L’anémie ferriprive

Anémie ferriprivePin

L’anémie se caractérise par une teneur basse en hémoglobine (en dessous de 12 gr/dl de sang chez la femme, et 13 gr/dl chez l’homme, résultat que l’on peut connaître grâce à une prise de sang).

On parle d’ anémie ferriprive (nommée aussi anémie par carence martiale), lorsque l’anémie est due à un manque (une carence) en fer. Il s’agit de la forme d’anémie la plus répandue, et qui touche surtout les femmes.

Cette anémie est due à une manque de fer. Il peut exister un apport insuffisant de fer par l’alimentation. Ou cette anémie peut être provoquée par des pertes de sang exagérées. Chez la femme, cela peut être des règles trop abondantes. Cela peut être dû aussi à des pertes de sang difficilement visibles (digestives, urinaires…). Des examens pourront être prescrits pour identifier l’origine.

Le traitement dépendra bien entendu de la cause. Si aucune perte de sang anormale n’est identifiée, une alimentation riche en fer, voire des compléments alimentaires peuvent être préconisés… Découvrez notre dossier sur l’anémie ferriprive pour en savoir plus sur les symptômes, les causes et ses traitements. Ainsi, saviez-vous que des rhumes à répétition peuvent être parfois dus à une anémie ferriprive ?

Auteur : Amélie Neiss.
Consultant expert : Dr Madeleine Dayan-Lintzer, gynécologue.

Anémie ferriprive : Les causes

La cause de l’anémie ferriprive est un manque de fer. La carence en fer peut devenir de plus en plus importante. On distingue trois stades consécutifs, l’anémie ferriprive correspondant au dernier stade.

Stade I

Dans un premier temps, le corps ne dispose plus de stock de fer suffisant. C’est un cas fréquent, et ce même lorsque l’on a une alimentation riche en fer. Les réserves basses en fer sont définies par un taux faible en ferritine. Pour autant, le taux d’hémoglobine reste dans la norme.

Stade II

Le second stade : la carence en fer se manifeste généralement par des globules rouges plus petits, avec une teneur en hémoglobine abaissée. Car le fer est un constituant indispensable de l’hémoglobine qui entre dans la constitution des globules rouges.

Stade III

Enfin, le troisième stade de carence en fer – et le plus sérieux – est l’anémie ferriprive. Cette anémie provient d’une baisse importante de fer, d’où un taux d’hémoglobine au-dessous des valeurs limites fixées (inférieur à 12 ou 13 gr/dl de sang).

Il faut savoir que tout ce processus peut être long. Il faut plusieurs mois avant de présenter une anémie ferriprive chronique. Il est donc possible de diagnostiquer une carence en fer, avant d’arriver à l’anémie ferriprive chronique proprement dite, contrairement à une anémie aiguë causée par une hémorragie importante, lors d’une rupture de grossesse extra-utérine, par exemple, ou suite à un accouchement.

Mais attention, s’il existe une anémie ferriprive, c’est qu’il existe sans doute une perte de sang quelque part dans l’organisme qu’il faut rechercher, traiter et stopper. Les deux causes les plus fréquentes ? Les pertes de sang est d’origine digestive (estomac, côlon…), et d’origine gynécologique marquée par des saignements abondants ou faibles au long cours, ou encore urinaire.

Anémie ferriprive : Les symptômes

Une fatigue anormale, le moral dans les chaussettes, une moins bonne résistance aux infections virales, un essoufflement plus prononcé à l’effort, une chute des cheveux constituent les principaux symptômes d’une anémie ferriprive.

Devant ces différents symptômes, le médecin prescrira des examens complémentaires : une analyse de sang : une numération de formule sanguine (NFS) ou hémogramme.

L’anémie se diagnostique avec le taux d’hémoglobine et le compte des globules rouges, leur taille.
Pour établir s’il y a une carence en fer, on dosera aussi la ferritine. En revanche, déterminer le taux de fer n’est pas indiqué dans ce cas. C’est la mesure du taux de ferritine qui compte.

