L’arthrose

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En France, environ 10 millions de personnes souffrent d’arthrose qui touche une ou plusieurs articulations : la hanche, le genou, la base du pouce, la colonne vertébrale…

L’arthrose est une maladie chronique des articulations. L’articulation est la zone de jonction entre deux os : le genou entre le fémur et le tibia, la hanche entre l’os du bassin et le fémur, entre deux vertèbres de la colonne vertébrale, entre les phalanges des doigts…

Chaque extrémité osseuse est recouverte de cartilage, un tissu plus mou que l’os. Le cartilage n’est pas vascularisé ; une fois altéré, il ne parvient pas à se réparer seul correctement. Entre les cartilages, il y a un espace articulaire avec du liquide synovial enfermé dans une poche (capsule). Cette maladie engendre des douleurs articulaires parfois très importantes, avec parfois des conséquences fonctionnelles majeures (baisse de la mobilité, difficulté ou incapacité à effectuer certains mouvements).

L’arthrose touche de très nombreuses personnes, et en particulier plus les personnes âgées. Il s’agit d’une maladie articulaire à part entière que l’on a trop souvent associée – à tort – au vieillissement. Même si avec l’âge, l’arthrose est plus fréquente. A noter qu’il existe une forme d’arthrose touchant les enfants, elle est heureusement rare et est liée à des facteurs génétiques.

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En cas d’arthrose, les surfaces articulaires s’altèrent progressivement. Avec d’abord une atteinte des cartilages, puis des ligaments… L’espace interarticulaire diminue, et à un stade plus avancé, les os sont touchés.

La prise en charge des personnes souffrant d’arthrose s’est améliorée ces dernières années, avec en particulier l’arrivée de nouveaux traitements, des médicaments innovants. L’arthrose est généralement prise en charge par les médecins généralistes, et pour les spécialistes : les rhumatologues, ou les médecins spécialistes en rééducation fonctionnelle.

Arthrose : les causes

L’arthrose est une usure du cartilage et une altération des tissus constituant l’articulation, qui survient à cause d’une utilisation longue ou intense de l’articulation, mais aussi à cause une dégénérescence plus ou moins physiologique de ces tissus. Mais on ne connaît pas exactement les causes précises de l’arthrose, même si on en connaît certains facteurs favorisants…

Les os des articulations sont tous recouverts de cartilage. C’est ce qui leur permet de glisser aisément l’un contre l’autre, lors des mouvements. Lorsque les cartilages s’usent et commencent à se détruire, les os de l’articulation frottent l’un contre l’autre et s’altèrent. Au niveau des zones de pression, le cartilage devient fragile, se fend, s’abîme. A terme, il peut être détruit, les os des articulations arthrosiques sont alors en contact direct : ceux-ci s’altèrent à leur tour.

Ils se réparent mais imparfaitement : une condensation osseuse irrégulière remplace l’os normal, et une ostéophytose apparaît. Ce sont des excroissances osseuses, par exemple les “becs de perroquet” nommés ainsi par les médecins, et visibles parfois sur des radios de vertèbres.

Des fragments de cartilage et d’os peuvent être présents dans le liquide synovial. Une synovite, c’est-à-dire une réaction inflammatoire, peut alors survenir et l’articulation devenir gonflée, rouge, chaude, douloureuse. On parle de poussée inflammatoire de l’articulation.

Des facteurs génétiques pourraient avoir un poids dans le développement de la maladie. Si la maladie peut commencer à donner des signes douloureux à partir de 40 ou 50 ans, dans la plupart des cas, elle peut apparaître discrètement bien plus tôt.

Des facteurs mécaniques peuvent être responsables d’une arthrose :

  • Une mauvaise axation du membre inférieur : un genu valgum (genou en dedans) ou un genu varum (genou en dehors) peut donner une arthrose parce que l’articulation est mal axée, le poids du corps porte plus sur un côté d’un genou que sur l’autre et les cartilages du tibia s’usent plus vite du côté qui appuie.
  • Le sport pratiqué à un haut niveau peut aussi être la cause d’une arthrose sur les articulations particulièrement sollicitées.
  • Le traumatisme d’une articulation en particulier, une fracture articulaire, des entorses à répétition, une luxation, peuvent être responsables de l’apparition d’une arthrose.

