L’allergie au pollen

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Allergie au pollen… on devrait plutôt écrire : allergie aux pollens (au pluriel). De plus en plus de Français sont gênés chaque année par les pollens, ces petites particules qui permettent la reproduction des plantes.

Nez qui coule, yeux qui piquent, baisse de l’odorat,  démangeaisons et parfois fatigue… des symptômes embarrassants qui peuvent révéler une allergie au pollen principalement à l’arrivée du printemps.

L’allergie au pollen ou rhinite allergique, plus communément appelée « rhume des foins » est en générale saisonnière, puisqu’elle récidive généralement avec l’arrivée du printemps.
 

Toutes les tranches d’âge sont touchées par l’allergie au pollen, bien que l’on trouve une prédominance chez les adolescents et les jeunes adultes. Mais il arrive que certaines personnes deviennent allergiques aux pollens beaucoup plus tard.

En allergologie, on distingue 3 familles de pollens :

  • le pollen des graminées fourragères ;
  • le pollen des arbres (pour lesquels il existe de nombreuses familles) ;
  • le pollen des herbacés.

Pour connaître l’origine d’une allergie, il faut consulter un allergologue afin que celui-ci réalise un bilan allergologique et vous prescrive un traitement adapté pour lutter contre les symptômes de l’allergie au pollen.

Le point sur cette allergie qui touche près de 16 millions de Français.

Allergie au pollen : les causes

La présence de pollens dans l’air que nous respirons est la cause de l’allergie aux pollens.

L’allergie est une réaction de défense de l’organisme contre une substance qui normalement est anodine. En cas de réaction allergique, l’organisme va libérer des médiateurs chimiques qui engendrent une espèce de réaction inflammatoire. Ainsi, dans le cas de l’allergie au pollen, quand cette substance entre en contact avec les muqueuses respiratoires, elle peut causer une irritation et provoquer des allergies chez les personnes sensibles.

Si la personne allergique entre en contact avec le pollen qui se trouve dans l’air, les voies respiratoires (nez, larynx, bronches) en contact avec l’air inhalé seront concernées par la réaction allergique.

Il arrive que certaines personnes allergiques aux pollens présentent différentes réactions lorsqu’elles mangent des fruits ou des légumes crus : oedème de Quincke, démangeaisons de la bouche… On peut alors parler d’allergie croisée.

Cela est dû au fait que certains pollens et certains aliments ont toute – ou une partie – de leur structure qui est identique. Par exemple, un allergique aux pollens de bouleaux ne pourra plus manger de pommes, ni de céleri. Une personne allergique aux pollens de graminées, ne pourra plus manger de tomates ni de poivrons….

Allergie au pollen : les symptômes

Différents symptômes peuvent révéler une allergie aux pollens, mais tous les patients ne les identifient pas clairement et beaucoup négligent de consulter un médecin.

Ce sont tout d’abord les yeux et le nez qui sont touchés :

  • Le nez qui coule ou le nez bouché, les éternuements sont forts et successifs.
  • Les yeux pleurent et piquent, il arrive qu’ils soient rouges et qu’ils démangent.

Mais ces symptômes d’une allergie au pollen peuvent s’associer à d’autres signes comme des démangeaisons du palais et des oreilles.

Chez certaines personnes, la rhinite allergique peut également s’accompagner d’asthme : toux, essoufflements, sifflements lorsque l’on respire, il est recommandé de consulter sans attendre.

La fatigue est également un symptôme des allergies polliniques. Elle est particulièrement gênante dans la vie quotidienne.

Ces symptômes apparaissent toujours à la même saison, avec l’arrivée du printemps.

En cas de réaction allergique, il est préconisé de consulter un allergologue. Il commence par poser de nombreuses questions concernant les circonstances d’apparition des symptômes pour bien identifier l’agent responsable de ces réactions allergiques. Et mieux identifier l’allergie au pollen. Mais c’est un bilan allergologique à lecture immédiate qui permet de faire le diagnostic.

On dépose sur l’avant-bras d’extraits de différents pollens que l’on « chatouille » avec une aiguille pour faire une micro-effraction cutanée (indolore) afin que les produits pénètrent dans la peau. En cas d’allergie, au bout de 15 minutes, un petit bouton qui démange apparaît à l’endroit du pollen concerné.

Pour confirmer l’allergie à un pollen, l’allergologue vérifie que la période de gêne (rhino-conjonctivite, asthme) correspond bien à la période de pollinisation du végétal concerné (fin d’hiver pour les arbres, printemps pour les graminées).

Contrairement aux idées reçues, ces tests se réalisent dès le plus jeune âge.

Allergie au pollen : les traitements

Il existe aujourd’hui des traitements efficaces et bien tolérés pour soulager les personnes souffrant d’allergie au pollen.

Les médicaments antihistaminiques sont associés à des sprays nasaux et à des collyres si besoin. Il est important de poursuivre le traitement pendant toute la durée de pollinisation afin de maîtriser les symptômes de l’allergie et de pouvoir ainsi sortir et profiter des beaux jours sans crainte.

Ces médicaments existent aussi pour les enfants sous formes pédiatriques.

La désensibilisation

Quand la gêne devient invalidante ou difficile à maîtriser, la désensibilisation permet de traiter l’allergie au pollen à sa source.

Il s’agit de mettre sous la langue tous les matins, de petites fractions de l’allergène du pollen responsable de l’allergie afin d’induire une tolérance du système immunitaire. Ce traitement démarre quelques mois avant la période pollinique et se poursuit pendant celle-ci.

L’amélioration se manifeste dès la première saison de désensibilisation, et il faut réaliser ce traitement durant 3 saisons successives. Les bénéfices persistent à l’arrêt du traitement.

Nos conseils

L’allergie au pollen se traite aussi par l’application de quelques conseils pratiques. Parce qu’il est difficile de ne pas être exposé aux plantes lorsque l’on sort de chez soi, voici des conseils simples qui permettront aux personnes allergiques d’éviter d’être envahies par les pollens et de limiter les désagréments que cela comporte :

Porter des lunettes de soleil et un chapeau pour se protéger les yeux et le visage. Il faut également éviter de se frotter les yeux ou encore de fumer, car le tabac aggrave les réactions allergiques.

Porter un masque lors du jardinage et éviter de tondre la pelouse, afin que les pollens ne viennent pas se déposer sur vous et dans les voies respiratoires. Vous pouvez faire entretenir votre jardin ou demander l’intervention d’un jardinier ou d’un paysagiste qui vous conseillera sur les arbres et les plantes qui diffusent le moins de pollens.

Penser également à aérer votre chambre tôt le matin lorsque les pollens ne sont pas encore présents dans l’air, et éviter de faire sécher vos draps dehors pendant la saison pollinique.

Consulter les calendriers polliniques (RNSA) afin de poursuivre vos traitements tant que persistent les pollens, leur saison varie d’une année à l’autre en raison des conditions climatiques.

Allergie au pollen : Sources et notes

– Allergie, j’agis, dossier de presse CFOA 2011.
– F Trébuchon, Vaincre l’asthme et les allergies”, Editions Albin Michel , 2009.
– P Demoly et al. L’offre de soins en allergologie en 2011. Revue française d’allergologie. 51 (2011) 64-72.
– B Wallaert, J Birnbaum, Le grand livre des allergies, Editions Eyrolles, 2014.

Auteur : Marie Louveau.
Consultant expert : Dr Florence Trébuchon, Allergologue.

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