Un taux d’hémoglobine bas, des globules rouges de petite taille, une ferritine abaissée sont retrouvés en cas d’anémie ferriprive.

D’autres examens peuvent être nécessaires pour savoir d’où proviennent les saignements. Des explorations digestives, gynécologiques, urologiques peuvent être prescrites… En fonction des résultats, des traitements spécifiques sur le tube digestif ou l’appareil gynécologique seront réalisés pour résoudre le problème une fois pour toute.

Qui peut-être concerné par une anémie ferriprive ?
Cette anémie se manifeste plus souvent à des périodes précises de la vie : croissance de l’enfant (surtout de 6 mois à 4 ans), adolescence, femmes qui ont des règles abondantes et grossesse.

Mais en fait tout le monde peut être concerné un jour ou l’autre par une anémie ferriprive. Elle nécessite toujours de prendre l’avis d’un médecin qui pourra prescrire des examens pour en rechercher la cause.

Anémie ferriprive : Les traitements

Si vous présentez une carence en fer (stade 1 et 2), préférez des aliments riches en fer : foie de veau, boudin noir, coquillages, chocolat noir, voire optez pour des compléments alimentaires riches en fer. Sachez que ce traitement apporté sous forme de comprimés, est souvent difficile à assimiler et nécessite plusieurs semaines avant d’être efficace.

Si l’origine de la perte de sang a bien été trouvé, il faudra proposer une traitement pour le solutionner et pour l’arrêter. Les pertes de sang peuvent être d’origine digestive (estomac, côlon…), gynécologique…

Quand on a trouvé la cause, il faut à la fois la soigner et pallier la carence en fer. Par exemple, si les règles sont trop abondantes, un traitement gynécologique s’impose. S’il existe un polype digestif expliquant l’anémie ferriprive, il faut enlever ce polype…

Pour les autres cas, comment remédier à la carence en fer ? Une alimentation riche en fer et un traitement à base de fer donné par voie orale, s’imposent.

Pour les femmes enceintes qui souffrent souvent d’un manque de fer, le médecin prescrit généralement un traitement à base de fer vers le 6e mois, ainsi qu’une alimentation riche en fer. Cela permet une réduction du risque d’anémie ferriprive et une augmentation des taux d’hémoglobine et de ferritine.

Très exceptionnellement, le traitement se fera par voie intraveineuse à l’hôpital.
En cas d’anémie ferriprive importante, des transfusions de sang peuvent être nécessaires. C’est le cas, par exemple, lors d’hémorragies abondantes.

En revanche, la pratique qui consiste à prendre des compléments de fer régulièrement sans encadrement médical, est largement répandue, mais n’est pas conseillée, si aucune carence en fer n’est identifiée. Cela peut être dangereux.

Anémie ferriprive : L’alimentation à privilégier

Un niveau de fer suffisant dans l’organisme peut être protégé par une alimentation adaptée.
Privilégiez une alimentation saine à base de protéines animales et de légumes variées. Vous pouvez oublier les fameux épinards de Popeye qui apporteraient énormément de fer, c’est une idée reçue !

Sachant que les apports journaliers en fer doivent être de 10 à 15 mg.

Pour 100 g d’aliments, la teneur en fer est de :
10 à 30 mg pour les abats (foie) ; 19 mg pour le boudin noir ; 12 mg pour le cacao ; 8 à 23 mg pour les coquillages et les huîtres ; 10 à 15 mg pour les fibres de son ; 10 mg pour le persil ; 4 à 8 mg pour les jaunes d’oeufs ; 5 mg pour les légumes secs (lentilles) ; 2 à 4 mg pour la viande rouge…

Enfin, sachez que le thé freine l’absorption du fer par le tube digestif. Si votre médecin vous a prescrit un traitement riche en fer, prenez votre thé à distance.

Sources et notes

> Bayless PA. Selected red cell disorders, Emerg Med Clin North Am 1993 ; Anses.
> Choix des examens du métabolisme du fer en cas de suspicion de carence en fer, rapport d’évaluation, HAS, mars 2011.

Yorum yapın