En France, plus de dix millions de chats sont présents dans les familles, un chiffre qui ne cesse d’augmenter. Mais pas facile de vivre au quotidien avec ces boules de poils quand on y est allergique !
Contrairement aux idées reçues, l’ allergie au chat n’est pas provoquée par leurs poils, mais par une substance présente dans la salive et les sécrétions des animaux. Les poils ne sont donc qu’un « support » des allergènes, qui peuvent se retrouver partout dans une maison, sur les tapis, la literie, les moquettes…
L’allergie au chat est essentiellement une allergie respiratoire, dont l’intensité ne dépend pas de la race ou de la taille de l’animal.
La meilleure solution, quand on est allergique au chat, reste… de ne pas avoir de chats, même s’il est difficile d’éviter tout contact avec l’allergène, car il peut se retrouver sur des vêtements, par exemple.
Parfois cette allergie est difficile à vivre, surtout quand la personne qui la développe aime beaucoup les chats ou en possède déjà un. Heureusement, il y a des solutions et des traitements qui permettent à ces personnes de continuer à vivre avec leurs animaux, tout en se libérant de manière efficace la plupart du temps, des symptômes de l’allergie.
Allergie au chat : Les causes
La cause de l’allergie au chat une réaction immunologique inappropriée à une substance présente dans les sécrétions des chats. L’organisme développe une réaction de défense contre cet élément qu’il juge ennemi, en produisant des anticorps.
L’allergène majeur à l’origine de l’allergie au chat, ne provient pas directement des poils du chat : il s’agit en fait de la protéine Fel d1, une phéromone contenue dans la salive et les sécrétions du chat. Cependant, on retrouve aussi cet allergène dans les poils car le chat se lèche régulièrement. L’allergène peut donc vite se retrouver dans toute la maison, avec les poils laissés par le passage du chat.
On peut également trouver des allergènes au niveau des glandes hormonales, dans l’ urine du chat… mais la protéine Fel d1 est responsable de 90% des symptômes de l’allergie au chat.
Des chercheurs ont essayé d’obtenir des chats génétiquement modifiés qui seraient non allergisants, mais cela n’a jamais marché ! Il faut savoir que, contrairement aux chiens, toutes les races de chats sont très allergisantes, car Fel d1 est présent chez tous les chats. Un chat sans poil, comme le sphynx, ne sera donc pas moins allergisant qu’un chat à poils longs.
Comme nous l’expliquons par la suite, les symptômes d’une allergie au chat sont assez simples à identifier…
Allergie au chat : Les symptômes
L’allergie au chat se caractérise par les symptômes typiques des allergies respiratoires : nez qui coule, yeux qui grattent, obstruction nasale, éternuements, larmoiements… En terme médical, on parle de rhinite, de conjonctivite… Il faut savoir que le chat est très allergisant et qu’on peut observer des réactions importantes. Dans les cas les plus graves, une allergie au chat peut même entraîner des difficultés respiratoires, une sensation d’oppression thoracique, voire des crises asthme.
On peut également observer des réactions cutanées (rougeur, eczéma, urticaire) si la personne allergique effleure ou caresse le chat.
Parfois, une personne allergique au chat peut manifester les symptômes de l’allergie même en absence d’un chat. Il se peut en effet que les poils soient présents sur les vêtements d’une personne ayant un chat. On peut donc développer une réaction allergique même sans jamais avoir été en contact direct avec cet animal !
Parfois, les personnes allergiques au chat qui refusent de se séparer de leur animal jugent supportables les symptômes de leur allergie, surtout quand ils ne présentent pas de vrai danger (asthme). Des traitements symptomatiques permettront en effet de soulager ces signes de façon efficace et de ne pas renoncer à la présence de son animal domestique.
Allergie au chat : Les traitements
En cas d’allergie au chat, il est recommandé de consulter un médecin spécialiste allergologue qui pourra effectuer des tests spécifiques pour confirmer le diagnostic, et vous proposer des solutions.
La première est d’éviter tout contact avec l’allergène… Et donc d’éviter tout contact avec les chats.
A côté de cela, d’autres solutions peuvent être envisagées, et en particulier des traitements médicamenteux :
> Les médicaments
– Les traitements antihistaminiques sont utilisés contre les rhinites, les conjonctivites et l’urticaire.
– Des corticoïdes peuvent être prescrits en cas d’allergie sévère, d’asthme et de réaction inflammatoire.
– Des solutions homéopathiques peuvent également être proposées aux personnes allergiques.
> La désensibilisation
Deux types de désensibilisation sont possibles en cas d’allergie au chat : la voie sublinguale et les injections.
– La voie sublinguale : quelques gouttes de l’allergène sont déposées sous la langue du patient. Cette méthode de désensibilisation comporte moins de risque et d’effets secondaires que la désensibilisation par injections, car la voie d’administration est moins génératrice d’effets systémiques. Cependant, cette méthode est aussi moins efficace, car on limite la dose d’allergène administré.
– Par voie injectable : l’allergène est injecté à doses croissantes par voie cutanée. L’allergène du chat est un allergène très fort, il existe donc des risques lors de la désensibilisation par cette méthode. Les patients peuvent être victimes de réactions très sévères, et bien que le risque soit faible, un choc anaphylactique peut se produire durant le traitement qui doit être effectué au cabinet du médecin.
Chez les personnes allergiques au chat, les études contrôlées versus placebo ont montré une amélioration de l’hyper-réactivité bronchique chez les asthmatiques qui persistent après arrêt du traitement, mais toujours dans un contexte d’éviction du chat, la solution la plus performante possible !
Actuellement, se développent des nouveaux traitements désensibilisants qui utilisent des peptides dérivés de Fel d1 qui permettraient d’induire une tolérance sans les effets systémiques. Les études cliniques sont en cours.
Allergie au chat : Sources et notes
– Casset A., et al. Les allergies : les comprendre, les prévenir. Expansion Scientifique Française; 2004.
– Allergique aux animaux de compagnie ? Stallergenes, 2012.
Auteur : Laëtitia Demma.
Consultant expert consultant : Dr. Anne Tsicopoulos, Allergologue, Directeur de Recherche Inserm.