L’apnée du sommeil, ou syndrome des apnées obstructives du sommeil (SAOS), est une complication du ronflement.
Elle est caractérisée par un arrêt de la respiration pendant le sommeil à cause de l’obstruction du pharynx (par des « tissus mous qui s’affaissent », disent les médecins). Les arrêts sont nombreux au cours d’une nuit, ils entraînent une somnolence diurne. Les personnes obèses sont plus fréquemment touchées.
Le patient atteint de ce syndrome est un ronfleur qui fait des poses respiratoires pendant son sommeil. Ces pauses peuvent durer jusqu’à 30 à 40 secondes, et se répéter jusqu’à une centaine de fois par nuit ; le pharynx se resserre, l’air ne passe plus et la respiration s’arrête pendant au moins 10 secondes, ce, plusieurs fois par nuit.
Lors des apnées du sommeil, les arrêts respiratoires, courts au début de la maladie, deviennent de plus en plus longs. Ces difficultés respiratoires entraînent un défaut d’oxygénation de l’organisme, et entrainent des « micro-éveils » qui perturbent la qualité du sommeil.
Le syndrome de l’apnée du sommeil peut provoquer des troubles cardiovasculaires : des accès d’hypertension, une crise cardiaque, un accident vasculaire cérébral.
Et bien sûr, la somnolence diurne a des répercussions psycho-sociales non négligeables ; elle diminue les capacités intellectuelles, peut provoquer des accidents du travail ou de la voie publique.
Apnée du sommeil : les causes
La cause principale des apnées du sommeil est une obstruction des conduits respiratoires de l’arrière-gorge, qui provoquent une interruption ou une réduction de la respiration du patient quand il dort.
Les apnées du sommeil correspondent à un trouble du sommeil et de la respiration. Pendant le ronflement, les muscles du pharynx sont relâchés et les tissus mous du pharynx tendent à obstruer les voies aériennes supérieures .
Le ronflement devient de plus en plus intense au fur et à mesure que le passage rétrécit, et l’apnée survient quand les parois du pharynx se sont complètement affaissées et bouchent le passage de l’air.
Il faut que la personne s’éveille, que les muscles se contractent pour laisser passer l’air à nouveau, pour permettre à la respiration de repartir de façon normale.
Les apnées du sommeil sont finalement assez fréquentes, elles touchent plus les hommes que les femmes. Les enfants peuvent aussi être atteints, en particulier s’ils ont de grosses amygdales qui peuvent donc être en cause. Les personnes qui ont une grosse luette, une grosse langue, un petit menton, un menton rentré… sont plus volontiers sujettes au ronflement et au risque d’apnée du sommeil.
L’obésité, le ronflement sont aussi des facteurs de risque, ainsi que le tabagisme et une consommation excessive d’ alcool.
En fait il existe différents types d’apnées du sommeil. Comme les apnées centrales, les apnées obstructives, etc.
Apnée du sommeil : les symptômes
Le premier symptôme de l’apnée du sommeil est le fait d’avoir un sommeil de mauvaise qualité et une somnolence diurne qui influe sur la vigilance du patient. Il faut penser à un syndrome de l’apnée du sommeil devant ces autres symptômes : un ronfleur qui a envie de dormir le jour, qui est fatigué, son caractère est irritable, une hypertension artérielle, des troubles de la mémoire et de la concentration sont patents, il est déprimé.
Une personne qui souffre d’apnées du sommeil est typiquement un patient qui ronfle de plus en plus fort, et qui s’arrête brutalement. Quelques secondes après, la respiration reprend et le ronflement avec.
Un examen permet d’identifier les problèmes d’apnée du sommeil : la polysomnographie. Cet examen est pratiqué dans des centres spécialisés des troubles du sommeil. Pendant une nuit, des électrodes posées sur la tête, le visage, la poitrine et les jambes détectent les efforts de respiration, les mouvements. Une caméra peut aussi être utilisée pour savoir dans quelle position dort le patient.
Il existe un examen plus simple : la polygraphie cardiorespiratoire du sommeil (PCRS) qui évalue certains paramètres du sommeil. On peut aussi utiliser une oxymétrie nocturne (saturométrie nocturne) permettant d’analyser la saturation en oxygène par un petit appareil porté sur le bout de l’index.
Apnée du sommeil : les traitements
Des traitements de l’apnée du sommeil existent, mais ne sont pas toujours faciles à supporter.
Une perte de poids suffit parfois à diminuer les ronflements et à faire disparaître les apnées. La position couchée sur le côté est préférable à celle sur le dos qui favorise le ronflement
Eviter alcool et somnifères : l’alcool et les somnifères favorisent le relâchement musculaire durant le sommeil et donc le ronflement et augmentent le risque d’apnée. Les éviter avant d’aller se coucher peut aider à réduire le ronflement.
La PPC (pression positive continue) : c’est le traitement souvent utilisé contre les apnées du sommeil. C’est un appareil de ventilation spontanée à pression positive continue. Il se présente sous la forme d’un masque tenu en place par un bandeau et relié par un tube à une machine PPC branchée sur le courant. La machine envoie de l’air en continu et empêche ainsi l’affaissement des voies respiratoires.
La PPC ne guérit pas les apnées du sommeil, mais elle les empêche tant que l’appareil est utilisé.
Il existe aussi des dispositifs dentaires placés la nuit dans la bouche pour maintenir la mâchoire inférieure et la langue en avant, évitant ainsi l’affaissement des tissus mous dans le pharynx. Ces dispositifs sont moulés par un dentiste.
Une intervention chirurgicale est aussi un traitement possible quand il existe une malformation ORL manifeste : des polypes nasaux, une déviation de la cloison nasale, une hypertrophie amygdalienne, une grosse luette, un trop petit menton.
La radiofréquence est un nouveau traitement indiqué pour enlever des tissus mous dans la gorge ou de la langue, ce qui donne de l’espace au niveau des voies aériennes supérieures, mais on manque encore de recul pour affirmer que ce traitement est efficace.
Apnée du sommeil : sources et notes
– Viot-Blanc V. Syndrome d’apnée du sommeil en neurologie : chez qui et comment le rechercher ? Comment et pourquoi le traiter ? Neurol.com. 2009;1(3):79-83.
– Boutremans E, Medin Rey S, Loeb L. Prise en charge du syndrome des apnées du sommeil. Rev Med Brux. 2008;(29):277-80
– Ballivet de Régloix S, Pons Y, Chabolle F, Clément P, Maurin O, Conessa P. Syndrome d’apnée obstructive du sommeil. Rev Prat. 2010;60(5):669-82.