Arthrose : les facteurs de risque

Connaissant bien les facteurs de risque, il est possible d’anticiper et souvent, d’éviter, l’apparition de la maladie. Pour éviter de souffrir d’arthrose, on peut tout simplement respecter quelques petites règles d’hygiène de vie :

Attention au poids : le surpoids est l’une des premières causes d’arthrose. C’est logique. Les articulations supportent une charge plus importante et donc elles s’usent plus vite. C’est le cas notamment des hanches et des genoux.

Attention aux mouvements anormaux : des mouvements répétitifs, de mauvaises positions, même sur un cartilage normal, peuvent finir par faire des ravages. C’est ce que l’on rencontre dans certaines maladies professionnelles où les mêmes mouvements sont répétés à longueur de journée.

Attention à l’âge et à nos os : les femmes, à partir de la ménopause, sont davantage exposées aux risques d’ostéoporose. Il est important, tout au long de la vie, mais aussi à partir d’un certain âge, de surveiller l’état de ses os et de bien vérifier que l’on ne souffre pas d’une carence en vitamine D notamment, la vitamine du soleil. Le cartilage s’usera plus facilement s’il repose sur un os de moins bonne qualité.

Attention aux malformations : la scoliose, une malformation de la hanche, des genoux, qui ne font pas souffrir quand on est jeune, peuvent entraîner une arthrose plus tard. Il est donc important de corriger le problème, dès le plus jeune âge si c’est possible.

Et puis la génétique : il existe des familles plus exposées que d’autres. Les arthroses de la hanche, notamment, de la main ou du genou, sont souvent héréditaires. La prédisposition génétique est donc importante. Un dépistage précoce des anomalies congénitales des articulations et leur correction, peuvent éviter l’apparition d’une arthrose.

Arthrose : les symptômes

La douleur n’est pas toujours le symptôme de la maladie ! On peut souffrir d’arthrose, sans ressentir de douleur. Tout dépend des personnes et tout dépend des articulations touchées. Un arthrosique sur trois ira consulter parce que sa douleur ou son handicap est trop gênant…. Ce qui montre bien que la gêne est relative. Mais lorsque l’on va consulter, c’est que l’on a mal et que les mouvements sont difficiles.

L’arthrose se manifeste essentiellement par la douleur, plus ou moins vive, pas toujours en rapport avec les lésions éventuellement observées sur les radiographies. Cette douleur est dite “mécanique” : elle est déclenchée par les mouvements de l’articulation et elle diminue au repos. Parfois une synovite est associée à la douleur, c’est une poussée inflammatoire de l’articulation, faisant apparaître une douleur mal calmée par le repos et une légère raideur matinale, une rougeur et un gonflement.

Les principaux symptômes de l’arthrose sont :

  • Une douleur déclenchée et aggravée par le mouvement (quand on monte l’escalier, mal au genou ; quand on marche, mal à la hanche ; quand on tient un plat, mal au pouce…).
  • Une douleur qui cesse ou qui diminue lorsque l’articulation est au repos.
  • Une douleur moins importante le matin et qui augmente au cours de la journée, pour atteindre son paroxysme le soir.
  • Une douleur qui peut aussi réveiller la nuit selon les positions que l’on prend ou si l’on est dans une crise d’arthrose.
  • Une gêne fonctionnelle, c’est-à-dire une difficulté à se servir de l’articulation lésée par l’arthrose.

Le problème est que les lésions engendrées par l’arthrose sont irréversibles. Elles risquent donc d’aboutir à une raideur articulaire, plus ou moins invalidante.

Au bout de quelques années, l’articulation s’enraidit, elle est plus ou moins déformée, cela se voit particulièrement bien sur les petites articulations des doigts. L’arthrose des articulations des genoux et des hanches peut être handicapante et limiter les déplacements.

