L’athérosclérose

L'athérosclérosePin

L’athérosclérose est une maladie qui touche les artères, essentiellement celles de gros calibre. Elle est responsable de 30 % de la mortalité dans les pays développés.

L’athérosclérose est une maladie malheureusement très courante aujourd’hui. D’autant plus courante que la population vieillissant, les artères font de même. L’athérosclérose touche les artères. Elle se caractérise par le développement d’une ou de plaque(s) d’athérosclérose, aussi appelée(s) plaque(s) d’athérome, au niveau de la partie interne de la paroi des artères.

Avec l’âge, et aussi en fonction de la façon dont on s’alimente, de son hygiène de vie, mais aussi parfois de facteurs génétiques, l’athérosclérose peut se développer plus ou moins rapidement, et avec plus ou moins d’importance.

Les artères malades, n’importe quel organe risque malheureusement d’être touché, et parfois des organes majeurs comme le cerveau, le coeur, les reins… mais aussi les jambes.

Ces dernières années, d’importants progrès ont aussi été réalisés dans la compréhension de l’athérosclérose, et en particulier dans la formation et la composition des plaques d’athérome. Et grâce aux progrès de l’imagerie médicale, on parvient de mieux en mieux à explorer la paroi des artères. Les cardiologues, les médecins et chirurgiens vasculaires sont les spécialistes qui connaissent le mieux l’athérosclérose.

Auteur : Charlène Catalifaud
Consultant-expert : Dr Alain Tedgui, directeur du Paris-Centre de recherche cardiovasculaire de l’hôpital Européen Georges Pompidou.

Athérosclérose : les causes

On connaît mieux les causes de l’athérosclérose et les raisons de l’épaississement de la paroi artérielle et de la formation des plaques d’athérome. Cette plaque résulte de l’accumulation de mauvais cholestérol et de débris cellulaires. Elle constitue une sorte d’abcès de la paroi artérielle. Tant que la plaque n’empêche pas le sang de s’écouler, la maladie est silencieuse, n’est à l’origine d’aucun symptôme.

Les symptômes de l’athérosclérose surviennent généralement à l’âge de 60 ans pour les hommes et de 65-70 ans chez les femmes.

Ils se manifestent lorsqu’il y a une rupture au niveau de la plaque. Son contenu va donc se déverser dans le sang. Or les débris cellulaires qui partent dans la circulation contiennent notamment des facteurs de coagulation, ce qui va conduire à la formation d’un caillot (ou thrombus). Cela gêne, voire empêche le sang de circuler correctement. A ce moment-là, les symptômes se manifestent…

De nombreuses substances biochimiques interviennent dans ce cas au niveau de la paroi artérielle. Et une chose est sûre : d’autres paramètres liés à l’hygiène de vie jouent un rôle dans le développement de l’athérosclérose :

  • la sédentarité,
  • l’augmentation du LDL-cholestérol,
  • l’obésité,
  • une hypertension artérielle,
  • le diabète,
  • une alimentation pauvre en fruits et légumes…

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Athérosclérose : les symptômes

Comme on l’a dit, une athérosclérose peut se développer durant de nombreuses années, sans engendrer de symptôme particulier. Puis le jour où la ou les plaques d’athérome deviennent trop épaisses ou se détachent… des symptômes surviennent.

L’athérosclérose aura des conséquences différentes selon l’artère qu’elle touche. Les symptômes sont localisés.

Si une ou plusieurs artères irriguant le cerveau sont concernées, c’est cet organe qui risque alors de souffrir.

Lorsqu’un morceau de la plaque d’athérosclérose de la carotide se détache et migre vers un vaisseau du cerveau, alors il peut se produire un accident vasculaire cérébral (AVC).

Quand une plaque d’athérome se situe au niveau de l’artère fémorale dans une jambe, il y a un risque d’artérite, très douloureux. Les conséquences sont la claudication… voire l’amputation.

Le coeur est également la cible privilégiée de l’athérosclérose, en particulier les artères coronaires. Dans ce cas, la rupture de la plaque entraîne des douleurs, c’est l’angine de poitrine ou un infarctus du myocarde. A terme, l’infarctus du myocarde peut entraîner une insuffisance cardiaque, du fait d’un manque d’oxygénation du muscle du coeur.

Plus rarement, il peut aussi se produire un infarctus mésentérique lorsque l’artère qui irrigue l’intestin, est touchée.

En fonction des organes concernés par l’athérosclérose, certains examens seront nécessaires pour confirmer le diagnostic d’accident vasculaire.

Athérosclérose : le diagnostic

Plusieurs outils permettent de diagnostiquer l’athérosclérose. En général, le diagnostic se fait à la suite de la survenue d’un grave problème de santé (AVC, infarctus…), car il n’existe malheureusement pas ou peu de signes précurseurs.

Néanmoins, dans le cas d’un problème au niveau du coeur, il se peut qu’une personne se plaigne de douleurs ou d’un manque d’oxygénation lors d’un effort physique. Une épreuve d’effort (marche ou vélo) est alors effectuée chez le médecin pour évaluer les capacités de la personne, avant de procéder au diagnostic.

L’angiographie est couramment utilisée. Il s’agit d’une technique d’imagerie à rayons X qui permet de mettre en évidence une sténose, c’est-à-dire un rétrécissement de l’artère, caractéristique de la présence d’une plaque d’athérosclérose.

