglions et vers d’autres organes en particulier les poumons, les os.

Le cancer du testicule est en général de bon pronostic, y compris dans les formes métastatiques. La survie relative à 5 ans est quasiment à 100% pour les formes localisées, et supérieure à 70 % pour les formes métastatiques.
Le pronostic dépend cependant de son type histologique (c’est-à-dire du type de cellules constitutives du cancer), et du stade d’évolution de la maladie : la taille de la tumeur, l’existence ou non d’un envahissement ganglionnaire, et la présence ou non de métastases.

Le traitement est l’ablation du testicule atteint. La chimiothérapie ou la radiothérapie complémentaires ne sont pas toujours justifiées. Quel que soit le stade du cancer du testicule et le traitement envisagé, la surveillance après traitement est essentielle pendant plusieurs années.

La conservation du sperme est proposée car les traitements ne sont pas dépourvus d’effets secondaires et peuvent être stérilisants.
Le taux de mortalité par cancer du testicule a diminué de moitié sur les 20 dernières années, grâce à l’amélioration des traitements.

Tout comme les femmes sont invitées à s’auto-palper les seins, les hommes devraient apprendre à effectuer régulièrement une autopalpation des testicules. Ainsi, les tumeurs pourraient être détectées tôt dans leur développement et le traitement serait d’autant plus efficace.

Cancer du testicule : les causes

Aucune cause véritable n’a été clairement identifiée dans l’apparition du cancer du testicule. Cependant, il peut être favorisé par certains facteurs de risque. Le premier de ceux-ci est un antécédent de cryptorchidie. La cryptorchidie est une anomalie morphologique définie par la non migration des testicules dans les bourses restés à l’intérieur de l’abdomen. Même lorsqu’elle est traitée par une opération chirurgicale, le risque relatif de souffrir d’un cancer du testicule est multiplié par 5 voire par 10, par rapport aux hommes sans antécédent de cryptorchidie.

La présence d’une tumeur testiculaire controlatérale (sur l’autre testicule) ou d’un antécédent de cancer du testicule, est également mise en cause.

L’hypofertilité et l’atrophie testiculaire sont parfois associées au cancer du testicule, sans qu’un lien de causalité ne soit établi.

Étant donné la croissance du nombre de cancers du testicule ces dernières décennies, des causes environnementales ont également été évoquées. En particulier, l’exposition à certaines rayonnements ou substances toxiques, supposée en raison de la fréquence du cancer du testicule dans certaines professions : agriculture, travail du cuir, mécanique, peinture, mines, industrie des plastiques et des métaux. Mais en raison du faible nombre de recherches sur la question, cette relation de cause à effet reste discutée.

Cancer du testicule : les symptômes

Le premier symptôme perçu est l’augmentation de volume d’un testicule, se manifestant parfois par une masse dure localisée dans les bourses.

En plus de cela, l’homme peut percevoir une gêne ou une douleur du testicule concerné. Il doit alors consulter un médecin. Il faut faire le diagnostic de ces symptômes anormaux et ne pas passer à côté d’un éventuel cancer du testicule.

D’autres fois, les symptômes apparaissent de manière plus brutale. Par exemple, par une douleur très vive simulant une torsion d’un testicule. Celle-ci peut être due à une atteinte qui va détruire le testicule (par une nécrose suite à un arrêt de la circulation du sang), une thrombose ou une hémorragie dans la tumeur.

Enfin, si ces symptômes sont passés inaperçus, le cancer du testicule peut se manifester par une baisse de forme de l’état de santé général, avec un amaigrissement et une fatigue.

Parfois, à l’occasion du bilan d’une stérilité, il est possible de découvrir une petite tumeur cancéreuse.

Autre symptôme : en cas d’une augmentation du volume testiculaire, il faut demander une échographie dans les meilleurs délais. Cela permet de faire le diagnostic de tumeur après avoir éliminé de façon formelle le diagnostic d’épididymite ou d’orchite (maladies dont l’évolution et le traitement sont sans commune mesure avec le cancer du testicule).

Des examens de sang sont également effectués si de tels symptômes surviennent. Le médecin demande le dosage de marqueurs sériques du cancer en particulier l’AFP (alpha foeto-protéine) et/ou les béta-HCG (hormone gonadotrophine chorionique) et/ou la LDH (lactico-déshydrogénase). Ces substances sont sécrétées par les tumeurs cancéreuses du testicule. Leur dosage permet de faire le diagnostic. Les chiffres servent de référence pour le suivi de ces cancers.

Afin de rechercher des métastases à distance, un bilan d’extension de la tumeur est nécessaire. Il comprend : une radiographie pulmonaire, une échographie abdomino-pelvienne et un scanner thoraco-abdominal.

Cancer du testicule : les traitements

Le traitement du cancer du testicule est avant tout chirurgical.
Dès que le diagnostic de cancer du testicule est fait, il faut rapidement intervenir chirurgicalement et faire une orchidectomie (ablation du testicule malade) par voie d’abord inguinale (incision au niveau de l’aine).

Le testicule contenant la tumeur est analysé en laboratoire. Les examens anatomopathologiques permettent de diagnostiquer le type histologique de la tumeur, et de mettre en place le suivi du malade.

Chez l’homme jeune, s’il le désire, une prothèse peut être mise à la place du testicule manquant.

Quand la tumeur est petite et non invasive, le traitement peut s’arrêter à la chirurgie avec une surveillance intensive les premières années.

Il est possible de compléter le traitement chirurgical par une chimiothérapie ou une radiothérapie préventive ou curative selon les résultats du bilan d’extension et de l’analyse en laboratoire de la tumeur. La présence ou non de métastases conditionne le protocole de traitement post-opératoire.

Les formes précoces du cancer du testicule sont de pronostic excellent, et les séquelles thérapeutiques sont faibles.

Bien sûr, un risque de reprise ou d’extension de la tumeur est possible, mais le pronostic reste bon car ces cellules cancéreuses sont très sensibles à la chimiothérapie et à la radiothérapie.

Le suivi du patient pendant plusieurs années est primordial après les traitements.

Le médecin doit bien expliquer au patient que la maladie peut récidiver et qu’il peut apparaître des métastases. Il faut que celui-ci sache que ces éventuelles récidives sont curables dans la mesure où ceux-ci seront commencés tôt.

Après les traitements, la surveillance des marqueurs sériques (par des prises de sang régulières) est très importante. S’ils ne baissent pas après une chirurgie d’exérèse ou s’ils remontent après une période de normalisation, il faut suspecter la présence d’une métastase ou une reprise du développement de la tumeur.

Il est proposé aux patients atteints d’un cancer du testicule de faire des prélèvements de sperme en vue de leur conservation pour le cas où surviendrait une stérilité éventuelle, secondaire aux traitements.

Cancer du testicule : Sources et notes

– Guide Affections longue durée : Cancers du testicule, Tumeurs germinales, mai 2011, Haute Autorité de Santé.
– B. Faroy- Menciere, F. Deschamps. Relations entre activités professionnelles et cancer du testicule, Annales de Médecine Interne, Vol 153, N° 2 – mars 2002, pp. 89-96.

Yorum yapın