Les articulations les plus touchées sont : les petites articulations des doigts, les genoux, le pouce (la rhizarthrose du pouce), la hanche, la colonne vertébrale ; les autres articulations sont plus rarement atteintes.

60% des personnes de plus de 50 ans ont une arthrose anatomique, 30% ont des signes radiologiques (on verra à la radio les traces d’arthrose), mais seulement 15% auront mal, et parmi ceux-ci 5% seront gênées au point d’aller consulter.

A l’arrivée, l’arthrose se caractérise par trois sortes de lésions :

  • L’usure du cartilage articulaire qui se ramollit, se fissure, s’amincit et s’ulcère pouvant laisser l’os à nu par endroits.
  • L’atteinte de l’os situé sous le cartilage qui tente de s’adapter en se densifiant et qui peut se déformer dans les zones de plus forte pression.
  • La formation de ce qu’on appelle des « becs de perroquet », de petites excroissances osseuses (les ostéophytes) qui se développent à côté du cartilage altéré.

Arthrose : le diagnostic

En fonction des symptômes, le médecin peut demander des examens complémentaires et en premier lieu des radiographies.

Les signes radiologiques n’ont pas souvent de rapport avec l’intensité de la douleur, certaines articulations très arthrosiques à la radio, ne se sont parfois jamais manifestées, d’autres articulations très douloureuses depuis plusieurs mois, n’ont aucun signe d’arthrose à la radio.

Les signes qui font évoquer le diagnostic d’arthrose sont un pincement d’une articulation signant la destruction du cartilage (celui-ci n’est pas visible à la radio, c’est pour cela qu’entre deux extrémités osseuses, il y a normalement un espace “vide” plus ou moins important selon l’articulation), on peut voir aussi une ostéophytose, un “remaniement” osseux.

Les radiographies permettent aussi de vérifier une malformation anatomique, des os mal alignés par rapport à l’articulation, des séquelles de traumatisme articulaire. Elles sont aussi l’occasion de faire le bilan de l’évolution de l’arthrose et de poser l’éventuelle indication d’une chirurgie réparatrice.

Le médecin généraliste peut éventuellement adresser un patient souffrant d’arthrose chez un rhumatologue ou un spécialiste en rééducation fonctionnelle. Un chirurgien orthopédiste est sollicité si une opération est envisagée.

Arthrose : les traitements

Les traitements sont d’abord symptomatiques, pour soulager la douleur liée à l’arthrose.

> Le paracétamol :

Lorsque les douleurs ne sont pas trop importantes, le paracétamol peut soulager. Lorsqu’il n’y a pas d’inflammation de l’articulation, l’efficacité du paracétamol peut être suffisante. Il est de plus bien toléré par le système digestif. Mais il faut le prendre à heure fixe, tout au long de la journée, en trois ou quatre prises car sa durée d’action ne dépasse pas quelques heures.

> Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) :

Ils sont la meilleure réponse en cas d’arthrose avec douleur et gonflement, lorsque l’inflammation est présente. Ils sont donc indiqués en cas de crise douloureuse en courte cure. Le problème est qu’ils créent des effets digestifs indésirables, pouvant aller jusqu’à l’ulcération de l’ estomac. Attention de ne pas prendre les anti-inflammatoires longtemps surtout si l’on est âgé.

> Les anti-arthrosiques symptomatiques d’action lente ou AASAL :

Ces médicaments sont dénommés ainsi car leur action est avant tout de réduire la consommation d’antalgiques et d’anti-inflammatoires, et d’améliorer la fonction articulaire car leur effet protecteur sur le cartilage n’est pas encore prouvé en dehors des études expérimentales.

Quatre molécules sont couramment utilisées en France, mais leur action ne se manifeste pas chez tous les arthrosiques, et ne survient pas avant plusieurs semaines ou plusieurs mois de traitement : la glucosamine sulfate ; la chondroïtine sulfate ; les insaponifiables d’avocat et de soja ; et la diacerhéine. Elles diffèrent dans leur mode d’action, leur coût et leur tolérance.