Cependant, il se peut qu’une plaque d’athérome ne soit pas repérée par cette technique, car la sténose n’est pas systématique. Il arrive, en effet, que la plaque soit repoussée vers l’extérieur.

L’IRM (Imagerie à résonance magnétique) permet au contraire de visualiser toute l’artère en trois dimensions. Toutes les plaques, même les plus petites sont donc visibles. L’IRM est utilisée lorsque l’angiographie n’a rien donné et que la présence d’une plaque est néanmoins suspectée.

L’échographie des artères carotides permet également de détecter les plaques. Elle peut être réalisée au cours d’un bilan pour une personne en surpoids ou qui a trop de cholestérol alors qu’une plaque d’athérosclérose n’était pas nécessairement recherchée.

Une technique plus récente permet également le diagnostic : la technique d’ultrason-intravasculaire. Cela consiste à insérer à l’intérieur de l’artère une fibre, au bout de laquelle se trouve une petite caméra. Des ultrasons sont envoyés et sont réfléchis par les tissus. Ainsi, une paroi non homogène est facilement mise en évidence et révèle la présence d’une plaque. Néanmoins, cette technique n’est actuellement utilisée que dans certains centres de soins.

Athérosclérose : traitements

Les traitements de l’athérosclérose sont nombreux. En fait, ils dépendent de ce que l’on doit traiter en premier lieu (et des conséquences de l’athérosclérose). Ces traitements peuvent se faire par une intervention chirurgicale, par des médicaments… par des mesures d’hygiène de vie.

En cas d’urgence (infarctus, AVC, etc.), les médecins peuvent délivrer immédiatement du tPA (activateur tissulaire du plasminogène) recombinant qui va dissoudre le caillot de manière efficace. On parle de thrombolyse. Ensuite, une angiographie est faite afin de voir l’étendue de la lésion.

Au niveau du coeur par exemple, en cas d’atteinte coronarienne, une angioplastie coronaire percutanée est réalisée. Le médecin spécialiste va insérer un stent dans l’artère coronaire malade. C’est une sorte de petit ressort qui va se déployer dans l’artère coronaire pour la déboucher et pour qu’elle le reste. Cette intervention est possible également avant même la survenue de l’infarctus du myocarde, quand le médecin diagnostic des signes de problèmes coronariens.

Une opération chirurgicale est également envisageable : il s’agit d’un pontage. Il est effectué lorsque la coronaire est bouchée sur une grande longueur, ce qui rend impossible l’utilisation d’un stent. Cela arrive fréquemment chez les patients diabétiques.

Le pontage consiste à court-circuiter la partie de l’artère bouchée en créant un autre chemin, en prenant généralement une portion de l’artère mammaire.

Les nouvelles pistes de recherche

De nouvelles techniques d’imagerie sont en cours de développement pour essayer d’identifier la présence des plaques d’athérosclérose précocement, afin d’éviter la survenue d’un accident artériel.

Par ailleurs, de récentes découvertes ont apporté de nouveaux éléments sur la physiopathologie et les mécanismes moléculaires et cellulaires de l’athérosclérose. Une réaction inflammatoire se produit au niveau de la plaque d’athérome et cette réaction s’avère extrêmement variable d’un individu à l’autre.

Ces nouvelles connaissances vont permettre de trouver des médicaments qui vont cibler directement ces mécanismes.

Athérosclérose : la prévention

Neuf facteurs de risque ont été identifiés comme facteurs de risque de l’athérosclérose :

  • le taux de mauvais cholestérol,
  • le diabète,
  • l’obésité abdominale,
  • le tabac,
  • l’hypertension artérielle,
  • le stress,
  • un faible apport en fruits et légumes,
  • le manque d’exercice et
  • l’alcool.

Le meilleur moyen de prévenir l’athérosclérose est donc de lutter contre ces différents facteurs de risque. Et bien évidemment, lorsque le diagnostic est posé, il est primordial de réduire ces facteurs.

Dans un premier temps, des mesures diétético-hygiéniques doivent être prises pour diminuer le taux de cholestérol. Tous les autres facteurs de risque doivent également être traités : arrêt du tabac, activité physique, alimentation variée…

Ensuiteen prévention secondaire contre l’athérosclérose, c’est-à-dire après la survenue d’un accident artériel, le traitement peut consister à prendre des médicaments pour réduire le taux de mauvais cholestérol (si les mesures diététiques sont insuffisantes), de l’aspirine, voire des anticoagulants pour prévenir la formation d’un autre thrombus.

Dans le cas d’une athérosclérose au niveau de l’artère coronaire, deux autres types de médicament, spécifiques du coeur, peuvent être prescrits :

  • les bêta-bloquants pour réduire la fréquence cardiaque et
  • des inhibiteurs de l’enzyme de conversion pour baisser la tension artérielle.

Les deux médicaments permettent d’éviter au coeur de faire trop d’effort.

A noter qu’il a été démontré que les statines (contre l’excès de cholestérol) ont également un rôle préventif efficace. Elles sont donc utilisées pour des personnes à risque, sans qu’elles aient eu nécessairement de symptômes.

Athérosclérose : sources et notes

> Fédération française de cardiologie et Fondation pour la recherche médicale.

> Libby, Inflammation in atherosclerosis. Nature, 2002, 420, 868-874.

> T Edgui et al, Anti-inflammatory mechanisms in the vascular wall. Circ Res, 2001, 88, 877-887.

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