L’asthme est une maladie respiratoire de plus en plus fréquente. Il s’agit d’une maladie inflammatoire des bronches, la muqueuse bronchique se trouve épaissie.
En cas d’asthme, les bronches sont hyper-réactives, ce qui entraîne une diminution de leur calibre : l’air passe mal, il n’arrive pas bien au niveau des alvéoles, l’oxygène peut arriver en quantité insuffisante et l’organisme sera plus ou moins en hypoxie, c’est-à-dire en manque d’oxygène.
L’asthme est une maladie des bronches qui se contractent trop, souvent en raison d’un allergène comme les acariens, les poils d’animaux, les pollens… Il en résulte une gêne pour respirer. Le tabac est un facteur aggravant de la maladie asthmatique.
Parfois les crises d’asthme sont graves et nécessitent des soins en urgence, ou une même une hospitalisation.
En France, plus de 4 millions de personnes souffrent d’asthme. Cette maladie respiratoire a des conséquences importantes plus ou moins graves. Tous âges confondus, près de 10% des personnes asthmatiques déclarent avoir manqué au moins un jour d’école ou de travail à cause de leur asthme dans l’année.
Asthme : qui est concerné ?
L’asthme peut toucher des personnes de tout âge. Il apparaît généralement chez le jeune enfant avant 5 ans ; avec assez souvent un terrain atopique : il souffre ou a souffert d’allergies cutanées, d’ eczéma… et dans la famille, on retrouve souvent un parent avec un rhume des foins, un eczéma, de l’asthme, une conjonctivite allergique.
Des bronchiolites à répétition chez le nourrisson peuvent aussi être une porte d’entrée vers la maladie asthmatique, l’infection par le VRS ( Virus Respiratoire Syncitial) entraînant sans doute une augmentation de l’hyper-réactivité bronchique.
Et l’asthme d’effort ?
Il convient de noter ce cas particulier : l’asthme d’effort qui survient quand on augmente son activité physique.
3 facteurs peuvent être responsables de l’asthme d’effort :
- le froid,
- l’effort,
- l’hyperventilation (typiquement le ski de fond où tous les facteurs sont réunis) chez un sujet ayant une hyper-réactivité bronchique.
L’asthme peut être aussi une maladie professionnelle. Ainsi, des personnes travaillant dans la boulange peuvent être très gênées par des farines.
Asthme : les causes
L’allergie est souvent la première cause de l’asthme
Les allergies sont les principaux facteurs qui favorisent l’apparition de l’asthme et de ses crises. Les allergènes sont nombreux, comme les pollens, les acariens, certains animaux (chats, chiens, chevaux)… Les agents allergènes sont les acariens, les déjections de blattes, les moisissures.
Bien sûr les pollens peuvent être allergisants : il y en a différents suivant l’année. Mais il est évident qu’au printemps, les services d’urgence accueillent plus de personnes qui souffrent d’une crise d’asthme sévère liée aux pollens. Les environnements confinés sont également propices à la survenue de crises d’asthme, tout comme les pièces non aérées, poussiéreuses, humides.
Le tabac est un facteur aggravant de l’asthme, tant pour le fumeur asthmatique lui-même que pour les asthmatiques qui vivent avec lui subissant alors un tabagisme passif.
Il semble que la pollution atmosphérique soit aussi un facteur favorisant ou aggravant, comme la pollution aux particules fines.
Parmi les causes : il faut noter que certains professionnels développent un asthme parce qu’ils sont en contact avec des agents allergènes. Ainsi, beaucoup de boulangers, par exemple, développent un asthme professionnel en raison de leur contact avec la farine.
Cependant, des progrès restent à faire pour identifier les causes précises de la maladie asthmatique et sa physiopathologie.
Asthme : les symptômes
Une crise d’asthme se manifeste variablement par les symptômes suivants :
- une respiration difficile,
- un sifflement dans la poitrine à l’expiration (on parle de sibilants),
- une oppression,
- une toux.
Autre symptôme : à l’inspiration, la région au-dessus des clavicules se creusent.
La crise d’asthme peut être de courte durée avec la disparition de tous les signes après la crise ; elle peut ne pas être jugulée totalement, des signes persistent en particulier la nuit avec toujours une gène respiratoire, une toux.
Parfois d’autres signes peuvent se manifester comme :
- une fatigue plus ou moins intense,
- le souffle court,
- une hypoxie avec une cyanose (couleur bleutée) des lobes des oreilles, des lèvres, des ongles,
- une tachycardie.
Ces symptômes signent une aggravation importante de la crise d’asthme.
Mais attention, il arrive aussi que le patient ne se plaigne pas vraiment de symptôme majeur, alors qu’en réalité il existe bien une obstruction partielle des bronches.
Des examens complémentaires sont réalisés pour mieux diagnostiqué un asthme et évaluer la gène respiratoire. Le médecin évaluera la saturation en oxygène dans le sang, le débit expiratoire de pointe avec un appareil (le débit-mètre de pointe ou peak-flow). Des examens d’exploration fonctionnelle respiratoire peuvent être nécessaires.
Les tests de sensibilité
Il est parfois difficile de mettre en évidence l’allergène responsable des crises d’asthme, il est possible de rechercher l’allergène par des tests de sensibilité : par des petites “piqûres” sur les avant-bras. Connaître l’allergène, c’est pouvoir l’éviter, ou tenter de l’éviter.