Des études ont permis de constater, à la radiographie, un ralentissement de la progression de l’arthrose et du pincement chez certains patients, sous usage d’anti-arthrosiques d’action lente. Il est donc possible que ces molécules aient un effet sur la structure même du cartilage et l’évolution de l’arthrose et pas seulement sur les symptômes.

Des médecins spécialistes (comme un rhumatologue) peuvent proposés d’autres traitements spécifiques comme dans le cas de l’arthrose du genou : injection intra-articulaire de cortisone s’il existe une forte poussée inflammatoire, ou injection d’ acide hyaluronique… Les médicaments appelés les anti-arthrosiques symptomatiques d’action lente (ASLAA), comme la chodroïtine, les glucosamines semblent avoir des effets assez limités contre la douleur et les troubles fonctionnels, d’après la Haute Autorité de Santé (HAS).

Des soins de rééducation fonctionnelle, de kinésithérapie sont parfois prescrits (école du dos).

Arthrose : l’acide hyaluronique

C’est la nouveauté dans les traitements de l’arthrose. L’acide hyaluronique, que l’on connaît en médecine esthétique, vient maintenant en traitement de certaines arthroses.

L’acide hyaluronique est présent en grande quantité à l’état naturel dans les articulations. Il est le principal constituant du liquide synovial dont la viscosité est altérée, en cas d’arthrose.

On peut donc se servir d’acide hyaluronique, pas tant pour un effet pansement qui est de courte durée, mais pour améliorer la qualité du liquide synovial et soulager plus longuement les symptômes de l’arthrose que ne le font les infiltrations de cortisone. Ces dernières sont utiles pour calmer une poussée congestive avec un épanchement de synovie, les injections d’acide hyaluronique interviennent dans un deuxième temps, une fois l’épanchement réduit.

C’est plus “naturel” que les injections de cortisone. Et c’est plus durable. On estime que les effets des injections d’acide hyaluronique dans une articulation peuvent durer entre six mois et un an, parfois plus. Mais là encore tous les patients ne répondent pas à ce traitement, seulement 5 à 6 sur 10. En pratique, trois à cinq injections sont réalisées à une semaine d’intervalle chacune.

L’injection est en général peu douloureuse et doit être pratiquée par un médecin spécialiste.
Attention : cela ne marche pas sur toutes les articulations. Si les effets semblent positifs dans l’arthrose du genou, et l’arthrose de la cheville et de l’épaule, ils sont un peu moins bons à la hanche et à la base du pouce. Cela peut donc aider à stabiliser une arthrose en association avec les autres traitements.

Arthrose : la chirurgie

Toutes les arthroses ne finissent pas au bloc opératoire, heureusement ! En fait, 10% seulement des arthroses du genou nécessiteront une prothèse. C’est plus fréquent pour l’arthrose de la hanche. S’il n’y a pas de grande révolution dans les chirurgies prothétiques des arthroses, en revanche les techniques opératoires sont maintenant beaucoup plus au point.

D’autre part, les prothèses sont très efficaces. Le principe opératoire n’a pas beaucoup évolué depuis une cinquantaine d’années : on remplace l’articulation lésée par une prothèse. Ce sont les techniques opératoires qui ont évolué. Ainsi que les matériaux des prothèses. Résultat : ces prothèses sont mieux tolérées par le corps. Elles se descellent beaucoup plus rarement et sont de plus en plus solides. Aujourd’hui, une prothèse peut durer 15 à 20 ans.

A noter qu’en chirurgie, des greffes de cartilage peuvent aussi être pratiquées. Cela ne peut se faire pour le moment que sur des lésions très limitées en surface, en général secondaires à des traumatismes. A l’avenir, une autre solution actuellement en recherche est l’utilisation des cellules souches.

> Une prothèse de hanche est proposée si celle-ci est détruite par l’arthrose : l’articulation (tête fémorale et cotyle de l’os du bassin) est remplacée par un dispositif moulé en métal. La prothèse est rarement proposée avant 60 ans. C’est une intervention assez courante, avec généralement peu de complications.

> En cas de genu varum ou de genu valgum très important ou qui s’aggrave, le chirurgien fait une ostéotomie du tibia, c’est-à-dire qu’il coupe un morceau d’os (un angle) pour remettre le tibia dans un alignement correct. Il mettra des plaques pour permettre la consolidation de l’os. Les plaques seront enlevées quelques mois après.

> Les arthroses des doigts peuvent aussi être opérées. La rhizarthrose du pouce peut être très handicapante pour les gestes quotidiens, et peut être guérie par la chirurgie.

Arthrose : la prévention

Le premier traitement de l’arthrose est probablement sa prévention. Lorsque l’on connaît bien les facteurs de risques de la maladie, on peut essayer d’en limiter les effets, voire de l’éviter.

Cependant, lorsque les signes sont apparus et qu’ils deviennent trop gênants, plusieurs réponses sont possibles pour traiter l’arthrose, en fonction de la gravité des lésions.

Viennent d’abord les traitements non pharmacologiques :

  • Economiser son articulation : ne pas répéter de mauvais mouvements, par exemple.
  • L’exercice physique : si le cartilage ne peut pas repousser, l’os peut être consolidé par l’activité physique, et une meilleure musculature protégera le cartilage restant.
  • La prise de nutriments non pharmacologiques (la vitamine D, par exemple, en cas de carence).
  • La rééducation fonctionnelle, la kinésithérapie permettent de soulager des douleurs, de corriger certains mouvements, etc. Cette rééducation est une des solutions à ne pas négliger pour traiter correctement une arthrose.
  • Les cures thermales peuvent être d’un grand intérêt. De l’eau chaude, des massages, les bénéfices d’une eau ou d’une boue riche en éléments, tout cela peut permettre de lutter contre les douleurs de l’arthrose. Et d’acquérir de nouvelles habitudes posturales. Les cures durent en général trois semaines, à raison de quatre soins par jour. Il s’agit de bains chauds, de bains de vapeur, de massages, d’application de boue et de douches au jet. L’eau chaude permet de détendre les muscles enraidis et de lutter contre la douleur.
  • Entreprendre un régime minceur si besoin. On l’a dit, un poids trop élevé est l’un des facteurs favorisant de l’arthrose.

Arthrose : Les conseils du médecin spécialiste

Entretien avec Dr Hervé Bard, médecin spécialiste rhumatologue à l’hôpital américain, attaché à l’hôpital Georges Pompidou (Paris), et secrétaire adjoint de la société d’imagerie musculo-squelettique. Il donne plein de conseils pratiques…

Quelles sont les nouveautés dans le traitement des arthroses ?

Il n’y a pas pour l’instant de nouveauté révolutionnaire ! Mais des avancées. Au niveau de la pharmacologie, certains anti-arthrosiques d’action lente ont montré un effet bénéfique qui reste modéré sur les symptômes de l’arthrose du genou et de la hanche.
Ils sont une bonne alternative aux traitements anti-inflammatoires ou aux infiltrations. Ils sont bien tolérés, sans tous les effets secondaires que l’on connaît des anti-inflammatoires ou de la cortisone, mais sont assez chers, étant peu ou pas pris en charge par l’ Assurance maladie.

Il y a aussi l’acide hyaluronique…

L’acide hyaluronique apporte également des résultats satisfaisants. Les injections d’acide hyaluronique dans les articulations malades peuvent remplacer ou compléter les injections de corticoïdes. Le principe est celui d’une supplémentation du liquide synovial (viscosupplément), mais ses effets différés et prolongés laissent penser à une action plus complexe sur le cartilage. A noter qu’il s’agit d’un produit existant naturellement dans l’organisme. Pour bénéficier de ce traitement, il faut s’adresser à un médecin spécialiste.

Et pour l’avenir ?