La maladie asthmatique est modérée à sévère selon le nombre et la sévérité des crises. A terme, si l’asthme n’est pas ou mal traité, si les crises sont trop fréquentes, mal jugulées, les bronches irritées en permanence, la maladie évoluera vers une inflammation chronique des bronches et une insuffisance respiratoire chronique risque de s’installer.
L’insuffisance respiratoire chronique est un handicap sévère avec essoufflement constant, à un stade très évolué : une impossibilité de marcher, de s’habiller, et un besoin de supplémentation en oxygène permanent…
Asthme : les traitements
On peut principalement distinguer le traitement d’une crise d’asthme et le traitement de fond.
Le traitement de la crise d’asthme
Quand la crise est légère, le malade asthmatique utilise des broncho-dilatateurs en spray doseur, une bouffée de médicament fait en général passer la crise. Il est possible de renouveler le traitement.
Si la crise ne passe pas au bout de plusieurs bouffées, le médecin sera consulté et peut proposer une piqûre sous-cutanée de broncho-dilatateur.
Quand la crise est sévère, il est nécessaire d’aller à l’hôpital pour une prise en charge spécifique en urgence. Attention de ne pas retarder les choses, une crise d’asthme sévère peut être particulièrement grave de conséquence !
Le traitement de fond
Il est extrêmement important. Il permet d’espacer considérablement les crises et de diminuer leur sévérité ; à terme, il permet d’éviter ou de limiter les conséquences de cette maladie chronique, et surtout d’avoir un meilleur confort de vie, avec une respiration normale. C’est toute la difficulté de l’observance de ce traitement.
Généralement, le traitement de fond consiste à prendre un corticoïde en spray ou un antileucotriène, associé un bêta2-mimétique. Ce traitement sera défini par le médecin généraliste ou le médecin pneumologue.
Il faut bien suivre ce traitement de fond, parlez-en avec votre médecin si vous avez du mal à prendre vos médicaments, si vous ne vous sentez pas motivé.
Parfois il est impossible d’échapper à certains allergènes, il est souvent possible de faire une désensibilisation, un traitement qui a fait d’importants progrès ces dernières années et qui est moins contraignant.
Il faut évidemment éviter les facteurs déclenchants ou les “maîtriser”. Avant tout, et ce n’est pas toujours facile, éviter les allergènes (poussière, pollens, médicaments…). Faire le ménage pour éliminer les acariens : éviter les moquettes, les tapis, ou les secouer énergiquement tous les jours dehors, éviter les nids à poussière (étagères, rideaux…).
Privilégier le synthétique pour la literie : pas d’oreillers, ni couettes en plumes.
Aérer les literies (matelas, oreiller, draps…) tous les jours.
Eviter les animaux qui donnent des allergies: éviter d’avoir ces animaux à la maison ou au moins leur interdire l’accès à la chambre de la personne asthmatique, les laver souvent, laver les vêtements aussi souvent.
Il est impératif de ne pas fumer et de fuir les atmosphères enfumées.
En cas d’asthme d’effort, le patient prendra une bouffée de broncho-dilatateur avant de pratiquer l’activité sportive pour éviter l’apparition d’une crise.
Dans l’ordonnance d’un patient asthmatique des broncho-dilatateurs qui diminuent la broncho-constriction peuvent être associés à des médicaments anti-allergiques (anti-histaminiques), des corticoïdes en spray sont aussi très souvent prescrits, ils diminueront une inflammation associée à la broncho-constriction.
Dans le traitement de fond, des cures à la montagne où l’air est sain, ventilé, sont intéressantes. De plus, dans ce cadre, une éducation thérapeutique active est entreprise, le contact avec d’autres asthmatiques est utile.
Les malades asthmatiques doivent prendre leur maladie en main, bien comprendre le processus de la maladie, ils éviteront les allergènes et autres facteurs déclenchants, ils devront bien suivre un traitement de fond qui évite les graves conséquences d’un asthme chronique, savoir traiter leurs crises, reconnaître leur bénignité ou leur sévérité, savoir quand consulter un médecin. C’est à eux d’aller régulièrement chez le médecin pour faire un bilan de l’évolution de la maladie.
Asthme : l’éducation thérapeutique
Le malade asthmatique doit apprendre à gérer sa maladie et ses crises d’asthme : il trouvera conseil auprès de son médecin traitant, au cours d’une éventuelle hospitalisation ou dans des centres de soins spécialisés.
Il apprendra à connaître les signes annonciateurs de la crise (c’est-à-dire les signes avant-coureurs) : le nez qui coule, les yeux qui pleurent, la gorge qui gratte…
Il apprendra à inhaler correctement ses médicaments broncho-dilatateurs, à adapter le traitement en fonction de l’état respiratoire.
Il ira régulièrement tous les 6 mois au moins chez son médecin traitant pour faire un bilan ; médecin et malade discuteront ensemble des crises et de la façon dont elles sont appréhendées par le patient, des éventuelles difficultés à déterminer la sévérité d’une crise, de la peine à suivre le traitement de fond.
Le médecin évaluera le débit expiratoire de pointe avec un appareil (le débit-mètre de pointe ou peak-flow) c’est-à-dire mesurera le souffle, et le comparera aux mesures précédentes.
Sources et notes
> Haute Autorité de santé (HAS). La prise en charge de votre maladie, l’asthme. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2007.
> Etude Realise, 2014.
> Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM). Asthme. Site internet : INSERM. Paris ; 2012.
> Bousquet J., et al. European Academy of Allergy and Clinical Immunology (EAACI).“Allergic Rhinitis and its Impact on Asthma (ARIA)”. Allergy, 2003 Mar ; 58 (3) : 192-7.