D’après moi, il se situe au niveau de la thérapie cellulaire (chondrocytes, cellules souches), et biologique avec des produits agissant sur les molécules impliquées dans la dégradation du cartilage, comme cela est déjà le cas dans les rhumatismes inflammatoires. Les cellules souches sont prélevées sur le patient lui-même, au niveau de l’os iliaque (l’os du bassin). Ces cellules souches sont capables de se différencier en différentes sortes de cellules, y compris les cellules du cartilage. On sait les prélever et les mettre en culture pour les réimplanter en grand nombre pour réparer un petit trou dans le cartilage, mais pas sur une grande surface.
Cela coûte cher et est encore peu pratiqué en France. Ce traitement n’est pas destiné actuellement à soigner une articulation arthrosique, mais c’est une voie de recherche… Comme le cartilage ne peut pas se réparer, une fois détruit, il ne peut pas se reconstituer, cette technique est peut-être le moyen de refabriquer du cartilage. C’est, en tout cas, la technique la plus prometteuse à l’heure actuelle.

Pour la santé des os, vous dites qu’un apport suffisant en vitamine D est essentiel…

On n’en parle pas assez. Mais une carence en vitamine D, est la garantie de problèmes osseux et musculaires. Or, nous avons des habitudes de vie qui nous empêchent d’être suffisamment exposés au soleil. Certes, les dermatologues ont raison, il faut faire attention aux méfaits de trop longues expositions. Mais fuir le soleil qui se fait déjà rare chez nous, c’est prendre le risque d’une carence en vitamine D. Or, elle est essentielle pour le squelette et pour notre santé en général. Il faut absolument y faire attention. Et si nos conditions de vie ne nous permettent pas une exposition au soleil suffisante, il faut prendre de la vitamine D prescrite par son médecin.

Arthrose : le témoignage d’un patient

Le témoignage d’Alice, 65 ans, qui souffre d’une arthrose de la hanche…

Vous avez été opérée d’une arthrose de la hanche. Vous allez bien, maintenant ?

Vous voulez dire que ça a changé ma vie ! C’est vrai que j’avais très peur, avant l’opération. Cela a commencé vraiment quand j’avais 45 ans : une douleur à l’aine quand je marchais. Et ça n’a fait que s’aggraver. Les dernières années, je ne pouvais plus marcher du tout. Mais il fallait attendre encore un peu. Le chirurgien ne voulait pas m’opérer trop tôt. J’ai vécu un véritable calvaire. J’avais mal tout le temps. Je prenais des anti-inflammatoires quand j’avais trop mal. Mais, à la longue, ça me donnait mal à l’estomac. Et ça ne me soulageait pas vraiment. Je marchais avec une canne, ou appuyée sur le bras de mon mari. On aurait dit que j’avais cent ans. Pour le moral, c’était épouvantable. Je voyais les autres partir en balade et moi, je restais là, comme une petite vieille. J’ai fini par prendre des antidépresseurs à cause de ça. Et on a fini par m’opérer.

Et l’opération, vous en êtes contente ?

Et bien, je marche normalement ! J’ai pu remarcher quasiment tout de suite après mon opération. J’ai fait un mois de rééducation. Et je vous assure, c’était magique. Je n’avais plus mal. Il y a eu les suites opératoires, bien sûr. Mais, ça n’a pas duré longtemps. Je ne suis plus handicapée, je pars me balader avec les autres. Je suis prudente, évidemment, mais je peux nager, je peux marcher, je peux faire un peu de sport. Alors, je voudrais dire à tous ceux qui ont peur de l’opération, de ne pas en avoir peur, au contraire.

Arthrose : Sources et notes

– Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique. Société française de rhumatologie. Vignon E., Mansat C., L’arthrose, Ed Privat, 2001.
– Prise en charge de l’arthrose : le paracétamol en première intention lors des crises douloureuses, HAS, actualités et pratiques, n°57, mars 2014.

Auteurs : Sylvie Charbonnier et Dr Nicolas Evrard.
Consultant expert : Dr Hervé Bard, rhumatologue à l’hôpital américain, attaché à l’hôpital Georges Pompidou et secrétaire général adjoint de la société d’imagerie musculo-squelettique.

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